Forum - L'oubliée
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Zorander | 06/07/14 18:01
Ben non chef, tu t'es assis au mauvais endroit c'est tout !!!
Khan Zorander - chef des orcs de l'Empire de Bandakar
Bart Abba | 06/07/14 22:19
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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.
Noir-feu | 07/07/14 12:43
Ils arrivèrent en vue de Mirevelles à l'aube du neuvième jour, après autant de nuits de course épuisante. La vaste cité était entourée d'un formidable amas de tentes où grouillait une foule dense, des soldats en majorité, mais aussi l'inévitable cohorte de catins, tire-laines, marchands et pilleurs qui suivait toujours les armées en marche. Ils aperçurent tout un quartier où se dressaient, lugubres, trébuchets et catapultes, certains achevés, d'autres encore en construction. Dissimulés dans un bosquet, Liviëll et Breagel'Ann se regardèrent d'un air sombre, aucun piège ne leur donnerait une chance de victoire, les elfes étaient perdus si le combat venait à s'engager. L'elfe frissonna, blême, un désespoir poignant irradiant de son regard trouble. Le Guerrier l'entoura de ses bras et la serra avec douceur contre lui, caressant sa chevelure alors que de silencieux sanglots la secouaient. Au bout d'un moment, il s'écarta un peu, les mains posées sur ses épaules, la fixant en s'efforçant de paraître assuré:
-Liviëll, garde espoir. Nous n'avons pas encore échoué.
-Que...que peut-on contre...ça, Fils de l'orage...? murmura-t'elle d'une voix éteinte.
-Contre, rien. Mais...tout n'est pas joué. Liviëll, je veux que tu rentres chez toi. Tu es en danger ici, ils...n'auront pas la moindre pitié pour une Elfe, je ne supporterais pas qu'ils te torturent.
-J'ai promis...
-Je sais. On fait parfois des promesses que l'on ne peut tenir, parce que l'on ignorait à quoi elles nous mèneraient. Il faut que tu rentres, Liviell, tu ne peux rien pour moi ici. Pas dans une ville peuplée d'humains déterminés à votre perte.
-Je...
-Retourne chez toi, petite soeur, ce n'est pas un endroit pour toi. Dis aux tiens que l'espoir grandit, nous avons accompli un premier pas important. Dis-leur que je les aime, dis-leur que je remuerai ciel et terre pour que cette folie cesse, dis-leur de continuer à se préparer. Le véritable ennemi n'est pas celui-là, il est encore loin d'ici, mais quand il approchera...nous devrons être forts. Vas maintenant, avant que le jour ne soit complètement levé, je t'en prie, Liviëll...
L'elfe hocha lentement la tête, cherchant dans le regard du guerrier l'espoir qui lui manquait. Il lui sourit avec douceur, puis il l'embrassa sur le front et lui fit signe de s'en aller. Les épaules voûtées, elle frôla sa joue d'une main tremblante puis se détourna et s'enfuit en courant de cette longue et souple foulée que seul un elfe savait adopter. Le guerrier la suivit du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse à sa vue, puis il entreprit de revêtir l'armure de l'officier qu'ils avaient capturé de longs jours auparavant. Une fois équipé, il serra les dents et quitta le bosquet pour se diriger vers la ville d'un pas rapide.
Ainsi qu'il s'y attendait, le périmètre du camp n'était pas gardé, qu'aurait bien pu risquer une telle armée au centre même de leurs propres terres? Vouloir éviter les espions n'aurait de même pas eu de sens, il suffisait de se tenir à portée de vue pour se faire une idée précise des forces présentes. Il entra donc de son air le plus naturel, ce qui n'était guère difficile, il avait servi parmi eux pendant plusieurs semaines, et ce genre de camp lui était familier depuis de nombreuses années, bien qu'il n'en eusse jamais vu d'aussi vaste. De simples soldats le saluèrent réglementairement, il leur répondit de même, examinant les bannières qui flottaient pour déterminer quelles unités étaient présentes. Il s'arrêta soudain à la vue de l'une d'elles, un sourire pensif aux lèvres, murmurant:
-Trois haches sur fond d'azur...la compagnie franche...je me demande si...
D'un pas décidé il s'approcha du quartier où flottait le blason familier, hélant un soldat qui s'efforçait de seller un cheval rétif.
-Soldat, c'est bien le capitaine Rivia qui dirige cette compagnie?
L'homme le salua protocolairement, puis répondit en désignant la tente principale:
-Oui Sergent. Il doit être par là.
Le remerciant d'un signe de tête, Breagel'Ann se dirigea vers les deux soldats qui montaient la garde devant la tente, souriant discrètement de les voir croiser leurs piques:
-J'ai un message pour le capitaine Rivia, veuillez lui demander de me recevoir au plus vite.
