Forum - [Alchimiedhil]: C'est un beau roman, c'est une belle histoire...

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Rat De Labo | 25/09/14 15:57

L'humidité suintait des vieilles pierres. Une goutte cristalline qui perlait de la structure voutée prit son indépendance et, rattrappée par cette satanée loi de la gravité, descendit s'écraser sur la poitrine nue de la jeune personne allongée sur l'autel en pierre.

L'ambiance était lourde, suffocante, malsaine.
Cela tenait beaucoup à l'odeur de charogne rance qui s'échappait du vieux puits du fond.

Les quelques personnes rassemblées là négociaient avec leurs cellules olfactives grâce au costume qu'elles arboraient toutes: cagoule rouge intégrale (ce qui permettait de mentholer ou de camphrer la zone de tissu recouvrant les narines) et longue toge à capuche noire anthracite et argentée.

Seul Aristide revêtait un habit le démarquant de ses congénères: il officiait à découvert, ses rares cheveux noirs jais plaqués par le fort degré hygrométrique à son crâne luisant, ses yeux emplis d'une douce et discrète folie sans limite, une toge plus luxueuse que les autres et intégralement cousue de strass argentés, capuche rabattue en arrière.

Les effluves de mort ne l'indisposaient pas. Evidemment! Aristide Coeurbeau en était en très garnde partie responsable...
Car Aristide, sous prétexte d'avoir réuni un discret petit cercle de fanatiques exerçant dans le domaine de la sorcellerie, sorcellerie empruntant et oscillant entre pratiques démoniques et culte à Mère Nature (ce qui je vous le concède finit par ne plus trop avoir le goût ou même la couleur de sorcellerie...)...Aristide disais-je donc, en plus d'animer un petit club de pratiquants païens, présentait quelques traits pervers pour ne pas dire psychopathiques voire exclusifs des serial killer et les pratiques qui allaient avec cela!

Sous cette saine activité de sacrifices de chèvres et de colombes pour appeler à une belle saison de moisson ou pour encourager la fertilité des nouvellement jeunes mariés, Aristide taisait de secrets bien plus sanglants et inavouables...
En fait, le puits était l'arbre qui cachait la forêt selon l'expression populaire consacrée. Le puits où le groupe se débarrassait des cadavres d'animaux sacrifiés lui permettait de masquer par la même occasion le résultat des rencontres nocturnes entre son scalpel de médecin, ses victimes humaines et ses penchants meurtriers...

mais aujourd'hui, ce même puits semblait vouloir le confondre. Les relents qui en émanaient étaient écoeurants. Ils appelaient à se poser des questions... Aristide se promit de réfléchir à une solution rapide à cela dès le lendemain. Dès cette nouvelle étape franchie...

Car c'était un pas en avant dans sa perversité, une étape primordiale. Sous couvert de l'affrontement avec la colonie rivale d'Alchimiedhil, il avait convaincu le cercle qu'il fallait passer à la vitesse supérieure et qu'il était de leur devoir à tous de fricotter avec le démon pour écraser leurs adversaires une bonne fois pour toutes!
Ok, les évènements avaient grandement participé à basculer sur cette voie: la nuit dernière, de l'autre côté de l'île, une énorme gerbe de flammes et un sourd grondement avaient alerté le village. Il se tramait quelque chose, il fallait réagir!
Et quoi de mieux pour invoquer une force obscure qu'un bon vieux sacrifice humain? En plus, ce n'était pas lui qui le disait, c'était le vieux grimoire de son aïeul oublié, le mage Nicelfur Coeurbeau!

Bon! les motivations étant posées, il me reste à vous planter le décor exact:
Une cave voutée sombre et humide, éclairée telle un cliché par une douzaine de torches. Une vingtaine d'adeptes sataniques non certifiés psalmodiant phonétiquement un texte en vieux langage démonique. Dans le coin, au fond à gauche, un archaïque trou bordé d'une margelle en pierres aux relents à faire vomir un squig affamé. Au centre de l'imposante pièce, un autel surélevé. Juste à côté: Aristide tenant une somptueuse dague en argent, serie de pierres précieuses et gravée de signes cabalistiques à moitié effacés. Et juste dessus, ligotée et implorante, Gudule F., jeune vierge de son état, ingénue d'à peine 17 printemps, victime et martyre toute désignée pour le bon déroulement de l'histoire...
Aux 4 coins de l'autel: des paniers contenant un serpent, une tarentule, une colombe et un chat; perfidité, terreur, pureté et malice; savamment positionnés aux 4 branches d'un pentagramme ( oui ça a 5 branches mais...ben voilà...je fais ce que je veux!...et z'avez qu'à y mettre Gudule ou Aristide sur le 5ème côté à la mord-moi-le-satanique de ce pentatrucmuche!...)

