Forum - [KillerdhilII] Nuit agitée
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Roxar | 15/04/14 11:01
Tout était calme ce soir là dans la cité d'Anhnus. Les soifards se soulaient et se battaient. Les femmes de joie poussaient des petits cris stridents et des rires tonitruants à réveiller les morts pendant que les enfants fatigués fumaient gentiment un spliff sacré à la fenêtre de leur chambre avant d'aller au lit. Une soirée tout ce qu'il y a de plus normale en Gitanie ...
Roxar, dans sa maisonnée, était lui aussi harassé de sa journée, à voyager sur une chaise à porteur par monts et par vaux, à donner des ordres à ses hommes, manger et boire à tous les banquets donnés en son honneur ... même les athlètes les mieux entrainés seraient fatigués après de tels efforts. Marchant comme un zombie, entre sa cuisine, sa cave à bière et sa chambre, il s'assit finalement sur son lit, sirotant sa bière du soir, somnolant paisiblement. Il s'allongea enfin dans son grand lit, se laissant gagner par le sommeil du juste et commença à rêver de vertes étendues de prairies et de moutons jolis.
S'enfonçant rapidement dans son rêve, il vit soudain des éléments du décor changer, mais c'est normal dans un rêve après tout. L'herbe était désormais rouge, le ciel bleu avait laissé place à un paysage de soleil couchant et les moutons s'en étaient allé. Le rêve se transformait-il en cauchemar ? Le piaffement guilleret d'un oiseau lui indiquait que non, ce n'était rien de plus qu'un coucher de soleil poétique. C'est là qu'il vit arrivé son ami, feu-le vaillant capitaine Uhmok, qu'il lui arrivait souvent de revoir en rêve. Sans doute la culpabilité.
- Uhmok mon ami, ça me fait plaisir de te revoir.
- Moi aussi Roxar, ce n'est pas si souvent qu'on me laisse quitter le royaume des morts.
- Allons tu n'es pas mort, pas ici en tout cas.
- Tu sais bien que la mort est la même partout mais je ne t'en veux pas mon ami, nous savons tous les deux que Grulll s'était emparé de moi.
- Changeons de sujet ... Alors que me racontes-tu de beau ?
- Et bien je suis venu te chercher.
- Me chercher ? Tu es la mort qui vient me prendre dans mon sommeil ?
- Mais non ... ne soit pas bête ... tu mourras sur le champs de bataille comme tout le monde
- Bah alors quoi ?
- Il faut que tu rendes les deux Killer-tablettes à Grulll.
- Les ... mais je ... enfin qui te dis que je les ai encore.
- Grulll le sait. Je ne suis pas ici par hasard.
- Je me disais aussi, j'imagine que c'est pour ça que le sol à tourner au rouge, que les piafs se sont transformés en vautours et que y a des squelettes qui ont poussé un peu partout.
- Bienvenue à Killerdhil
- Mais c'est mon rêve pourquoi je me retrouve encore sur cette terre maudite.
- Parce que Grulll veut son tribut, tu dois rouvrir les frontières de Killerdhil. Reprends les tablettes, trouve de nouveaux inconscients et lance une nouvelle chasse.
- Mais ...
Le capitaine avait lui aussi changé, de son ventre commençait à couler du sang, son regard rougeoyant était celui d'un fou et Roxar n'eut pas le temps de réagir quand Uhmok lui planta un sabre dans le corps.
- MEEEEUUUURRRSSSS !!!!
Roxar se réveilla en sursaut, couvert de sueur, il sentait encore la douleur de la lame. Tremblant, il se leva et s'habilla maladroitement. Il sortit sous un ciel noir, sans lune, éclairé par une simple torche. Il se rendait au cimetière de la cité lorsque la pluie se mit à tomber. Puis le tonnerre retentit, à l'instant même où il ouvrit le portail grinçant. Des trombes d'eau s'abattaient sur le sol boueux du lieu lorsqu'enfin le nain atteignit sa destination. "Ci-git Umhok, fier capitaine et serviteur dévoué. Puisse son âme trouver la paix dans l'autre monde". Roxar se mit à creuser le sol argileux, au bout de quelques minutes, il déterra les deux tablettes, la première de marbre blanc : "La stèle de la destiné" ; la seconde sombre comme l'ébène : "L'ardoise de la fatalité".
Roxar se sentit rassuré en voyant qu'elles étaient restées figées telles qu'il les avait enterrées. Un éclair retentit non loin derrière lui, il sursauta puis commença à remettre les tablettes en place ... après tout ce n'était qu'un rêve ... puis c'est là qu'il vit des noms apparaitre simultanément sur les deux pierres. Les scores étaient remis à zéro, la boucherie allait pouvoir reprendre.
Roxar, humble guerrier nain, chasseur de géant
Au jour du jugement, la plume du diplomate pèsera aussi lourd que l'épée du guerrier
Zeddicus | 15/04/14 11:56
Zeddicus avait entendu parler du continent Killerdhil par son cousin Zorander qui avait participé à la première chasse au nom de la toute puissance de Grull. Son cousin parlait d'un continent terrible où rien ne poussait, où le mensonge, l'intox prenait le pas sur les alliances et où le commerce ne pouvait se développer. Bref un continent taillé pour les Seigneurs et Dames ne reculant devant rien pour atteindre leurs objectifs.
