Forum - [Corsairedhil] : La punition
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Claire Pacifica | 24/07/15 10:05
Impression de tanguer d'un bord à l'autre de sa chambre. Mal au coeur. Une acidité inconnue dans la bouche. Il faut se lever, faire quelque chose. Et puis trouver un endroit où ça ne bouge pas, où le sol est stable. Un haut-le-coeur plus poussé que les autres l'oblige à se tourner sur le côté pour pouvoir vomir tranquillement. Une fois le spasme passé, rouvrir les yeux et réfléchir. Où est-elle ? Que s'est-il passé ces dernières heures ? Essayer de ne pas se laisser déconcentrer par ce mal de tête qui lui ronge la cervelle. Un éclair de conscience et puis l'horreur revient en même temps que ses souvenirs récents.
Elle revit ses derniers instants d'oisiveté et de bonheur. Elle est avec Mateo, son petit ami depuis peu, ils sont tous les deux dans sa chambre en train de faire semblant de travailler tout en se reluquant du coin de l'oeil en attendant que ses parents s'en aillent pour passer à des travaux corporels beaucoup plus adaptés à leur désir réciproque. Soudain la porte s'ouvre à la volée et son père apparaît sur le seuil de sa chambre, une feuille de papier à la main, l'air furibond :
- Tu es encore recalée, bonne à rien ! Toi, dégage fait-il en indiquant la porte à Mateo.
Peu enclin à s'opposer à la volonté paternelle visiblement très en pétard, Mateo rassemble ses affaires et s'enfuit à toutes jambes, laissant Claire seule face à son destin. Celui-ci ne lui laisse aucune trêve pour reprendre ses esprits :
- Tu boucles tes bagages, je t'ai retenu une place dans un navire en partance pour Corsairedhil, au moins tu vas te confronter à la vraie vie ma fille, tu verras, tu me remercieras...
- Mais Pa', j'ai horreur des Corsaires et j'ai une sortie prévue ce soir avec François, je peux pas lui faire faux bond, il y va de ma crédibilité !
- Tu sais ce que j'en pense de ta crédibilité ? Tu n'as rien fait de l'année, tu as déjà deux années de retard dans ton cycle, alors maintenant c'est terminé la "Bella Vita" aux crochets de tes géniteurs, tu embarques dans deux heures, au moins tu pourras passer tes épreuves pratiques en situation réelle...
Claire a beau tempêter, rien n'y fait : deux heures plus tard, escortée par deux soldats, elle se retrouve embarquée pour un continent sans aucune expérience ni envie d'en découdre avec qui que ce soit et surtout pas avec des pirates, elle qui n'a connu en tout et pour tout que le Capitaine Crochet, rencontré dans les albums de son enfance.
Elle se redresse, sa couchette tangue. Une bouteille gît sur le sol et roule d'une cloison à l'autre au gré des mouvements imposés par la mer démontée. Elle repense au cuisinier du bord qui la lui a apportée hier soir après l'avoir croisée en larmes dans une coursive. Le marin a lorgné sur sa silhouette appétissante et s'est dit qu'avec un peu de rhum dans le sang, cette jolie blonde lui ouvrirait peut-être la porte de sa cabine. La bouteille, elle se l'est sifflée et est aussitôt tombée dans les vapes, bien heureuse d'oublier ce qui l'attend en sombrant dans l'oubli.
Des heures plus tard, un choc plus violent que les autres la tire à nouveau de sa léthargie. Le sol ne tremble plus, cette fois elle peut se lever et jeter un coup d'oeil par le hublot : une plage de sable fin, du soleil, chouette !
Avec des gestes décidés, elle rassemble ses maigres affaires et sort de sa cabine empuantie par les relents de vomi et d'alcool. D'une démarche qu'elle essaie de rendre la plus sûre possible, elle se retrouve sur le pont et descend rapidement à terre sans se préoccuper des sifflets admiratifs des marins qui louchent sur son maillot trempé qui colle à sa peau et livre aux regards concupiscents de la marine deux bouées qui n'ont rien à envier à celles qui sont accrochées un peu partout dans le vaisseau.
Le sable chaud lui fait du bien sous les pieds. Très vite elle s'éloigne de la plage et se met à errer sans but. Au bout d'un moment, elle s'arrête, sort un vieux bouquin que lui a glissé sa soeur compatissante au dernier moment, et l'ouvre à la première page. Elle en déchiffre le titre écrit en lettres argentées sur la première page : "Manuel de survie pour daifénien" et attaque la lecture du premier chapitre intitulé : "Les premières choses à faire"...
