Forum - Aerendir - Récits de son Oubli
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Tala | 07/12/14 09:55
Recluse au sein du Temple de Lune, là haut, près de cieux insondables de l'île d'Aerendir, Tãla avait, semble t'il, été oublié de certains membres de l'Ile, parmi le sein des Vagabonds eux-mêmes.
Son nom n'était plus que murmuré, par certains anciens, de vieilles lèvres flétries ne le soufflant plus que comme s'il eu pu s'agir de celui d'un mort. Après tout, ne l'était-elle pas en partie ?
Caressant machinalement l'encolure du vieux loup gris assis près d'elle, elle songeait, en compagnie de ses compagnons canidés, laissant son regard froid errer par delà les océans, alors qu'une sombre menace grondait au tréfonds de son âme. Les loups gémissaient, sentant eux aussi le Trouble. Elle avait beaucoup donné pour faire renaître Aerendir avec Dame Linaewen, quand elles y avaient accosté la première fois. Et Aerendir avait retrouvé sa Splendeur passée, la Vie y avait de nouveau reprit ses droits, et Tãla s'y était peu à peu retirée, satisfaite de constater l'effervescence que Vagabonds, Boscos et habitants y apportait.
Tout cela risquait de sombrer. Elle le sentait. L'avait vu. Ses transes oniriques étaient de plus en plus fréquentes, les combats plus violents, et la laissait affaiblie un peu plus à chaque éveil. Les luttes se compliquaient un peu plus chaque nuit, et, bien qu'elle puisait une énergie certaine de son Astre Protecteur, et que Loup l'accompagnait chaque instant, elle savait qu'un combat plus redoutable approchait.
Les forces maléfiques grondaient chaque instant plus sourdement.
Oui. Elle vivait en retrait depuis des lunes, car dans ce Temple, sur la plus haute falaise d'Aerendir, près duquel grondait les torrentielles chutes d'eau, et sur lequel régnait une brume éternelle, elle pouvait lutter contre les Malins envoyés par le sombre Tn'erlk'To'nirk qui s'acharnaient, aussi inlassablement que les vagues, à ronger les rives de l'île. Mais ses propres forces s'amenuisaient chaque fois un peu plus, et elle savait qu'elles ne suffiraient bientôt plus à contenir les velléités de destruction du dieu.
Aussi, elle avait repris ses recherches parmi les plus vieux parchemins de l'île, et elle avait enfin trouvé, la formule permettant d'invoquer le Dieu Léviathan protecteur.
Le moment était venu de l'appeler, et elle espérait que ses pouvoirs suffiraient à vaincre pour un temps certain le puissant Tn'erlk'To'nirk
Mais elle ne savait pas si elle y parviendr1ait. Elle avait prévenu ses amis du Haut Conseil, le Général Vormonta, Dame Linaewen, ainsi qu'Hermès et Lady Aube. Seul, le Léviathan ne pourrait vaincre. Ils devaient partir en quête, pendant qu'elle l'invoquerait.
Ensemble, ils avaient décidé d'initier chaque Nãra à des missions particulières, en fonction de leurs capacités propres. Chacun ignorant même que les autres s'étaient également vu gratifier d'une charge. Le Haut Conseil espérait ainsi décupler les sources de défenses de l'île. Espérait qu'Aerendir sentirait les efforts de chacun pour la préserver. L'île était magique, rien ne devait être laissé au hasard.
Le Haut Conseil avait choisi de laisser les Nãras dans l'ignorance de la menace qui pesait sur l'île, et des assauts qu'elle subissait déjà, nuit après nuit. Ils avaient fait ce choix pour que les secrets soient bien gardés, si l'un d'eux était par malheur victime de la Menace ou de ses forces.
C'est ainsi que le Vagabond Pantokrator notamment, présentant un talent certain pour les charmes, avait été initié à une partie des mesures de protection magique de l'île.
Vormonta, Linaewen, Hermès, Aube et Tãla, espéraient que cela suffirait. Ses compagnons étaient partis voilà plusieurs lunes, et Tãla les savait en quête d'un artefact dont ils avaient découvert l'existence. Les pions se mettaient doucement en place, elle priait à présent, pour que les vieux grimoires laissés par les Anciens Nãras, les aient guidés vers des pistes solides. Elle n'oubliait pas que les anciens Nãras avaient disparu... Après avoir eux même échoué, engloutis et dévorés par le Démon. Qui revenait à présent, dans un cycle destructeur qui lui, semblait terriblement bien rôdé.
