Forum - [Les Cercles Maudits] Petit massacre pour un Krak

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Ralnuf De Taisiphore | 19/05/11 18:48

Le pas pressé, la démarche chancelante, l'homme approchait enfin de son but. Ses yeux embués arrivaient à peine à lui désigner sa route, ses jambes ensanglantées flageolaient sous son corps squelettique. Ses poumons étaient en feu, et son corps était couvert de plaies encore à moitié ouvertes qui, salies par la terre et ouvertes par les ronces, saignaient abondamment.
On avait peine à croire que cet être de souffrance avait été quelques lunes plus tôt un humain banal.
Les murailles du Krak se dessinaient enfin devant lui. Il courut, sacrifiant dans cet ultime effort le peu d'énergie vitale qui lui restait, tentant désespérément d'atteindre cet espoir.
Il fallait les prévenir...

Du haut des murailles, quelques hommes de gardes regardèrent avec stupéfaction et horreur l'arrivant, qui criait à gorge déployée sa détresse.
«- Ouvrez les portes ! » ordonna un lieutenant du Dragon sorti de son immobilité.
Les battants de la citadelle s'ouvrirent en grinçant. Après tout, il était peu probable qu'il s'agisse d'une attaque de Gremmr, qui avait été visité par l'armée du Bien la lune précédente.
Le malheureux entra dans la forteresse d'un pas chancelant, et, incapable de faire un mouvement de plus, s'effondra sur le sol de pierre.
Quelques soldats se regroupèrent autour de lui, n'osant le toucher tellement son apparence était répugnante. Son corps et ses haillons crasseux étaient recouverts plus ou moins totalement de sang séché. Le crâne semblait avoir été la cible d'énorme griffes : le cuir chevelu était en partie arraché, tout du moins, grandement endommagé. Le bras gauche n'était plus qu'un vague souvenir : quant au bras droit, il était horriblement désarticulé.
Le visage de l'inconnu était crispé, exprimant la douleur le plus extrême. Entre deux cris déchirants, ils suppliait les hommes de lui venir en aide.
Surmontant sa révulsion, un des soldats ordonna à deux subalternes d'apporter un brancard. Ils y allongèrent l'épave de chair. Croisant le regard du sergent, il parvint à articuler, non sans peine :
«- Il faut... argh... que je... rrrhhh... que je voie le seigneur.... arrhh... Noir-feu... J'ai des informations... gghhhhhghh... de la plus haute... aarrgghh... importance sur la tanière...aaaarrr... de Gremmr...»

Le sergent adressa un signe de tête aux gardes qui entouraient la civière, les pressant d'un geste vif de la main. Quatre vampires soulevèrent en douceur le moribond, le portant avec célérité vers la porte de la deuxième enceinte. Il fallu quelques secondes pour expliquer aux gardes s'y trouvant de quoi il retournait, après quoi ces derniers laissèrent passer le blessé et ses porteurs, puis sonnèrent plusieurs coups de trompe de différentes tonalités, qui trouvèrent leurs échos dans les parties centrales de la citadelle. Rapidement, le cortège franchit les enceintes suivantes, se dirigeant vers le coeur de l'antique Krak d'Orféor le Noir.

Le mourant fut déposé délicatement sur le sol de l'immense nef qui servait de salle du trône, vertigineuse construction soutenue par de massifs piliers heptagonaux qui semblaient défier les cieux en s'élevant de plusieurs centaines de pieds pour aller joindre les voûtes complexes des plafonds. Au fond de cette salle, sept marches taillées dans l'obsidienne menaient à une estrade de même pierre, surmontée d'un trône massif et austère également d'obsidienne. Le Seigneur des lieux se leva, s'approchant avec vivacité du brancard, son corps se recouvrit d'écailles tandis que le pouvoir des Trois Noires se déployait autour de lui, véritable rempart psychique qui détournerait de lui les éventuelles malédictions et autres sortilèges. Le Dragon était prudent, et bien que le blessé ait été sondé par trois nécromanciens lors du franchissement des portes, il préférait se prémunir contre toute éventualité. Après avoir brièvement ausculté le blessé, il s'accroupit auprès de lui, scrutant ses traits dévastés sans manifester la moindre émotion.

-Je suis Noir-Feu. Je t'écoute.

L'homme - ou du moins, ce qui en restait - arrivait à peine à croire ce qu'il lui arrivait. Devant lui se trouvait celui pour lequel il avait parcouru ce maudit Cercle pendant des jours et des jours. Mais le temps passait vite, et l'information qu'il allait délivrer était vitale.
Il déglutit, ou du moins effectua un mouvement de la gorge, car il n'avait depuis longtemps que peu de salive. Rassemblant les dernières forces qui lui restaient, il commença son récit.
«- Je m'appelle Ralnuf, de la cité de Taisiphore, sur Glougloudhil. Il y a de cela quelques lunes, j'ai été envoyé en tant que missionnaire, évangéliser une population barbare du sud de l'île. »
Il reprit sa respiration. Il ne savait pourquoi, ni en quoi, mais sa souffrance était désormais relayée au rang d'un lointain bruit de fond. Il regarda un instant le Dragon dans les yeux. Celui-ci semblait attentif, malgré son visage fermé et austère.
Le spectacle, se dit encore Ralnuf, devait vraiment être des plus étranges : un corps puissant couvert d'écailles et entouré de puissantes protections à l'écoute des paroles de ce qui devait désormais être plus proche du tas de chairs sanguinolentes que du prêtre de Galadrh.
Il reprit son récit.
«- Leur campement a été rasé par le Chaos ... quelques heures avant mon arrivée. Lorsqu'ils m'ont vu venir ... ils ont décidé de m'emporter dans leur - il frissonna à ce mot - tanière, pour servir de ... provision... »
Ses yeux se fermèrent un instant, repensant à l'horreur de sa captivité, aux coups, aux tourments, aux atrocités vues et vécues, et à la bestialité sans limite dont faisaient preuve ces créatures. Son visage était de plus en plus déformé par la peine et la douleur.
«- J'ai réussi, grâce à votre attaque, à m'évader. Néanmoins... dans leurs sombres orgies de chair humaine ... j'ai entendu des choses à propos à propos d'un plan destructeur ... qu'ils préparent en ce moment même. Je pense que votre assaut sur leurs défenses ... les confortera dans cette idée. »