Bella Arachna | 24/07/15 10:06
oulalalalalala 
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Dame Arachna, dans mes filets, dans mon coeur <3.
Bart Abba | 24/07/15 18:15
Dame Pacifica, si vous avez besoin d'un koup de main... 
Je suis là ! 
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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.
Claire Pacifica | 25/07/15 12:06
[Corsairedhil] Les choses à ne pas faire !
Claire Pacifica est assise en tailleur, le bouquin ouvert sur ses genoux tout comme son décolleté généreux. Il fait chaud. Corsairedhil a débuté depuis une lune mais la jeune fille n'a pas encore bougé, absorbée par sa lecture. Devant ses yeux vert émeraude les mots semblent danser la gigue. Elle est arrivée à l'ultime chapitre du Guide pour les Daiféniens qui parle des choses à ne pas faire. La jeune humaine lit :
- Eviter de promener son chien et surtout de le faire pisser sous les murailles ennemies
- Rester habiller de façon décente lors des combats, vous n'êtes pas chez les naturistes et cela pourrait troubler vos mâles adversaires
- Ne pas aller faire pipi toute seule dans la nuit
- Ne pas offenser les grands de ce monde, ils sont très susceptibles et ne pensent qu'à une chose, être admirés et craints pour leur valeur, même si celle-ci est à ras des pâquerettes
Claire s'interrompt et se demande un court instant comment on fait pour reconnaître un "grand de ce monde"... La taille ? Elle revient à ce chapitre qui l'intéresse :
- Surtout répondre à toute lettre que vous recevrez sous peine d'exécution capitale immédiate par l'auteur de cette lettre qui pourrait être offensé de votre silence.
- Aboyer avec tout le monde, inutile de vous faire remarquer, on n'accepte pas les exceptions dans ce monde...
Ça promet, se dit Claire...
- Inutile de mettre en avant vos atouts, même s'ils sont généreux comme les vôtres, ça ne marchera pas.
Claire sursaute et lâche brutalement ce bouquin : mince, pense-t-elle, il a l'air écrit pour moi !
Elle reprend contact avec la réalité, réalise qu'il est tard et qu'elle n'a encore rien fait pour son royaume. Elle se rhabille un peu, soucieuse de ne pas se faire remarquer comme c'est écrit dans le livre, puis d'un pas mal assuré, se dirige vers ce qui va être son chez soi pendant plusieurs lunes.
Behaine | 25/07/15 13:09
Ca, ma Dame, ce sont les choses à ne pas faire si on veut rentrer dans le moule et ne pas faire de vague. Quel intérêt ?
(Non, pas rentrer dans la moule, Bart. Non.)
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Behaine, ex-marchand. Décédé.
Bart Abba | 25/07/15 23:27
Ki me parle ?
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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.
Claire Pacifica | 30/07/15 14:06
[Corsairedhil] La rencontre
Claire parcourut le marché en un éclair, ne s'arrêtant que devant les étals qui l'attiraient comme une mouche sur du sirop de mangue. Parmi eux, l'étal des esclaves. Ils y en avait de toutes sortes, des grands, des petits, des gros, des maigres, des beaux et des pas beaux. Claire était en admiration devant l'un d'eux, un jeune homme blond aux épaules de lutteur mais au regard doux comme un chiot apeuré. Il semblait supporter toute la misère du monde et ses jambes découvertes par un pagne qui ne cachait presque rien de son anatomie, étaient percluses de cicatrices..
- Il vous plait celui-là ?
La voix rugueuse la tira de sa rêverie, elle se retourna en cachant sa surprise comme elle pouvait :
- Heu...
L'homme, caricature du pirate au bandeau noir et au visage avenant, une épaisse tonsure dans l'échancrure de sa chemise qui avait dû être blanche quelques mois auparavant, lui sourit de toutes ses dents :
- Ne soyez pas timide, je vous observe depuis un bon moment, celui-là vous plait bien.. Il ne coûte que 6000 pièces d'or, laissez-vous tenter, il vous le rendra au centuple !!
Claire répondit :
- Mais je n'ai pas tout cet argent !!
- Comment ? Vous n'êtes pas encore allée piller un de vos voisins ?
