Forum - Nãrasdhil : Tournons en rond.
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Celimbrimbor | 02/03/12 18:32
Il n'y eut ni lumière ni bruit sur le petit ilot rocheux mais un instant il était vide, le suivant Celimbrimbor se tenait dessus, et quelqu'un se tenait à côté. Littéralement, flottant au-dessus de l'eau, parce que l'ilot n'était pas assez grand pour eux deux. Le mage s'efforça de conserver une contenance quelconque.
« C'est donc cela, Narasdhil ? »
L'être à côté de lui émit un petit rire de nez, étouffé.
« En fait, non.
- Je m'en doute. J'ai foiré ?
- D'environ deux cents mètres vers la gauche.
- Je suis plus précis que cela d'habitude.
- Ma faute. Je perturbe. Mais tu devrais réussir à les ajuste... »
Il n'y eut ni lumière ni bruit sur le petit ilot rocheux mais un instant Celimbrimbor se trouvait dessus et le suivant il n'y était plus. Ni l'autre, d'ailleurs.
Deux cents mètres plus loin, sur la gauche et au sec.
« Bon, et maintenant que je suis là, m'expliqueras-tu enfin ce que j'y fais ?
- Hum... Non.
- ...
- Pas envie. Et puis je sais très bien que si tu voulais tu pourrais facilement trouver.
- Cela ne serait pas drôle.
- Exactement.
- Tu ne voudrais pas me donner une petite idée quand même ?
- Hum... Toujours non. L'interlocuteur lui tira la langue.
- Eh bien... C'est vraiment pas gagné. Celimbrimbor considéra la chose un moment en silence. Puis il reprit. En ce qui te concerne, alors ?
- C'est compliqué.
- Rien n'est jamais simple avec moi, c'est bien ma veine. Le mage tirait la lippe en examinant l'endroit où il allait vraisemblablement monter un campement de fortune. Qu'est-ce que tu fiches ici ?
- Une expérience. Il s'interrompit. Tu sais comme j'aime expérimenter les choses, non ? Nouveau silence. Je ne mettrais pas de mur, de ce côté, à ta place. »
Celimbrimbor était en train d'instaurer la forteresse du jour et faisait danser à une vitesse inimaginable des plans illusoires à l'échelle un autour d'eux.
« Et pour quelle raison ?
- Jette un coup d'oeil, répondit l'autre, un poil goguenard.
- Ce n'est pas parce que tu sais ce qui va se dérouler que tu peux te moquer de moi, tu sais ?
- Précisément, si. Tu feras la même chose.
- C'est pas une raison. Le mage grogna. Et je ne vois toujours pas ce que tu veux dire.
- L'autre oeil.
- Ah. Un temps. Oh. Un second temps. Bon, un port, alors ?
- Cela me semble une meilleure idée, oui.
- Et pour cette tâche ? Hasarda l'elfe. Ne vas-tu pas m'aider ? Après tout, « aide-toi toi-même », non ?
- Je sais que tu sais que je sais où tu veux en venir.
- Non, donc.
- Évidemment.
- J'aurais essayé.
- J'ai essayé aussi.
- Cela n'a pas fonctionné ?
- Devine.
- Je me doute. Une pause. Eh ben, abracadabra. »
Et il fut fait ainsi qu'il avait été pensé. Mais comme la pensée est langage, qu'il soit permis de dire qu'il fut fait comme il avait été dit. La petite forteresse de campagne du mage apparu sur la côté. Il n'avait pas voulu trop exagérer les choses, de façon à ne pas marquer le paysage. Une grosse muraille de douze pieds de large, un port marchand, un port militaire, un marché, quelques habitations pour les pécores amenés d'autorité - toujours avoir une réserve de pécores pour les coups durs, beaucoup plus pratique que les créer de toutes pièces ; moins fatigant surtout - une hiérarchie, un château type renaissance, des casernes et tout le reste.
« Pas mal du tout Celim'.
- Merci, cela me touche venant de toi.
- Amusant. Une pause, ils se regardaient sans rien dire. Et toi ?
- Oh moi...
- Oui, c'est vrai, on s'en fiche un peu. »
Ils se regardèrent de nouveau tandis qu'autour d'eux les paysans se mirent à s'agiter. Pas sous le coup de la panique qui les aurait saisi, mais plutôt comme des fourmis qui, sortant d'une longue torpeur, se mettraient à leur occupation. Les deux autres disparurent.
« Belle vue d'ici. Bien choisi.
- Cela fera illusion un moment. Des tours de guet apparurent, pour marquer le coup. Cela fait, qu'est-ce que je fais ici ?
- Oh, tu verras.
- Je sais. Mais j'aimerais que tu m'expliques ce qui t'as poussé, toi, qui hais la guerre par-dessus tout, tout comme moi, à venir me tirer de ma retraite où je ne cassais les pieds de personne pour me planter ici, en plein milieu d'un conflit.
- Cela avait l'air drôle.
- Ne me sors pas cela, tu sais que je sais que tu mens.
- Forcément. C'est calculé.
- Comme les arbres de réalité ? J'y ai pensé aussi ?
- Tu penses à tout, bien sûr. Il n'y a pas de risque. Un noeud imbécile, ça se mord la queue. Tu n'es pas réellement là, moi non plus, tout ça.
- Alors pourquoi y être ?
- Tu dois voir quelque chose.
- Et je ne serais pas venu tout seul ?
- Non. Enfin, si. Mais il est important que je sois là.
- Pourqu... Une pause. Oh. Précisément pour que la boucle se boucle. Évidemment. Temps cyclique et pas linéaire.
- Voilà. C'est arrivé comme cela et je ne fais que le déclencher de nouveau. De toute façon, tu sais très bien que je suis partout. Et toi aussi, du reste.
- Casse tête.
- Oui. Mais très amusant, tu verras.
- Je n'en suis pas convaincu. Tu vas me suivre constamment ?
- Évidemment. Nous pourrons rire un peu.
- Très bien, très bien. Alors... Allons. »
Et les deux de se mettre à marcher, sans destination.
La Demeure Franche : [Lien HTTP]
Vormonta | 03/03/12 11:18
Lady Aube L'indomptable | 03/03/12 20:27
(Du plaisir à lire notre Mage ! J'attends également la suite !
)
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« Si tu avais combattu comme un homme, tu n'aurais pas été pendu comme un chien ! »
Roxar | 13/03/12 10:43
(Sympa
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Quand on se met à parler avec soi-même, c'est pas le début de la folie ?
Roxar, humble guerrier nain
Au jour du jugement, la plume du diplomate pèsera aussi lourd que l'épée du guerrier
Celimbrimbor | 13/03/12 17:20
Le commencement ?
Mais j'en ai vu le début, le milieu, la fin et au-delà, moi, de la folie. Allons, soyons sérieux une seconde.
La Demeure Franche : [Lien HTTP]
Roxar Le Guerrier | 13/03/12 17:38
Ainsi on peut donc être fou et sérieux ?
Roxar, humble guerrier nain.
Un guerrier sans seigneur ne sert à rien, mais un seigneur sans guerrier ?
Rat De Labo | 27/03/12 13:09
Le Rat, démon clanique et seigneur du cauchemar.
"La récompense des grands hommes, c'est que, longtemps après leur mort, on n'est pas bien sûr qu'ils soient morts."