Noir-feu, visiblement attentif, l'air grave, hocha lentement la tête, l'invitant par là à continuer.
«- Seigneur Noir-feu... dans deux révolutions de l'astre nocturne... à la période d'achèvement de la lune mille quarante huit... le temps d'environ deux périodes de manoeuvres, durant la dix-neuvième, si mes souvenirs sont exacts... »
Ses yeux s'exorbitèrent un instant.
«- Ils envahiront le Krak ! Anéantiront votre moyen de coordination ! Le réduiront en poussière, mettrons toutes leurs forces à sa destruction ! S'ils réussissent, ce sera la défaite ! Prévenez vos alliés, prévenez-les !!!! »
L'épave humaine criait désormais à gorge déployée. Sa face, transfigurée par la terreur de ce qu'elle annonçait, n'était que souffrance, horreur et crainte.
Soudain, le corps retomba mollement sur son séant.
Ralnuf de Taisiphore était mort.

Edité par Ralnuf De Taisiphore le 19/05/11 à 18:50

Celimbrimbor | 19/05/11 19:07

Et ça dure, et ça dure. Non pas qu'on le regrette, hein ?
Saluons tout de même le courage du soldat.

La Demeure Franche : [Lien HTTP]

Edité par Celimbrimbor le 19/05/11 à 19:11

Noir-feu | 19/05/11 22:47

Le Dragon Noir se releva lentement, plongé dans une profonde réflexion. Anéantir le Krak d'Orféor...sans doute l'envoyé du Chaos en avait-il les moyens, mais s'il y parvenait, ses pertes seraient telles que la victoire lui semblerait vite amère, l'antique forteresse était puissament défendue, bien d'autres s'y étaient cassé les dents en un temps lointain. Malgré tout, les informations dont disposaient les Dames et Seigneurs de l'alliance à propos des forces offensives de Gremmr étaient vagues, trop pour négliger l'avertissement de l'étrange messager, demander un appui militaire ne serait pas un luxe. Noir-Feu fit signe à l'un de ses officiers d'approcher, désignant le cadavre d'un geste:

-Nous avons besoin de combattants, amenez-le aux Nécromanciens, qu'ils me relèvent ce prêtre. Envoyez ensuite des messagers à tous les membres de notre groupe, je veux qu'ils expliquent sans détour ce qui vient de se produire, et qu'ils demandent à chacun de nous prêter main-forte pour la prochaine lune. Faites vite.

Le Vampire s'inclina sans un mot, désignant deux soldats pour s'occuper du cadavre, puis il disparut d'un pas pressé en direction de la cave, lieu dans lequel il savait trouver le turbulent Dragonnet qui, mieux que n'importe quel coureur, saurait délivrer l'important message en un temps restreint.

Puis, sans plus tarder, Noir-Feu se dirigea vers la salle du trône, ordonnant à tous ses commandants de le rejoindre au plus vite. Une heure plus tard, toute la citadelle bruissait d'une intense activité, méthodiques et merveilleusement coordonnés, les membres de la Légion d'Obsidienne accomplissaient les ultimes préparatifs, les attaquants seraient bien reçus, quel que soit le nombre d'alliés qui répondraient à l'appel. Peu avant la tombée de la nuit, les guetteurs annoncèrent l'arrivée de différents osts, les bannières claquant au vent furent bientôt identifiées comme étant celles des renforts, et les longues files qui couvraient la plaine alentour témoignait qu'ils étaient venus en force. Le Dragon se dirigea vers les portes massives de la première enceinte, souhaitant accueillir en personne chaque Dame ou Seigneur qui avait répondu à l'appel.

Kärel | 19/05/11 23:10

"L'appel a été entendu. L'alerte du prêtre n'aura pas été vaine. Sa mort non plus. Et cette bataille ne fera pas exception !"

Debout sur un balcon perché au sommet de la haute tour de marbre, Harken pointe fièrement sa lame vers le ciel, fixant d'un regard ferme les elfes qui l'acclament en contrebas. Son discours terminé, il patiente quelques minutes le temps de croiser chaque regard, de montrer à chacun qu'il le soutient. Puis il rengaine avant de finalement tourner le dos à la petite armée qui prend confiante la route du Krak du Seigneur d'Obsidienne.

