Forum - Une nuit inoubliable

Rico Chey | 05/03/12 22:55

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Les ténèbres s'éclaircirent peu à peu, laissant apparaître une scène de dévastation. Tout autour de lui, les meubles étaient renversés, brisés et retrouvés en des endroits incongrus. À la vue du sol dallé, des murs de pierres et d'un autel, l'orc supposa qu'il devait se trouver en un lieu saint. Il avait horriblement mal au crâne, comme si on avait pris sa tête pour jouer au trollball. Qui plus est, il n'était vêtu que d'un simple pagne et de bottes.

« Mais qu'est-ce que ...
-Ah ! Vous vous réveillez enfin ! Ce n'est pas trop tôt. Vous avez vu ce que vous avez fait... »

Une mégère sortit de nul part vint lui brailler dessus. Rico ne comprenait absolument pas ce dont elle parlait. D'ailleurs, il ne l'écoutait même pas. La seule chose qu'il avait envie de faire, c'était de la lui boucler. Sa voix aiguë lui vrillait les tympans.

« La ferme ! Lui ordonna-t-il
- Restez poli !
- Dîtes-moi plutôt où je suis et ce que j'y fais.
- Vous êtes dans le temple du Divin, mais je doute que vous soyez un fervent adepte. Vous êtes venu la nuit dernière, enfonçant la porte et vous avez commencé à tout bazarder pour je ne sais quelle raison. Et puis vous vous êtes endormis-là, à moitié nu. »

L'orc se leva péniblement et jeta un oeil autour de lui. Il ne se souvenait de rien, seulement du grand blond et de sa boisson. D'ailleurs, elle était forte... surement un peu trop.

« Est-ce que j'ai parlé d'un blondinet ?
- Vous parliez de quelqu'un, oui. Après, je ne sais pas de qui. Il était question aussi de mariage ou quelque chose du genre. Vous sembliez venir du petit village un peu plus bas.
- Merci et désolé du dérangement. »

Rico se mit alors en chemin pour ce village, mais avant qu'il ne passe le seuil du temple, la vieille femme lui agrippa le bras, tentant de l'arrêter. L'orc se défit facilement de l'emprise et l'envoya valser un ou deux mètres plus loin. Alors qu'il se mit en route, il l'entendit derrière lui proférer des menaces selon lesquelles la foudre divine allait lui tomber dessus...

Arrivé au dit village, situé à quelques kilomètres du temple, une foule de personnes l'entoura. Enfin... Une foule, c'est-à-dire les trois-quart du village, autrement dit une dizaine de personnes. L'un d'eux s'avança vers lui, un fermier.

« Vous ! C'est vous ! Qu'est-ce que vous avez foutu de ma vache ?!
- Arg... Parlez plus doucement, je vous en prie.
- Betty, ma vache, où qu'elle est ?
- Quelle vache ?
- Ma vache, vous me l'avez volée. Vous avez dit que vous l'aimiez et que vous alliez vous marier avec. »

Rico éclata d'un rire franc et gras, avant que son visage ne se décompose, au fur et à mesure qu'il ne comprenne que le fermier ne plaisantait pas.

« Je n'ai pas fait ça !?
- Si ! Vous l'avez embarquée sur une de vos épaules et vous vous êtes enfui avec vot' ami le blondinet.
- Lui ! Où ça ?
- Vous avez pris chacun une direction opposée. Vous par là-bas et lui par ici. »

Il n'en écouta pas davantage. Il écarta la foule et se rua vers la direction indiquée par le doigt crasseux du fermier. Il l'entendit brailler une nouvelle fois : « Où qu'elle est ma vache ?! ». En jetant un oeil derrière lui, il vit que tout le village le poursuivait.

« Il n'y a que moi pour me foutre dans des merdiers pareils... »

Après avoir semé les péquenots et après une heure de marche forcée, il se retrouva dans un champ perdu au milieu d'un bois. Au centre se trouvait une silhouette allongée par terre, à côté de laquelle se trouver un bovidé. À l'approche du corps, Rico reconnut le visage du fameux blondinet. Il le secoua un peu et celui-ci sortit de sa léthargie.

- Ricoooooooo ! Mon ami ! Mais il y a ta fiancée aussi !!!
- N'en parlons pas...Tu peux me dire ce qu'il s'est passé ?
- T'as pas croisé maman ourse géante dans le coin ? Tu sais, la mère de l'ourson qu'on avait kidnappé pour faire le témoin de ta Betty. D'ailleurs il est où ce foutu ourson ?
- Quelle ours, quel ourson ? »

Il entendit derrière lui un grognement. Une bête massive et poilue sortit du bois. L'orc n'avait eu nullement besoin de la réponse de son acolyte. La présence de ce gigantesque mammifère, au moins deux fois plus gros qu'un ours normalement constitué, avait parfaitement répondu à ces interrogations.

Il chercha autour de lui quelque chose qui pourrait lui servir pour se défendre. Il regarda le blondinet fixement, ce dernier ayant peur de comprendre. Mais Rico se dit qu'il avait encore besoin de lui. Par contre la vache...

« Ricoooooooo ! Tu l'as tuée ! La pauvre !
- De qui, la vache, ou l'ourse ?
- Betty, pardi ! Espèce de monstre !
- La ferme ! ... Par contre je me suis flingué le dos... comment j'ai pu la trimbaler sur mon épaule toute une nuit ?
- La boisson, peau verte. La boisson !
- Qu'est-ce que c'était au juste ? Elle tabassait sec. »

Comme pour répondre à sa question, une fumée blanche apparut à côté d'eux, dévoilant une silhouette plus ou moins humaine, au détail près que sa peau était rouge et noire et que de petites cornes ornaient son front. L'individu fit une petite courbette et s'adressa à l'orc.

« Irvinaël pour te servir Rico Chey. Je vais répondre à tes questions avant que tu ne me les poses. Je suis une entité supérieure, une sorte de démon si tu veux. Là d'où je viens, on ne s'amuse jamais. En t'observant, je me suis dit que tu serais le candidat idéal.
- Le candidat ?
- Grâce à cette boisson, j'ai pu m'immiscer dans ton corps et m'amuser un peu. Chose qui ne m'est permise là d'où je suis. Tu étais suffisamment robuste pour supporter mon emprise et assez intelligent pour que tu puisses me servir d'hôte.
- Je ne suis pas n'importe qui, il faut dire - fanfaronna Rico
- Il me fallait aussi quelqu'un d'assez faible pour ne pas résister totalement à mon emprise. Quoi qu'il en soit, je te remercie, ce fut fort amusant. La prochaine fois, j'essaierai de faire en sorte que tu sois un peu plus conscient. Je te laisse avec Sam. À bientôt !
- Attends !!! Comment ça « à bientôt » ?!
- Pauvre Betty... »

[Fin]

Edité par Rico Chey le 05/03/12 à 22:59

Rico Chey | 06/03/12 17:45

(fortement inspiré d'une quête deadrique, je l'avoue )

Pour Betty, c'était elle ou moi. Puis le courant ne passait pas du tout.