-Oui Sergent. Un instant.
Le garde entra dans la tente, palabra brièvement avec quelqu'un puis ressortit en écartant le pan de toile.
-Allez-y.
Le guerrier entra sans se faire prier, un large sourire aux lèvres en apercevant le colossal capitaine Rivia, véritable montagne de muscles et de graisse dont l'embonpoint cachait admirablement l'esprit vif et retors. Ce dernier se figea comme s'il venait de voir un revenant:
-Bordel!!! Breagel?!! Foutredieu, je te croyais en train de bouffer du démon dans un des sept enfers!!!
Le colosse se rua sur le guerrier et l'étreignit avec une force qui aurait brisé les côtes d'un homme moins costaud, lui infligeant une retentissante série de grandes claques dans le dos.
-ça pourrait encore arriver si tu continues comme ça, vieux, rit le guerrier.
-Ouais, ça se pourrait bien! Nom d'une pucelle, ça fait un bail, hein? répondit la montagne en lui administrant une bourrade amicale sur l'épaule, qui faillit bien renverser le guerrier.
-Au moins! C'est moi où tu as encore forci?
-Ha! Trois cents soixante-dix livres, l'armurier pleurait sa mère quand je lui ai demandé une cuirasse, il m'a dit qu'il n'y avait pas assez d'acier dans tout le royaume, plaisanta le capitaine. Tu parles, depuis le temps qu'on s'emmerde ici, rien à foutre à part bouffer, enfin, façon de parler parce qu'il y a quelques garces encore pas trop moches dans le coin. Maigrichonnes à faire peur, mais bon, à la guerre comme à la guerre!
-Mouais, t'as dit la même chose de la grosse Manon à Tavannes, elle a failli se mettre à chialer et j'ai grillé ma solde pour la consoler! Bon sang, six platées d'ogre qu'elle a avalé avant de déclarer forfait!
Ils rirent à ces souvenirs, puis le capitaine l'invita à prendre place sur un pliant tout en sortant une outre et deux godets d'étain qu'il posa sur une table et remplit d'un geste sûr. Puis il tira un lourd coffre et s'assit lui-même en levant son gobelet:
-Bordel! A toutes les ribaudes du monde, pis à nous parce qu'on le vaut bien!
Ils trinquèrent et burent en silence, savourant ces instants de franche camaraderie avec délectation. Enfin, le capitaine demanda:
-Alors, raconte, qu'est-ce qui t'amène ici engoncé dans une foutue armure de troufion de base?
-Hum. C'est une longue histoire. J'ai besoin d'un coup de main...une sale affaire.
Le capitaine l'interrompit et se leva rapidement pour aller beugler sur les gardes:
-J'veux pas être dérangé, pigé? Le premier qui approche de ma tente vous lui fourrez un coup de pique aux fesses et vous le balancez aux cochons, clair?
-Limpide, Capitaine!
-Bons gars! Continuez comme ça et vous finirez aussi riche et gras que moi!
Les gardes rirent, sachant fort bien que le capitaine dépensait sa solde plus vite qu'il ne la gagnait, ses appétits, charnels autant que culinaires, étant proverbiaux. Il revint s'asseoir, toute trace de badinerie disparue.
-Je t'écoute. Tu sais que je n'ai rien à te refuser. Bordel, ces foutus Vulniens m'auraient étripé si t'avais pas été là!
-Et ils seraient morts étouffés sous une montagne de tripailles, bon débarras, seulement un vieux poteau comme toi, y'en a pas d'autre, alors...mais attends la fin de mon histoire avant de te décider. Je ne t'en voudrai pas si tu m'envoies paître.
-Toi mon gars t'as des ennuis plus gros que moi, hein?
-Du genre bien nourris, comme tu dis. Écoute...
Ils parlèrent toute la journée, le capitaine posant nombre de questions acérées au fil du récit, de plus en plus incrédule à mesure qu'il apprenait de quoi il retournait. Breagel'Ann ne lui dissimula rien, pas même ce qu'il venait de faire à la forteresse des trois soeurs. Enfin, le capitaine murmura d'un air profondément pensif:
-Ben merde...un autre que toi me racontait un truc pareil, je lui faisais bouffer ses tripes pour lui apprendre à se foutre de ma gueule...mais je te connais trop bien pour savoir que t'aurais pas été inventer tout ça...bordel!!!
Il s'empara de la gourde d'eau de vie et en avala une longue rasade avant de reprendre en fixant le guerrier avec gravité:
-J'ai qu'une parole. Je suis avec toi, mais à deux conditions.
-Je t'écoute.
-Si on s'en sort, je veux voir tes putains d'elfes. Et je veux une bouffe à m'en faire éclater la panse. Avec assez de vin pour saouler tout le royaume, et pas de la piquette.