La salle est large, humblement meublée, ordonnée d'une manière exemplaire. Avachi sur le bureau en son centre, un individu en tunique violette soupire, la tête entre les mains. Il regarde l'intendant, s'adosse confortablement contre le dossier de sa chaise et applaudit lentement, un sourire en coin.

"Chapeau mon brave, on dirait que vous avez fait ça toute votre vie.
- L'intendance et la prise en charge de troupes, c'est mon travail. Je suppose que le tien a été fait correctement ?
- Evidemment, un cursus tel que le mien omet toute possibilité d'erreur future, ce qui me vaut d'ailleurs cette si grande confiance de la part de Sa Majesté, en particulier depuis ce jour où...
- Pas la peine d'en rajouter.
- Tu penses qu'ils ont des chances de survie ?
- Qui sait... nous ne sommes plus sur Certadhil, l'espoir est de nouveau envisageable... mais je ne parierais pas dessus, en particulier dans une bataille de cette envergure.
- Si elle a lieu.
- Le doute n'est plus permis... je te laisse, tu peux retourner dans tes appartements si tu veux.
- Où vas-tu ?
- Accompagner les troupes jusqu'à la porte principale, histoire de motiver les plus effrayés.
- Quelles sont les chances pour qu'un assaut ait lieu ici ?
- Toujours les mêmes. Le hasard aura le dernier mot. Bonne journée.
- Profite du beau temps..."

On perçoit faiblement les résonnances des pas pressés qui s'engouffrent jusqu'à la porte cloisonnant l'escalier tournant. Canas prend une profonde inspiration, se lève tranquillement et emboîte le pas à son collègue. Il prend bien soin de claquer la porte avant de quitter la pièce, Harken n'apprécierait pas qu'un courant d'air déplace quelques paperasses importantes. Il se disait qu'en fin de compte, malgré les heures passées dans les bibliothèques à la recherche d'un simple ouvrage et les journées entières de règlement administratifs, sa condition de scribe lui permettait tout de même de ne pas prendre part aux combats. Et éviter la mort ne lui était pas franchement désagréable. Les avantages du métier, pensa-t-il.

Edité par Kärel le 19/05/11 à 23:10

Roxar | 20/05/11 10:07

Le grand cor d'alarme résonne dans les murs de la place souterraine. Quelques gravas tombent négligemment du plafond, décrochés par les basses fréquences. L'acoustique du lieu fait pénétrer ce son jusqu'aux coeurs des nains, derrière leurs lourdes armures.

Alors que plusieurs formations de soldats s'approchent, des clairons relaient le son du corps dans une harmonique parfaite.

Un étendard aux couleurs de Noir-Feu flotte en lieu et place de celui de Khazad. Le drapeau éventré a été rapiécé avec une tête de pioche pour reconstituer les couleurs de Roxar, il siège désormais au centre du hall principal.

Les nains se sont rangés en garnisons, parfaitement alignés, parfaitement immobiles et silencieux. Les clairons se sont tus, le cor change de ton avant de se taire à son tour.

Roxar pousse un large tonneau, vers la porte de la place forte, en face de ses troupes. Seul, il le redresse et monte dessus afin d'apercevoir chaque visage, chaque regard. Il prend alors la parole :
" Guerriers Nains, mes frères,

Vous connaissez tous la raison de notre venue ici : défaire le chaos et suivre Noir-Feu jusque dans la mort s'il le faut !"

Les nains rugissent à l'unisson, d'une seule voix. Une parole courte et forte : "ULGAN !!!"

Puis le silence se réinstalle et Roxar reprend son discours.

" Alors il est temps de suivre notre destinée mes frères. Les hordes du chaos se dirigent vers son Krak. Et nous, nous serons là pour les accueillir ! *

Les nains, une fois encore rugissent à l'unisson : "AZGÄR !!!"

Roxar dégaine sa claymore, la levant au dessus de sa tête pour finir de motiver ses troupes.

" Alors au combat mes frères ! Et que vos cris de guerre envahissent ces terres maudites ! Baruk Khâzad ! Khazâd ai-mênu !"

Les nains reprennent en coeur : " BARUK !!! BARUK !!! BARUK !!! ".

Les grandes portes bardées de fer s'ouvrent alors, dévoilant le spectacle lunaire de la lande désolée. Roxar écarte le tonneau d'un coup de pied et prend place au sein de son groupe de combats, en troisième ligne, comme l'humble guerrier qu'il est.

Les trois pelotons de chasseurs de géants s'émulent alors, suivi d'un groupe de catapultes. En route pour le Krak, pour la guerre et pour la mort.

Roxar, humble guerrier nain

Edité par Roxar le 20/05/11 à 17:43

Roxar | 22/06/11 22:39

Le temps était à l'orage, l'obscurité avait déjà envahit la partie nord du continent ou se dressait un immense volcan.

Les parois étaient abruptes et hérissées de rochers basaltiques aiguisés. Un mince chemin plat serpentait le cependant le long des flancs vers une forteresse sombre nichée au sommet. L'imposant Krak d'Orfeor le Noir était impressionnant. Le noir de ses murs, accentué par les conditions climatiques, reflétait les éclairs comme une gemme d'obsidienne.

