Forum - -$- Paridhil -$- On l'aurait parié...
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Shadee | 05/05/13 14:40
Depuis mon arrivée sur les terres de Paridhil, du beau et moins beau monde avait accosté sur les terres du jeu. Aussi, me questionnai-je sur un étrange phénomène en fixant le sceptre au Crâne d'Or. Si j'avais su ce qu'il représentait, je me serais sans doute abstenue de m'en saisir. Il était à moi comme tous les orcs de la Horde Zetop, toujours en vénération, mais ça, c'est une autre question. Je me demandais donc pourquoi je n'étais pas capable d'enrayer une autre malédiction. Je pouvais presque tout faire, j'avais même apprivoisé la mort sans pourtant pouvoir lui échapper un jour. Je me devais d'essayer une chose, après tout, ici, on me nommait la Grande Magicienne.
Je quittai la ourte sitôt accostée de mon nouveau compagnon, le Commandeur Zihorc, devenu mon « homme lige » comme il disait avec fierté. Il avait ce don de balayer mes a priori sur sa race que j'avais déjà connue, me semblait-il, dans une autre vie. Ses ornements en bronze brillaient d'un riche éclat sur l'allée dégagée d'ombre menant au bâtiment des lettrés. Restant silencieuse tout le trajet, il fit de même avec son air si ombrageux, celui même qui m'avait inquiété lors de notre rencontre. Hercule nous salua élégamment, ou plutôt me salua et mima un sourire courtois à l'orc qui le rendait toujours aussi nerveux.
- Impératrice et Fille des éléments, mes plus belles salutations ne sauraient suffire à vous honorer. Que me vaut la chance de vous voir resplendir ?
- Hercule, n'en fais pas tant. Ça me met mal à l'aise, tu le sais bien ! Je suis là, car j'ai besoin de ta plume. Nous allons contacter tous les seigneurs qui ont débarqué sur Paridhil.
Zihorc resta très attentif aux gestes et aux formes mises par le scribe pour s'adresser à La Grande Magicienne :
- Votre grâce ne saurait me faire plus plaisir. Je suis vôtre et vous servir est ma plus grande joie.
- Hum... d'accord.
Baissant les armes face à la crise de miel d'Hercule, je pris le soin de m'installer un peu en retrait. Mes amis et mon époux étaient sur ce continent, mes vacances s'annonçaient de plus en plus radieuses, mais voilà... Sur une terre où la pluie n'a cessé de tomber pendant 100 lunes, il fallait bien qu'un nuage se glisse dans l'histoire. Les rumeurs avaient annoncé des noms qui m'étaient familiers, d'autres moins, un point commun les réunissait tous : la conquête. Pourquoi diable fallait-il que la guerre me poursuive ? Pourquoi fallait-il que toutes les terres qui respiraient la paix deviennent un champ de bataille avant de connaître sa nouvelle ère de paix ? Les daifeniens étaient un fléau pour eux-mêmes.
- Grand Commandeur Zihorc ?
- Que puis-je pour vous, Ô Grande Magicienne ?
- Pouvez-vous me conter l'histoire de votre terre ? J'aimerais comprendre quelque chose.
Pas le moins du monde désarçonné par ma nouvelle curiosité, il bomba le torse et se lança en portant son regard vers le lointain. La fresque de ses ancêtres devait repasser devant ses prunelles noires : « Il y a fort lointain, nous étions les Orcs des Eaux. Personne ne se souvient vraiment de nous pour ces temps. Le premier chef de la Horde était Zeauxorc, mon arrière-arrière-arrière-arrière-grand-pè re. Il guidait sa horde par delà les horizons, son plus grand trésor était le feu et notre atout était l'eau. Nous étions la terreur fantôme. Une rumeur parlait d'un orc d'écume qui mettait à feu et à sang les cités côtières. Nombreuses sont les lunes qui nous ont vu vivre ainsi. Notre territoire était les étendues d'eau et personne ne pouvait nous défier sur cet élément. Nos shamans ont reçu un savoir magique très particulier pour comprendre et maîtriser l'eau - il coula un regard vers moi pour l'excuser - sauf celui qui s'est raté lors de sa danse de la pluie 100 lunes en arrière. Nous investissions de petits îlots sur lesquels s'accrochaient nos pilotis. Un jour, du temps de Lorkas Zino, nous avons découvert cette île, assez grande pour ses projets faramineux. Voyez-vous, Ô Grande Magicienne, l'or n'était pas une denrée rare pour les Orcs des Eaux. Las de cacher le butin d'île en île, Lorkas Zino eut l'idée de s'installer ici, et de faire fructifier nos trésors. Mais il devait trouver un moyen de canaliser notre horde. Il a donc investi dans les paris qui donnèrent le nom à cette île... Vous savez, nous, les orcs sommes toujours en concurrence, nous aimons nous démarquer par n'importe quels exploits.»
