Forum - [Certadhil III : Lune 16] Sur l'enclume du Destin
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Kärel | 20/01/11 22:40
Vici | 03/02/11 21:07
Pas longtemps après ce qui précède (donc un peu à la bourre), voici la clôture de cette série, écrite à quatre mains. Enfin surtout par celles de Gzor, que je remercie chaleureusement.
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«- Je suis désolé, mais il n'a pas été revu ici depuis le départ du second assaut.»
Dans sa salle du trône, Gzor était en audience. En face de lui se tenait un individu de race naine, couvert de la tête aux pieds d'une lourde armure. L'individu s'était présenté comme un sujet de Vici à sa recherche. Il avait frappé aux portes de la cité, et on lui avait accordé une audience exceptionnelle auprès du maître des lieux, Gzor, qui semblait peu se soucier du sort de Vici.
Celui-ci ne pouvait rien faire. Aucun rapport de frontière ou d'espion n'avait signalé un seul élément permettant d'affirmer que Vici était aux environs immédiats du royaume.
«- Vous n'avez pas repéré des traces ? Des indices ?, demanda le nain, en quête d'un vague espoir.
- Je vous dis que nous n'avons rien vu. Nous ne pouvons pas vous aider à retrouver le seigneur Vici, qui est sans doute mort à l'heure qu'il est... Maintenant, je vous invite à prendre congé.»
Le nain adressa un regard noir au changeforme assis sur le trône. Un lâche. Quelqu'un d'imbus de lui-même, n'étant pas capable d'honorer une alliance. Pitoyable exemple de commandement.
Il se retourna, et se dirigea vers les portes de la salle, protégées par deux gardes humains.
Soudain, un éclaireur fit irruption dans la pièce par une entrée secondaire, et tendit à Gzor, essouflé, un parchemin.
Celui-ci le déroula et le lut à la dérobée. Un sourire éclaira son visage.
Il bondit et courut pour rattraper Sburlagöl, qui était déjà dans le couloir. Le nain se retourna, et s'arrêta. Le changeforme cessa sa course, et lui montra le parchemin.
«- Vous allez être content...»
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Une certaine agitation régnait dans le hangar. Gzor, en compagnie de Sburlagöl, regardait les manoeuvres sur le dirigeable s'effectuer en tentant de lui résumer la situation telle que ses gardes-frontières lui avaient rapportée.
«- Ils ont pêché deux nains étendus sur un sentier sur une des pentes des monts Tla'dsu. Et je ne vois pas qui ça pourrait être d'autre ; leurs armes étaient de très bonne facture, mais ils étaient très mal en point. Pour l'instant, ils reçoivent des soins à un des postes-frontières.
- Vous pouvez me dire pourquoi on est obligé de prendre cette... chose ?, demanda le nain en désignant le dirigeable, tout en criant pour être audible dans le vacarme ambiant.
- C'est simple : on passe au poste, on les embarque, on les soigne un peu à bord, et ensuite, on file droit vers les ruines de la M&W Corp ! Je suppose que c'est là que vous allez vous reconstruire ?
- Oui. Les travaux sont déjà en cours...
- Tant mieux ! »
Un ingénieur les coupa, et dit à Gzor qu'ils pouvaient désormais décoller.
Le seigneur et le nain montèrent dans la nacelle, qui était le poste de commande. Là, quelques ingénieurs spécialement formés avaient déjà pris en main l'engin, qui commençait à s'élever au fur et à mesure qu'on donnait du mou sur les cordes le retenant.
Le toit s'ouvrit, et le géant des airs sortit de terre. Majestueux et incroyablement râblé, il se dirigea vers les contreforts des monts Tla'dsu, direction d'où étaient venus Vici et son serviteur, et près desquels ils attendaient, relativement bien installés, de l'aide et une possibilité de rentrer dans son royaume en cours de reconstruction.
«- Impressionnant... » murmura Sburlagöl, admiratif. « Tous les dirigeables que j'ai pu voir jusqu'ici sont bien minuscules à côté de celui là. »
Gzor s'assit sur son siège. Autour de lui, les pilotes s'affairaient.