Les troupes du nain avançaient lentement, les catapultes étaient lourdes à tirer et les braves chasseurs de géants avaient déjà marché pendant de longues heures pour arriver jusqu'ici. La fatigue commençait à se faire sentir, mais il fallait encore garder des forces, le pire était à venir, tous en étaient conscients.

Alors que la cohorte naine avançait, Roxar s'attarda à détailler l'immense façade qui commençait à se dessiner. Une haute tour heptagonale s'élançait vers les cieux sombres, dépassant de plusieurs toises les nombreuses tours de garde placées en haut des murailles.

Lorsque les nains arrivèrent enfin, les portes étaient grandes ouvertes, laissant apparaitre les troupes déjà présentes. Les étendards de Kärel, Nical et Korm étaient déjà présents. D'un rapide coup d'oeil derrière lui, Roxar aperçu les couleurs de Lludd, Caporal et Dragoness dont les armées étaient en pleine ascension. Deux armées semblaient encore se diriger vers le mont volcanique mais à cette distance, le jeune nain était bien incapable de voir de qui il s'agissait.

Alors que les derniers nains terminèrent de rentrer dans la première enceinte, Roxar se pressa auprès des commandants des armées déjà présente. Un vampire de bonne stature était en train de parler.

" ... vous avez accès aux trois premières enceintes, les légions vampiriques de mon seigneur assureront la défense des quatre autres.
- Mes paladins vont se positionner dans la troisième enceinte pour leur tomber dessus quand ils penseront toucher au but, dit un homme de bonne taille, en armure lourde, arborant les armoiries de Nical.
- Mes lions resteront dans la première enceinte pour faire un maximum de dégat, reprit l'orc qui semblait être Korm.
- Pour mes hommes, les archers seront dans la première enceinte pour larder ces garous de flèches, les danseurs de guerre les attendront dans la deuxième enceinte, conclua enfin un homme portant une armure d'émeraude que Roxar reconnut comme étant Kelrod, un des généraux de Kärel."

L'arrivée du jeune nain ne semblait perturber personne, le crissement d'une catapulte attira cependant l'intérêt des stratèges vers lui.
"- Et vous ? Ou allez-vous vous mettre avec vos demi-portions ? sourit le paladin
- La troisième ligne sera parfaite pour nous. Je fais diriger mes catapultes vers la 3e enceinte."

Les seigneurs présents et ceux à venir étaient bien plus aguerris que lui, Roxar ne pouvait que faire preuve d'humilité. Alors que ces hommes se remettaient en marche pour atteindre la troisième enceinte, les autres armées étaient presque toutes arrivées. Les bannières de Lancwen et Asch fermaient la marche, le long des pentes noires du volcan.

Lludd, ses adeptes et ses valkyries semblaient avoir choisi la première enceinte, une horde de vampires aux couleurs de la Milice s'était aussi positionnée dans la première enceinte alors que les elfes de Dragoness semblaient rejoindre ceux de Kärel dans la deuxième.

Le nain ne put percevoir la suite des préparatifs, les portes des différentes enceintes commençaient à se fermer alors que le jour moribond semblait enfin laisser place à la nuit.

Les catapultes étaient en place et les consignes données : " Tir à volonté dès que le signal est donné", "Couvrir les catapultes" et "Tenir la porte à tout prix". Plutôt simple comme consignes ... les appliquer, par contre, s'avérera sans doute difficile ...

Roxar, humble guerrier nain

Bart Abba | 22/06/11 23:25

Fin de [Lien HTTP]

Lune 1045, Deuxièmecercledhil

Nous avons été réquisitionnés pour une mission spéciale. Les Centuries parties précédemment ont été décimées. Rien pour nous rassurer. Nous sommes en route vers le Deuxième Cercle, un peu à la bourre, mais en route. Nous devons rejoindre l'armée d'A'ort pour protéger le Krak du Dragon. Protéger, c'est notre destin, c'est pourquoi nous sommes là !!
- AHOU ! AHOU !! AHOU !!!

BOZH.

Bart Abba | 22/06/11 23:47

Lamôsh IV : La Jonction Hordelle... ou pas...

[NDLR : A'ort ayant mystérieusement disparu :'( je me permets de diffuser ses derniers écrits sur Deuxièmecerclemaudhil.]