-Marché conclu!
-Bon. Alors maintenant, explique-moi par quel foutredieu de moyen tu espères nous sortir de ce bordel.
La nuit était à moitié écoulée lorsqu'ils eurent fini de peaufiner le plan de Breagel'Ann, le colosse d'abord fortement septique ayant fini par marmonner:
-ça peut marcher, mais tu n'as pas une chance sur dix de t'en tirer, tu sais ça?
-Je sais.
-Mouais. Tête de lard, t'as pas changé. Bon bon bon...faut pas qu'on traîne, les nouvelles de tes frasques aux trois soeurs ont déjà dû arriver, mais avec beaucoup de chance ils auront mis ça sur le dos du nécromant et ne s'attendent pas trop à un coup du genre ici. Repose-toi, t'as l'air plus crevard qu'un scribe, moi je vais rassembler deux-trois bricoles...
Le colosse se leva en désignant le lit à sa mesure qui trônait dans un angle de la tente:
-Fais comme chez toi, je te réveillerai à la tombée de la nuit.
Comme il se retournait pour quitter la tente, Breagel'Ann l'arrêta:
-Rivia?
-Ouais?
-Merci.
-Pas de quoi. Je l'aime pas ce pitre à couronne. Un type qui paie pas ses dettes aux francs compagnons, c'est un type à qui j'ai envie d'éclater la tronche à coup de masse. Lentement. Allez, dors, on se revoit au crépuscule.
Il sortit d'un pas vif, laissant le guerrier seul. Réalisant soudain qu'il était épuisé, n'ayant pas dormi des deux derniers jours, Breagel'Ann s'allongea sans demander son reste et s'endormit avant même que sa tête ne touche l'oreiller.
Zorander | 07/07/14 15:14
Forest ???? oui Forest kours, moi je reste là avec le pop korn et la Frakasskrane pour écouter la suite de ce récit passionnant!!
Khan Zorander - chef des orcs de l'Empire de Bandakar
Bart Abba | 07/07/14 17:23
Va falloir penser à recharger le fût d'ailleurs, moi, je reste là !
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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.
Zorander | 07/07/14 20:29
Hé toi le gobgroom, ramène nous, pour le vieux et moi, deux fûts bien frais et ke ça saute !!!
Oups, désolé chef, je t'avais pas vu !!!!
Khan Zorander - chef des orcs de l'Empire de Bandakar
Shadee | 07/07/14 20:54
-Chuutt
On entend que vous *pique une poignée de pop Korn dans le cornet de Zorander *
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~°~ La plume plus forte que l'épée ~°~
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Zorander | 07/07/14 23:21
Tu vois chef ke tu parles de trop !!
Dame, je vous sert une boisson rafraichissante, sans savon promis !!
Khan Zorander - chef des orcs de l'Empire de Bandakar
Bart Abba | 07/07/14 23:51
Se rattrape in extremis à l'oreille de Zorander pour ne pas tomber du banc.
- Hé ho ! Poussez pas, j'ai déjà une fesse dans le vide ! Ki vient de s'assoir avek un pareil gros k..k.k...
... Oh, tiens, salut Shadee... ça va ?
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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.
Zorander | 09/07/14 16:37
Euh chef, fais gaffe à ton entrekuisse !!!
Khan Zorander - chef des orcs de l'Empire de Bandakar
Noir-feu | 09/07/14 22:15
Lorsque le capitaine Rivia revint, la nuit était tombée depuis près de deux heures et l'agitation du vaste camp s'était quelque peu atténuée, les rires et les chansons ayant remplacé le rythme lancinant des maillets qui enfonçaient chevilles et poutres pour confectionner les lourdes machines de siège. Son arrivée réveilla instantanément Breagel'Ann qui roula au bas du lit en dégainant sa dague avant de réaliser que rien ne le menaçait. Il fronça les sourcils en s'avisant que Rivia traînait par le bras un civil livide et tremblant, puis sentit son coeur manquer un battement en constatant que le capitaine était presque aussi pâle que son fardeau. Il connaissait assez le colosse pour savoir que peu de choses étaient susceptibles de simplement l'inquiéter, or c'était de la peur qu'il lisait dans son regard...Rivia poussa d'une bourrade le civil au centre de la tente, lui crachant entre ses dents serrées en désignant son ami:
-Répète-lui ce que tu viens de me dire!
L'homme, visiblement terrifié, bredouilla:
-Sergent je...je travaille aux cuisines...celles du palais...juste...juste après le coucher du soleil...je..je...je suis allé comme chaque soir cueillir des herbes dans le jardin...et...et...