Voilà, voilà!!!

ça ira pour visualiser la scène?

Ah oui, j'oubliais: ajoutez-y de la vermine grouillanet, reniflante et poilue, attirée par la chair en putréfaction au fond du puits en la personne d'une dizaine de rats émergeant avec hâte vers le sol en terre de la cave!

C'est tout bon? Vous imaginez le truc? Alors...action!!!

Lente vague de balancements des adeptes sataniques sur le rythme hypnotique de leur litanie.Quelques brefs mouvements grouillant à leurs pieds, témoignant de la douce et discrète invasion des rats dans le lieu de culte.
Aristide qui, sous le masque de la prière, jubile intérieurement de la situation macabre et salive d'avance de cette exécution publique, soulevant la dague au dessus de sa tête, manche fermement arrimé dans ses 2 mains moites.

L'ambiance déjà suffocante parait s'électriser, oppressant tous les présents, présageant d'un évènement majeur imminent.

la tension est à son comble! (vous me laisserez passer ce cliché éculé ;) )

Les bras d'Aristide emplis de crampes tremblent déjà de ce geste libérateur et lourd de conséquences...

Parallèlement, plusieurs rats se sont approchés de l'autel. L'un d'eux ronge les cordelettes tenant fermé le panier d'osier contenant le serpent. Serpent qui soi dit en passant est plutôt du genre cobra et du modèle 3 "V": vif, venimeux et franchement vénère (:D je sais c'est tiré par la touffe :D ) d'avori été enfermé et balotté toute la journée.
Un second rongeur s'apprête à bondir sur la pauvre Gudule qui, bien que n'étant reléguée qu'au rôle d'objet du décor faisant acte de présence, passe subitement des pleurnicheries aux hurlements hystériques!

Et voici l'instant magique. Celui où tout ralentit et où les évènement se passent simultanément, où le moindre mouvement est riche d'un sens symbolique si particulier, où les fils du destin s'entrecroisent pour modifier le monde, l'univers, le Multivers.

Une nouvelle goutte d'humidité perle du plafond et vient s'écraser sur le corps de Gudule, Aristide prend son élan pour viser ce même point d'impact avec la dague, le rat grignoteur finit de ronger la cordelette et le panier s'ouvre violemment, libérant un cobra furieux qui, tel un ressort, bondit vers le mollet du démoniste en chef et y mord allègrement, le deuxième rat bondit sur Gudule s'interposant entre le poignard sacrificiel et le coeur palpitant de la jeune vierge.

Instant suspendu dans le temps. Arrêt sur image.

Puis le sable temporel s'égrène à nouveau, redonnant un sens et une continuité au Multivers.

Il s'en suit alors 3 évènements majeurs:

1/ Aristide, mordu, pris d'un spasme du autant à la douleur qu'à la surprise, ne mit pas la force prévue dans l'ample mouvement vers le coeur et la dague se ficha dans le rat curieux, n'entamant que superficiellement la poitrine de Gudule.

2/ Le poison s'insinant, la douleur s'intensifiant, Aristide paralysé se mit à hurler...juste avant le tilt de son appareil cardiovasculaire...et finit par s'effondrer sur l'autel...sur l'autel mais surtout sur la dague, le rat et Gudule....terminant pour le plus grand malheur de la victime ce qui avait été avorté et enfonçant profondément la lame en plein coeur de celle-ci.

3/ L'assemblée se mit à s'agiter en tout sens, confuse, alertée et horrifiée par la scène de catastrophe, une marée de rats continuant maintenant à se déverser du puits en même temps que d'étranges grattements annonçant la remontée de quelque chose de plus dangereux et imposant qu'un simple rongeur...

Le temps accélérant encore sa course, tel un automate remonté à l'envers, IL apparut.

L'être qui émergea du trou n'était pourtant pas si terrible d'aspect que l'enchainement d'évènements le laissait penser: un jeune homme brun, de taille moyenne, vêtu de noir, aux traits semblables à ceux d'Aristide, sale, les cheveux en bataille, 2 amorces de cornes crevant son front, des yeux trahissant cependant un vécu infini et semblant posés sur un avenir ou un passé fort lointain.

