Forum - Le rendez-vous

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Kei Kishimoto | 20/05/13 12:32

Keï tourne et retourne le parchemin entre ses mains, perplexe. Elle a laissé tomber les jolies petites tuniques pour la belle saison qui approche à grands pas et elle réfléchit. Les aller et venue des clientes et des vendeuses font bruire le rideau qui la protège des yeux indiscrets : elle est dans une échoppe réputée du forum de Daifen en train de refaire sa garde-robe. C'était pendant qu'elle enlevait une combinaison rose qui lui plaît beaucoup et qu'elle compte acheter, qu'elle a soudain vu apparaître entre le rideau et la paroi de la cabine d'essayage un parchemin enroulé et maintenu scellé par un ruban vert. Intriguée elle a tendu la main et s'est saisi du message au lieu de tout bonnement ouvrir le rideau. Évidemment vu qu'elle était quasiment nue, elle aurait eu du succès mais au moins elle aurait vu qui se tenait au bout dudit parchemin. Or maintenant qu'elle a pris connaissance du message, elle réfléchit : son contenu l'intrigue, il s'agit en fait d'un rendez-vous ce soir au moment précis du passage de lune, dans un endroit perdu au milieu des bois, endroit qu'on appelle "le Pas du Loup" et auquel s'accroche une sinistre réputation. La prudence, mère de la sûreté, voudrait qu'elle s'y rende avec Dungarth ou Diablamat, mais voilà, le message stipule qu'elle doit être seule sinon la personne qu'elle doit rencontrer ne se manifestera pas.
- Bon, se dit-elle, ça a au moins le mérite d'être clair, j'irai seule et on verra bien...
Elle attrape la tunique rose et sort rapidement de la cabine d'essayage. Un nain qui attend son épouse se raidit brutalement, la bouche à moitié ouverte, l'orc qui garde l'entrée de l'échoppe devient rouge écarlate et balbutie des mots sans suite. Keï est intriguée : elle s'avance vers la caisse tandis qu'une elfette chargée de la vente des articles se précipite à sa rencontre, le visage tout rouge :
- Madame, madame, vous, vous......
Keï s'arrête, étonnée : que se passe-t-il encore ? Soudain le reflet de sa silhouette attire son attention : oh la gaffeuse !!! Elle a oublié de se rhabiller ! Du coup elle est en string et soutien-gorge, ce dernier arrivant très difficilement à contenir ses deux obus dardés vers le nain qui est en train de faire une crise d'apoplexie. Sans s'affoler, elle fait demi-tour et se dirige vers la cabine d'essayage, offrant ainsi son coté pile aux yeux du nain qui s'affaisse sur le sol carrelé tandis que l'elfette appelle en toute hâte les secours pour lui porter assistance...

