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Kalguz | 25/08/12 20:30
(vers la lune 1170)
Accoudé au comptoir, Kalguz ressassait ces moments de gloire, ces moments où, rassasié de réussite, il avait été fier de ce qu'il avait mené. Lui revint alors en mémoire l'instant qui l'avait le plus marqué, quand, sur un banal parchemin, il avait posé sa griffe à la signification si forte, c'est son clan, son armée, lui et ses frères d'armes qui avaient remporté Ordradhil, fruit de toutes les convoitises, terres suprêmes des affrontements daifenniens. A ce moment alors il avait eut un sentiment de plénitude, il avait accompli ce qui, alors qu'il se faisait les dents en tant que jeune seigneur, était planté tout en haut au sommet de ses ambitions. La satisfaction avait été d'autant plus grande que la victoire était survenue alors même que son clan aurait pu déjà avoir disparu, alors que tout le monde les avait relégués au rang des petits bras, des simples faire-valoir. Mais il avait triomphé après tant d'efforts qui lui avaient longtemps parus vains, il avait atteint son objectif le plus élevé : faire grimper son armée de peaux-vertes au rang des plus grands, des intemporels, des immortels.
Kalguz but une gorgée et reposa son verre. Il eut un sourire mélancolique. Finalement, aussi glorieuse qu'ait pu être cette épopée, elle n'avait été que de la poudre aux yeux, un baroud d'honneur qui fait exception à la règle. Ce qui devait arriver avant Ordradhil sixième du nom n'avait été que retardé. Depuis cette victoire, plus personne n'avait combattu sous cette bannière autrefois crainte. Il avait connu des déceptions, des désillusions, mais toujours, il avait rebondi. Cette fois, il semblait ne plus avoir assez de souplesse dans les jambes. Après la déroute connue à Ordradhil V, Kalguz avait été furieux, il avait été dupé et jurait, dépité et vexé, qu'on ne l'y prendrait plus. Mais alors son ordre existait toujours, et c'est même après cette défaite que le clan connut son essor. Il avait trébuché avant de se redresser jusqu'à atteindre l'apogée. Aujourd'hui, son clan n'était pas seulement tombé, il était enterré six-pieds sous terre, une distance bien trop profonde pour que seule la nature vienne l'en déterrer. Kalguz avait toujours pensé que combattre était sa raison de vivre, mais il se rendait compte qu'il lui fallait plus que cela, il lui fallait combattre pour la Waaagh.
Edité par Kalguz le 25/08/12 à 20:30
Vasckor | 25/08/12 22:38
Arrive au comptoir
Alors client, nous t'avons bien servi pour ta victoire et maintenant te voilà plongé dans une tristesse mélancolique sans fond se reprit plus doucement ou sans fin ...
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Gardez moi de mes amis, je m'occuperais de mes ennemis
Roxar | 27/08/12 13:50
(Je sens que je connais la suite de cette histoire mais j'attends de la lire avec impatience
Joliment tourné en tout cas et assez court pour ne pas rebuter ...)
Roxar, humble guerrier nain
Au jour du jugement, la plume du diplomate pèsera aussi lourd que l'épée du guerrier
Lutine | 28/08/12 17:17
Juchée sur un grand et bel étalon alezan qu'elle venait d'acheter à un marchand dont les autres bestiaux étaient tous plus que douteux, Lutine battait la campagne, cheveux au vent. Et réfléchissait. A l'établissement de son royaume, à la construction de sa nouvelle tour de guet, à la constitution de ses troupes. Elle aperçut une taverne, à flanc de colline, sous un gros marronnier et décida de s'arrêter boire une choppe. Il était temps pour elle de faire plus ample connaissance avec les habitants de la région. Elle attacha sa monture et entra dans le sombre établissement. Lorsque ses yeux s'habituèrent à l'obscurité, elle distingua plus nettement un orc de grande taille, au dos voûté, accoudé au comptoir ainsi que deux ou trois nains sur sa droite, qui se disputaient une partie de dés et se balançaient quelques claques. Elle passa commande sans prêter plus attention aux autres clients, déçue de ne pas y trouver un seigneur avec qui l'on pourrait discuter. Esseulée depuis trop longtemps, elle se tourna vers son voisin de comptoir, l'orc encapuchonné qui avait un air très peu avenant et l'interpella. Il leva la tête et regarda vers elle, lâchant un « Encore vous ! » peu accueillant.
C'était Kalguz, s'aperçut-elle lorsqu'il enleva sa cape miteuse. «Une aubaine», pensa-t-elle faisant fi de son air peu aimable. Elle entama un assez long monologue que Kalguz écouta - ou fit semblant d'écouter - sans ciller. Elle se présenta, raconta son débarquement sur les terres de Daifen et enchaîna sur ce qu'elle savait et voulait savoir de lui. Il lui parla très brièvement d'Ordradhil avec des yeux verts brillant d'excitation et de La Waaagh, l'ancien clan qu'il avait fondé avec un autre seigneur. Tout cet enthousiasme de la part d'un être par ailleurs bien austère aiguisa sa curiosité - ce qui en soi, n'était pas, avouons-le, très difficile non plus. Elle s'enquit de la raison pour laquelle le clan n'était plus et le questionna longuement encore sur ses exploits passés. Ainsi interrogé sur un sujet qui avait nettement l'air de le passionner, même si elle sentait bien une pointe de regret et de mélancolie dans son ton qui évoquait des temps bel et bien révolus, Kalguz donnait envie à Lutine de rejoindre un tel clan. Elle l'incita, à plusieurs occasions, à recréer La Waaagh et lui assura qu'elle serait avec plaisir des seigneurs enclins à rejoindre ce clan, que ce soit ou non pour la première fois. Kalguz ne laissait percevoir aucune approbation quant à l'éventualité de prendre à nouveau la tête d'autres seigneurs, mais Lutine croyait fermement que ses propos n'étaient pas tombés dans l'oreille verte d'un sourd ...
Edité par Lutine le 28/08/12 à 17:18