Forum - L'ombre en vadrouille.

Robin Des Dhils | 25/09/13 15:03

L'ombre et la fermière.

Aucune parole ne sort de la bouche de la femme. Elle le fixe un long moment avec singularité comme si elle essayait de mettre à jour les intentions du voyageur puis elle fait un geste d'invitation à entrer dans sa demeure.

Elle se déplace sur le côté quand Robin franchit la porte. Le dos de sa main frôle le bras du nelrk quand il passe à sa hauteur. Un étrange frisson lui coure le long l'échine. Il tourne la tête et il est pris d'un léger vertige quand leurs regards se touchent. Les grands yeux noisette de la femme le transpercent littéralement, le fixent calmement sans cligner, sans afficher d'expression particulière. Une étrange sensation envahit Robin, comme si quelque chose pénétrait son esprit. Il détourne les yeux pour échapper à cette impression gênante. Il se souvient qu'il avait ressenti une émotion similaire mais bien plus agréable la première fois qu'il avait croisé le regard de Kahlan.

Tout semble vieux à l'intérieur de la chaumière, la cheminée noircie où une huguenote cabossée est suspendue au dessus des braises, la table vermoulue avec les restes d'un repas non terminé, le tapis mité qui est brûlé à plusieurs endroits, les murs même semble s'effriter.

La femme passe à côté de Robin en le frôlant une fois de plus puis elle pose le pique-feu près de la cheminée avant de se tourner vers le voyageur et le fixer à nouveau.
Il flotte autour de cette humaine et dans cette pièce une sorte de mystère fascinant et inquiétant qui perturbe étrangement Robin. Sous les traces de bistre de son visage, il discerne un certain raffinement, une magnificence sous-jacente.
Mêlé à l'odeur de cuir de son tablier, un parfum grisant volète autour d'elle comme les volants de la robe d'une danseuse du ballet d'Opéradhil. Le trouble de Robin lui fait baisser les yeux vers la table où il remarque qu'il n'y a qu'une seule assiette. Voulant briser ce magnétisme qui le met mal à l'aise il lâche une vulgaire banalité.
- Vous vivez seule ici ? Je ne vois qu'un seul couvert...

La fermière ne répond toujours pas et continue à scruter le nelrk d'une drôle de manière. Il détache à nouveau ses yeux d'elle pour appuyer ses mains sur un dossier de chaise. Il se sent tout à coup fatigué par le voyage sous l'accablante chaleur de la journée et il a très soif.
Le ciel gronde à nouveau, plus proche cette fois. Robin tourne la tête vers la fenêtre.
- On dirait que l'orage approche...

La femme ouvre un vieux placard grinçant, en sort une bouteille d'eau et un verre qu'elle pose sur la table devant le nelrk en l'invitant d'un geste à se servir.
Robin avale le verre d'un seul trait puis en remplit un deuxième. Cherchant toujours à entamer la conversation, il se met à raconter pourquoi il est arrivé ici. La fermière semble écouter avec attention sans pour autant prononcer un mot. Tout en papotant, Robin ne peut s'empêcher de la détailler. Il se dit que c'est une bien belle jeune femme pleine de charme. La poussière terreuse sur elle lui laisse penser qu'elle doit travaille aux champs et, venant de l'âtre, les effluves de champignons de forêt qui lui chatouillent les narines lui suggèrent qu'elle doit aussi être bonne cuisinière. Son estomac se réveille à cette pensée et l'eau lui monte à la bouche. Il boit une grande goulée d'eau pour calmer sa subite fringale.
La femme profite de cette pause pour attraper le tisonnier et raviver les braises sous la marmite de fer-blanc. Elle en soulève le couvercle et remue le contenu à l'aide d'une spatule en bois puis pose une assiette et des couverts sur la table en faisant signe à Robin de s'attabler.
Le nelrk regarde à tour de rôle son verre, l'assiette puis la femme penchée vers le feu de cheminée. Il a la drôle de sensation qu'elle peut lire dans ses pensées mais sa réflexion est vite détournée par la posture de son hôte qui touille le repas. Ses fesses tendues en arrière bougent au rythme de son bras. En regardant le spectacle, son esprit vagabonde et il se demande bien quels trésors peuvent être cachés sous cette carapace de cuir et cette robe en toile épaisse. Elle lui fait penser à Kahlan dans ses formes et sa façon de se mouvoir. A cette pensée, un petit sourire fripon illumine son visage.
La femme se retourne, prend l'assiette, la remplit de deux grosses louches et la repose avec soin devant son invité avant d'aller s'enfermer dans une petite pièce attenante.

Robin la regarde partir et se met à manger le ragout de sanglipin aux pommes de terre et trompettes de la mort. Quelques minutes se passent, le nelrk est en train de racler son assiette avec gourmandise quand le grincement de la porte lui fait lever le nez.

La femme réapparait, chignon défait. Sa longue chevelure noire-corbeau descend en cascade sur une courte robe de taffetas lilas aux reflets changeants. Son cou et ses épaules nues sortent d'un flot neigeux de mousseline qui dissimule à peine la naissance d'une poitrine généreuse. Ses seins fermes et ronds pointent ardemment au travers du fin tissu tendu. Robin reste médusé par cette transformation. Excepté la couleur de ses yeux, elle ressemble à s'y méprendre à Kahlan.