La nuit est tombée, une nuit d'encre comme elle les aime. Keï a revêtu sa combinaison rose qui la moule comme une seconde peau des pieds jusqu'au cou. Elle a enfilé par dessus une légère côte de maille en acier extra léger, histoire d'arrêter une éventuelle flèche tirée par Cupidon en quête de mauvais tour. Ses deux stylets sont fixés sur ses avant-bras et elle s'est enveloppée dans une cape aussi sombre que la nuit, achetée en solde la saison dernière. Un fin crachin et un sentier de forêt complètent le tableau.
Sa monture avance au pas puis s'arrête dans la fameuse clairière maudite du Pas du Loup. Elle est en avance, il n'y a personne. Une chouette hulule. Une grenouille se met à chanter mais est vite interrompue, sans doute par la chouette qui a décidé d'en faire son festin. Soudain un pas léger se fait entendre : une Ombre se glisse furtivement à côté de son cheval et en saisit les rênes d'un geste doux mais déterminé. Keï laisse faire, sur ses gardes. L'Ombre ne dit rien et l'entraîne dans la forêt. Le temps passe, elle chemine silencieusement, conduite par son guide furtif. Puis au bout d'un moment, elle arrive dans une clairière, une autre, au centre de laquelle se dresse une table ronde autour de laquelle elle distingue deux silhouettes assises dans des fauteuils en osier aux dossiers évasés. Ces deux silhouettes sont immobiles, la tête enveloppées dans une capuche qui en dissimule leurs traits. Celle de gauche lui fait un geste en lui désignant un fauteuil vide placé en face d'eux, l'invitant à venir s'y asseoir. Keï obtempère, descend de son cheval et s'assoit devant les deux ombres qui sont maintenant trois car son guide a rejoint ses congénères autour de la table ronde.
- Bonsoir Keï Kishimoto, merci d'avoir répondu à notre appel. Vous devez vous demander ce que vous faites ici, non ?
Keï se contente d'opiner sans rien dire.
- Voilà, nous avons besoin de votre aide. Nous avons appris que vous embarquez sur un nouveau continent. Ce continent est un peu spécial, vous vous en rendrez compte lorsque vous y poserez les pieds. Votre mission, si vous l'acceptez, sera d'y chercher et d'y découvrir un objet un peu particulier. Lorsque vous l'aurez, vous voudrez bien nous le remettre.
La voix se tait. Un coup de vent agite brusquement la cime des arbres au-dessus des têtes comme si lui aussi attendait anxieusement la réponse de la jeune femme. Celle-ci se penche en avant et dit :
- Qu'est-ce que j'y gagne ? Et d'abord qui êtes-vous ?
Les trois Ombres se tournent les unes vers les autres puis la voix de celle du milieu retentit à nouveau :
- Nous sommes d'anciens Saigneurs de Daifen frappés par la malédiction des Dragons. Il y a des lunes et des lunes, un gigantesque combat nous a opposé à cette vermine qui crache du feu. Ce combat s'est soldé par notre échec mais cet échec a aussi entraîné leur déclin. Lorsque les lézards ont disparu de ces mondes, la paix s'est de nouveau installée mais leur disparition nous condamne à jamais à rester sous cette forme d'ombre inconsistante. Seul l'objet dont je t'ai parlé pourrait nous en sortir : nous ne sommes pas nuisibles, nous n'aspirons qu'à pouvoir de nouveau nous mesurer aux autres et reprendre cette vie aventureuse qui était la notre.
L'ombre fait une pause puis reprend :
- En échange de ce service, nous te garantissons une reconnaissance éternelle.
Keï soupire :
- C'est tout ?
Les Ombres se tournent de nouveau les unes vers les autres, se mettent à chuchoter entre elles puis celle qui semble commander dit :
- Nous pouvons aussi t'octroyer un bon d'achat d'une valeur de 20 000 pièces d'or dans toutes les échoppes de Daifen...
Un large sourire illumine le visage séduisant de la jeune femme :
- Ben voilà, fallait le dire, tope là !
Elle se lève, tend la main vers l'Ombre et ajoute :
- C'est OK, je suis votre femme, enfin façon de parler, hein, je trouverai votre breloque... Au fait, c'est quoi ??
- Tu le découvriras lorsque tu seras devant lui, cet objet est assez lourd mais tu pourras sans crainte le récupérer, nous te faisons confiance. Évidemment tu ne parles de tout ça à personne, hein ? Bonne chance Keï Kishimoto, que les Dieux t'accompagnent dans ta quête..
Sans attendre de réponse, l'Ombre guide se lève et retourne vers le cheval de Keï qui se retourne. Lorsqu'elle refait face à la table, les deux autres ont disparu... Elle hausse les épaules puis se dirige vers sa monture et refait en sens inverse le chemin qui la ramène vers la civilisation.

Keï Kishimoto, bonsaï !!

Shadee | 20/05/13 14:13

Intrigant et très bien conté !

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~°~ La plume plus forte que l'épée ~°~
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Kei Kishimoto | 04/06/13 16:58