====Partie A'ortienne=====

- On y arrivera jamais à temps !
- Là. C'est vrai qu'avec toutes ses parties de chasse, on a pris un méga retard sur le planning.
- C'est la faute de ce crétin là !
Coincé entre les deux bavards, le crétin, un shaman aux cheveux éparpillés en forêt de palmiers se faisait tout petit.
- On aurait une catapulte je l'enverrai jouer les éclaireurs.
- Quelle idée d'expérimenter des trucs comme ça ... sans préparation. On sait même pas combien de temps la potion va faire effet sur les fanatiques montés.
- C'était pour augmenter leur ardeur au combat, chuchota le shaman. Ça a marché !?
- Ah, ça pour marcher. Ça a marché. Dès qu'ils voient un ''rejeton du chaos poilu à quatre pattes'' ils foncent sans réfléchir.
- Il y a comme un effet secondaire incontrolé vis à vis des ''canidés maudits de petite taille''.
- Satané shaman.
- Et si c'était uniquement à chaque fois qu'ils en voient un ... Il suffit de dire le mot pour que ...
- CHIEN-GAROU ...
- Misère ! Ça recommence !
L'orc se retourna et ne put que constater. Un fanatique et son eluros venaient de hurler en choeur à la vue d'une cible. Ils sortirent des rangs aussitôt suivi d'une demi-douzaine de leurs semblables.
En écho à leur appel, plusieurs autres fanatiques montés se mirent à regarder en tout sens.
- Chien-garou !!
- Fien-Gawooo
- CHIEN-Garou !!!!
En quelques instants la colonne hordeuse ne fut plus qu'un souvenir. Huit groupes de fanatiques fonçaient dans des directions opposées à la chasse aux canidés.
A'ort soupira, avisa un espace dégagé sur le bord de la route et s'y installa pour casser la croute.
Sans dire un mot, Bè-Kash et Tokarde le suivirent.
...
Peu avant la nuit, Tokarde revint voir l'orc.
- Alors, résultat de la chasse? lui lança le khan.
- Deux chiens-garous.
- Et ? On mange quoi ce soir ?
- Huit sangliers, deux chevreuils et ... un lapin.
- Quoi ??
- Ouais, c'est Gzull. C'est pas la première fois qu'il nous fait ça. J'ai l'impression qu'il a un problème de vision.
Le khan regarda ses pieds. Il était maudit. Depuis qu'ils étaient partis du campement, il ne se passait pas deux jours sans qu'une chasse à cour improvisée immobilise leur colonne pour la journée. À ce rythme là, ils seraient chez Noir-Feu pour souffler sur les ruines ...

====Partie Bartabeske=====

Non loin du promontoire, un buisson chuchote.
- Mr Ouille, t'es sûr ke c'est ici, La Jonktion ?
- Sûr et certain, le plan d'A'ort était clair pour une fois.
- Klair... Klair... Ça fait kand même deux jours k'on est là...
- En même temps, Chef, nos renforts ne sont pas arrivés non-plus...
- J'avais remarké, on n'a pas l'air Khan avek nos trois pelés et katre tondus... 8) Des nouvelles ? :o
- Gruiiikkglglglgl... Heuuu... Oui, mais on en parle plus tard... Une urgence... Gruiiikkglglglglprrrrouut... :#)
- ¤_Ô
Le petit Scribe se lève à la vitesse de la Lumière et disparaît au milieu des rochers en contrebas.

Littoral Est, au même moment.

Toutes voiles dehors, le Santa Gobzilla, un des trois-mâts aux couleurs de la Horde fonce droit vers la côte Deuxièmecerclemaudhilienne.
- RéciiiIIIIiiiiiifs !! RéciiiIIIIiiiiiifs !! S'égosille le Gob de vigie.
Smarag'Din, le Lieutenant de la Troisième Centurie de Jade, sort de la dunette à grands pas. Il file à vive allure vers la timonerie.
- Iiiil est des nôôôôÔÔÔôôôôtreuuh !! Il a bu son verre comme les auôôÔÔÔôtreuuuuh !! C'est un ivroooOOOOooo...
- Qu'est-ce que c'est que ce bordel !!! 8) Hurle Smarag'Din en entrant dans la salle de navigation.
- C'est l'anniversaire du Capitaine de vaisseau, mon Lieutenant ! :#) Venez boire un ch'ti canon !! :b

L'index tremblant de colère, l'officier pointe le paysage côtier qui se rapproche dangereusement.
Ses yeux injectés de sang lancent un regard assassin qui fait vite disparaître le sourire niais du Quartier Maitre.
- Nom d'un voilier sans mât !! On drosse à bâbord !! :o Aleeeeerte collision !!! Tous à vos postes !!!

En une fraction de seconde, les joyeux fêtards virevoltent dans tous les sens. Des ordres sont lancés aux quatre coins du navire.
- Affalez les voiles !!
- Embouquez en grand à tribord !!
- Basse à moins de cinq brasses !! Larguez les amarres !!
- Ferlez les voiles !! Bloquez l'étrangloir !!

La coque du voilier touche le fond dans un inquiétant raclement puis commence à sortir son nez de l'eau.
- Parés à béquiller !!

Le bateau s'échoue mollement sur la petite grève de galets noirs et bascule lentement sur son flanc droit.
- Béquillez à tribord !!!

Les béquilles glissent le long de la coque pour venir se caler dans le bastingage. Le Santa Gobzilla s'immobilise dans un dernier craquement sinistre sous les joviaux hourras des membres d'équipage.
-TouuUUUUUUUUUuuuurnééééééééée GénééééraaaaaAAAAAAAAAaaaale !! Exulte le Capitaine.
- Yhiiiiiiiiiiiiihaaaaaaaaaaa !!
°°Je ne me ferai jamais aux Hordeux, ils s'échouent et en plus ils sont contents...°° 8) Pense Smarag'Din en secouant la tête.

Une heure plus tard, les trois Centuries de Jade ont débarqué et écoutent leur Lieutenant respectif.
- Bonne nouvelle, nous sommes bien arrivés sur Deuxièmecerclemaudhil !
- AHOU ! AHOU !! AHOU !!!
- Mais nous avons fait naufrage du mauvais côté ! Il nous faut traverser ces terres d'Est en Ouest ! On passe en mode Ka Shapit, avalez une dose de boost et départ dans 10mn !!
- AHOU ! AHOU !! AHOU !!!

Un quart d'heure plus tard, trois colonnes carapacées de boucliers détalent à l'intérieure des terres maudites.

