Forum - Monologue oublié.

Carlyle | 19/03/07 14:40

Je me nomme Carlyle. Et vous n'avez vraiment pas à être enchanté de me rencontrer, même si moi je le suis. Je me nomme Carlyle. J'ai porté de bien nombreux noms au cours des temps qui se sont écoulés... Je dois même vous avouer avec une certaine franchise que, si vous me le permettez, j'ai murmuré certains conseils à l'oreille attentive de votre seigneur... Je fus, un temps passé, Heinlein, riche baron influent d'un potentat disparu aujourd'hui. J'ai été Seigmar, indolent vizir d'un indolent empereur. Je me suis bien amusé, oui, vraiment...

Mais cessons là les réminiscences. Je ne vous ai pas fait torturer et battre comme plâtre pour vous raconter mes souvenirs de vieux combattant. L'idée, même si elle est divertissante, me lasserait bien vite, je le crains.

Le glorieux édifice que vous et votre famille avez passé des années à construire, à bichonner lentement, à fabriquer avec amour, à fignoler jusqu'au bout, à régler dans ses moindres détails, tellement précis, tellement maniaques que cela en a été presque douloureux à regarder, votre rêve grandiose, vos ambitions somptueuses, votre gloire, votre vie, votre lignée, vous en fait... Eh bien, cela va s'effondrer.

Allons, ne tirez par sur les cordes qui vous enserre. Les noeuds ont été faits par une professionelle, précisement sur certaines de vos plaies les plus délicates. Vous voyez? Restez calme, cela vaut mieux pour vous.

Avant de répondre au "pourquoi?" implorant que vous hurlez en silence depuis que j'ai commencé ce petit monologue -je ne vous ennuie pas trop, j'espère? Prenez-le comme une sorte de fantaisie d'un esthète décadent, vous ne l'apprécierez que plus- je trouve plus amusant de vous expliquer le comment. Parce que, en fait, rien n'a plus d'importance que la manière dont le tour est réalisé. Son but... Est secondaire.

Comparés à vous, votre famille, vous autres, humains, en fait, il me faut reconnaître notre faiblesse théorique. Moins nombreux, moins forts, menacés de disparition... Mais... Comment dire?

L'histoire, a raconté un vieux penseur de votre espèce, est faite d'événements remarquables. Mais il précise aussitôt que ces éléments remarquables (les émergences des empires, leur chute, les révolutions...) sont le fait de milliers de taupes qui parcourent les sous-sols de l'histoire, s'affairant en tout sens, sapant la base, et grâce à ce travail insoupçonnable, conduisent aux événements suscités.

Filons la métaphore un instant. Et si sous le terrain où s'agitent les taupes était une autre sorte d'animal? Capable, par ses actes isolés, conscients, coordonés, d'influencer profondément les taupes, ou du moins, celles qui l'intéressent?

Notre histoire est moins importante que la votre. Mais pourtant, la votre est dépendante de nous quand nous le décidons.

Votre ancêtre, celui-là même qui construisit la première baraque en torchis de Shambala, était une taupe d'importance. Plus d'influence, plus de volonté... Ils nous a juste suffit de lui désigner un endroit où prospèrer, de vaincre certaines réticences, en douceur, sans nous faire soupçonner, pour que la cité fleurisse. Nous, nous étions déjà ailleurs, poursuivant notre oeuvre.

Vous pensez que je suis le diable? Allons, il en est tant... Et il n'avait signé aucun pacte avec nous. Par contre, vous, oui. Du moins, vous n'allez pas tarder à le faire. Bref. La ville fleurit, grandissant, etcaetera. Et puis nous revinrent, satisfait du résultat. Nous avions lu juste. Maintenant, la douleur va remplacer la joie.

D'ici quelques petites minutes, un déluge de feu va s'abattre sur votre cité. Des météores, des pluies brûlantes tomberont du ciel. Des flammes surgiront du sol. La rivière, si paisible, se changera en torrent de lave. Non, vous n'avez plus le pouvoir de l'éviter. Les lignes sont claires. La probabilité de survie des habitants présent à l'intérieur des murs de la ville est inférieure à un pour cent. Autant vous dire, car nous y veillerons, que seuls un ou deux en réchapperons.

Car l'endroit propice cher à votre ancètre est un point nodal. Vous ne savez pas ce que c'est, ce n'est pas grave. Il nous importe, à nous, sachez seulement cela. La ville n'est qu'un sacrifice.

Enfin, je parle, je parle, et le temps fuit. Il ne serait pas bon pour moi de m'attarder trop longtemps. Voici le "pourquoi". Puissance. Nous avons besoin de puissance pour notre dessein.

Oh! J'ai failli oublier le plus important. Je vous ai dit que vous signeriez un contrat avec nous. J'ai menti. Vous l'avez déjà signé. En pleurant, mais vous l'avez signé. Il est normal que votre mémoire soit confuse. Vous êtes encore sous le choc de la torture qui vous a amené à signer ce papier truqué, biaisé, totalement à notre avantage, mais, eh, c'était le seul disponible, n'est-ce pas? Bref, en voici les termes. Nous ne vous tuions pas, et vous laissions une chance d'arrêter les choses et de vous venger.

La voici.

Vous avez un peu moins de deux minutes pour vous libérer des noeuds, et empêcher le rituel. Ou pour vous échapper des noeuds et de la ville et tenter de nous détruire.

Evidemment, c'est impossible.

Vous avez vendu votre ville contre un sursit. Décidemment, nous savons vraiment choisir nos traitres...

N'espèrez pas me revoir un jour, pas même en enfer.

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Devant les portes de la cité, ou de ce qu'il en reste.

"Il a faillit réussir, Carlyle.

_Voyons, tu sais très bien que c'est impossible. Tes noeuds sont toujours trop serré. Et puis, le jeu est truqué.

_Un jour, l'un d'entre eux y arrivera.

_Bah, d'ici là... Et puis, n'était-ce pas un joli spectacle d'apocalypse?

_Si. Mais pas encore suffisant. Il en faut plus. Toujours plus.

_Ne t'inquiète pas. Nous avons le temps. Et Il reviendra. Elandel reviendra."

Behaine | 19/03/07 22:17

Vraiment entraînant, captivant.

Baramir d'Eckmöl | 22/03/07 17:45

Mais pourquoi est-ce qu'il y à toujours des bargeots pour vouloir réveiller les dieux démoniaques du passer ?

Daifen manque cruellement d'elfe stupide adepte du dieux des petites fleures