Breagel'Ann, voyant l'état de panique avancé de l'homme, lui remplit un verre d'eau de vie et le lui tendit, plissant les yeux en le voyant avaler d'une traite le breuvage pourtant corsé. Ayant retrouvé un peu de courage, l'homme poursuivit:
-Merci...le jardin...il est situé sous les fenêtres des appartements du roi...je n'ai pas fait exprès, mais j'ai levé les yeux en voyant de la lumière, c'est inhabituel parce qu'à cette heure, normalement, le roi reçoit ses conseillers dans la salle du trône. Et...sergent, sur la tête de ma fille....je...j'ai vu...j'ai vu...je l'ai vu...lui...le...le Nécromant...il...il parlait avec le roi...et le roi...il souriait...
Le mercenaire se figea, sentant son sang cailler dans ses veines. L'air lui parut soudain glacial, nauséabond. Il tourna son regard vers Rivia, qui hocha la tête en murmurant:
-Mon meilleur informateur...tu peux le croire sur parole...y prend pas des vessies pour des lanternes...
Se sentant pâlir, Breagel'Ann saisit l'outre de tord-boyaux et en avala une longue rasade avant de jurer sourdement, frappant la table du poing avec tant de hargne que l'épais plateau se fendit.
-Bordel! ça manquait, ça...c'est quoi cette merde?!?!
-J'en sais rien, mais ça pue foutrement...grommela Rivia. On fait quoi, là?
Breagel'Ann secoua la tête d'un air écoeuré, s'appuyant des deux mains sur la table malmenée en fermant les yeux. Au bout de quelques instants, il se redressa, un éclat brûlant dans le regard.
-Toi et tes hommes, vous dégagez d'ici fissa. Discrètement. Peu importe pour où, mais loin, très loin. Vous n'avez rien à voir avec ce cauchemar, pas la peine de crever pour une cause qui ne vous est rien. Et moi...bordel...moi je vais faire saigner du nez cette saleté...comment je n'en sais rien, mais sur les sept enfers je te jure qu'ils en baveront avant d'en avoir terminé...
Le capitaine fixa un moment le guerrier en silence, puis il se servit posément un verre d'alcool, le vida à petites gorgées d'un air sombre avant de le reposer et de river à nouveau son regard dans celui de Breagel'Ann:
-Avec tout le respect que je te dois, commandant, vas te faire foutre. J'ai dit que j'étais avec toi, c'est pas une foutue crevure de macchabée dont même les démons n'ont pas voulu qui me fera laisser tomber un ami. C'est clair?
Breagel'Ann soutint le regard du capitaine, rétorquant d'un ton dur:
-Rivia, je ne suis plus commandant de quoi que ce soit, t'as oublié? Je suis un paria dont la tête est mise à prix, alors tu prends tes hommes, et tu dégages. Point. C'est pas ton affaire, tu n'as même jamais rencontré un Elfe.
-T'es vraiment un con, quand tu t'y mets, Breagel. Tu me crois trop débile pour comprendre à quelle sauce on va être bouffés si cette vermine de Nécromant devient le maître de ce royaume, hein? Tu crois qu'il restera un coin peinard quelque part, quand il aura fini de broyer ce pays? Non mon pote, quand il aura fini ici, il s'en prendra au royaume suivant, puis au suivant, et y'aura plus un bordel fréquentable sur c'te terre. Parce que m'est avis qu'un zombie ça a d'autres appétits, j'ai entendu quelques trucs pas folichons sur Tarmaeth, t'y étais, pas vrai?
-Oui...
-Bon. Alors écoute-moi bien, Breagel. Qu'un roi décide de boulotter le royaume voisin, j'en ai rien à faire. Qu'il passe la population d'une ville ou deux au fil de l'épée, je m'en cogne, ce serait pas la première fois. Mais que des cadavres qui marchent bouffent des gars encore vivants, ça ça passe pas. J'suis pas un tendre, tu me connais, mais y'a des limites. Alors je suis avec toi, et t'as pas le choix. Ok?
Breagel'Ann scruta son ami quelques secondes, hésitant, puis il lui sourit avec gratitude et acquiesça d'un hochement de tête.
-Ok, Rivia. Alors voilà ce que tu vas faire. Tu fais sortir tes gars du camp par petits groupes, il faut qu'à l'aube ils soient tous à quelques lieues d'ici. Tu les réunis dans six jours à la lisière de la grande forêt, près de la colline aux murmures, tu vois où c'est?
-Ouais.
-Bon. Surtout, vous n'approchez pas de la forêt, vous n'y entrez sous aucun prétexte, il y a assez de pièges pour que pas un ne ressorte, sans parler des archers. Au crépuscule, je viendrai vous chercher. Il faut que j'aille prévenir les miens, entendu?