==== Partie A'ortienne=====

Depuis plusieurs jours, A'ort scrutait le nord nerveusement, craignant toujours de voir une colonne de fumée de mauvaise augure leur annoncer l'échec de leur expédition.

Ils étaient maintenant tout près. Ils ne leur restaient plus qu'à faire la jonction avec Bart, s'il les avait attendu.
D'après les cartes de Tokarde, il y avait une petite colline après le fleuve qu'ils venaient de traverser dont la forme au loin ressemblait à une tête de goule mal réveillée.
- Alors, que disent les FM envoyés en éclaireur ?
- Ils ont repéré du mouvement vers l'avant.
- De quelle sorte ?
- Gzull prétend avoir vu une créature comme une grosse poule avec des oreilles de lapin.

Le khan orc se frappa une fois de plus la main sur le front ...
* maudit ... maudit ... maudit ... *
et prit la route du petit promontoire. Tokarde hésita une seconde. Elle n'était pas à proprement parler une combattante. Elle vit à courte distance la colonne de fanatiques montés se mettre en branle pour suivre leur khan. Elle aurait du rester avec eux. La scribe emboita le pas à A'ort. C'était encore avec cet orc qu'elle était le plus en sécurité, et puis, il allait probablement oublier le mot de passe si elle ne le lui rappelait pas.

==== Partie Bartabeske=====

Un guetteur s'approche sans bruit de l'Ork de Barbarie.
- Petit Khan... Psssst... Un gros mouvement armé arrive de l'Est, droit sur nous ! :o

Un autre veilleur bouscule le premier.
- Une grosse armée venant du Sud fonce sur nous, petit Khan !! :o
- Nom d'un démon pacifike ! 8) C'est une embuskade ! J'aurais dû m'en douter, un plan d'A'ort, ça tourne toujours en jus de boudin ! Et arrêtez de m'appeler Petit Khan !! pas content

De rage l'ork empoigne une grosse pierre et la balance sur les guetteurs qui l'esquivent de justesse. :o :o
- Rassemblez tout le monde, on met les bouts !! 8)

==== Partie A'ortienne=====

À peu de distance du promontoire, une roche s'abattit devant eux.
A'ort s'immobilisa aux aguets.
- Qu'est ce que ???
- Ils attendent la phrase codée khan.
- Ah ???
- Oui. C'est une idée de moi pour éviter les ''accidents''.
- Et c'est quoi déjà ?
- De nos ennemis quel est le moindre de nos soucis ?

L'orc lança à haute voix.
- De nos ennemis quel est le moindre de nos soucis ?

Puis, il murmura à l'adresse de Tokarde tout bas.
- C'est quoi la réponse déjà ?
Il croisa dans le regard de Tokarde un air de panique subite.

==== Partie Bartabeske=====

L'ork de Barbarie allait faire demi-tour quand, venant du Sud, une voix s'éleva.
- De nos ennemis quel est le moindre de nos soucis !!?
- ¤_Ô ??

Mr Ouille arriva en trottinant, se tenant le haut du pantalon.
- Il faut lui donner le mot de passe, Bart... Han... Han... Gruiiikkglglglglprrrrouut... :#)
- Kel mot de passe ?? :o
- C'est noté sur le plan d'A'... oups ! :o Gruiiikkglglglgl... Je... heuuuu... J'ai mangé des baies le long de la forêt...
- Et ?? :o
- Et, j'ai les boyaux un peu dérangés depuis...
- Et ?? 8)
- Et, j'avais plus de papier... Gruiiikkglglglgl...
- Et... Meeeerde !! 8)
- C'est le cas de le dire... Gruiiikkglglglglprrrrouut... :#)
- ...

Grand Moment de Solitude. -_-
Eclair de génie. :)

- Attend, si le mot de passe vient d'A'ort, c'est ke c'est lui ki me pose la kestion ! ;)
- Certainement, ChGruiiikkglglglgl... :#)
- Observe le maître, Mr Ouille. Dit le Hordeux en mettant ses mains en entonnoir.
- De nos ennemis quel est le moindre de nos soucis !!?

==== Partie Mixée=====

- CHIEN-GAROU !!!! Répondit instinctivement le Khan du Clan du Sang avant de se prendre la tête à deux mains.
* maudit ... *

Les Fanatiques Montés répétaient Chien-Garou en s'activant en tous sens et en reniflant à tous vents.
De l'autre côté de la colline, des aboiements retentirent.
- AHOU ! AHOU !! AHOU !!!

Bart se retourna d'un bond et aperçu trois espèces de carapaces bardées de cuir et d'acier.
- C'est koi ça enkore !!?? 8)
- Ça doit être les renforts, CheGruiiikkglglglgl... :#)
- Les renforts ?? :o
- Ton armée, quoi ! Gruiiikkglglglglprrrrouut... :#) Désolé, une urgence !! :#)

En deux temps, trois mouvements, l'armée de FM du Clan du Sang faisait front à l'armée de Jade de Greudhil.
Les uns cherchant désespérément des poils et les autres, prêts à en découdre.

BOZH.

