Forum - [Excaliburdhil] Tempête purificatrice.
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Celimbrimbor | 29/10/14 21:54
C'était une nuit pas vraiment pareille à toutes les autres attendu que c'était une nuit différente. [Ah ! Vous ne l'attendiez pas, celle-ci, pas vrai ? Eh bien, attention, y en aura d'autres !] Il faisait lune, un peu, et étoiles, beaucoup. Elles ne clignotaient pas, parce qu'il n'est pas dans la nature des étoiles de clignoter. Les étoiles luisent. À la rigueur, elles brillent. Parfois, elles explosent. Mais elles ne clignotent pas. Croyez-moi, je les ai regardées longtemps. De près. D'ailleurs, c'est chaud, une étoile. Très chaud. Suffisamment pour faire du popcorn grillé, oui. Et ça fait pousser des cloques. Enfin. Un endroit royal pour abandonner un chien en hiver, en somme. Cela étant dit.
Les étoiles, donc, décoraient le ciel [en fait, elles ne le décorent pas, c'est seulement une licence poétique un peu foireuse qui nous renvoie à notre propre subjectivité de pauvres minables devant une immensité que nous ne comprenons pas. Alors plutôt que d'accepter l'absurde de la chose, on lève les yeux, on dit "Oh, ça beau!" et on suppose que cela a été posé là comme ça pour le plaisir de nos yeux. Or c'est une erreur, il est de notoriété commune que les étoiles sont là pour le plaisir des opossums] de plein de petits points qui faisaient une douce lumière sur la plaine où l'elfe ne marchait pas. Il avait cessé de marcher voilà un paquet de temps, quand il avait compris que le temps et l'espace n'existait pas et qu'après tout, pourquoi s'embêter à être à un seul endroit à la fois quand il pouvait être partout tout le temps ? Il ne marchait pas alors, il se contentait d'être [normalement, j'aurais dû souligner et mettre en italiques, mais j'ai la flemme et oublié la manip', imaginez !].
Devant lui, il y avait une épée. Une chouette épée. Avec une poignée ouvragée, dorée, pierreries, tout le toutim' et plus encore. Même la lame était décorée. Un artisan, sans doute un nain [en fait, tous les artisans sont un peu des nains, quelque part. Ne serait-ce que parce qu'ils vous arrachent jusqu'aux poils de vos parties les plus intimes (les jambes, chez Lancwen la Pourpre, cher marquis) pour vous vendre un "adorable chandelier torsadé" soit, en gros, un minable candélabre pourrave qui n'éclaire pas], avait vraisemblablement usé ses yeux pour produire des dessins aussi admirables. Il y avait figuré un monde, entier, qui semblait bouger quand on posait les yeux dessus. L'elfe à la vue perçante [oui, quand il vous regarde, il voit dessous vos dessous] distinguait toute l'histoire d'un royaume raconté en milles détails précis, de l'origine dans la brume jusqu'à
La chute.
Les royaumes chutent toujours. Quand ils ont eu le temps de monter. Et toujours, ils chutent. Parfois lentement, parfois très vite [le record tenant au royaume de la décence à la vision de Xüne Syphonn, qui sombra en un demi centième de millième de seconde, au bruit de "Swnarlfl?!"] mais toujours ils chutent. Celui-ci s'était trouvé déchiré par la pire des maladies : la guerre civile. La soeur contre la soeur [non, pas comme ça, marquis. Et puis, cela ne ferait de vous qu'un accessoire à l'inceste, allons.], le frère contre la soeur [vous l'aviez vu venir ? Moi pas.] et ainsi de suite. Une tragédie, déclenchée pour une simple divergence d'opinion, même pas profonde. Une querelle d'ivrogne, subsumable sous la bonne vieille idiotie "c'est moi qu'est la plus grosse !" quand nous savons que la taille n'importe pas et que seul compte le goût...
