Forum - [Templemaudhil] Autel California - La voie du samouraï galactique.

Anastase De Mu | 06/02/15 19:06

Templemaudhil. Ce nom lui fichait la trouille. Rien à voir avec un Luxuridhil, un Badineridhil, ou Charmandhil. Rien que la sonorité rappelait la pluie, la grisaille, la nuit, les corbeaux, les ventres éviscérés, les yeux arrachés et les rires mégalomaniaques. Il regarda derrière lui. Le camp prenait forme, autour de l'un de ces petits autels qui parsemaient le continent. Celui-ci avait un étrange pouvoir. De nombreux errants venaient s'y frotter, réclamant à corps perdu une « dose ». Le marquis pouvait comprendre la dépendance, le manque, et l'addiction aux drogues en tout genre, mais de la à se transformer en fantôme de lui même... Il frissonna. Peut-être qu'à force de contempler cette autel California, comme on l'appelait, il sombrerait lui aussi... Il haussa les épaules. Après tout, il n'était pas à ça près. Il avait un troll aux fesses, son sort présent n'était guère enviable.

En tout cas, ces maudits là feraient de l'excellente chair à sabres, masses, lances, poignards, poings orcs, et tutti canti. Il tira un peu sur ses longues mitaines pour les réajuster, tortilla son séant pour chasser les fourmis qui l'envahissait, et se leva du socle de la colonne brisée qui lui servait de promontoire. Il n'avait pas encore eu vent d'autres choses que des races détestables, certes, mais vivantes. C'était étonnant. Bon, le démon. Il sortit d'une de ses chausses en daim trop larges un parchemin vétuste, et poussiéreux. Ces sorciers ont le sens du packaging.

« Invoquer un démon. »

Il restait sceptique. Ca paraissait un peu dangereux, tout de même, mais c'était quand même plus facile que d'aller le chercher lui même. Il avait bien connu dans le passé des tours de passe passe où un bonimenteur arrivait à convaincre une assistance qu'il communiait directement avec les âmes damnées de leurs chers et tendres chérubins trépassés lors de la grande peste, mais ici, c'était du serieux. De l'antique magie, prompte à ramener à la vie un désosseur acariâtre prompt à asséner un coup de machette plutôt qu'une politesse. Il lui fallait viser juste.

« Alors, tracer un pentagramme inversé, avec du sang de vierge. Ho, diable. »

Cela faisait longtemps que la vierge n'était plus au menu du joyeux sire. Il n'avait pas penser à en apporter une. Mais en y repensant, une vierge, pour un démon, c'est un peu comme un asticot pour une carpe. De jolis traits, une tenue affriolante, un filet de sang sur la tempe... Même Anastase se laisserait tenter.

« Placer la vierge au milieu du cercle concentrique occulte. Egorger, proprement, une bête à corne au dessus de la victime expiatoire. Boire le sang de l'animal occis. Je m'y pers. C'est le bouquetin que je dois saigner, ou la vierge ? Et je bois le sang de qui ? Manquerait plus qu'une vampire se pointe et me salopasse tout le travail. Je ne suis pas sur du bien-fondé de la démarche, tout d'un coup... Incantez, psalmodiez, autant que vous voulez. Plus c'est folklorique, plus les abrutis autour de vous pense que vous savez ce que vous faites, et vous craigne. Pragmatique, ce guide. Poignardez, un à un, 4 fidèles du diable, à chaque point cardinaux. Brulez les cadavres encore fumant, afin de faire s'élever une mélopée de douleur vers les cieux, et entre-déchirer les entrailles terrestres, ouvrant enfin ainsi possiblement un passage vers les affres du monde souterrain. »

Anastase resta coi. Le vendeur l'avait sans doute pris pour un idiot. Le parchemin du siècle, qu'il disait ! Un démon à chaque essai ! Satisfait, ou remboursé le double ! Il avait pourtant l'air honnête, avec sa gueule de curé et sa tonsure élégante.

« Bon, il me reste plus qu'à trouver une autre solution. Qu'est ce qu'aime un démon, plus que forniquer avec une pucelle évanouie ?
-Détruire, un démon aime. »

Le marquis fit volte face, pour se retrouver face à un petit mage à capuche tout ridé.

« C'est à quel sujet ?
-Ecouter, le marquis doit.
-Je suis tout ouie, petite chose vilaine à l'odeur maraicageuse. Que fais-tu dans mes quartiers !
-Une grande puissance, Templemaudhil recele. Entre de mauvaises mains, la gemme ne doit pas tomber.
-Une gemme ? Et... une gemme de quoi, petit être maintenant très intéressant ?
-De pureté, ou de méchanceté, la gemme est. Détermine sa nature, celui qui la tient. Peu de différence, il y a, entre bien et mal. Du porteur, tout émane.
-hooooooo... Et avec ça, je pourrais avoir un démon ? Ou un dragon. Les dragons aiment ce qui brille, et les démons ce qui détruit... Où je peux la trouver ?
-Dans ton coeur, la réponse se trouve. »

Un nuage de fumée commença à entourer l'énigmatique personnage, accompagnée d'une odeur de soufre épicé.

« Par le pet du maître, tu seras surpris.
-NOOOOOOOOOOOOOOOONNNNN ».

L'elfe sentit immédiatement ses yeux s'embuer, ses pommettes gonfler ; il tomba à genoux, pleurant à chaudes larmes. Quand il put enfin soulever de nouveau ses paupières, le petit inconnu avait disparu. Mais il lui avait donné une idée.

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Anastase de Mù, le marquis.

"Mon cher ami, ce crâne de gobelin siamois est magnifique ! Votre prix sera le mien."

Anastase De Mu | 07/02/15 10:59

Heu... Non, non. C'est pas mon genre. "Les Hordeux, c'est comme des trous du cul : t'as pas envie qu'ils soient irrités, sinon tu sais que ça va piquer." Proverbe Mùtin du XIIème siècle.

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Anastase de Mù, le marquis.

"Mon cher ami, ce crâne de gobelin siamois est magnifique ! Votre prix sera le mien."