Edité par Bart Abba le 23/06/11 à 00:05

Gremmr | 23/06/11 08:32

Le museau humait l'air vicié avec circonspection. Un filet de bave s'écoula des babines humides réhaussées par des crocs.
En face de lui, des étendards claquaient au vent qui balayait la plaine. Postés en faction devant l'impressionnant Krak du Dragon, les armées daifenniennes se préparaient au combat.
Les pattes puissantes se mirent en mouvement. La forme noire et poilue, se retournant, courut, la langue pendante, les oreilles dressées. Les griffes acérées frappaient le sol en rythme.
Il aperçut une souche morte, à l'orée d'un bois fait d'arbres calcinés marqués de coups de griffes. Une odeur infecte lui chatouilla les narines.
Il se dirigea à l'odorat vers sa source, tout en piétinant des ossements humains éparpillés ça et là. Sa truffe, à quelques centimètres du sol, tomba alors sur une trace d'urine.
Le chien sentit la terre vibrer. Une ombre lui voila le soleil pâle. Il leva des yeux craintifs vers la forme hirsute qui le surplombait.
«- Qu'est-ce que tu fous là, p'tite bite ? », demanda le loup-garou, l'air menaçant.
Le toutou se rétracta légèrement, impressionné par la silhouette massive.
«- J'ai des informations sur le Krak. », bafouilla l'animal.
Un grognement malveillant s'éleva de la gueule de son homologue chaotique, qui s'écarta pesamment. Sans demander son reste, le chien détalla vers l'intérieur du bois.
À mesure qu'il s'enfonçait vers le centre du Deuxièmecercledhil, en direction de la Porte, la terre boueuse se faisait de plus en plus tassée, retournée et piétinée ; les arbres étaient, quand à eux, marqués par les griffes des chiens. Les serviteurs du Chaos étaient de plus en plus nombreux ; il passait en les regardant à peine, fuyant leurs yeux dardés sur son petit corps, qu'ils auraient bien vu réduit en boulettes de chair dans leur ventre insatiable.
Il se stoppa, arrivé au centre du titanesque camp. En face de lui se trouvait un gigantesque amas de terre, l'entrée des galeries souterraines.
Il aboya. Ses cris ameutèrent les créatures alentours, qui, qu'elles soient seigneurs des Limbes, bakus ou simples chiens-garous, se rapprochèrent, formant une masse bestiale compacte autour du canidé, dont ils regardaient le poil sale avec curiosité. Qu'est-ce que ce simple animal venait faire là ?
Soudain, des grognements se firent entendre, et des invectives à faire pâlir de peur une harpie s'élevèrent. Les chiens-garous, semblant craindre ce qui venait, s'aplatirent, étendant leurs pattes antérieures et fléchissant la tête en signe de soumission.
Ce ne fut qu'au dernier moment que le nouveau venu, qui se sentait bien minuscule en comparaison des abominations qui l'entouraient et le scrutaient, vis cette chose.

«- Bordel de merde ! Qu'est-ce que c'est que ce raffut, bande de dragons galeux, je vais vous faire bouffer vos burnes par l'anus et j'empalerai le tout devant mon trou ! »
Gremmr, éructant comme dans ses grands jours, fendit la foule s'étant formée autour du chien, ou plutôt, se dirigea vers le centre du cercle imprécis d'entités chaotiques ; en effet, un espace vide semblait se dessiner autour de lui au fur et à mesure de son avancée, comme s'il eût été porteur d'une maladie extrêmement contagieuse et assurément mortelle. De fait, ce n'était pas pour rien que le grand Fenrir l'avait choisi ; il avait le coup de patte facile et puissant.
Il arriva en face du minuscule canidé, qui s'aplatit jusqu'à terre, tentant de retenir sa respiration haletante.
«- Qui t'es, espèce de déjection de primotaure ?, demanda le garou, toujours aussi amical.
- Chef, je viens vous signaler des... nouvelles... à propos du Dragon... », répondit l'animal, d'un ton parvenant mal à dissimuler qu'il venait d'uriner par terre.
Le regard du chef de meute se fit plus perçant. Un grognement sourd s'échappa de son larynx.
«- Quelles nouvelles ?, dit-il, avec le ton d'un psychopathe s'apprêtant à commettre un carnage.
- Le Dragon ne sera pas seul au combat... nous ne savons pas pour quelles raisons, si c'est lié ou non, mais une bonne partie du continent semble avoir envoyé des divisions défendre la porte du Krak, et...»
Le pauvre animal n'acheva point. Dans un rugissement bestial, Gremmr se jeta sur lui, et le décapita d'un coup de patte rageur. Le sang gicla du cou déchiré, alors que la tête volait à plusieurs dizaines de coudées de distance.
La monstrueuse horde poussa un glapissement de joie. Deux ou trois chiens-garous téméraires se jetèrent sur le misérable cadavre, et le trainèrent dans le rang, où il fut bientôt l'objet d'âpres disputes.

