Forum - L'ombre en exil.

Robin Des Dhils | 07/01/14 12:26

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Malgré les soins prodigués par frère Huck, Marie-Jeanne avait eu des poussées de fièvre et des nausées durant toute la nuit.
A son grand désespoir, Robin n'avait pas pu se libérer pour aller voir sa Reine. Il avait passé une partie de sa journée au chevet de l'elfette et l'autre partie à aider à la reconstruction.

Le soir était arrivé bien trop vite et le nelrk tentait de mettre en place un semblant de défense avec ce qu'il lui restait sous le coude. Il se dirigea vers les baraquements encore debout.
- Vous, les homme-serpents, vous vous séparez. J'en veux deux pour faire le guet et quatre en défense des derniers bâtiments !
- SSssssc'est comme ssssi ssssc'était fait, chef ! (o_o)

Pendant que ses hommes se mettaient en place, Robin alla voir Gros-Jean et Frère Huck.
- Bon, les gars, normalement Zambou ne devrait pas venir cette nuit, disons que les chèvres lui ont un peu brouté la laine sur le dos ! Mais Delamor et Xiom ne lâcheront pas le morceau, ce sont de vrais requin ces deux-là ! Bref, Huck, tu vas te mettre à l'abri et tu t'occupes de la malade. Gros-Jean, avec moi au front !

Peu après minuit, planqués derrière un tas de gravats, l'orc et le nelrk observent en silence.
- C'est bizarre, les guetteurs n'ont pas donné l'alerte ?
- Oui, et ce calme ne me dit rien qui vaille...

Soudain, sortant de nulle part, 22 assaillants arrivent de tous côtés en poussant des cris de guerre. Surpris, les 6 défenseurs tentent un repli vers les bâtiments.
- Butez les goules en premier ! Hurle Robin en balançant une volée de flèches.

Les projectiles sifflent dans les airs en tous sens. La défense s'effrite, 2 homme-serpents se sacrifient en emportant les dernières goules vers la mort.
L'ultime carrière est mise à sac, 2 Marchés sont incendiés, 2 scribes meurent sous les décombres du temple et le dernier nid s'éboule en soulevant un nuage de poussière.
Protégés entre 2 extracteurs, la défense empêche la destruction du dernier bâtiment au prix de la vie des homme-serpents. Le son d'une corne annonce enfin le repli des assaillants. Debout devant le dernier bâtiment, Gros-Jean et Robin s'en tapent cinq.
- On a encore tenu bon, mon gros !
- Ouais, mais on ne pourra pas tenir une lune de plus...

Au même moment, un peu plus loin, Delamor qui revenait tranquillement sur ses pas, s'arrête. Un drôle de chant attire son attention. Il perce la nuit de son regard nyctalope et aperçoit Shota en train d'effectuer un rituel sur une longue tige luisante.
Le MV reconnait quelques incantations et réalise que Shota maitrise la magie noire et qu'elle n'est pas simplement venue là pour capturer le nelrk. Il se précipite vers la sorcière qui est en train de bander son arc. Il est trop éloigné pour arriver à temps, un sifflement déchire déjà le sombre silence d'après-guerre.

Robin, adossé à un extracteur en ruine papote tranquillement avec son pote puis s'effondre brutalement en poussant un cri. Son épaule vient d'être transpercée d'une flèche.
En pleine course, Delamor tourne la tête vers le camp fumant. Il voit Robin s'écrouler comme un château de cartes. De colère, il dégaine sa courte-lame et cherche Shota du regard. Un vaporeux nuage mauve flotte à l'endroit où elle se trouvait, seul l'arc est encore là. Le MV le ramasse et scrute les alentours... sans succès. Il hurle sa rage en brandissant l'arme.
Gros-Jean reste muet en regardant avec de grands yeux ronds son ami au sol. Le braillement de Delamor lui fait tourner la tête et il distingue le tireur levant son arc triomphalement.
- Tu ne perds rien pour attendre Delamor De Lamorte... Je te retrouverai et te désosserai de mes propres mains... Grommelle l'orc en ramassant son compagnon.

Il transporte le nelrk à l'intérieur de l'unique bâtiment du camp et l'installe confortablement sur une paillasse. Sans plus hésiter, il fonce bille en tête vers frère Huck .
- Huck, où es-tu !!? !! Huuck !!! On s'est pris une dérouillée et Robin est gravement touché !!