A ce moment, elle Le senti. Puissant, féroce, dévastateur. Le Dieu Démon arrivait, depuis les Tréfonds sous-marins.
Le moment était venu.
Déterminée, elle baissa ses pupilles améthyste vers les yeux sombres du loup gris. Celui-ci lui rendit son regard, confiant, comme toujours, envers sa Guide. Relevant le menton, elle se décida, et, levant les bras vers les cieux, les paumes de ses mains délicates offertes à la nuit, elle commença à psalmodier en langue un elfique ancien, l'incantation. Svelte silhouette blanche entourée d'un pâle halo lumineux, près de laquelle une meute de loups se tenait, dans l'enceinte ouverte du Temple. Elle appelait de sa voix cristalline leur Protecteur à tous. Le chant de ses loups implorait, à l'unisson de ses psaumes, la venue du seul qui pourrait, au moins un temps, lutter contre le Démon.
De longues minutes passèrent, pendant lesquelles elle pria pour que les autres parviennent également à leur fin. Pour qu'Il vienne les protéger. Il ne se passait désespérément rien, rien d'autre que le début du Cataclysme. La terre se mit à trembler sous leurs pieds, et des pluies diluviennes commencèrent à inonder les terres. Bientôt, elle sentit l'une des barrières de protection se mettre en place. Puissante. Celle de Pantokrator. "Pas si tôt.. ", pensa-t'elle, alors qu'elle sentait l'incantation commencer à produire son effet. " Non, non... " Elle redoubla d'effort pour percer la barrière levée par le Vagabond, comme demandé, mais qui était en train de l'empêcher de terminer l'invocation du Léviathan. Ses forces étaient en train de l'abandonner, et du coin de l'oeil, elle vit, impuissante, certains de ses congénères tomber à terre sous le charme de Pantokrator. Dans un dernier effort, elle réussit à finir de lancer le sort. Elle s'écroula à son tour, épuisée par l'invocation et sombrant sous l'effet de ce qui se jouait, lançant un dernier regard à l'horizon....
Et le miracle se produisit.
Là bas, elle eut juste le temps d'apercevoir une vague immense se soulever, et en son coeur, brillant d'un doux scintillement lunaire, une partie du gigantesque corps écailleux du Léviathan Protecteur. Elle n'eut pas le temps d'en voir plus, plongeant malgré elle dans un noir abysse d'oubli...
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D'autres tranches de cet épisode :
"Balain, sauveur d'Aerendir ?" : [Lien HTTP]
"La brume se lève, Aerendir renaît" : [Lien HTTP]
Tãla la louve,
Fille de Lune
Route d'Aerendir : [Lien HTTP]
La Plume, journal d'Aerendir : [Lien HTTP]
Pantokrator | 08/12/14 09:49
A la lecture du récit de Dame Tala, Pantokrator versa des larmes devant la si belle tragédie qui s'était déroulée à son insu. Il se demanda s'il n'avait pas agit trop précipitamment pour le Bien d'Aerendir.
Heureusement après bien des péripéties, l'Île renaissait. Et désormais il avait hâte de connaître ce que ses compagnons avaient fait pour libérer Dame Tala et lui-même de l'emprise de l'enchantement.
Désormais, le Pantokrator cherche à compiler les informations. Quels sont les récits de ses camarades, quel est l'histoire du Léviathan !? Impatient qu'il est d'enfin connaître la chute de l'Immonde qui pourrissait notre Océan.
Edité par Pantokrator le 08/12/14 à 10:01
Vormonta | 12/12/14 10:13
Les marins s'affairaient à leurs tâches, tous, motivés comme le jour d'une grande bataille! Les vagues déferlaient en nombre et avec force sur la coque du Magnanime, le navire encaissait les coups comme jamais, protégé d'une aura inconnue jusqu'alors. Il se tenait sur la poupe, ordonnant à voix haute à ses hommes de tenir bon, de fournir les efforts nécessaires pour arriver à temps, les signes envoyés par la Louve n'étaient pas de bonne augure, il avait l'artefact, un collier d'argent finement sculpté, son pendentif, d'argent également, était monté d'un saphir travaillé, bleu foncé, il devait se rendre au plus vite auprès d'elle. Linaewen, son Aimée, s'occupait de regrouper la flotte et les armées victorieuses Nãras, avant elle aussi de foncer sur l'objectif commun à tous les membres du Haut-Conseil... Aurèl le seconde, comme à son habitude avec l'énergie des chefs de guerre. Il scrute l'horizon, cherche l'indice qui pourrait déclencher la bataille. Rien. Toujours et encore aucune trace de son Île! Soudain l'Océan qui rugissait encore il y a peu, devinait d'un calme olympien, le vent tombait, les voiles gonflées flottaient désormais dans l'air, complètement inutiles. Alors que l'espoir commençait doucement à quitter l'ensemble du bateau après ce brusque changement climatique, l'Île apparaissait, belle, abordable. Le silence relatif qui régnait à présent sur le pont fut alors coupé par la vigie qui se mit à hurler!