Elle s'approche d'un pas chaloupé, se penche par dessus la table pour prendre l'assiette en mettant bien en évidence sa gorge profonde sous les yeux hallucinés du nelrk. La jupette se relève sur ses longues jambes finement musclées quand elle ressert une bonne louchée de son plat à son hôte. Elle repose l'assiette sur la table et s'installe sur une chaise à bascule juste en face de Robin. Sa poitrine se gonfle quand elle croise les bras. Toujours muette, elle continue à fixer son invité. Elle fait un petit signe du menton, rappelant à Robin qu'il devrait manger avant que ça ne refroidisse.

Robin mange de bon coeur en remettant ses idées en place. Qui donc est cette femme se demande-t-il en finissant son assiette. Il décide alors de ne pas rester ici cette nuit. Il pense que la tentation serait trop grande. Il relève la tête pour s'adresser à la charmante fermière.
- Ce diner était excellent, madame, un vrai régal mais je ne vais pas prendre de dessert. Je dois malheureusement partir. Sauriez-vous où s'est installée l'Inquisitrice Kahlan sur ce continent ? Je dois la rejoindre au plus vite.

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Robin Des Dhils | 25/09/13 16:44

L'ombre et la voyante.

Pour la première fois, la femme réagit à l'annonce du refus de prendre du dessert. Un léger plissement se laisse deviner sur son front. Elle décroise ses bras et fait un mouvement ample de la jambe droite pour aller la poser sur son genou gauche. Face à ce spectacle, le nelrk ne peut empêcher ses basics instincts de se réveiller. Des perles de sueur naissent à ses tempes et la fourchette s'échappe de sa main pour tomber bruyamment dans l'assiette.
La femme reste aussi immobile que muette en le fixant de longues secondes de manière aguichante. Puis, lentement elle décroise ses longues jambes et se lève en réajustant sa jupe d'une érotique ondulation des hanches.

Sans la table devant lui, Robin serait probablement tombé de sa chaise. La femme lui fait alors signe de la suivre dehors et d'un hochement de la tête, lui montre la direction d'une grange.
Ils traversent la cour et poussent la grande porte à battants du bâtiment. Vers le fond se trouvent deux chevaux mais la femme marque un temps d'arrêt à mi-distance. Elle se tourne vers Robin et lance un regard provocateur en direction d'un tas de foin.
L'odeur de l'écurie et cette situation rappellent immédiatement au nelrk les délicieux premiers émois fripons partagés avec sa Reine.
La commissure des lèvres du nelrk tremble nerveusement, il a les mains moites et des bouffés de chaleur lui montent aux oreilles. Le spectacle du jeu de jambes de cette femme lui revient en tête. Il fait un énorme effort pour se retenir de culbuter la fermière sur la paille. Elle semble n'attendre que ça d'ailleurs. Elle est là, plantée devant lui en prenant une pose suggestive. Une seule pensée vers sa Reine suffit au nelrk pour contenir cette violente pulsion et chasser le désir bestial de son esprit.

Pour la deuxième fois, le front de la femme se plisse imperceptiblement. Elle tourne les talons et s'approche d'un grand cheval gris pommelé. Elle lui met un licou, le sort de son box et fait signe à Robin, toujours sans dire un mot, qu'il devrait monter sur le cheval. Il obéit sans attendre en se disant qu'à cheval, il sera forcément plus vite de retour auprès de sa belle.

A peine installé, il sent soudain derrière lui la fermière se rapprocher. Elle prend les rênes et lentement le cheval sort de la grange au pas. La jupe est remontée jusqu'en haut de ses cuisses, se qui n'échappe pas au regard en coin du nelrk. Il la sent fermement coller à son dos et ne peux empêcher les images de la scène de la chaise de passer en boucle dans sa tête.

Juste après la traversée de la cour, le cheval passe au trot, la fermière serre le nelrk un peu plus contre sa poitrine et ses mains se montrent entreprenantes, n'offrant aucune possibilité d'échappatoire au nelrk. Une main glisse lentement sur le ventre du nelrk et prend le chemin de l'entre-jambe. L'autre main, avec les rênes, le plaque contre elle.
Est-ce du plaisir ou une contrainte que ressent Robin à ce moment là. Peut-être les deux à la fois. Il lui est impossible de se dégager du cheval et de la fermière qui semble dotée d'une force incroyable. Il parvient juste à lui bloquer la main sur sa cuisse.

Le cheval longe maintenant un chemin forestier où règnent des odeurs sauvages de mousse, de feuilles et d'humus. Robin se sent presque chez lui ici. Malgré ses réticences, la femme ne se décourage pas, elle continue son travail de tentatrice. Il sent le souffle chaud de la cavalière sur sa nuque et une vague de chaleur, qu'il ne peut refouler, monte en lui. Sa volonté semble partir en fumée comme Spliffs Sacrés en Gitanie. Sans s'en rendre compte, il relâche progressivement la main maintenue sur sa cuisse, comme s'il s'avouait vaincu par le désir. La main libérée continue son chemin et constate, au travers du tissu, que sa proie ne reste pas indifférente à toutes ces avances.