Etrangement, ou peut-être maléfiquement, plus personne n'arrivait à retrouver l'escalier qui permettait de quitter ce lieu d'hystérie maudit. Les présents s'ébattaient de manière désordonnée, s'affolaient, se piétinaient, redevenaient des animaux...

L'être sombre s'avança calmement vers les cadavres amoncelés sur l'autel. Il observa pensivement le tableau. Enfin, il se décida et agrippa le crâne d'Aristide de ses 2 mains et par un étrange rituel, d'un souffle, exhala de noires volutes ténébreuses qui se dirigèrent vers celui-ci et pénétrèrent par le nez du cadavre, l'éveillant de sa mort...

Précautionneusement, hébété, Aristide revint parmi les vivants. Il se redressa et craintivement fixa l'apparition.

-Comment est-ce possible? demanda le démon libéré

-Je...tu...ews-tu un suppôt de Grull? Un démon? Ai-je réussi? Baâl? Belial?

Un sourire s'amorça sur les lèvres du démon, révélant des canines pointues.

-Démon, oui! Mais que tu n'aurais jamais du pouvoir appeler et réincarner! Je suis TOUT et je ne suis plus RIEN. (cf la fin du cycle du Talion malheureusement pas encore mise en ligne :D:D:D:D) Je ne devrais même plus avoir été. Baâl? Belial? pffff....de pauvres ouvriers secondaires d'un minuscule plan où sévit le mal! Tu te cantonnes à ton univers. Comment as-tu pu me réveiller alors que tu ne connais même pas la notion de Multivers? par quelle...

Mais le démon avisa à ce moment le grimoire dépassant de la toge de milles lumières d'Aristide et prit un air effaré...
-Il existe encore celui-là? Tu as mis la main sur le carnet de mon tiers d'être humain?

-Il appartenait à l'un de mes ancêtres et...

-Ah! D'accord, le coupa le démon. Tu es de mon sang et tu as utilisé mes notes frelatées! Les méandres du Destin sont vraiment d'un humour...

Sans laisser continuer Aristide, Rat (car vous l'aviez deviné...) , d'un geste vif, transperça l'abdomen du régénéré de ses doigts griffus et acérés pour lui arracher les entrailles et dans un mouvement ample les projeta derrière lui, en patûre à ses familiers. Dans le même mouvement, il posa cette même main ensanglantée sur le crâne d'Aristide.

-Tu te nommeras TOMBE!

La main apposée transforma l'apparence d'Aristide qui se dessécha et dont le visage se parchemina, les yeux se rétractant et fondant laissant 2 orbites vidées.
Dans le même instant, Rat gagna en force, doublant de volume et de densité, grandissant d'un bon mètre. La main toujours posée sur le sommet de la tête de son descendant affermit sa prise en plantant les griffes dans la chair momifiée et souleva la cadavre animé du sol. La peau de Rat bleuit et se couvrit de runes flamboyantes pendant que ses amorces de cornes s'épanouissaient en de majestueuses cornes de bélier enroulées sur le front du démon. Ses yeux se firent sans fond.

-Tu seras Tombe mais pour le moment, retournes-y!!!!!

Démon Rat jetaviolemment le cadavre vers le puits. pantin désarticulé, celui ci rebondit avec force bruits de craquements et de frottements lors de la chute.

Rat se retourna vers son public contraint, enfin calmé et soumis, mais surout terrorisé.

-Et vous?

D'un geste , il peupla la cave de plusieurs centaines de familiers supplémentaires, chaque corps "explosant" en de nombreux nouveaux individus rongeurs...

Puis le démon huma l'air et son sourire malicieux s'élargit encore.

-Tiens, tiens, tiens...j'ai comme l'impression d'un espace-temps perturbé et d'un autre être aux infinis pouvoirs pas si loin d'ici...Cela explique peut-être qu'ici l'impossible ait été possible...et bien c'est ce qui s'appelle un retour en fanfare ça! ;)

Le Rat, démon clanique et seigneur du cauchemar.
"N'est pas mort ce qui à jamais dort, Et au cours des siècles peut mourir même la Mort"

Anastase De Mu | 25/09/14 16:10

Un vrai méchant, avec des co...rnes. Alchimidhil promet.

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Anastase de Mù, le marquis.

"Mon cher ami, ce crâne de gobelin siamois est magnifique ! Votre prix sera le mien."

Lancwen la Pourpre | 25/09/14 18:50

ca invoque à tout va sur ce continent, manquerait plus que Rek Laken et Althar pour compléter le tableau... :o

Celimbrimbor | 26/09/14 17:54

Ah, oui, ça sentait bien le souffre, tenez.

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