-Les tiens...toi mon gars t'as changé...c'est bien la première fois que j't'entends dire un truc pareil, murmura le colosse d'un air surpris. C'est compris, dans six jours à la colline des murmures, on t'attendra là-bas. Si tu n'es pas là à l'aube, on se dirigera pas trop vite vers le sud en suivant de loin la lisière, ça va?
-Ça va. Surveille tes arrières, mon ami, j'en connais un qui ne sera pas jouasse quand il réalisera votre départ. A bientôt!
Les deux guerriers s'étreignirent brièvement puis, alors que Breagel'Ann se dirigeait vers la sortie, Rivia l'arrêta en allant farfouiller dans une pile de matériel hétéroclite.
-Breagel?
-Oui?
-Je crois me souvenir que tu savais à peu près te servir de ce genre de truc, sourit le capitaine en lui lançant une puissante épée à deux mains dans son fourreau, de celles que l'on nomme "espadon".
Le mercenaire l'attrapa d'un geste sûr, dégageant légèrement la lame pour en observer la qualité. La couleur et la texture de l'acier indiquaient sans aucun doute une lame du plus bel aloi, ce qui lui tira un sourire légèrement nostalgique:
-ça fait longtemps...merci, Rivia, pour tout.
Le colosse inclina simplement la tête, puis lui fit signe de s'en aller, ce que le mercenaire fit sans plus tarder, quittant d'un pas tranquille le camp afin de ne pas se faire remarquer. Dès qu'il fut hors de vue, il adopta une allure rapide et régulière qui le mènerait en trois ou quatre jours, si tout se passait bien, auprès des Elfes.
Bart Abba | 11/07/14 17:34
Ne moufte plus de peur de se faire réprimander par L'apocalypse...
Chuchote à Zorander.
- Va falloir recharger le fût...
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Bart Of Ze Horde
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Noir-feu | 13/07/14 00:04
Lorsque il parvint aux abords de la colline aux murmures, après trois jours et trois nuits d'une course épuisante, Breagel'Ann s'arrêta comme s'il venait de percuter un mur. Son esprit refusa un bref instant de croire au spectacle que ses yeux brûlants de fatigue lui dévoilaient. La colline qu'il avait vue verdoyante et parsemée de buissons à peine un mois auparavant ressemblait maintenant à un champ ravagé par des taupes, recouverte d'innombrables monticules de terre fraîchement retournée. Il se rappela de la légende qui entourait ce lieu, dont les vieux disaient que c'était un tumulus funéraire élevé jadis pour enterrer les corps de nombreux elfes tombés lors d'une bataille oubliée. Ce qu'il avait vu à Tarmaeth ne lui laissa aucun doute, les morts avaient été réveillés...il tomba à genoux, les yeux brouillés de larmes, adressant une muette supplique à des dieux auxquels il ne croyait pas, mais qui seuls lui semblaient dorénavant à même de préserver un espoir insensé. Mais les dieux, ce jour pas plus que les autres, ne prêtaient attention aux misères des mortels, et seul le silence lui répondit.
Tremblant et transi d'un froid qui ne devait rien au climat, il se releva lentement, conscient soudain d'être dangereusement exposé, immobile au milieu d'un pré. Il fit rapidement le tour de la colline, examinant les traces nombreuses de pas traînants qui tous se dirigeaient vers la forêt qui abritait Laewllyn et les siens. Le regard de jais du guerrier vira lentement à un écarlate sombre, ses mâchoires se serrèrent comme un étau tandis qu'une rage impuissante lui dévorait l'âme. Comme indépendantes de sa volonté, ses jambes l'entraînèrent vers la forêt, d'abord lentement, puis de plus en plus vite, il courrait de toute sa vélocité lorsque il pénétra sous la couverture végétale qui lui évoquait maintenant un suaire lugubre là où il avait vu si peu de jours auparavant un espoir de salut. Il arriva à la première fosse, qui avait visiblement servi puisque les branchages qui l'avaient recouverte étaient brisés et en partie tombés dans le trou. Aucun corps ne s'y trouvait pourtant, ce qui n'étonna pas outre mesure le guerrier, il avait vu les maudits du Nécromant se relever comme si de rien n'était après avoir subi des mutilations qui auraient suffit à tuer n'importe quel humain. L'acier ne pouvait rien contre eux, même hachés menus les membres des zombies et des goules s'agitaient encore de soubresauts, agrippant comme des serres avides tout ce qui passait à portée. Ces atroces souvenirs lui firent retrouver une certaine prudence, sa mort ne servirait pas les siens, pas ici en tout cas. Il poursuivit donc son avance avec toute la discrétion dont il était capable, marchant près de deux heures avant d'entendre un bruit de combat diffus. Jurant et pestant, le coeur glacé d'effroi, il abandonna toute prudence et se précipita vers les bruits. Il parvint vite aux abords de la clairière enchanteresse où il avait rencontré la tribu des Elfes, apercevant immédiatement les esclaves du Nécromant aux prises avec une cinquantaine d'Elfes mal en point qui formaient un petit groupe compact et tentaient de se dégager de l'étau infernal qui s'était apparemment refermé sur eux sans qu'ils en aient été avertis.