Le pirate claqua la langue plusieurs fois contre son palais et ajouta en la déshabillant du regard :
- Ecoutez, avec votre carrosserie, sans vous offenser ma p'tite dame, en une après-midi, là, dans la ruelle, je suis prêt à parier que vous pouvez vous en payer au moins deux à ce prix-là dès ce soir !
Claire haussa les épaules :
- Vous êtes en train de me suggérer de faire la pute, non ?
L'homme rougit devant sa franchise :
- Ben... ce que j'en dis...hein... c'est vous qui voyez ma p'tite dame... 6000 pièces d'or, à prendre ou à laisser...
Claire se détourna à regrets de l'estrade sur laquelle le jeune homme blond semblait l'attendre. Elle fit demi-tour et se dirigea vers l'extrémité du marché. Soudain une présence la fit de nouveau sursauter tandis qu'une question résonna à ses oreilles :
- Vous aimez naviguer ?
La femme qui venait de la lui poser était d'une beauté singulière. Claire se sentit aussitôt en sécurité et sut qu'elle venait de faire une rencontre importante. Elle détourna le regard, observa la foule qui se pressait autour d'elle mais qui bizarrement semblait les éviter l'inconnue et elle, comme si elles étaient dans une sorte de bulle...
- J'avoue ne pas aimer les voyages sur l'eau, répondit-elle en toute simplicité, je n'aime pas remettre ma destinée en jeu sur des éléments dont je ne peux maîtriser les mouvements. Et puis, je ne sais pas nager... avoua-t-elle en rougissant. Mais vous ?
En attendant la réponse de l'inconnue, Claire se surpris à en graver les traits du visage dans sa mémoire pour pouvoir les dessiner plus tard, dans la chaleur de sa chambre.
Shadee | 31/07/15 08:04
Un éclair malicieux illumina ses traits devenus joueurs, la dame se pencha légèrement pour murmurer sur un ton de confidence.
- Moi... Je triche. Les femmes le font toutes un peu, n'est-ce pas ?
Le soleil commençait sa chute vers l'horizon d'eau. La fille des éléments le désigna d'un léger signe " Il semblerait, Claire...", elle suspendit sa phrase en détaillant l'expression de la jeune dame quand elle la nomma " que vous ayez de la chance de ne pas savoir nager. Voyez, tous les soirs l'astre se noie sur ce coin de terre, il rougit autant que vous et enchante les poètes." Shadee plissa légèrement les yeux."La mort ne vous cueille que plus vite et vu votre beauté, certains diront que vous êtes devenue une étoile. Quelque part, la mort n'est qu'une renaissance." Soudain, elle ourla un sourire dévoilant des dents aimant croquer la vie. "Une fois, je me suis noyée."
Aussi changeant que le temps, son visage devint aussi grave et lisse que le marbre sculpté des statues figurant des divinités antiques. Le brouhaha des quais semblait maintenant lointain quand Shadee prit la main de la demoiselle, elle referma doucement ses doigts un à un.
- Il faut savoir entrer dans le jeu...
D'un mouvement de cils, la dame invita la jeune fille à regarder dans sa paume. Quelque chose scintilla à la manière d'une étoile. Claire découvrit alors un cristal de roche ouvragé de la plus belle des façons, si finement que la main d'un homme n'aurait pu le faire sans briser ses jolies courbes. Le symbole de l'infini s'irisa des lueurs du soleil couchant alors qu'une brise chahuta les voiles des frégates.
- Nous nous reverrons, Claire. Je l'espère.
La fille des éléments avait disparu. Elle était ailleurs, dans un intérieur douillet et lumineux, une sorte nuage dans le creux de ses bras, le regard perdu dans un monde qu'elle seule connaissait. A son ordre silencieux, la créature vaporeuse glissa dans les cieux pour observer la nouvelle curiosité de sa maîtresse, être ses yeux.
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~°~ La plume plus forte que l'épée ~°~
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Anastase De Mu | 31/07/15 13:17
Les femmes trichent toujours. Je suis curieux de lire la suite.
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Anastase de Mù, le marquis.
"Mon cher ami, ce crâne de gobelin siamois est magnifique ! Votre prix sera le mien."
