Forum - [Templemaudhil] Lianes en folie
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Falxo Feronas | 10/02/15 06:06
Il faisait chaud et humide, et en plus ça sentait mauvais. Ca partait plutôt mal.
Falxo se gratta le menton. Une bonne partie de son anatomie était encore recouverte de feuillage et d'écorce, mais il commençait peu à peu à reprendre visage elfique. Ses oreilles pointues avaient refait surface sous les rameaux et ses branches rugueuses avaient laissé place à une paire de mains délicates et tremblotantes. Il restait encore du chemin à faire, mais au moins il n'avait plus une tête de gland. Enfin. Plus au sens propre.
Il avait aussi fait un peu la poussière dans son esprit et retrouvé un usage à peu près convenable de la parole. Plus particulièrement, il avait retrouvé son nom, ce qui était plutôt encourageant.
Malgré tout, il s'était levé de la racine gauche ce matin et ne se sentait vraiment, mais alors vraiment pas d'humeur à crapahuter dans la jungle plusieurs heures durant pour retrouver son chemin.
La forêt, c'était son rayon. Druide de profession, il avait l'habitude d'y passer du temps pour ses recherches et ses méditations, qui bien souvent se transformaient en petites siestes, lesquelles avaient elles-mêmes tendance à se changer en longues siestes. La plus récente avait duré quelques centaines de lunes.
Mais les forêts qu'il connaissait ne ressemblaient pas à ça. Normalement, une forêt, c'était la douce lumière du soleil jouant sur le feuillage, la bonne odeur d'humus, les gazouillis des oiseaux hyperactifs, les écureuils qui cuvaient leur boisson dans quelque trou sombre...
Ici, non. Les arbres étaient gigantesques, menaçants et plus serrés que les fesses d'un elfe qui chercherait à traverser une mine naine. Le sol était envahi par une végétation hostile et irritante et les rares espaces libres entre les troncs se voyaient bloqués par une multitude de lianes emmêlées comme la toile d'une araignée titanesque et complètement bourrée. Les rugissements et les beuglements dans le lointain n'avaient rien d'un gazouillis. Pour couronner le tout, et de manière assez déplaisante, le sol sur lequel Falxo se tenait, et qu'il avait pris pour une petite clairière salvatrice, était en fait un sable mouvant sournois qui avait commencé à lui grignoter les chevilles.
Le druide soupira. Bon... une forêt restait une forêt.
Il tourna la tête vers la liane la plus proche, et, quand il l'eut jugée suffisamment solide pour supporter son poids (certes modeste, mais c'était sans compter le poids des ans qui s'était pas mal accumulé depuis la dernière fois où il s'était retrouvé dans une telle situation), il lui commanda de s'étendre jusqu'à lui et de le tirer de ce mauvais pas.
La liane fit la sourde oreille. Grommelant, Falxo décida alors de lui demander gentiment de l'aider. Toujours aucune réponse.
Ce ne fut qu'après de longues supplications larmoyantes, et alors que le sable mouvant lui chatouillait déjà l'écorce du menton, que la liane accepta enfin de lui prêter main forte et se déroula paresseusement jusqu'au druide, qui s'en saisit avec bonheur et se laissa tirer vers son salut.
Il se releva et commença épousseter sa robe, retirant distraitement quelques pousses de lierre tenace qui s'accrochaient à ses branches - à ses bras. Il y avait quelque chose d'étrange. Certes, il avait un peu perdu la main pendant sa sieste, mais il n'aurait pas dû avoir tant de mal à entendre la voix de la terre et de la forêt. A chaque fois qu'il tentait de communiquer avec les flux de vie, une présence nauséabonde lui résistait - des rites anciens, des démons... des abominations endormies depuis bien longtemps qui s'éveillaient pour demander rétribution... La vie sur ce continent où son errance l'avait mené était corrompue, salie par des forces étrangères.
Falxo ferma les yeux et inspira profondément. Il savait ce qu'il avait à faire. En tant que druide, son devoir était d'agir, de purifier cette terre. En supprimant les horreurs surnaturelles qui s'abreuvaient au fleuve de la vie, il pourrait rendre à Templemaudhil son aspect d'antan, florissant et fertile, et soulager la douleur de Gaia.
Oui, la voie à suivre était claire.
Falxo tourna les talons et tituba aussi vite que possible dans la direction d'où il était venu.
« Je veux rentrer à la maisooooooon... »