Breage'Ann ne perdit pas de temps à se demander comment les putrides créatures avaient pu se glisser jusque là à l'insu des guetteurs elfes, il empoigna à deux mains le terrible espadon offert par Rivia et tomba en hurlant comme un dément sur les arrières de la diabolique armée. La lourde lame fendit jusqu'au sternum le premier zombie que le guerrier utilisa comme un vulgaire tremplin pour se projeter au centre de la mêlée d'un bond que n'aurait pas désapprouvé un bon acrobate. Littéralement enragé, il balaya d'un revers sauvage trois goules qui venaient d'abattre un elfe, envoya le lourd pommeau exploser la face grimaçante d'un zombie qui s'apprêtait à lui porter un coup de sabre rouillé avant de dégager d'un revers brutal deux autres assaillants imprudents, les décapitant sans même ralentir la course de la formidable épée conçue pour étêter un cheval d'un unique coup. Il évita un coup de pique d'un bond de côté, éventra d'une arabesque fluide son porteur avant de parvenir enfin auprès des Elfes auxquels il hurla:
-Derrière moi Frères!!! On rompt!
D'un geste désespéré, l'un des elfes lui désigna l'une des demeures autour de laquelle trois des siens bataillaient sans espoir contre une nuée d'horreurs, hurlant en réponse:
-Notre Mère est blessée, on ne peut pas la transporter!!!
Le guerrier sentit son coeur manquer quelques battements à cette nouvelle, puis alors qu'il pensait avoir atteint la rage la plus profonde qu'il pouvait ressentir, il eut la surprise de réaliser qu'elle croissait encore jusqu'à exploser en un voile sanglant qui recouvrit ses pensées. Il murmura d'un ton polaire où perçait une sombre folie:
-Ah c'est comme ça...
Le hurlement qui suivit n'avait rien d'humain, le guerrier se jeta dans la masse de créatures qui assaillaient la demeure de Laewlyn, dévastant le groupe d'attaquants comme s'il s'agissait de simples brindilles, oublieux de toute prudence il ne cherchait plus à se défendre, tout son être tendu dans l'unique but de massacrer le plus d'ennemis possible. La lourde lame ne semblait rien peser tant la rage décuplait les forces du guerrier, taillant dans la chair morte comme la faux abat le blé à l'époque de la moisson. Galvanisés par la vision qui leur était offerte, les Elfes redoublèrent d'efforts pour anéantir les maudits, parvenant peu à peu à les repousser hors de la clairière malgré leur nombre très inférieur. Breagel'Ann ne reprit ses esprits que lorsque une voix terrifiée hurla:
-NOOOOOONNNNNN!!!!!
Stoppant in extremis la volte dévastatrice qui aurait décapité net l'être qui lui faisait face, Breagel'Ann réalisa qu'il avait bien failli trucider Liviëll, et que c'était elle qui venait de hurler, tremblante de peur et de doute devant l'incroyable sauvagerie qui irradiait du guerrier. Il frémit à cette pensée, l'attrapant vivement par un bras pour l'éloigner un peu des zombies et autres goules qui profitaient déjà de ce bref répit pour resserrer leur étau sur eux. Il parcourut d'un regard le champ de bataille, réalisant immédiatement qu'ils ne tiendraient pas beaucoup plus longtemps ainsi. Il poussa sans ménagement l'elfe pour fendre d'un coup de bas en haut un zombie qui la menaçait puis la pressa d'un ton qui ne souffrait aucune discussion:
-Liviëll! Allume un feu! Vite! C'est la seule manière de s'en débarrasser, mets le feu à la forêt, on va tous y rester si ça dure! VITE!!!
-Breagel...Laewllyn...elle...
-Je sais bordel! VITE J'AI DIT!!!
La bousculant à nouveau rudement, il para une hache et éventra son porteur d'un coup de taille brutal avant de faire pivoter l'espadon avec dextérité pour trancher les deux jambes du suivant d'un revers haineux. Revenant vers Liviëll après avoir hurlé aux elfes les plus proches de les protéger un instant, il prit son visage entre ses mains et l'obligea à le regarder:
-Tu allumes un feu. Maintenant. Le vent souffle dans le bon sens, alors on en profite et vite, tu mets le feu là, en utilisant les pots de résine qui vous servent à coller vos arcs pour que ça flambe fissa, dit-il en désignant un bosquet compact. Compris?