Ce royaume, alors, parangon de sagesse, de modernité [deux bains par mois !] et de bonté, sombra. Ses chevaliers, preux preux qui tenaient jusque là la ligne s'entredéchirèrent. Oh, il n'y eut pas que deux camps. Il y en eut trois, il y en eut dix. Et à la fin, il n'y eut plus rien. Le fils d'un roi punaisé sur un chêne, les serviteurs dispersés aux quatre vents, les plus vaillants étendus sur la lande et
Une épée.
Elle était belle. Le mage ajouta : si elle n'était pas fausse. Il sourit, se mouilla le doigt pour sentir le temps et hésita. La vraie épée était dessous. Dans un cercueil mangé aux vers. Ne serait-il pas amusant ? Il tendit la main et la fausse disparut, détruite dans son essence, remplacée par la vraie. Il la saisit, regarda à droite, regarde à gauche, ne se déplaça pas [on vous l'a dit déjà, il est partout tout le temps] et la planta dans un rocher. Il fallait qu'elle soit plantée dans un rocher. Et puis il l'ensorcela.
Et maintenant...
Un gardien.
Ces choses ont toujours besoin d'un gardien.
Il lécha son doigt à nouveau. Ça sentait le dragon. Un léger sourire se forma sur ses lèvres et il envoya une pichenette pour faire tinter la lame, quelconque et rouillée, de l'épée.
Il n'y avait plus qu'à être quand le grand serait là.
Noir-feu | 30/10/14 01:24
Pas très loin de là, mais tout de même assez pour que ça ne soit pas à côté, un dragon examinait une carte. D'un air peu commode. Se demandant, au final, ce qui avait bien pu le convaincre de venir s'enterrer dans ce trou à gobelins. Une vieille relique d'épée sans doute depuis longtemps réduite en poussière? Il ricana. Foutaise. En quoi une vieille lame destinée à un roi mort depuis des millénaires aurait-elle pu l'intéresser? D'autant plus que quelques heures lui auraient suffi pour forger quelque chose d'autrement plus sérieux. Alors quoi? Il renifla. Pas la douce odeur automnale de forêts enchantées en tout cas, ça puait salement le gobelin dans la région. Le gobelin hordeux, pour être précis. Mais le Noir s'en fichait impérialement, des hordeux. Ils pouvaient bien renvoyer ses goules dans leurs cimetières si ça leur faisait plaisir. Se pavaner bientôt sur l'un ou l'autre des trônes si ça leur chantait, ce ne serait pas trop difficile, ils étaient venus à cinq. Épaulés encore par la marchande, d'après les rumeurs, soeur d'un hordeux, amie des hordeux, quelle farce.
Mais tout ça ne répondait pas à la question qu'il se posait. Qu'était-il venu faire dans ce cloaque? Ah oui, il était venu accompagner sa "fiancée". Elle voulait l'épée. Pour leur fils. Mais, par les cornes de Bart, qu'est-ce que leur fils pouvait bien avoir à fiche d'une épée du genre? Il avait reçu armes et armure, et pas de la pacotille d'un autre âge. Le Noir haussa les épaules. Ce que femme veut...pas là qu'ils couleraient doucement du bon temps en guise de nouvelle lune de miel, toujours. Mais après tout, ils étaient ensemble, et c'était bien suffisant. Cette pensée chassa sa grogne comme le vent pousse les nuages.
Il allait la rejoindre, tiens, avant qu'une troupe de gobelins et autres adeptes en goguette ne choisisse son camp pour une beuverie et ne le réexpédie au loin. Avec assez d'encens, il pourrait peut-être chasser pour une nuit la puanteur hordeuse, et ils auraient l'impression d'être en vacances sur une terre idyllique. Mouais. Pas sûr que les stocks daifenniens suffisent, mais ça ne coûtait rien de tenter, avec un peu de chance...
Il voulut se téléporter. Mais comme disait l'autre: la chance est une putain capricieuse, quand elle t'ouvre ses bras, profite-en vite.
Il n'avait pas dû être assez rapide.
Il y eut comme un tintement qui résonna dans l'air. Un tintement qui puait la magie. Presque assez pour couvrir l'odeur nauséabonde de la Horde. Mais le Noir n'eut pas le temps de s'en réjouir. Il eut, à peine, le loisir de jurer affreusement. Il n'y avait qu'un être sur Daifen capable de susciter une magie assez puissante pour l'atteindre: Celimbrimbor.