Ecartant des branches basses, l'homme d'église fait signe à Gros-Jean.
- Viens-ici et prend la civière à côté de Marie-Jeanne...
- Elle va mieux ?
- Ni mieux, ni pire... Mais allons-nous occuper de Robin !

Sur place, Frère Huck observe la blessure du nelrk d'un oeil sombre.
- Il perd beaucoup de sang... J'espère que la flèche n'a pas touché une artère...
- Tu peux faire quelque chose, Huck ?
- Je peux ralentir l'hémorragie, rien de plus... Il faut trouver un vrai médecin !
- Kahlan en a un très bon, allons-y, il soignera l'elfette en même temps !
- Le seul problème, c'est qu'on ne sait pas où est son royaume...
- Elle, elle est venue ici, il faut la prévenir en toute urgence !

A quelques lieues de là.
La lune avait été calme dans son royaume mais Kahlan s'était réveillée avec un sinistre sentiment. Dès les premières lueurs de l'aube, elle était réveillée et se servait un grand café dans la cuisine lorsqu'elle rencontra Richard. Ce dernier avait la mine des mauvais jours et un seul regard suffit à Kahlan pour voir que son intendant avait eu le même sentiment.
- Je vais faire envoyer une colonne dans la campement de Robin pour voir où ils en sont.
- Oui, je m'en occupe tout de suite. Puis-je les accompagner ?
- Bien sûr mais ne prenez pas de risques. Si vous voyez que la situation est mauvaise, ramenez tout le monde ici. Si Robin se refuse à quitter le camp, utilisez la manière forte.

Le détachement de secours se composait de quelques guerriers, de vivres et d'un médecin.
A peine avaient-ils disparu derrière les collines qu'ils virent arriver James lancé au triple galop derrière eux. Il s'arrêta in extremis devant le cheval de Richard.
- Un pigeon est arrivé peu après votre départ. Le campement de Robin a été attaqué et il ne reste plus que ruines et désolations. Marie-Jeanne et Robin sont blessés et ils ont besoin de soins de toute urgence !
- Je sais où c'est ! Suivez-moi au grand galop ! Ordonna Richard en éperonnant sa monture.

La colonne se rua vers l'avant tel un troupeau d'étalons sauvages et parcourut le chemin jusqu'au campement sans une halte. Les chevaux écumaient mais ne relâchaient pas leurs efforts malgré leurs épuisements visibles.
Ils arrivèrent en trombe dans le campement pour constater le triste spectacle. Un seul bâtiment était encore debout, des morts et des blessés gisaient partout et Frère Huck courait dans tous les sens pour soulager au mieux les rescapés.
- Doc, allez voir Frère Huck et occupez-vous en priorité des soins pour Robin et Marie-Jeanne. Les autres, ramassés les civils et tout ce que vous pouvez emmener, on se servira des caravanes pour évacuer le camp. Départ dans 2 heures au plus tard, avant la tombée de la nuit !
Richard glissa de sa selle et rejoignit Marie-Jeanne.
- Ne t'en fais pas ma belle, je suis là, tout ira bien. Reste avec moi.

Richard s'enquit de l'état de santé de sa belle elfe et le Doc le rassura en lui affirmant qu'après examen, elle serait certainement bientôt sur pieds, les empoisonnements étaient sa spécialité. Par contre, à la mine déconfite du médecin, Richard devina que la blessure de Robin l'inquiétait plus sérieusement. Le toubib intercepta Frère Huck.
- Comment va Robin ?
- J'ai réussi à retirer la flèche de son épaule et a contenir l'hémorragie. Elle n'avait pas l'air empoisonnée mais la blessure est vilaine. Il a perdu beaucoup de sang.
- Peut-on le transporter ?
- Difficilement. On risque de le perdre pendant le trajet.
- Si on reste ici, nous sommes tous morts. On va lui préparer une couche épaisse et le ramener chez nous. Je n'ai pas de matériel pour opérer ici.

Deux heures plus tard, la colonne quittait le campement en silence. Richard chevauchait à côté de la charrette transportant Robin et Marie-Jeanne, le regard triste et inquiet. Comment Kahlan allait-elle prendre cette sinistre nouvelle ? Ils arrivèrent au Château et firent transporter les blessés à l'infirmerie. Marie-Jeanne fut installée dans la chambre de Richard et Robin dans la suite royale.