-Oui, je...j'y vais.
Il lui donna une petite tape sur l'épaule pour la presser avant de rejoindre les elfes qui s'efforçaient de maintenir la horde des morts-vivants à l'écart de la demeure de leur mère blessée, priant les puissances pour qu'elle se hâte, et pour que cela suffise à leur donner une chance.
Zorander | 13/07/14 20:22
Pffiouuuu, passionnant ce récit en plus l'armée de zombie et de goules j'avais pas vu venir !!! Superbe.
Héla un gob à portée
- Eh toi, remet nous un fût frais, un thé glacé pour Shadee et une assiette de sanglipin farci !!!
Khan Zorander - chef des orcs de l'Empire de Bandakar
Bart Abba | 15/07/14 00:34
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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.
Zorander | 15/07/14 17:54
Plus de bière à l'ancien, il commence à râler.
Allez vivement la suite.
Khan Zorander - chef des orcs de l'Empire de Bandakar
Noir-feu | 17/07/14 10:26
Vague après vague, les morts déferlaient, prélevant quelques vies à chaque nouvel assaut. Était-ce des heures qui s'étaient écoulées, ou des jours, nul n'en avait plus la moindre notion. Harassés, les Elfes contraient de plus en plus difficilement la masse grouillante, tous arboraient des plaies plus ou moins graves, mais même titubants et mourants, ils s'acharnaient encore à tenter de freiner l'inéluctable destin de toutes leurs forces défaillantes. Le feu avait fini par prendre, mais la végétation humide dégageait plus de fumée que de flammes, rougissant les yeux des défenseurs larmoyants sans véritablement nuire aux morts-vivants. Breagel avait délégué trois Elfes trop mal en point pour continuer à se battre à la tâche immonde de lancer dans les braises les morceaux de cadavres, ce qui avait au moins l'avantage de les empêcher de se relever ou d'agripper les chevilles des combattants. La dernière vague avait été d'une rare violence, comme si les zombies et autres goules avaient senti que le terme approchait. Malgré cela, la vingtaine d'Elfes survivants étaient parvenus à les repousser une fois de plus et cela leur octroya un bref répit qu'ils mirent à profit pour soigner sommairement les plus gravement atteints, se bornant à cautériser les plaies les plus profondes et à faire quelques garrots hâtifs.
Bien trop vite, les morts se regroupèrent pour lancer ce qui serait certainement le dernier assaut, vidés de leurs forces les Elfes ne résisteraient pas à une nouvelle charge, cela sautait aux yeux et aux regards qu'ils se jetaient les uns aux autres, il était évident que nul ne l'ignorait. Les immondes créatures se remirent à avancer, les Elfes reformèrent un maigre rempart devant la demeure de leur Mère, s'apprêtant à vendre chèrement leurs peaux lorsqu'une sonnerie de cor résonna puissamment dans la Sylve. Effarés, les défenseurs virent surgir de derrière les maudits une ligne compacte d'humains en armure qui chargèrent aussitôt les morts en hurlant, balayant les créatures putrides totalement incapables de reformer un rang pour faire face à l'assaut. En tête des hommes, un colosse en armure lourde traça un sillage écoeurant dans les chairs putréfiées, la lourde masse qu'il maniait faisant littéralement exploser les créatures qui se trouvaient dans la trajectoire. Au bout de quelques minutes, tout fut terminé, un silence épais retomba sur la forêt alors qu'humains et Elfes s'observaient, tous muets d'incrédulité bien que pour des raisons fort différentes. Le colosse avança rapidement vers Breagel'Ann en rugissant:
-Alors vieux frère! Juste à temps, on dirait, pas vrai?!
-Rivia...jamais été aussi content de te voir...et c'est pas peu dire...mais comment...?
-Ha! J'ai appris qu'il y avait du vilain dans le coin par un voyageur, alors on a pressé le pas, juste au cas où...quand j'ai vu la colline et les traces qui en partaient, je me suis dit qu'on allait pas attendre comme prévu. Et comme presque tous les pièges avaient servi, ça a pas été trop difficile de suivre la piste et d'arriver dans le coin.
Le capitaine observa rapidement les alentours, puis il donna quelques ordres laconiques à ses hommes, qui se mirent en demeure de réduire le feu à deux foyers en coupant rapidement toute la végétation susceptible de s'enflammer, puis commencèrent à y jeter tous les restes des créatures. Cela fait, Rivia scruta brièvement les Elfes toujours figés d'un air dubitatif, puis reprit à l'attention de son ami:
-Sont mal en point, tes potes...et toi t'as pas l'air en plus grande forme...on devrait...
