Forum - [Rp] la lumière.

Cerbère | 30/07/07 19:16

Cerbère jouait avec le pommeau de sa canne. Il faisait nuit, froid et humide. La terre ne buvait plus l'eau qui tombait depuis des jours sur la forêt. Il était immobile, sa cigarette à la bouche, sa main se crispant sur sa canne. Son regard admirait le village qu'il avait en face de lui, mais ses pensées étaient bien ailleurs. En effet, ce matin il les avait libérées du sous sol, à présent elles prenaient leurs marques dans l'immense forêt autour de lui. Ses pensées revinrent un instant sur cela...

---

Cerbère descendit le grand escalier puis disparut dans celui du sous-sol, les portes d'entrée étaient déjà grandes ouvertes alors que même le soleil n'était pas encore levé. Des fois Cerbère se demandait si les oublis fermaient ces portes. Il laissa un petit sourire se dessiner sur ses lèvres un court instant, juste avant de toucher le sol froid et encore plus humide que la dernière fois du sous-sol. Il s'approcha doucement de la porte ornant le fond de la pièce et dans un bruit de ferraille il l'ouvrit. Il regarda un instant dans la cellule puis avança vers une autre porte qu'il ouvrit également dans ce même bruit de ferrailles. Il répéta le geste huit fois, avant de revenir au centre de la pièce, face à la première cellule ouverte.
Dans chacune des huit cellules l'ombre et le silence pesaient. La capuche de Cerbère glissa doucement sur ses épaules, dévoilant un visage fatigué mais toujours froid et un regard gris toujours puissant et impénétrable. Il assura son maintient sur sa canne puis lança :

- Le jour approche, c'est à vous de jouer.

Une ombre bougea dans la cellule en face de lui, elle s'approcha lentement de la porte et sortit. Une goule imposante se dessina hors de l'ombre et se planta face à Cerbère, les sept autres goules suivirent le geste et encerclèrent l'homme à la canne.

- Nous...sommes...prêts...murmura de sa voix fétide la goule face à lui.

Il sourit, son regard dans celui de la goule, se retourna et avança jusqu'aux marches. Sa capuche retrouva sa place sur son crâne et sans se retourner il commença à monter les marches.

- Suivez moi, vous allez retrouver votre liberté. Vous devez très rapidement trouver vos marques dans la forêt. Personne ne sait que vous êtes là, n'oubliez pas, vous êtes des ombres...

Les goules le suivirent. Ils remontèrent les marches et arrivèrent face aux portes d'entrée. Cerbère s'arrêta se retourna vers la goule qui semblait la plus imposante.

- N'oublies pas, je te fais confiance, je vous fais confiance.
- ...Oui...
- Prévenez moi dès qu'il y a du mouvement.
- ...Oui...
- C'est à vous de jouer à présent.
- ...Oui...

Les goules se regardèrent un moment puis avancèrent lentement vers les marches du manoir. Elles se retournèrent une dernière fois vers Cerbère, s'inclinèrent puis disparurent à toute vitesse dans cette fin de nuit.

---

...Cerbère savait qu'elles étaient là, autour de lui, inspectant, écoutant, analysant. Elles préparaient la vengeance qu'il avait fait naître en elle. Car un des principaux pouvoirs d'une goule était sa soif de vengeance extrême. Et rien de plus simple que de faire naître cela chez des goules dont Cerbère avait autrefois était le frère.
Il écrasa sa cigarette dans un dernier souffle et disparut dans le manoir.