Forum - Lurendhil : le dénouement

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Arsenic | 04/10/14 08:11

Le Seigneur Arsenic surveillait avec attention la pacification de Lurendhil. Son royaume était prospère. Il avait été épargné par la guerre et l'alliance avec les elfes avaient finis par porter ses fruits.

L'ordre naturel des choses était donc respecter. Le primotaure ne doutait pas que Lurendhil soit gouverné avec justesse grâce à la claivoyance des elfes et à la sagesse de son peuple. L'intendant du Seigneur Arsenic, Grand Cornu vint le trouver.

- Que faisons nous pour notre trouvaille.... ?

Il s'était en effet avéré qu'au cours de la destruction d'un des royaumes elfiques du dhil, les guides du Seigneur Arsenic avaient mis la main sur une clepsydre datant de plusieurs siècles. L'objet pesait dans les cinquante kilos et était particulièrement bien conservé. Enrichie de dorures et de pierres précieuses minutieusement serties la clepsydre irradiait de teintes différentes selon la période de la journée.

Le Seigneur Arsenic adressa un sourire à son intendant.

- Empaquetez le consciencieusement je connais quelqu'un qui en sera ravi...
- Vous parlez du Marquis de Mu ?
- Qui d'autre à ton avis ?

L'intendant paraissait perplexe, se ravisa d'abord mais finit par dire ce qu'il avait derrière la tête. Il savait qu'il pouvait parler en toute liberté avec son Seigneur. Arsenic était connu pour toujours prêter une oreille avisée aux êtres vivants.

- Mais pourquoi ne pas vous en être servi pour y gagner un avantage auprès du marquis ?
- Excellente question mon ami, je n'en ai pas eu besoin tout simplement. J'ai estimé que cela n'était pas nécessaire et cela donne encore plus de panache à cette victoire. Nos conquêtes l'ont bien confirmé. J'aurais eu une parcelle de doutes que je n'aurai pas hésité à utiliser cette carte auprès d'Anastase. Les autres Seigneurs du dhil se sont d'ailleurs montrés bien légers en la matière et y ont payés le prix fort. Alors que c'est si facile d'obtenir ses bonnes grâces.
- Maître ?
- Oui ?
- Pourquoi personne n'a eu votre réflexion...
- Je l'ignore mon bon ami, je l'ignore. Mais crois moi, dès que tu peux en apprendre un peu plus sur un des Seigneurs présents sur un dhil il faut en saisir l'occasion. Une fois que la livraison pour le marquis est préparée tu t'occuperas de rédiger une missive pour passer mes respects à Croc, il faut toujours être aimable avec ses co-vainqueurs. Quant à Dame Serinde fais en sorte de la retrouver et fait lui parvenir un des enfants de Gwaëlen, l'arbre protecteur des primotaures en gage de mon amitié et de ma fidélité.

Anastase De Mu | 04/10/14 12:52

La journée était belle. Anastase se prélassait au milieu d'un campement, qui, autrefois de fortune, était devenu fortuné. Le postérieur du Marquis avait élu domicile sur la margelle d'une fontaine majestueuse, en plein centre de la cour de sa forteresse. D'ici, il pouvait apercevoir les nombreux elfes qui allaient et venaient, encore en armes, mais tout sourire. Certains jouaient aux dés, d'autres buvaient quelques flacons de liqueur colorée; quelques uns encore tentaient d'arracher à bas prix un souvenir pour leur dulcinée, auprès de l'un ces entreprenants marchands de passage. La guerre était finie.

Il soupira d'aise. Une première conquête, non sans mal. Il laissa baigner sa main dans l'eau tiède du bassin. Ses doigts touchèrent le fond, et attrapèrent quelques piécettes métalliques de peu de valeur : il leva les yeux au ciel et murmura pour lui-même :

« A peine ai-je fait placé une nouvelle fontaine que déjà quelques superstitieux pensent s'attirer les bonnes grâces du destin... »

Il regarda la statue qui le surplombait. Son marbre légèrement rosé était veinée de bleu, simulant avec succès la peau et les veines des personnages. Il épousseta son veston, chassant la poussière charriée par les trop nombreuses caravanes, et recula pour mieux l'admirer.