La Reine arriva aussitôt au chevet de son nelkr. Elle fut frappée par sa pâleur morbide et blafarde. Elle demanda à Dulcinée de lui apporter une chemise ample et de l'eau chaude. Elle entreprit ensuite d'ôter ses vêtements souillés de sang et de le laver doucement. Elle eut un mouvement de recul en constatant la chaleur élevée du corps du nelrk. Le médecin arriva alors qu'elle finissait juste sa toilette.
- Il est brûlant, docteur ! Il faut faire quelque chose rapidement.
- Je vais déjà lui changer son pansement, la plaie n'était pas belle à voir. Il faut que je l'examine plus en détail. Humidifiez-lui les lèvres et posez-lui un linge humide et frais sur le front. Il risque de délirer cette lune car la fièvre est toujours en train de monter. Mais il a une bonne résistance physique, les prochaines 24 heures seront décisives.
- Je vous remercie docteur. Comment vont les autres blessés ?
- Hélas, certains ne passerons pas la nuit... d'autres aurons plus de chance...

Le docteur quitta la chambre, laissant Kahlan seule avec son amoureux de la sylve. Elle lui prit délicatement la main et posa sa tête à côté de la sienne pour lui murmurer :
- Robin, tu es en sécurité avec moi. Repose-toi, recouvre tes forces et bats-toi contre ce nouvel ennemi. Je sais que tu m'entends... Je t'aime.

Robin entendait tout ce qui se disait autour de lui mais il était incapable de bouger, il n'arrivait même pas à ouvrir les yeux. Son épaule le faisait souffrir, mais le pire des supplices était de sentir sa Reine à ses côtés sans même pouvoir la serrer dans ses bras. Son corps était devenu sa prison.

Kahlan avait veillé sur Robin toute la nuit. Ce dernier avait déliré à plusieurs reprises, s'agitant dans son sommeil semi comateux. Il prononçait des paroles incompréhensibles mais le nom de Marie-Jeanne et de Kahlan revenait régulièrement. Au petit matin, il avait retrouvé quelques couleurs, sa blessure avait arrêtée de saigner mais il restait tout de même d'une pâleur cadavérique. Il faudrait certainement encore plusieurs jours voir plusieurs semaines pour qu'il se rétablisse complètement.

Le médecin entra aux premières lueurs du jour pour constater le frémissement de rétablissement de son patient. Après un examen poussé, le médecin releva la tête et regarda Kahlan avec une certaine inquiétude :
- Bien, il semble que son état se soit stabilisé et que l'attention que vous lui apporté porte ses fruits. Restez à ses côtés, être entouré par des personnes qui tiennent à lui est aussi important que les soins médicaux sinon plus.
- Je vous remercie docteur, il sera ma priorité lors des prochaines lunes.
- La plaie m'inquiète un peu quand même. Elle n'est pas jolie-jolie et semble ne pas vouloir cicatriser.

Le médecin quitta la chambre royale non sans avoir donné un dernier coup d'oeil à la blessure et au pansement.
Kahlan demanda à sa servante de rester auprès de Robin le temps qu'elle prenne un bain rapide et qu'elle fasse le point sur la situation sur Grantoridhil avec ses généraux.
Elle les rencontra dans son bureau et à voir leurs mines, elle savait que les nouvelles n'étaient pas folichonnes.
- Bonjour Messieurs, alors où en sommes-nous ?
- Majesté, il y a fort à craindre qu'un assaut rapide de plusieurs seigneurs sur nos terres se prépare.
- Pouvons-nous résister à cet assaut avec la totalité de nos troupes actuelles ?
- Nous pourrons résister au mieux une lune mais l'issue sera de toute manière fatale pour de nombreux soldats ainsi que pour les civils.
- Très bien, dans ce cas, nous évacuons le royaume. Envoyés les volontaires se joindre à nos alliés et quittons ce dhil dès ce soir.
- A vos ordres.

Kahlan rejoignit sa chambre pour préparer ses affaires et constata que Robin était plus pâle que ce matin.
- Dulcinée, le docteur est passé ? Robin semble blêmir.
- Oui, le doc est venu avec un gros livre, il a ausculté Robin et il est reparti à grands pas.
- Ah... Faites préparer des civières moelleuses pour Robin, Marie-Jeanne et pour tous les blessés. Nous partons au plus tôt.
- Bien ma Reine.