Claire Pacifica | 31/07/15 21:17
[Corsairedhil] Mauvaise lune
La pierre cristalline brille de mille feux, dégageant une chaleur surnaturelle qui réchauffe Claire jusqu'au plus profond de son âme. Elle referme la main sur ce bijou inestimable à ses yeux et le place près de son coeur. Pourtant, lorsqu'elle reprend conscience plusieurs heures après, un grand vide se fait en elle, comme si une partie d'elle-même venait de lui être arrachée. Elle regarde autour d'elle, elle est toujours sur la place du marché désormais vidée de tous les badauds qui l'occupaient il y a peu de temps auparavant. Elle hésite, scrute le moindre recoin sans rien voir... Un soupir s'échappe de sa poitrine, même le marchand d'esclaves a vidé les lieux, qui sait où se trouve le beau blond à l'heure qu'il est ? Elle se décide à bouger, à regagner son campement en attendant de faire autre chose.
- Madame, les espions viennent de revenir.
Claire se secoue, se redresse derrière son bureau et tâche de garder une belle apparence même si elle connaît déjà la réponse.
- Faites les entrer, dit-elle au garde.
Ils sont trois, trois espions tous plus dépenaillés les uns que les autres. Ils entrent dans le bureau en regardant craintivement autour d'eux. Claire les met à l'aise :
- Bon, alors, qu'avez-vous découvert ?
Les trois espions se regardent puis le plus jeune d'entre eux, un petit brun à la panse proéminente, prend la parole :
- Madame, votre amie la Fille des Eléments a embarqué sur un radeau ce matin. D'après les bruits qui courent à la taverne.... il étouffe un rôt discret dans le creux de sa main avant de reprendre :
- ... d'après les bruits disais-je, elle a été victime de trois sinistres compères, dont le chef, un dénommé Dust, a la tête mise à prix sur tout le continent. Ses deux sbires sont deux crétins qui, parait-il, se font mener par le bout du....gl.... nez. On raconte aussi que leurs jours sont comptés.
Un froid glacial envahit Claire. Elle parcourt en vitesse la liste de ses royaumes sans trouver celui du dénommé Dust... Comme par magie, un long poignard jaillit dans sa main droite et d'un mouvement brusque, elle le plante dans la table, clouant son bilan sur le bois poli par des mains rugueuses.
- Comment vais-je faire maintenant ? Il faut que je la revoie, débrouillez-vous ou je m'occupe de votre cas...
Les trois espions frémissent de la tête aux pieds, peu rassurés. En se bousculant, ils sortent du bureau de Claire et disparaissent dans le crépuscule, laissant la jeune femme désemparée. D'une main tremblante, elle saisit un crayon, ferme les yeux et se met à dessiner le portrait de la Fille des Eléments tel qu'elle l'a gravé dans sa mémoire.
Claire Pacifica | 03/08/15 19:02
[Corsairedhil] Le nuage
Allongée sur le sable, caressée par les vagues, Claire se prélasse. Ben oui, y'a pas trop de boulot en fait et cette punition finit même par lui être très agréable. Corsairedhil est un continent truffé de petites plages où la belle peut faire du bronzage intégral sans que cela ne nuise à la population masculine qui passe son temps à s'entre-tuer plutôt qu'à reluquer les corps sains * des demoiselles.
Soudain, sans crier garde, le soleil disparaît derrière un nuage. Claire patiente quelques minutes mais l'astre s'obstine à rester planqué. La jeune fille finit par ouvrir les yeux et remarque alors une chose étrange : il y a un seul petit nuage dans un ciel d'un bleu napolitain et manque de chance pour elle, ce nuage la soustrait aux rayons du soleil. Intriguée mais pas inquiète, notre héroïne se déplace d'une dizaine de mètres et se réinstalle sur sa serviette tout en savourant la chaleur retrouvée des rayons célestes. Pas pour longtemps : quelques secondes plus tard, le phénomène se reproduit sans aucune logique. Claire se redresse, un peu inquiète cette fois-ci : pourquoi un nuage nuirait-il à son bronzage et, de plus, de façon délibérée ?
La jeune guerrière qui n'a pas encore fait ses preuves, ramasse ses fringues et se rhabille. Elle jette un dernier regard sur le sable doré et se dirige vers l'orée de la forêt, tout en jetant un regard en l'air. Cette fois-ci, plus de doute, le nuage la suit. Elle se hâte maintenant vers son campement en se demandant ce qu'elle va bien pouvoir faire pour se sortir de cette situation inexplicable : risque-t-elle d'être agressée par un nuage ?
(ndl : tentatives de jeux de mots avec corsaires et corps sains mais j'avoue, c'est pas terrible)