Heureusement, le cheval s'arrête brusquement au bord d'un ruisseau pour boire l'eau fraîche. Robin en profite pour sauter à terre et fonce se jeter dans l'eau claire pour calmer ses ardeurs et surtout pour s'éloigner de la séductrice.

La femme reste sur le cheval et l'observe silencieusement, un petit sourire de satisfaction aux lèvres.
Il commence à pleuvoir, de grosses gouttes tièdes tombent du ciel orageux. La fermière rejoint Robin dans l'eau quand un énorme coup de tonnerre retentit. Le ciel s'obscurcit et ses foudres font monter l'électricité dans l'air.

La femme se montre alors plus envahissante. Elle tire Robin avec autorité par le bras et le conduit vers une cavité rocheuse. La pluie tombe en trombe maintenant et cette grotte est probablement un abri parfait, pense le nelrk sans opposer de résistance.
La femme semble parfaitement connaître ce refuge et s'y déplace avec aisance malgré l'obscurité. Dehors un ouragan fait rage. La lumière ne vient qu'avec les feux du ciel.
La fermière agrippe Robin par les épaules et descend lentement ses mains le long de son dos pour atteindre ses fesses.
Elle se plaque contre lui d'un seul mouvement, sa bouche à quelques millimètres de celle de Robin. Comment résister, et pourquoi résister, se demande le nelrk dont la volonté a totalement disparu. Personne ne le saura et cette créature de rêve est aussi bavarde qu'une carpe endormie, se dit-il pour se donner bonne conscience.
Sans s'en rendre compte, il se laisse glisser petit à petit vers le stupre. Une étrange lueur balaye le fond des yeux de la femme quand elle sent enfin que Robin cède à ses attentes. Ses lèvres effleurent celles du nelrk, sa langue parcourt la joue jusqu'au lobe de l'oreille qu'elle mordille et titille puis, pour la première fois, des paroles suaves sortent de sa bouche comme un chant de sirène.
- Bonjour Robin... Je me nomme Shota... Je t'attendais...

Elle passe tendrement ses doigts dans les cheveux de Robin.
- Tu vas te donner à moi... Je vais te prendre à Kahlan... La puissance de votre amour sera mienne... Tu seras à moi et Kahlan souffrira autant qu'à la mort de sa soeur, j'espère...

Un rictus diabolique déforme le visage de Shota quand elle dénude le nelrk fiévreusement. Il se laisse docilement faire, envouté par la voix de la sorcière qui laisse glisser sa robe au sol. Elle se jette furieusement à son cou pour parachever son ensorcèlement et prendre possession de l'âme de Robin.

A peine vient-elle en contact contre la peau de Robin qu'un flash aveuglant illumine l'intérieur de la grotte. Shota est propulsée au fond de la grotte et Robin est expulsé au dehors. Il atterrit dans le ruisseau. La fraîcheur de l'eau le tire de son hypnose alors qu'une violente douleur lui brûle la poitrine. Le talisman qu'il porte au cou est incrusté dans sa peau comme si il avait été chauffé à blanc. Il titube en se relevant, il a la tête qui tourne et met un certain temps à reprendre ses esprits.

L'orage est parti plus loin et il ne pleut presque plus maintenant. Robin pénètre dans la grotte avec prudence. Il récupère ses vêtements et s'apprête à ressortir quand il entend un faible gémissement. Il s'approche du fond de la grotte et distingue le corps étendu de Shota. Il la prend dans ses bras et va l'allonger dans l'herbe du bord de rive. La femme est encore sonnée. Une brulure de la forme d'un K inversé est tatouée entre ses seins. Robin prend quand même soin de lui caler confortablement la tête et couvre son corps nu de sa robe.

Le cheval est toujours là. Robin saute dessus et décide de retourner à la ferme pour récupérer son sac. Une fois arrivé, il visite les autres pièces. Dans la petite chambre où Shota s'est absenté, il voit les vêtements sur le plancher mais aussi une petite poupée de chiffon sur le petit lit. Il ouvre le placard et y trouve une petite fille ficelée et bâillonnée. Quelques minutes plus tard, il libère également un jeune couple de paysans au fond du cellier. Pour remercier Robin, ils lui offrent leur hospitalité pour la nuit.
Epuisé par cette aventure, Robin ne tarde pas à s'endormir dans un grand lit moelleux. Un doux rêve vient vite l'emporter vers sa Reine.
~~Fantasme N°2 CENSURED~~

De bon matin, Robin part vers les terres intérieures, bien décidé à rejoindre son amour de Reine. Il repasse près de la grotte. Sur l'herbe, il ne reste plus que la robe et une tache de sang diluée dans la rosée. Robin jette un oeil dans la petite caverne. Personne, le corps de Shota a bel et bien disparu. Il reprend la route et s'enfonce dans une forêt où d'étranges chants s'élèvent.

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