2. Le parpaing magique
C'est en revenant de raser le royaume de Galatee Pendraggon, le sous-marin de Sir Von York, en compagnie d'Aziahel que tout a commencé : le ciel était sombre, une pluie fine mais tenace noyait le paysage et masquait aux yeux de Keï Kishimoto la route et les environs. Des bruits sourds et réguliers se firent soudain entendre : boum boum boum.. Dans le même temps, le sol se mit à trembler à chaque impact, énervant les chevaux, intriguant l'armée elfique de la jeune éclipsienne.
- Que se passe-t-il ? La fin du monde ? Un tremblement de continent ?
Keï se rapprocha de la tête de la colonne et éperonnant son étalon, elle cria à Isildur son nouveau page, de la suivre. Le jeune homme, enchanté de rester dans le sillage de sa maitresse, lui obéit sur le champ. Ne voyant strictement rien, Keï lâcha les rênes, s'en remettant complètement à sa monture. Soudain l'animal freina de ses quatre sabots qui firent jaillir des étincelles sur la piste noire : là, à quelques mètres, se dressaient les premières constructions du camp de Keï. La jeune femme mit pied à terre, aussitôt escortée d'Isildur. Il faisait sombre, mais les coups sourds avaient cessé.
- Viens, dit-elle à son page, suis-moi !
Sans se faire prier, le jeune homme se colla à sa maitresse et tous deux progressèrent silencieusement et précautionneusement dans le camp désert. Keï se rendit vite compte que tout était dévasté : seule une carrière avait l'air encore debout, ainsi qu'un telhin. Pourtant, ce qui était étrange, c'est qu'il n'y avait aucune troupe, aucune catapulte, aucun fantôme d'Aerendir, tout semblait normal, à part peut-être...
- C'est quoi ça ? souffla Isildur en se penchant dangereusement dans le décolleté bien rempli de Keï..
Il faut dire à sa décharge que la tunique de sa patronne avait subi pas mal d'accrocs lors de la bagarre chez la sous-fifre des Extrémistes Nains et qu'une bonne partie de ses seins pointait dangereusement à l'air libre, remplissant ses abords immédiats d'une tension sexuelle palpable... Palper, c'est tout à fait ce dont rêvait notre ami Isildur mais au moment précis où il allait se risquer à poser les lèvres sur un téton qui ne semblait fait que pour ça, la propriétaire dudit téton se pencha et contempla une masse sombre posée à même le sol. Elle se redressa brutalement et repartit sans rien dire, agitant ses hanches fines et ses longues jambes sous les yeux concupiscents d'Isildur. Elle remonta l'allée centrale et se précipita vers ses quartiers...
- Mon Dieu dit-elle, et si c'était ça ??
Isildur ne pensait plus qu'à une chose : entrer à sa suite dans sa chambre et la jeter sur un lit,une couverture ou carrément à même le sol pour enfin profiter d'elle mais au moment où il franchit le seuil, les détonations surgirent de nouveau et le sol se remit à trembler comme si le ciel s'écroulait... Le vacarme emplit tout l'espace, éteignant les pulsions sexuelles comme un courant d'air éteint la flamme vacillante d'une bougie. Keï cria et se précipita sous la table en chêne, tirant Isildur par le col de son surplis. Tous les deux s'écroulèrent pêle-mêle au moment même où un immense fracas retentissait et qu'une partie de la toiture s'effondrait sur la table dans un nuage de poussière et de débris en tout genre. Le silence retomba aussitôt, une épaisse couche de poussière recouvrait tous les meubles, tous les murs. La pluie s'arrêta aussi vite qu'elle n'avait commencé et la lune s'alluma en narguant les gens qui s'affairaient à la surface des continents.
Un bras remua sous la table, puis une jambe, un sein, une tête. Keï se détacha de son page qui voulait absolument téter ses seins comme s'il était retombé en enfance. Devant l'obstination de ses lèvres goulues, elle le repoussa plus sèchement et s'extirpa de sous la table, jetant un oeil curieux aux décombres. Là, posée sur la table comme si c'était voulu, une grosse pierre cubique semblait la narguer. Elle s'approcha et remarqua que la surface granuleuse semblait sculptée, dessinant d'étranges hiéroglyphes qui palpitaient sourdement.. Elle posa sa main dessus mais la retira aussitôt : la pierre était brûlante. Et Keï sut alors qu'elle avait devant elle ce que les Saigneurs de Daifen frappés par la malédiction des Dragons l'avaient envoyée chercher !
- C'est un parpaing, souffla la voix d'Isildur, ce sont les Humains qui utilisent ça pour leurs constructions, mais celui-là paraît étrange, on dirait qu'il est vivant !
Keï ne répondit pas, laissant même la main d'Isildur jouer sur sa hanche. Puis elle sursauta comme si une mouche l'avait piquée : elle se saisit d'un sac, un vulgaire sac en toile de jute, elle enveloppa le parpaing magique dans un drap qu'elle arracha du lit démoli, mit le tout dans le sac et se tourna vers Isildur :
- Maintenant faut que je quitte Parpaindhil le plus vite possible si je ne veux pas rater les soldes de printemps, les Saigneurs m'ont promis 20 000 pièces d'or en échange de ce caillou.. On y va ?
Sans attendre de réponse, elle enfourcha sa monture son sac sur le dos et détala à bride abattue de Parpaindhil, suivi par Isildur qui tirait la langue, mais pour d'autres raisons...

Keï Kishimoto, bonsaï !!

Edité par Kei Kishimoto le 04/06/13 à 17:00

Diablamat | 08/06/13 17:36

tout en coquinerie... ;)

Sir Diablamat

"Par le silence vous saurez me défier mais par les mots vous saurez me toucher..."

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