Au bout d'une trentaine de minutes, ils se posèrent en plein milieu d'une plaine battue par les vents. Le poste-frontière était à une centaine de mètres. Leur arrivée n'était pas passée inaperçue, et quelques soldats mutés dans ce coin perdu et hostile vinrent accueillir leur seigneur et son invité.
«- Où sont les nains ?, demanda Gzor après les formalités d'usage.
- À l'intérieur.
- Comment vont-ils ?
- Leur état s'améliore, lentement mais progressivement. Ils sont exténués, et ça se comprends.»
Gzor, le nain et leur escorte marchèrent vers le bâtiment. Il était assez misérable, et c'était à se demander comment il pouvait encore tenir debout. Après tout, c'était tout simplement le bâtiment le plus proche du royaume du Sans-Nom affilié au Bien. Ce poste-frontière avait vu passer les armées successives rassemblées dans la cité gzorienne en marche vers le domaine de Gretaine.
Gzor entra dans la bâtisse délabrée, et suivit ses nains vers l'infirmerie sommaire où se reposaient les deux rescapés.
Il entra dans la pièce, et écarta le drap monté au-dessus d'un lit nanesque.
Là, dans les couvertures, reposait Vici, endormi profondément, chaque centimètre carré de sa peau couverts de meurtrissures en tout genres. Le voyage avait dû être long et éprouvant depuis les murs de Gretaine Olth jusqu'à ce misérable taudis.
Gzor se pencha au chevet du blessé, et Sburlagöl regarda son seigneur, un respect sans faille se lisant dans ses yeux.
Dans un lit adjacent, son serviteur, éveillé lui, mais pas en grande forme, observait les visiteurs.
Vici commença à remuer dans son lit. Soudain il se dressa, rejeta les draps, et s'élança vers la porte. Ses jambes encore faibles se dérobèrent, et il s'effondra sur le sol. Les gardes de Gzor s'approchèrent pour le relever, mais le forgeron les accueillit à coup de pieds, de poings et d'invectives.
« - Vous m'aurez pas, bandes de suppôts du Sans-Nom ! Je vous crèverai tous, bandes de...
- Vici, du calme, c'est moi ! »
Sburlagöl s'avança vers son seigneur, qui se détendit bientôt, apercevant l'armure de son lieutenant. Les gardes indemnes purent enfin l'aider à se relever, tandis que les autres se massaient qui la mâchoire, qui les jambes, qui les bras.
« - Ah, Sburlag', qu'est ce que je suis content de te revoir. »
Vici, à peine redressé, se jeta dans ses bras. Un bruit sourd retentit lorsque sa tête déjà couverte d'ecchymoses percuta le casque intégral de son lieutenant.
Lorsque le dominarien reprit conscience, il était à nouveau étendu sur le lit. Sburlagöl était toujours là, entouré de gardes.
« - Qu'est ce qu'il se passe ?
- On est chez Gzor. Ses patrouilleurs t'ont trouvé, avec l'apprenti artilleur. Il m'a raconté ce qui vous est arrivé. »
Vici remarqua soudain la haute silhouette du seigneur changeforme, et lui adressa un sourire, avant d'en revenir à son lieutenant.
« - Et le camp... si tu es ici, j'imagine que...
- Il a été rasé. Eredé s'en est tiré, elle s'occupe de la reconstruction. »
Gzor, légèrement frustré de ne pas se voir remercié, s'interposa dans la conversation.
«- Seigneur Vici, nous allons vous ramener dans votre royaume.
- Ah, c'est-à-dire que... je me sens un peu faible, et...
- Ne vous inquiétez pas, cela ne vous demandera aucun effort, mais c'est une surprise...», dit Gzor avec un sourire en coin.
Le nain se leva, et ordonna à son serviteur alité d'en faire de même. Ils suivirent Gzor et Sburlagöl au-dehors.
Ils arrivèrent en vue du dirigeable.
«- Ah, vous me surprenez, là, Gzor ! », dit Vici non sans une pointe d'admiration.
Le changeforme lui adressa un regard malicieux.
Ils pénétrèrent dans l'engin, qui bientôt décolla en direction des ruines de la M&W Corp, où les sujets de Vici attendaient leur seigneur.
~~~~~~~~~~
Cela faisait maintenant plusieurs heures que le dirigeable était en vitesse de croisière. Vici, après s'être reposé, avait rejoint Gzor dans la nacelle.