Shadee fixa le sceptre au Crâne d'Or, ceci n'échappa pas au Commandeur Zihorc qui ajouta avec force de respect :
- D'ailleurs, vous tenez la tête de Lorkas Zino. C'est ainsi que nous remettons le commandement selon sa volonté de génération en génération.
Je lui tendis aussitôt à bout de bras, il le refusa d'un mouvement de main autoritaire, me résignant, je remis la tête du grand.grand-grand-papa sur mes genoux. :
- Voyez-vous, Commandeur, des personnes ont également investi l'île, leurs intentions sont rarement pacifiques. Je doute qu'elles soient ici pour jouer et passer un bon moment, c'est d'ailleurs ce que je vais vérifier. Je crois que les batailles ne tarderont pas à vous rattraper. Il ne s'agit plus là de pillage, il faudra peut-être défendre vos terres si je n'arrive pas à quelque chose avec eux.
Zihorc adopta un silence attentif, acceptant sans mot dire la réalité. Hercule prit sa plume à mon signe et traça quelques lignes sous ma dictée. J'invitai les seigneurs et dames de Cité Mère de Daifen à jouer sur Paridhil afin de briser leurs habitudes, leurs médisances en abandonnant simplement leurs armes habituelles pour faire autre chose. À ce moment-là, j'avais l'espoir de les croire capables au changement, l'avenir m'apprit que je m'étais fourvoyée. Il n'avait même pas pu attendre ma proposition finale.
Deux lunes plus tard, l'humeur piquée par mes vacances qui tournaient au vinaigre, Brume Hociéhan, mon fidèle général et frère de coeur, Teryan d'Ombrazur, le déva intendant et gardien du Royaume, Hercule, mon géant de muscles, mais inoffensif scribe, Violette, ma cantinière, et enfin mon homme lige, le Commandeur Zihorc, étaient installés atour d'une table ronde; tous attentifs à mes propos
« Le message ludique de paix envoyé a connu un mauvais retour. En réponse, certains s'organisent pour une guérilla. Remarquez, au moins, nous savons, que ces derniers sont vivants. Sans compter qu'ils nous ont offert une perche d'or que j'utiliserai à la première des récriminations pour les mettre devant leur inertie et routine adorée. » Je caressai cette image qui me tira un sourire malicieux bientôt assombri par ma volonté. « Nous allons donc prendre les armes et défendre certaines valeurs... Le sang n'est que le but, la destruction n'est que leur foi, le pouvoir est le ver qui ronge leur honneur. Ils veulent un monde insipide, sans magie, sans rire. Aussi peu importe la finalité, nous avons déjà gagné d'être différents, et c'est là, la plus belle des victoires. »
À la manière des myrilliens, tous se frappèrent le poing sur le coeur pour saluer les paroles de Shadee.
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~°~ La plume plus forte que l'épée ~°~
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Arkel | 06/05/13 19:13
Le chemin était boueux, et la roulotte était ancienne. Bien plus ancienne que son propriétaire, ce qui n'était déjà pas une mince affaire.
Elle avançait lentement, comme si son unique objectif était de démontrer que la ligne droite n'était pas le moyen le plus rapide pour arriver à destination.
Balançant de droite à gauche, ou l'inverse selon le point de vue, elle n'était pas dénuée de charme.
Elle s'arrêta enfin, au milieu d'une clairière. Le conducteur souleva son capuchon pour laisser apparaitre un visage usé par les années.
- Bon boulot Biquette, lança le vieillard . Je crois que c'est l'endroit idéal.
Il descendit lentement, fit le tour de la roulotte et en sortit une Pankaarte qu'il alla accrocher sur le côté de l'engin.
On pouvait y lire l'inscription suivante:
Bête Clique, paris en tous genres
- Tu vois Biquette, Paridhil est l'endroit idéal pour notre petite affaire. Les clients vont affluer très rapidement. On va bien s'amuser.
Sept lunes plus tard, la roulotte était toujours là. Le vieillard dormait. Biquette dormait. Et sur la Pankaarte, l'inscription était rayée. En dessous était inscrit:
Paris outragés ! Paris brisés ! Paris martyrisés ! mais Paris fermés
Arkel de Vifair
Edité par Arkel le 06/05/13 à 19:14
Roxar | 06/05/13 20:07
(Très bon, l'un comme l'autre
)
Roxar, humble guerrier nain
Au jour du jugement, la plume du diplomate pèsera aussi lourd que l'épée du guerrier