2 cibles et 2 ennemis, les attaques pouvaient venir de n'importe qui, il fallait se méfier de tout le monde et plus encore des seigneurs qui voulaient vous aider.
Zeddicus avait hâte que le dhil commence et il attendait patiemment que Roxar lui communique le précieux sésame pour embarquer.
Il attendait patiemment à l'auberge du Couteau Dans le Dos, un bouge miteux mais assez propre où toutes les tables contre les murs étaient occupées. Quelques tables au milieu de la pièce mal éclairée, attendaient d'éventuels clients. Mais, il suffisait de lire la pancarte d'entrée et d'avoir un brin de cervelle pour savoir qu'il fallait mieux ne pas s'y installer.
Zeddicus Zul Zorander
Khan des Tribus de l'Allonge d'Agaden
Farang Brisevent | 15/04/14 15:34
La voix semblait venir d'outre tombe. Elle était aiguë et grinçante. Le ricanement bestial d'un petit macaque lui répondit. L'obscurité n'était bravée ici que par un filet de lumière qui s'était infiltré dans la grange, par une fenêtre mal calfeutrée. La poussière volait à chaque foulée bondissante du petit singe : Personne n'avait mis les pieds ici depuis des mois, voir, quelques années. La voix désagréable toussota, quelques raclements glaireux s'en suivirent.
« Ici. Dans cette foutue caisse. »
Le ouistiti famélique bondit sur la malle d'où semblait provenir l'appel. Il tripota quelques minutes les chaînes qui enserraient le coffre, avant de piailler de dépit ; un solide cadenas les maintenait fermement entre elles.
« Tu croyais quand même pas que ce serait facile, mon mignon... »
Le primate grogna, vexé. Il chercha du regard, à défaut d'une clé, un objet qui aurait pu lui permettre de forcer la serrure. Il bougonna de nouveau, avant de se jeter sur un établi, où trônait outre quelques outils, de magnifiques araignées velues. Leur quiétude troublée, elles tentèrent de fuir la menace simiesque, mais ce dernier en écrasa la plupart, sans pitié aucune. Il en boulotta d'ailleurs une, mais ne fut pas séduit par le chatouillement nerveux de huit pattes agonisantes sur son palais, et recracha l'insecte à moitié mâchouillé.
« Alooooors, mon mignon ? Je sais que j'ai l'éternité devant moi, mais j'ai le visage qui gratte. »
Le macaque s'affaira encore quelques minutes, avant de réussir à faire sauter le verrou, dans un « clac » victorieux. Le prisonnier en profita pour repousser le couvercle de ses jambes décharnées. Elles étaient liées entre elles par un cordon de chanvre, mais aussi à ses longs bras squelettiques, ce qui força le séquestré à se contorsionner comme un possédé. Le petit singe pouffa entre ses pattes pelées, un peu moqueur.
« Plutôt que de profiter du spectacle, ronge moi donc ces liens, mon mignon ! »
L'interpellé se mit à l'ouvrage, libérant dans un premier temps les mains émaciées du malheureux. Une besace recouvrait sa tête ; il la retira prestement, découvrant un visage diaphane, marqué par de nombreuses cicatrices. Si le nez lui manquait, il n'hésita pourtant pas à inspirer à plein poumons, comme un presque noyé ; il fit jouer sa mâchoire ankylosée, se frotta des lèvres desséchées et crevassées. Un sourire, bien trop grand pour être naturel, se dessina sur sa mine guillerette. Alors que son familier achevait de le libérer, l'homme torturé se coiffa d'un tricorne qui reposait à ses côtés.
« Ils imaginaient quoi, ces péquenots ? Que j'allais pourrir indéfiniment dans un entrepôt miteux ? Un mausolée, avec quelques domestiques vierges sacrifiées, une barque d'or, pourquoi pas. Je comprends que l'on puisse, en ce cas, se satisfaire d'une perte de liberté. Mais CA ?!! C'est insultant.
Yeeeeeeeeeeeeeeeeerk.
Oui, nous y allons, mon mignon. Oui, tu auras tes globes. Oui, tu les as mérités, c'est vrai. Pour ça, il faut bien que je trouve quelques malheureux pour leur arracher les yeux non ?
Yurk.
Sois raisonnable ! Je ne vais quand même pas te donner les miens. »
Le macaque sembla hésiter un instant. Mais son maître fronça les sourcils, lui sortant cette idée de la tête. L'immortel se leva de son cercueil improvisé, s'étira, fit craquer chacune des jointures qui le composaient.
« Bien. Mettons nous en route. Le premier vivant que je croise sera pour toi, mon mignon. Promis. »
Farang Brisevent.
"Une âme, ce n'est rien. On ne peut la soupeser, l'attraper, l'apercevoir... Alors, autant me la donner."