Forum - Lettres à mon Abbé 1

Mandalore | 20/11/12 20:25

À l'attention de l'Abbé de Saint-Kloarn, abbaye de Saint-Kloarn.

Cher Abbé,

Voici de mes nouvelles comme promis.

Cela fait tellement de lunes que je suis parti que je ne les compte plus.

J'ai commencé mon voyage en allant vers le Nord, des paysages splendides, le blanc immaculé de la neige inviolée par les pas de l'Homme a vite recouvert tout le paysage, mes pupilles doivent être des fentes maintenant tant cette étendue est aveuglante.

Je n'ai croisé que peu de voyageurs, personne ne voudrait parcourir un territoire aussi froid, inhospitalier et désert. Aucun village en vue depuis des jours, heureusement que je transportais des parchemins et une plume comme vous me l'avez si souvent conseillé. J'ai tout de même dû utiliser des techniques complexes et mûrement réfléchies en utilisant un certain fluide corporel afin de faire fondre l'encre qui s'était gelée dans son flacon.

J'ai pu observer une des grandes légendes d'un peuple remarquable par son hospitalité et sa chaleur d'âme, étonnant dans des contrées où il est aussi difficile de vivre...

Lors d'une nuit autour de la cheminée de mes hôtes, ils ont voulu me distraire avec des histoires qui se transmettaient de génération en génération chez eux. C'est ainsi que j'ai appris qu'un monstre rôderait certaines nuits bien spécifiques près de la grande mer de glace.

J'ai donc décidé d'observer ce phénomène de mes propres yeux puisque la découverte est la raison principale de tout ce voyage insensé.

J'ai campé pendant de nombreuses lunes, me servant de presque dix fourrures pour me réchauffer sous la tente, épuisant toutes mes provisions, à tel point que je dus aller chasser pour me nourrir. Je n'avais aucune idée du genre de créatures vivant dans ces parages et encore moins de la façon de les chasser mais je tentai ma chance, c'était soit mourir de faim en ne quittant pas mon poste, soit revenir chercher des provisions au village et risquer de rater ma proie principale.

Le brouillard s'étendait dans le crépuscule naissant, je n'y voyais pas à trois mètres devant moi. Je plantai des morceaux de bois sur mon chemin pour être sûr de retrouver mon campement dans cette purée de pois. Il me semble avoir lu cette technique dans les livres pour enfants de la bibliothèque de l'abbaye.

Après quelques mètres qui me parurent être une distance aussi longue que le trajet que l'on effectuait autrefois sur les eaux tumultueuses afin de conquérir des continents ensemble, je perçus une silhouette sombre à travers la brume. Plus je m'approchais, plus la silhouette me paraissait grossir. Ce que j'avais au départ pris pour une créature de la taille d'un chien, s'avérait être plus grosse que les gros ours vus en peinture dans le logis des autochtones ; sauf que celle-ci se tenait debout et non sur ses quatre pattes, je me demandai même si elle avait des bras ou pattes avant car elle ressemblait à un grand cône qui avançait en se dandinant.

Puis d'un coup, la brume parut se dissiper, je me retrouvai à moins d'un mètre d'une bête noire et blanche, les bras plats collés le long du corps, un court bec, un pelage lisse et humide, tellement brillant que je ne sus si c'étaient vraiment des poils. La pauvre créature avait de petits pieds palmés mais presque pas de jambes, ce qui donnait l'impression qu'elle se dandinait pour avancer, c'en était comique et triste à la fois.

La bête étant d'une tête plus grande que moi, je n'osai m'approcher davantage. Elle me regarda d'un drôle d'air, renifla l'air comme pour se demander si j'étais à son goût puis repartit dans le sens opposé et exécuta un plongeon d'une grâce incomparable dans un trou dans la glace que je n'avais pas même remarqué.

J'appris bien plus tard, quand je rentrai au village après m'être remis du caractère merveilleux de ma rencontre, le nom de cette créature.

J'avais rencontré le fameux pingouin géant des îles du Nord...

Mes respects les plus sincères, mon Abbé.

Votre ami, Mandalore.

Edité par Mandalore le 20/11/12 à 20:28

L'abbé Lludd | 03/12/12 22:54

L'abbé, une larme à l'oeil, lit avec attention et émotion la lettre de son protégé avant de ranger avec les autres.

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Abbé Lludd, Adepte de Saint Kloarn et Fondateur de la Guilde Commerciale Daifenienne

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