Forum - [Templemaudhil] La vieille de la veille
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Aliënor | 29/01/15 12:42
Il y avait comme un bruit. Un de ces petits bruits agaçants, comme un moustique qui tourne dans une chambre juste au moment où l'on est sur le point de s'endormir. Un chouinement.
Ce qui était encore moins normal, c'est qu'avant, il n'y avait pas eu de bruit. Pendant très longtemps, même. Pas de bruit du tout. Le vide. Pas de lumière non plus.
Depuis combien de temps dormait-elle comme ça ? Sa conscience explorait petit à petit le reste de son corps. Pas de douleur, pas vraiment de sensations du tout en fait. Etrange. A bien y réfléchir, elle ne se souvenait plus oû elle était. Tout juste si elle se souvenait de qui elle était.
Aliënor.
Le nom était là, assis dans le coin de son cerveau comme un lointain souvenir. Rien d'autre, juste un nom.
Le chouinement continuait, aigu, agaçant, continu. Rien à faire, il allait falloir ouvrir les yeux et claquer sa gueule à ce maudit moustique.
Au prix d'un effort certain, elle finit par reprendre le contrôle de ses paupières et les écarter suffisamment pour laisser rentrer une lumière d'abord éblouissante, mais après quelques secondes d'adaptation, bien fade et vascillante. Des torches ou des lampes, pas une lumière du jour. Au dessus d'elle, un plafond en pierres qui ne lui disait strictement rien. Normal, en même temps, les murs ont peut-être des oreilles, mais les plafonds n'ont pas de bouche.
Le reste de son corps était encore bien recalcitrant, et il fallut un temps pour qu'elle puisse tourner la tête sur le côté, vers l'incessant chouinement.
Un elfe malingre et poussièreux était assis là, sur une chaise, entrain d'actionner une sorte de mécanisme étrange. Il avait l'air d'être là depuis un moment, et il était aussi sale et négligé que le reste de la pièce.
Sous son dos, ses sensations revenant petit à petit, elle sentait une dalle de pierre froide, une table, peut-être, posée au milieu de la pièce. Elle tenta d'ouvrir la bouche, histoire d'asséner une claque verbale à l'agaceur de service, mais sa bouche s'ouvrit avec peine et seul un soufflé rauque en sortit. Pourtant l'effet desiré fut obtenu : l'elfe chouineur tourna la tête, la vit et lâcha directement son instrument, qui était en fait fiché dans le mur. Sa bouche s'ouvrit assez grand pour gober un squig farci, puis il se leva d'un bond et s'enfuit hors de la pièce en hurlant à tue-tête.
"Elle est reveillée !"
Edité par Aliënor le 29/01/15 à 12:43
Bart Abba | 29/01/15 16:02
Bart sortait de la taverne où il avait passé le plus clair de la journée en compagnie de Barahir. Cahin-caha, il traversait la vieille ville, mains dans les poches et regard vitreux.
Quand, sortant d'une bâtisse délabrée, un elfe sans âge, cacochyme et crachoteux, beuglait à qui voulait bien l'entendre.
- Elle est réveillééééééééée !!!!! Elle est réveillééééééééée !!!!!
L'Ork de Barbarie leva le nez sur l'enseigne rouillée qui grinçait aux vents suspendue au-dessus de la porte d'où venait de sortir le hurleur.
Compoterie
--Aliënor--
Une lueur balaya le fond de l'oeil du Hordeux. Il Chopa l'hurluberlu par le colbac et le secoua comme un pommier.
- Ki est réveillée !! KI !!?? Répond vieil épouvantail !! Me dis pas ke ELLE est revenue !!!
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Bart Of Ze Horde
Nul n'est censé ignorer la Horde.
Edité par Bart Abba le 29/01/15 à 18:09
Falxo Feronas | 29/01/15 19:18
On se demande souvent si un arbre qui tombe dans la forêt fait du bruit quand il n'y a personne pour l'entendre.
La plupart du temps, on ne prend pas la peine de s'interroger sur ce qu'en pensent les arbres, alors que le cas contraire est tout aussi intéressant. Est-ce qu'un elfe qui s'égosille dans la forêt ne risque pas de déranger un arbre qui n'avait rien demandé à personne ?
- ... veillée ! Elle est réveillééééééeeee !!!
Portés par les vents nocturnes, les cris stridents viennent chatouiller un vieux chêne moussu et moribond.
Dans une telle situation, lorsqu'on est un arbre, il est généralement bien vu de faire comme si on n'avait rien entendu et de vaquer à ses occupations. Les rares infractions à cette étiquette ont tendance à provoquer un bordel pas possible et se terminent souvent sur une bataille rangée entre des régiments de bouleaux et des hordes d'orcs un peu confus au pied d'une tour habitée par un magicien aigri. Ca fait désordre, alors les plus sages savent à quoi s'en tenir.