En bas, le paysage défilait. Le royaume de Vici était désormais à moins d'une heure.
« - Fascinant, votre dirigeable, dit Vici en rompant le silence. À Dominaria, on en a quelques uns, des Super-Filons. C'est mon maitre ingénieur qui les a conçus, ils sont bien pratiques. Enfin je devrais plutôt dire étaient.
- Pourquoi donc ?
- La propulsion des Super-Filons repose principalement, outre le vent, sur un processus de semi-élémentarisation inversée, qui permet de contrôler l'aéronef au milieu des masses d'air. Mais depuis la disparition des élémentaires, ce sort ne fonctionne plus. Autant dire que notre flotte ne sert plus à rien. »
Après une pause, Vici continua d'un ton admiratif.
« - Votre engin n'a pas l'air de souffrir de ces problèmes. Et en plus il est blindé. Par contre, il manque d'armes offensives. Vous devriez faire ajouter une ou deux balistes à répétition sur le dessous, et vous auriez une véritable machine de guerre. Par contre, ça doit être assez difficile de propulser un tel poids... Sans vouloir trop être indiscret, vous l'avez trouvé où, cette petite merveille ? »
Gzor laissa un silence s'installer, voulant faire son petit effet d'annonce.
«- Dans les ruines de la M&W Corp.
- Je croyais que vous n'aviez rien trouvé là-bas...»
Gzor hésita, réfléchit, puis se mit immédiatement à se donner mentalement une bonne centaine de coups de pieds dans le derrière. Il avait complètement oublié le fait qu'il avait littéralement arnaqué Vici, qui l'avait surpris en train de fouiller les ruines de la M&W Corp. Gzor lui avait fait croire qu'il n'avait rien trouvé, à part quelques machines à faire des lumières, du bruit et de la fumée. Vici avait étonnamment bien marché et embarqué quelques-uns de ces engins dans son royaume.
Maintenant qu'il y pensait, il se demandait comment ses sentinelles n'avaient pas pu s'apercevoir de son départ par les airs. Avec un tel engin, on est tout sauf discret...
«- Bah... disons qu'on l'a trouvé après votre départ... hé hé...
- Ah. », répondit Vici, très peu convaincu, voire quasiment méfiant.
Un silence de plomb accueillit cette sage dernière parole.
Bientôt, un champ grisâtre apparut sur la baie vitrée. Il se rapprocha bien vite, et Gzor le distingua nettement, bien qu'il sache déjà de quoi il s'agissait.
«- Voici les ruines du fief déchu de Manumilitari. Votre royaume n'est pas très loin, si je ne m'abuse...», dit-il à Vici.
Le nain sourit sous sa barbe. Il allait enfin pouvoir revoir ses hommes.
Le dirigeable ralentit et commença à diminuer d'altitude.
Bientôt, Gzor aperçut des silhouettes en bas. Le dirigeable se posa à quelques centaines de mètres du royaume de Vici.
Un comité d'accueil se présenta bientôt en bas.
Le dirigeable, après s'être stabilisé un peu à quelques mètres du sol, envoya les piquets le maintenant au sol.
Une échelle de fer descendit bientôt de la nacelle.
«- Vici, dit Gzor en lui posant la main sur l'épaule, ravi de vous avoir rendu service.
- Désolé de vous avoir dérangé, répondit Vici avec un sourire en coin.
- Non, c'est pas grave. Maintenant, prenez garde à ne pas vous faire attaquer trop tôt, hein ? »
Le nain sourit, se retourna vers l'échelle, ouvrit la porte, et, accompagné de son opérateur-catapulteur et de Sburlagöl, la descendit.
Ils descendirent, furent reçus par Eredé et par un concert d'applaudissement. Ils adressèrent quelques salutations à la nacelle. Gzor le leur rendit avec un petit sourire, puis ordonna qu'on décolle.
Le dirigeable s'éleva lentement, monta haut au-dessus du camp, et commença le retour vers le royaume de Gzor.
Edité par Vici le 03/02/11 à 21:11
Gzor | 04/02/11 17:20
[HRP : Mais de rien, Vici, c'est avant tout vous que je devrais remercier, c'est pas moi qui suis aller cloquer des PNJ près de mon royaume
]
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 04/02/11 à 17:21
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