Puis il se retrouva face au Mage. Comme ça. D'un coup d'un seul. Sans vraiment en avoir le choix. Avec, entre eux, une fichue épée plantée dans un caillou, une épée dont même cette lavette d'Ali Baba n'aurait pas voulu. Le regard orageux du Noir passa de l'épée au Mage. Du Mage à l'épée. Il comprit soudain la nature du sortilège. Perturbé par les émanations hordeuses, il avait omis un détail. Un détail nommé Celimbrimbor. Et le bougre en avait profité sans vergogne.
Le Noir jura à nouveau. Il venait de se faire berner en beauté. Condamné à être le gardien de cette foutue bon sang d'épée aussi longtemps qu'un nobliau quelconque en mal d'antiquités ne viendrait pas la déloger de son socle. Il eut une pensée pour certain Marquis, songea qu'il aurait bien parié quelques piécettes sur lui.
Il regarda autour de lui. Puis une idée lui traversa l'esprit. Comme quoi tout peut arriver. Il sourit de son air le plus angélique au Mage:
-D'accord, je vais la garder. Mais, puisque nous sommes chez vous, vous me permettrez sans doute de passer le temps en jetant un oeil à votre bibliothèque? A moins que vous ne préfériez que j'aide vos quatre malheureux guerriers à creuser une de ces nombreuses carrières que je vois là?
Edité par Noir-feu le 30/10/14 à 01:27
Celimbrimbor | 30/10/14 11:28
Celimbrimbor souriait. Il avait pris cette manie agaçante de sourire. Il le savait. Et comme cela l'amusait beaucoup, il souriait encore plus. D'autre part, le regard agacé de ses interlocuteurs l'emplissait de joie, donc il souriait toujours plus. Non pas que son sourire veuille dire quelque chose. À la rigueur, il signifiait qu'il souriait. Mais ce n'était pas un sourire vide pour autant. C'était un sourire qui souriait parce qu'il pouvait sourire. Bien évidemment, des mesquins auraient dit qu'il souriait parce qu'il était bête comme un chou et que si un chou avait eu une face, il aurait affiché un sourire identique. Ils auraient eu raison, mais auraient également méconnu gravement la vie d'un chou. Un chou doit faire attention à sa terre, aux limaces et aux escargots, célébrer dignement le sarcloir, l'arrosoir et la houe. Il est compliqué que d'être un chou. À la vérité, il est beaucoup plus complexe d'être un chou que d'être un Celim'. Après tout, le chou doit penser à tout, tandis que c'est tout qui pense pour le Celim'.
Or donc, il sourit au Dragon. Et fit apparaître une table, deux chaises, un verre d'eau, une bouteille d'eau de feu distillée par ses soins et un verre à alcool fort. Et il sourit.
"Jolie épée, non ? Un temps. Non, oui, bon, vous avez raison. Mais l'important n'est pas qu'elle soit jolie. L'important est qu'elle soit. Nous aurons toujours le temps de construire sa légende plus tard, non ?"
Il servit le verre d'eau de vie et désigna la chaise :
"Installez-vous, je vous en prie. Nous avons très peu à parler et beaucoup à faire. Un temps. Ou l'inverse ? Une pause. Un truc dans le genre, en tout cas. Hem. Donc. Oui. Bien sûr, pour la bibliothèque, sans aucun problème. Celle-ci donne accès à la mienne en demeure franche. Vous devriez y trouver votre bonheur. Gare au bibliothécaire par contre. Le Grou est sympathique, mais un peu taquin. Je vous conseille de prendre un peu de viande, en sacrifice."
Il sourit.
"Donc, accepteriez-vous de garder cette épée ? Le temps que la légende s'écrive paisiblement ? Avec les hommes... Les êtres de ce monde ? Ne serait-ce pas amusant ? Bien évidemment, je n'attends pas qu'ils se lancent tous seuls. Nous pourrions les y aider un peu. Par exemple, en ravageant un peu, non ?"
Il se mouilla le doigt et le tendit en l'air.