Retrouvant ses esprits, le guerrier jura soudainement et se précipita dans la demeure où se trouvait Laewllyn sous le regard abasourdi de Rivia qui lui emboita aussitôt le pas, heurtant lourdement Breagel qui s'était figé en apercevant enfin sa compagne. Le gros capitaine jura sombrement en voyant ce qui avait stoppé son ami, lui pressant l'épaule avec force. L'elfe était allongée, visiblement plongée dans une bienheureuse inconscience. La moitié droite de son visage n'était qu'une plaie, la lame qui l'avait atteinte avait ripé sur les os de la boîte crânienne, longeant la joue en tranchant net l'oreille avant d'aller s'enfoncer dans l'épaule, brisant la clavicule avant d'être enfin freinée par les côtes. Liviëll et une autre Elfe étaient penchées sur elle, murmurant d'incompréhensibles litanies et traçant des arabesques bleutées qui disparaissaient aussi vite qu'elles étaient dessinées sous le flot continu de sang qui s'écoulait de la blessure. Le guerrier s'agenouilla lourdement auprès de Laewllyn, livide. Son regard éteint croisa celui de Liviëll qui secoua la tête d'un air désespéré en murmurant:
-Elle s'en va...nous n'arrivons pas à arrêter l'hémorragie...
-Sortez...sortez tous...souffla Breagel'Ann d'une voix où transparaissait une douleur abyssale.
Hochant simplement la tête, Liviëll entraîna sa comparse et Rivia à l'extérieur, le visage ruisselant de larmes. Le guerrier frôla la partie intacte du visage aimé, murmurant avec une rage glacée:
-Dieux...Puissances...Dragons ou que sais-je...si vous permettez qu'elle...qu'elle meure...vous ne méritez pas d'exister...pas elle...elle est innocente par les sept enfers! INNOCENTE, VOUS COMPRENEZ ÇA??!!!! Sauvez-la...sauvez la, je vous en supplie...pas elle...sauvez la et ma Vie est vôtre, mon Ame est vôtre...mais laissez la mourir...je vous jure de consacrer chaque instant qu'il me reste à vivre à...
-Chut, enfant...Fils de l'orage...il y a des paroles qui peuvent faire basculer un monde dans les ténèbres, ne les prononce pas.
Effaré, le guerrier tourna la tête en tous sens pour apercevoir l'origine de la voix qui semblait venir de partout et nulle part. D'abord, il ne vit rien, puis il discerna une silhouette vaporeuse, diaphane, évoquant une femme âgée aux traits empreints de noblesse et dont les prunelles avaient la teinte d'un feuillage printanier. Il parvint à bégayer:
-Que...qui...qui êtes-vous?!
-L'esprit de cette forêt, ce sont les Elfes qui m'ont donné vie, cela fait si longtemps qu'ils enchantent cette terre...
-Alors aidez la! Sauvez la! Elle vous a donné vie? Rendez-lui la pareille! Je vous en supplie...dites-moi que vous le pouvez...
-J'aimerais tant, enfant...mais je n'ai pas ce pouvoir. Je peux ralentir sa fin et, peut-être, te donner une chance, une unique chance de la sauver.
La silhouette s'approcha du guerrier à le frôler, rivant son regard au sien avant de poursuivre d'un murmure semblable au bruissement du vent dans les feuilles:
-Mais je dois t'avertir, Fils de l'orage, que parmi les Puissances, toute vie a un prix. Un prix exhorbitant, dont tu devras t'acquitter, puisque c'est toi qui souhaites qu'elle vive. Or, rien n'est plus précieux qu'une Vie, comprends-tu?
-Je comprends...tu as ma parole, cette dette sera honorée. Quelle qu'elle soit.
-Soit...puisse-t'elle ne pas te plonger dans l'amertume...allonge-toi près d'elle, ainsi qu'elle le fit pour toi. Et ferme les yeux.
Sans perdre une seconde, il se dénuda et s'allongea contre l'elfe, fermant les yeux ainsi qu'elle l'avait exigé. Un vertige le saisit aussitôt, il prit l'une des mains de Laewllyn dans les siennes pour tenter de stabiliser quelque peu son esprit, mais cela ne servit qu'à accentuer une impression de chute prodigieuse, sans fin.
Il gémit sourdement bien malgré lui, puis le monde bascula alors qu'il perdait conscience.
Bart Abba | 17/07/14 15:17
- Superbe ! Klap ! Klap ! Klap !
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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.
Neige II | 17/07/14 15:50
J'ai rattrapé tout mon retard.Superbe
Neige II ,Prince De La Couronne Des Spliffs Sacrés De Gitanie
Noir-feu | 18/07/14 13:01
Merci aux aimables lecteurs-commentateurs, heureux si ce récit vous divertit agréablement!
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