- AAAAA BBBBAAAAAAABBBBBOOOORRRRRRRDDDDDDDD!!!
Toutes les têtes se tournaient d'un seul bloc, ils pouvaient voir l'énorme vague deux fois plus grande que le vaisseaux du Général, avec son écume qui brillait sous l'astre lunaire, elle était terrifiante même pour l'équipage aguerrit qui composait la flotte Nãra, la masse d'eau avançait inexorablement vers les cotes. Les vieilles légendes d'Earnil, prétendent qu'à chaque fois que les tréfonds tremblaient, une vague aussi haute qu'elle épouse presque le ciel s'abattait alors sur Aerendir, dévastant tout sur son passage, et que, depuis lors, ils avaient entrepris de se protéger du danger grâce à une formule magique des temps anciens. Mais à la surprise du Vagabond une lueur rouge semblait remonter en son centre, à une vitesse impressionnante, deux énormes bras surgissaient soudainement, il comprenait alors qu'il s'agissait du Léviathan, divinité protectrice des Elfes éclaireurs, la tête franchissait à son tour la surface, la lune qui était maintenant à son zénith faisait refléter par petits éclats rapides les nombreuses dents, le reste du corps semblait épouser la forme de la vague crée par la bête et laissait présager une taille hors du commun. Même si Aeren savait qu'il était des leurs, un frisson parcourut son dos, sa seule vision aurait remplit d'effroi les plus braves. Il devait tout de même accomplir sa mission qui devenait de plus en plus claire, Tãla, Fille du Lune, Louve d'Aerendir, avait invoqué le Léviathan dans un dernier espoir de vaincre le Mal absolu, le Démon qui répondait du nom de Tn'erlk'To'nirk, les membres du Haut-Conseil avaient trop tardé dans leurs recherches, la Louve et le Pantokrator faisaient office de dernier rempart face au néant et à l'oubli. Il devait jeter le collier au plus près de la bête apprivoisée, afin que sa force décuple grâce à la magie du saphir. Par chance, le vent soufflait à nouveau, immédiatement le nouveau cap fut décidé. Le départ fut des plus lents, ce qui agaça considérablement le Général, qui pestait le poing levé contre les éléments!
- Bâbord amures!!
Aurèl avait décelé la levée des premiers vents et donné les ordres qui s'adaptaient le mieux à la situation, ils gagnaient en vitesse, leur course effrénée contre le temps débutait seulement. Ils rattrapaient au fur et à mesure la masse d'eau ou le Léviathan nageait, les vents peut-être poussés par une magie invoquée devenaient brutaux, les mâts craquaient tellement que les voiles étaient gonflées. Ils arrivaient au même niveau que la vague, en évitant les cotés, Vormonta avait décidé de naviguer au dessus, afin de pouvoir lancer à l'aide d'une flèche le collier. Il était sur la proue, prêt à décocher LA flèche, une chance, une seule. Sa respiration ralentissait au fur et à mesure qu'il se concentrait, il stoppa net cette dernière, puis après quelques secondes, lâcha la corde. La flèche fila droit au but, pénétra dans l'épaisse écaille rouge, le collier toucha alors le Léviathan. Ce dernier se cabra encore un peu plus, laissant apparaître une plus grande partie de son corps, la vague crée commençait à perdre en force, les mâts du Magnanime, qui avaient montrés de grands signes de faiblesse se brisèrent, un des trois fut projeté dans l'Océan, en emmenant quelques marins avec lui dans les abysses. La course fut arrêté d'un coup, d'un seul. Le choc, quoique violent, était plutôt bien accueillit par l'ensemble des membres de l'équipage, il se relevait et pouvait admirer la puissance de la magie transformer le Protecteur qui atteignait déjà les rivages de l'Île.