"Le temps est à la tempête de feu, ne trouvez-vous pas ?"
Celimbrimbor | 30/10/14 11:56
[HRP] À la conquête de l'épée !
Pour égailler un peu ce continent et changer des tueries sans but, Noir-Feu et moi-même vous proposons ce petit jeu supplémentaire : trouver et conquérir l'épée.
Il s'agit d'un jeu essentiellement role-play, dont la traduction en règles est la suivante :
1) L'épée est gardée par le Dragon, sous le regard de l'arbitre, qui rit comme un pendu.
2) Pour conquérir l'épée et la réclamer sienne, il faut abattre, seul et sans aide, consécutivement, l'arbitre et le Dragon. L'ordre n'importe pas.
3) L'arbitre n'a pas le droit d'attaquer. Il peut par contre soutenir, commercer et donner.
4) Le Dragon peut attaquer une cible par lune. Cette cible sera indiquée (plus ou moins subtilement) dans les textes postés dans le forum role-play, dans le sujet "Tempête purificatrice".
5) Le Dragon et l'arbitre ne peuvent prétendre à la victoire finale.
6) Tout manquement à ces règles verrait l'épée disparaître et finir dans la collection privée du Dragon ou de l'arbitre, ou d'ailleurs via un rp acceptable pour le justifier.
Les règles sont simples. Nous espérons que l'idée vous plaît et que vous accepterez de tenter l'expérience.
Peace,
Celim.
[/HRP]
Joueurs :
Anastase de Mu
Celimbrimbor
Golan Trevor
Melas Khole
Noir-Feu
Sombrebarbe
Zorander
Edité par Celimbrimbor le 31/10/14 à 21:15
Noir-feu | 02/11/14 17:31
Le Dragon garda le silence un moment. Ses pensées remontaient le temps, lentement, posément, redéfinissaient à l'aune d'un destin consumé la nature de ses Trames, son rôle dans cet étrange présent qui se dessinait. Il s'approcha de l'épée plantée dans son roc, la fit tinter d'un léger coup de griffe, écoutant la résonance produite bien au-delà des seuls sons perceptibles. Puis il se tourna vers le Mage.
-Excalibur possède sa propre légende, Mage, inscrite depuis des siècles.
Il fit résonner la lame une deuxième fois, l'observant distraitement un instant, puis riva son regard de feu à celui de Celimbrimbor.
-Nul, pas même vous, ne peut plus me contraindre, Mage. Mais parce que je suis un Dragon, Fils et Gardien de Dana, je suis bel et bien l'un des "gardiens" d'Excalibur, non pas seulement du bout de métal ainsi nommé, mais surtout de ce qu'il représente. Libre à tout un chacun d'ignorer ou d'occulter ce fait, ou de le prendre en compte.
Noir-Feu sourit durement au Mage:
-Attaquer, dites-vous, en annonçant ma cible? Pour me heurter à trois ou quatre seigneurs en défense pendant qu'un, deux, cinq autres ravageront mon camp? Me défendre, seul face à une douzaine de seigneurs, pour garder un morceau de ferraille rouillée? C'est me condamner, Mage, à une bataille sans le moindre espoir. La seule consolation, si tant est que c'en soit une, c'est que celui ou celle qui s'emparera de cette antiquité que vous avez là, deviendra LA proie de tous ceux qui joueront à votre jeu.
Un brutal éclat d'obscurité masqua la transformation du Seigneur d'Obsidienne, qui reprit son apparence Dragonnique. Il déploya ses ailes, s'appuyant sur les airs pour s'élever de quelques mètres.
-Je vais attendre sans intervenir, Mage, voilà ce que je vais faire. Attendre que le temps passe, et laisser tout un chacun à son petit égotisme si confortable. Dans mille lunes, plus personne ne se souviendra de ces instants parce qu'une fois encore, les Seigneurs auront été incapables d'unir leurs forces pour tisser une Légende. Dix fois, cent fois, la lame légendaire changera de porteur, si tant est qu'un ou une la trouve. Mais toujours je me souviendrai de son Nom, et je veillerai sur ce qu'il représente. Je vous souhaite une bonne lune, Mage, mais je crains que cette tempête de feu que vous évoquiez ne calcine nos terres prématurément. J'en suis désolé. Vous aurez tenté de faire naître quelque chose et rares sont ceux qui peuvent en dire autant, souvenez-vous surtout de cela.