Kahlan s'approcha du lit et prit la main de son voleur adoré.
- Robin, je sais que tu m'entends, tient le coup, nous allons trouver un endroit où tu pourras te rétablir en toute sécurité. Marie-Jeanne va bien, elle s'est éveillée ce matin et se remet doucement grâce aux talents de Richard et du médecin. Moi, je reste là... à tes côtés.

Elle déposa un léger baiser sur les lèvres de Robin et, était-ce son imagination, mais il lui sembla qu'elle avait senti ses lèvres bougées. Lorsqu'elle releva son visage, Robin était toujours inerte mais il avait repris un peu de couleur.

En quelques heures, le royaume avait été évacué et une longue colonne se dirigeait vers le port pour embarquer vers une terre plus hospitalière, s'il en existait une sur Daifen.

(Ecrit à 4 mains avec ma Reine )
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Robin des Dhils - Le Noob est mon ami. [Lien HTTP]

Edité par Robin Des Dhils le 07/01/14 à 12:32

Miltiade | 08/01/14 10:47

Toujours plaisant à lire !

L'union fait la force

Delamor De Lamorte | 03/04/14 18:37

Privé de Shota, Delamor ne put que ne compter sur lui-même: son alliance était décimée et il ne restait plus qu'une poignée de troupes abritée derrières les tours de garde. Cette guerre était perdue en fin de compte, il pouvait voir les forces de Khalan s'agglutiner devant son dernier bastion. elle avait de bonnes raisons de lui en vouloir, se fier à Shota avait été une grossière erreur. Trop vite, l'assaut débuta, un nuage de flèches défensives meurtrières se mit à pleuvoir, mais pour 100 guerriers de tomber, 100 autres prenaient leur place. La garnison trop faible ne fit pas le poids face aux troupes d'élite enragées de la reine. Quand 10 danseurs de guerre se présentèrent devant le seigneur mort-vivant, il ne chercha pas à lutter. Il se laissa amener devant une Khalan survoltée.

- Enfin je vous tiens scélérat! Qu'avez vous fait à MON Robin? Soyez sûre que votre sort peu inviable dépendra de votre réponse, ombre perfide!

- Hum, et bien puisqu'on parle de mon sort, promettez-moi une fin rapide, je vous donnerai l'occasion de sauver votre bien-aimé...

- Ignoble crapule... Je suppose que je n'ai pas le choix hein? Je vous brûlerai dans une autre de vos misérables vies de toute manière. C'est entendu, je vous couperai en deux moi-même si vous avez une solution, soyez convainquant, je verrai vite si vous mentez, mécréant.

- Oh rassurez vous, j'ai pu voir une partie du rituel de Shota, elle a trahi tout le monde vous savez, moi-même suis une victime de ses manigances, non, pas besoin de torche! J'en viens au fait, soyez patiente, hum... merci. Donc j'ai reconnu son enchantement, la flèche qui a frappé votre bien-aimé a été maudite, Robin, pour qui j'ai beaucoup d'estime, Aouch, ça pique!

Delamor retira le poignard que Khalan venait de lui jeter là où aurait pu se trouver un coeur

- Donc, oh grande reine, hum... Il y a un remède. Il vous faut agir vite et réunir 3 ingrédients pour contrer la malédiction:

- Une feuille de l'arbre de vie
- De la "péniciline", ne me regardez pas comme ça, je pourrai vous la préparer moi-même, c'est un champignon qui la produit, c'est un excellent remède pour tout! Bien sûr, je ne le pourrai qu'en vie... Bon, je vois que vous comptez trouver un autre alchimiste que moi, mais ça valait la peine d'essayer!
- Enfin, et là, vous allez me haïr encore plus, les larmes de la personne qu'il aime le plus, et oui, c'est pour lui rendre l'envie de vivre parce que son corps est devenu une cage inutile.

La reine se fit glaciale à ce dernier élément, elle ne savait que trop bien les sentiments de Robin pour Marie-Jeanne. Voilà l'occasion de vraiment savoir se dit-elle...

Edité par Delamor De Lamorte le 09/04/14 à 11:07