Un trio de héros grotesques, aux traits disproportionnés se contorsionnaient, nus, une chaîne au cou, ne laissant planer que peu de doute sur leur futur destin d'esclave. La naine, toute honteuse, semblait vouloir cacher, avec une barbe fournie, des hanches généreuses et une intimité à la pilosité exubérante ; mais elle pressait tout autant sa large poitrine contre le corps d'un elfe longiligne qui, théâtralement, se pâmait et se désespérait de son sort, tout en repoussant d'un coup de pied, le troisième individu, un mort-vivant aux traits elfiques. Celui ci était agenouillé, sanglotant sur son sort.

Oui, le marquis était satisfait. La conquête de Lurendhil était achevée, et il devait son destin à ses co-signataires, qui avaient su lui offrir une chance de prouver sa valeur. Il ne pouvait que les saluer et les remercier, en tant que grands et nobles seigneurs. Un chagrin passager vint obscurcir ses pensée. Elifhin... Il aurait voulu partager avec lui ces quelques moments de répits, mais le sort en avait été jeté autrement. Un page le tira de sa rêverie en venant lui porter la nouvelle d'un arrivage en provenance des terres du sire Primotaure.

« Enfin ! Messire Arsenic m'a fait part d'une trouvaille ravissante ! , Qu'attends-tu, hâtons nous, enfant de malheur ! »

Le garçonnet hocha la tête, et guida son maître auprès des entrepôts forestiers, où étaient acheminés tous les produits des terres primotaures, avant d'être dispatchés, avec une certaine plus-value, dans toute l'île-continent. La rue était encombrée comme jamais ; le brouhaha incessant, les odeurs enivrantes, parfois écoeurantes, les bousculades, les jurons, les rires... Tout ceci enthousiasmait Anastase. La danse des langues et des armes avait laissé place à une sympathique débauche de luxe, d'affairisme, de prodigalité.

Les hangars primotaures débordaient de caisses de toutes les tailles ; le Marquis estima a une centaine de magasiniers le nombre de petites mains qui s'affairaient tout autour. Il fut surpris par la montagne de richesses qui partaient pour Bellacatarinadhil : les trois quart des marchandises semblaient y être destinées : sans doute un partenariat, extrêmement lucratif, avec un négociant entreprenant.

La caisse qui lui était destinée l'attendait. Trois archers montaient d'ailleurs la garde, s'assurant qu'on ne viendrait pas voler ce qui appartenait à celui qui les payaient. Leur maître là, ils firent rapidement sauter les clous qui maintenaient les planches de bois, libérant une magnifique clepsydre richement décorée. Il n'était pas loin de midi, et elle diffusait une couleur pourpre chaleureuse. L'oeil expérimenté du collectionneur pris le dessus, et il inspecta le présent avec attention.

« Mon petit, tu feras expédier au sieur Arsenic une juste récompense pour ce cadeau ! Elle doit bien avoir quatre ou cinq siècles, et la magie décorative qui en émane est toujours active. C'est plutôt rare... D'ailleurs, il me semble que ce savoir à plus ou moins disparu des terres daifenienne. On ne fait quasiment plus d'horloge aquatique de nos jours. Les seigneurs lui préfèrent de nos jours les cadrans solaires, alors qu'ils sont moins surs et moins précis... Ah, je vais la faire installer dans ma résidence d'été. En plein centre du salon, devant le double escalier, cela rendra magnifiquement bien. »

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Anastase de Mù, le marquis.

"Mon cher ami, ce crâne de gobelin siamois est magnifique ! Votre prix sera le mien."

Edité par Anastase De Mu le 04/10/14 à 12:53

Celimbrimbor | 06/10/14 21:11

Attendez, le temps se mesure ?
Miiiince !

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