Le Dragon inclina son long cou, puis il disparut dans les nuées en quelques battements d'ailes.
Edité par Noir-feu le 02/11/14 à 17:49
Celimbrimbor | 02/11/14 20:33
Celimbrimbor leva les yeux vers le Dragon qui s'envolait et sourit. Il souriait toujours. Il se projeta dans le temps, plus tôt et se regarda exprimer un profond sentiment de tristesse et de lassitude. Il marcha les époques, le rocher flottant à ses côtés. Bien sûr, l'épée avait son histoire, sa légende. Un écho l'amusa. Par exemple celle-ci, oui, pourquoi pas. Ou bien la descente depuis le ciel. Y aurait-il eu un chambard pareil s'il avait décidé de faire venir la lance, cette bonne vieille Ron, pour enjeu ? Sans doute que non.
Il passa la forge d'un artisan puissant qui ciselait quelques arabesques vagues sur une lame que son roi lui avait demandée. Il marcha un peu encore et la vit être trempée dans le sang, lors d'une petite bataille entre deux clans. Les légendes. Oui, les légendes. Elle passa d'une main à une autre, d'un père à un fils et à un autre fils et à un autre encore. La succession avait duré... Il compta cinq générations avant qu'un courtisan un peu ambitieux et intelligent ne l'interrompit. Et elle avait recommencé. L'épée n'avait vu que des victoires jusqu'alors et changer de propriétaire n'y fit rien : toujours, elle était victorieuse. On la portait seulement avec révérence, on lui fabriquait des fourreaux ornés. On la craignait et nulle bataille ne durait longtemps quand l'ennemi la voyait dégainée. La légende bourgeonnait.
Mais derrière la légende ? Un apprenti forgeron qui retape une poignée. Son maître qui aiguise une lame. Leur lointain descendant qui répare les ébréchures. Un autre encore qui recolle deux morceaux après une conquête peu aisée. Derrière la légende - les hommes. La sueur des combats. Avant cela : la sueur des entraînements où chaque garçon apprenait à survivre. La sueur des chambres. La sueur des forges. L'odeur du sang et le coulis des entrailles. Tout cela qui s'agrège autour d'une simple épée, sans ornement, sans rien. Tout cela qui forge, autour - quoi ? - une légende.
Pas tout à fait. Celimbrimbor progressa encore de quelques temps. Il fallait un déclencheur. Quelque chose de suffisamment puissant pour tout mettre en branle et choquer passé et avenir d'une même musique. Et ainsi était-il arrivé. Fils bâtard. Stratège de génie. Bon combattant. Et plus charismatique qu'un incendie d'huile de bébés phoques. Ils l'avaient rejoint, peu à peu. Le druide, en premier. Les chevaliers, ensuite. Tout s'était cristallisé alors. C'était un processus que le mage aimait voir. Les signes avant coureurs et les indices. Et finalement, la faute et la longue chute. Du royaume de dieu à la terre dévastée. Cela avait dévasté le druide qui s'était noyé dans l'amour. Cela avait dévasté le preux, qui avait finalement trahi. Et le second bâtard qui combattit son père dans un combat qui ne vit de vainqueur. Et s'il avait pris Ron ? En aurait-il été différemment ?
Le mage revint à son moment et regarda la Dragon qui s'envolait au loin. Attendre ? Non. Il cligna des yeux et se souvint que les hommes du marquis ravageait le vague campement établit par les fous qui le suivaient partout. Il fit tinter l'épée du doigt et le son résonna de la Légende. Il aurait été tellement bien qu'ils continuassent à l'écrire plutôt que de se regarder paisiblement le nombril. Il écouta un peu. Ou de raviver des querelles anciennes qui n'avaient plus lieu d'être. Enfin. Il sourit délicatement. L'épée avait été mise dans le rocher. C'était le premier pas. Les autres ne lui appartenaient pas. Un protecteur protège. Il ne joue pas.