Ce vieux chêne, cependant, s'est levé du mauvais pied ce matin.
Avec force grognements et grincements, il agite une branche, puis deux. Il chasse une colonne de fourmis qui faisait la fête sur une racine et se débarrasse du lierre et de quelques galles agrippés à son écorce, avant de lever une brindille pour se gratter ce qu'on devra, par anthropocentrisme, appeler un nez.
Il reste là un moment, puis commence à se déplacer d'un pas hésitant vers l'ouest. Il s'arrête, fait demi-tour, puis s'arrête encore et bifurque vers le nord.
Il a vu de la lumière là-bas. Ca veut dire, il lui semble, la ville, la civilisation, les gens...
Il s'arrête à nouveau. Il entend quelqu'un chanter. Enfin, « chanter ». C'est une voix de femme, et à en juger par les fausses notes et les accents hésitants, sa soirée est déjà bien avancée et bien imbibée. Le vieil arbre prend un petit moment pour remettre de l'ordre dans son vocabulaire, qu'il n'a pas utilisé depuis bien longtemps, à une époque où sa peau n'était pas encore d'écorce et où la sève n'avait pas encore remplacé le sang.
Après quelques secondes, il en conclut que le contenu de la « chanson » est un peu trop osé pour la retranscrire ici. Malgré tout, il continue. Peut-être l'ivrogne saura-t-elle répondre aux questions brûlantes qui le taraudent.
Quand elle aperçoit le vieil arbre, la femme se tait. Elle est peut-être déjà bien travaillée, mais elle est encore assez lucide pour estimer qu'un arbre qui marche, ce n'est pas normal. Et lorsqu'elle se rend compte qu'il est en train d'avancer vers elle, lentement et pas si sûrement, elle se dit qu'il est temps de prendre ses jambes à son cou, en beuglant de terreur une fois ou deux peut-être pour faire bonne mesure. Mais ses pieds restent fermement plantés au sol et sa gorge refuse elle aussi de produire une réaction dépassant un petit rot alcoolisé. Alors elle reste là et elle le regarde approcher.
Maintenant l'arbre est juste devant elle, beaucoup trop près, et il la regarde - il la regarde. Nichés dans l'écorce rongée par la mousse luisent doucement deux yeux de vert et d'ambre. Ils paraissent... curieux, agacés, mais surtout très fatigués. Le chêne dégage une odeur de pluie et d'humus qui la prend à la gorge. L'ivrogne se demande si elle devrait engager la conversation.
Mais l'arbre prend les devants. D'une voix grave et rauque, et avec une peine évidente, il parvient à prononcer trois mots - trois mots qu'il n'avait pas entendus depuis bien longtemps, mais qui lui semblent prendre tout leur sens aujourd'hui.
- komen... on jou... ?
Edité par Falxo Feronas le 29/01/15 à 19:19
Psychod | 31/01/15 14:38
Sautillant gaiement dans les rues de ci de là, un petit gobelin avance en ville....
Il entend de la musique .... ah non des cris, faut dire c'est presque pareil .
Il vit un orc imposant, mais trop tard, et le bouscula, enfin lui rentra dedans, alors qu'il parlait à quelqu'un .....
J'suis petit, j'suis passé sous ton cheval ... mais faudrait pas voir à m'prendre pour un lapin
Aliënor | 02/02/15 12:43
Se soulevant sur ses coudes, Alienor laissa partir l'elfe criard, puis regarda doucement autour d'elle. C'était visiblement un sous-sol, aucune lumière du jour ne filtrait par la porte grande ouverte, et il y avait cette odeur de renfermé, mélange de poussière et de moisi qui lui rappelait quelque chose. Comme le reste de ses souvenirs, ça restait flou comme un lendemain de cuite.
La Taverne.
Ca au moins, elle s'en souvenait ! Des heures, des jours entiers passes là bas. Quelques noms, quelques visages refaisaient surface, lui échappant toujours comme une pomme qu'on tenterait d'attraper dans une bassine d'eau avec les dents. Drole d'idée.
Mais depuis combien de temps était-elle là ? Elle regarda sa robe, qui était longue, en velours vert, et qu'elle ne reconaissait pas. Elle était couverte de poussière. Et... De poils de chat? De plus en plus curieux. Petit à petit, elle commença à bouger les jambes, et arriva à se tourner pour s'asseoir au bord de la table. Posée au milieu de cette piece étrange, on aurait presque dit un autel. Son dos lui faisait un mal de chien, et ses membres étaient raides et endormis. En plus, elle avait un sifflement dans les oreilles...