Celimbrimbor s'assura que le rocher ne bougeait pas et que l'épée non plus, puis il se redressa tranquillement et dit, sans hausser la voix :
« Que tous sachent que l'épée attend ici. Qu'elle ne bougera que pour celui qu'elle reconnaîtra digne. Et que toujours sur elle quelques uns veilleront. Y touche celui qui s'en pensera la vertu. »
Et puis il disparut, laissant les mots flotter dans l'air, à jamais, jusqu'à la prochaine légende.
Noir-feu | 04/11/14 23:50
Au coeur d'un cercle de pierres, le Noir écoutait de tout son être. Quelques crépitements de flammes, des murmures venteux dans les branchages, de temps à autre une petite créature forestière galopant en quête sans doute de sa pitance. Mais le monde ne résonnait pas encore vraiment de cette magie naissante, trop de silence, trop de mutisme, à peine ici et là le crissement timide d'une plume sur un parchemin. Beaucoup n'avaient pas même daigné répondre à l'appel du dernier Protecteur Runique d'Avalon, et cela était bien dommage.
Il était peut-être temps, finalement, que les ombres dansantes du Feu Sacré s'abattent sur quelque muet, d'eux la Légende ne naîtrait point, ils ne manqueraient à personne. Il fallait en choisir un, un parmi bon nombre. Le Dragon sourit pensivement. Il retourna en son manoir, se pencha sur la carte du continent, puis se recula et lança une dague en l'air, qui retomba sur le parchemin et se planta en vibrant.
-Hum, oui, de celui-ci, je n'ai entendu un seul mot...allons donc voir s'il est doté de cordes vocales, mes belles de nuit sauront sans doute lui soutirer quelques sons de bon aloi, et comme ces bestioles ne valent rien en défense...
Quelques ordres furent donnés, un humain devenu orc qui fit partie autrefois des preux réputés d'un ordre parangon de droiture, verrait déferler chez lui de bien étranges créatures...
Noir-feu | 06/11/14 15:08
Brièvement chassé par le fracas des lames qui s'entrechoquent, quelques râles ici et là, des bâtiments en proie aux flammes qui, pour finir, s'effondrent bruyamment.
Un certain équilibre avait été remis en place, pourtant. Les hordes innombrables avaient été réduites, quelques-uns de ses chefs rejetés à la mer comme autrefois les Saxons. Excalibur ne pouvait être conquise par la seule force, par le seul nombre, ne devait l'être. Elle représentait bien davantage qu'un simple trophée parmi d'autres, c'était un symbole qui possédait une magie et une signification importante.
Le sombre gardien fixa à nouveau les flammes dansantes, songeur. Il ne lui appartenait pas de décider qui porterait Excalibur. Son rôle était tout autre. Préserver un précaire équilibre, peut-être, veiller à ce que la légende perdure, se renouvelle dignement, sans doute. Le reste n'était pas de son ressort.
Il rajouta quelques branches sur le petit feu qui brûlait au centre des trois cercles de pierres levées. C'était peut-être cela, son rôle le plus important. Entretenir le Feu Sacré. Aussi longtemps qu'il en aurait la force. Certains avaient décidé de l'épauler dans cette tâche, de diverses manières, il les remercia silencieusement.
L'Âme du monde, la Déesse, parlait à ceux qui l'écoutaient. Bien sûr, les signes qui se manifestaient étaient souvent peu clairs, il fallait les interpréter et c'était en cela que résidait le principal danger. Rien n'était plus facile que de se tromper, et chaque erreur était lourde de conséquences.
Le Dragon ferma les yeux, immobile, attentif aux murmures des vents, au bruissement des feuilles, au crépitement des flammes. Il avait confiance, un signe viendrait. Il resterait là, près du feu, immuable gardien que tous pouvaient approcher s'ils souhaitaient se relier à la Légende de cette manière. Il écouterait chacun, leurs paroles écarteraient les brumes, et dévoileraient le chemin du gardien en cette nuit de pleine lune.