Dans ses oreilles ? Peut-être pas...
Elle tourna la tête, et se retrouva nez à nez avec un énorme boa, pendu depuis un trou dans le plafond, et qui la regardait comme un orc regarde un pilon de sanglipin.
"Oh putain, pas un serpent. J'ai horreur des serpents." croassa-t-elle avec une voix d'outre-tombe.
Sans quitter l'horreur des yeux, elle recula doucement sur la table, jusqu'au bord. Le boa se laissa glisser jusqu'en bas, la fixant toujours avec ses yeux de merlan frit. Elle n'avait pas le choix, il fallait se lever. Glissant un pied après l'autre sur le sol, puis se redressant en s'appuyant sur la table, elle avait l'impression d'avoir 1000 ans. Vu la poussière, c'était peut-être le cas.
Le boa n'avançait plus, mais elle en avait plus qu'assez de cette pièce, et l'elfe mystérieux ne revenant pas, elle commençait à avoir besoin de quelques petites explications. Ses jambes avaient l'air de tenir, alors visant le mur le plus proche, elle s'éloigna de la table en titubant pour finir par s'y accrocher. Il était temps de sortir de là.
Edité par Aliënor le 11/02/15 à 12:15
Aliënor | 11/02/15 12:38
Suivant un veritable dédale de couloirs en pierre, jonchés de lianes, de feuilles mortes et aux murs fissurés et poussièreux, Alienor se dit que le propriétaire de cet endroit aimait visiblement faire le ménage autant qu'elle. Quelle pagaille. Et puis franchement, la déco était d'un autre age. Il faudrait un genie de l'immobilier pour fourguer un endroit pareil.
Enfin, elle aperçut une lueur au bout du couloir, une grande porte et la lumière d'un jour naissant, douce et lumineuse. Titubant encore un peu, elle franchit le seuil et manqua de se prendre le fameux petit elfe chouineur qui arrivait vers elle en courant. Clignant des yeux, elle découvrit petit à petit le paysage autour d'elle. D'abord un large palier en pierre devant la porte, puis des marches qui descendaient encore et encore, et au loin, une forêt impenetrable qui s'étendait jusqu'à l'horizon.
Et puis une horde d'elfes qui ressemblaient à celui qui s'était carapaté lors de son reveil. Chétifs, presque aussi petits que des gobelins, jaunatres de teint avec de grands yeux, peu de cheveux et étonamment semblables les uns aux autres. Elle baissa les yeux sur celui qui se tenait devant elle, la fixant encore comme si elle était un sanglipin rose.
"Quoi?" réussit-elle à dire enfin, tant elle avait de questions et peu de voix.
"Quoi !" Cria le petit elfe, surexcité de la voir parler, et il se hata de lui tourner le dos et rejoinder l'attroupement de ses camarades. "Quoi !" Fit-il encore, regardant son voisin, qui répéta son exclamation, et ainsi des "Quoi !" résonnèrent d'un elfe à l'autre, à travers la foule.
Ha, se dit-elle. Ils sont mignons. Z'ont l'air cons, mais mignons.
L'un d'entre eux s'avança enfin, lorsque les "Quoi !" se calmèrent enfin. Celui-ci avait un grand baton et une coiffe avec des plumes. Il avait l'air sacrément con avec cet accoutrement, se dit-elle. Il lui agita son baton devant le nez en la fixant dans les yeux, puis se retourna et hurla à la populace : "Sa place est dans un musée !"
La phrase fut reprise en coeur par la foule comme un chant, tout comme les "Quoi !" d'avant. Enfin, jusqu'à ce que l'elfe à la coiffe ne se retrouve par terre, roulé en boule et se tenant les parties.
Alienor se redressa et rajusta sa robe.
"Non mais alors."
Edité par Aliënor le 11/02/15 à 12:41
Aliënor | 11/02/15 12:43
(Désolée s'il reste des fautes, je ne suis pas sur mon ordi perso, alors entre le clavier qwertzu pourri et le navigateur qui, je ne sais trop pourquoi, est en allemand et me remplace sans arrêt des mots, je suis sure qu'il en reste encore !)
Tornade | 11/02/15 21:25
C'est un plaisir de vous lire à nouveau Aliënor et de vous savoir sur les Terres Daifeniennes
Aliënor | 12/02/15 12:02
Merci Dame Tornade, c'est un plaisir partagé, et je suis ravie de retrouver autant de visages familiers !
Neige II | 12/02/15 14:26
Je partage l'avis de Tornade, content de vous revoir Dame Aliënor
Neige II ,Prince De La Couronne Des Spliffs Sacrés De Gitanie