Un éclat de démence brillait dans le regard du chef de meute. Il brandit un poing rageur vers le ciel. La lune était pleine, voilée par quelques nuages ; c'était le moment de purger cette terre de l'engeance qui la souillait depuis maintenant des centaines de lunes.
«- Répandez-vous dans les galeries, bâtards, et fondez sur cette misérable forteresse ! Allez-y tous, pillez et ravagez tout ce que vous trouverez sur votre passage ! Ces chiens vont maintenant payer pour leur résistance ! Que ce soir, ils franchissent notre chère porte des Limbes, et qu'ils y subissent milles tourments entre les mains de nos frères ! Que la pisse coule dans leurs cuirasses, et que leur sang mêlé de leurs tripes immondes souille la terre ! Allez, servez le Chaos, et que ce soir se tienne une orgie digne des Limbes ! »
Un mugissement s'étendit à l'unisson dans le rang surexcité, qui bientôt s'engouffra, tel le venin dans les veines, dans les galeries de terres. Gremmr, grimpant sur un rocher que contournait la masse sauvage dévalant la colline, scruta l'horizon. Il pouvait apercevoir, de là, l'orgueilleuse citadelle du Dragon, qui allait désormais être livrée à l'Enfer.
Au loin, quelques endroits civilisés commençaient à allumer leurs lumières, sans se douter que cette nuit serait leur dernière...

Edité par Gremmr le 23/06/11 à 13:48

Gremmr | 23/06/11 13:49

«- Alerte ! Aleeeerte !!! »
Le cri déchira la nuit sombre, alors que le Krak d'Orféor, éclairé par la lumière blafarde d'une lune voilée par les nuages tendant à s'abaisser dans le ciel au fur et à mesure de son avancée dans sa course céleste, était aux aguets, sur les dents, prêt à en découdre.
La frayeur sembla se propager quasi-instantanément dans les rangs des combattants du Bien qui, comme un seul homme, se mirent en position de combat. Une dizaine de seigneurs avaient entendu l'appel du Dragon, et ce furent autant d'armées qui s'ébranlèrent, sortant leurs armes de leurs étuis, s'apprêtant à une lutte bestiale et dépourvue de pitié.
Par-delà les sombres murailles d'obsidienne, dans la plaine battue par les vents, les loups sortaient de terre. Ce fut bientôt une colossale armée de crocs et de griffes qui, debout dans la nuit sombre, se tenait aux portes du Bien.
Du haut des murs et des tours de la première enceinte, on pouvait entendre les grognements inhumains, désordonnés, émanant de forces obscures qui bientôt fondraient sur la fière citadelle. Malgré l'obscurité, la lune laissait voir une plaine couverte - sans mauvais jeu de mot - de loups-garous hirsutes, de terribles seigneurs des limbes, d'ankous juchés sur leurs charettes et de létales achéris dissimulées sous leurs apparences juvéniles. Le Chaos était bien là, et cette nuit serait l'Enfer.
Un hurlement monta des rangs de Gremmr. Les entités du plan des Limbes, telles un seul et gigantesque corps meurtrier, s'élancèrent en mugissant sur les murs de la citadelle.

Edité par Gremmr le 28/06/11 à 14:47

Gremmr | 23/08/11 13:24

«- Allez, bâtards ! Plus vite que ça ! »
À l'arrière de ce que les défenseurs pouvaient contempler - l'irruption des troupes chaotiques dans la plaine entourant le Krak -, une vague hirsute de combattants hargneux remontait le long des bords abrupts du plateau volcanique.
Une masse compacte et noire, fruit de l'imagination des dieux les plus infâmes et les plus tordus, grimpait sur les falaises, s'agrippait à la forte pente avec une aisance qui n'avait d'égale que sa cruauté. Parfois, des loups-garous s'engouffraient dans un des nombreux puits volcaniques perçant et aérant l'impressionnante formation rocheuse ; la plupart menaient près de la citadelle, quand cela n'était pas directement à l'intérieur de la forteresse d'Orféor.
Gremmr, perché sur une charrette renversée au milieu d'un chemin accroché au précipice, haranguait, crachait, éructait, invectivait les membres de sa Meute. Il voulait ce soir enfin venger les armées du Troisième Cercle, faire payer à ces insectes leur audace suicidaire, les exterminer enfin de ce monde qui devait retourner aux Néant.
Il éclata d'un rire sardonique, qui résonna dans les grottes et les alcôves, inspirant terreur et effroi, suscitant crainte et horreur, provoquant peur et larmes.
Son plan, bien que relativement simple, s'appuyait sur le nombre. Les forces envoyées par les cloportes pour défendre leur trou à rat ne seraient qu'un petit contretemps, qui apporterait aux survivants ripailles orgiaques et plaisir assassin. Leurs tripes immondes souilleraient la terre trempée, et leur sang jaillirait en hectolitres dans leurs gosiers. La Meute avait soif, soif de sang, soif de meurtre.
Ce soir, il serait le Maître. Une fois le Krak tombé, le Cercle céderait sur toute la ligne. En moins de trois lunes, il serait débarrassé de ces immondices puants. Fenrir, son maître, avait disparu, de même que Maelagarth, son lieutenant. La créature d'Eckmöl n'était qu'un bâtard, un rejeton incestueux, qu'il n'aurait aucun mal à écarter.
Oui... une fois le Dragon abattu, sa maudite tanière réduite en cendres et sa gorge ouverte pour en laisser échapper le sang de sa traîtrise, il ne resterait plus rien qui lui résisterait.
Ses yeux brillaient d'une lueur enragée, alors que ces considérations occupaient ses pensées. Il reporta ensuite son attention sur la progression de la Meute, masse compacte et hirsute qui écrasait sous ses pieds funestes les dalles de pierres du chemin désert. En sortirait-il seulement un seul pour oser leur barrer la route ? Sa truffe renifla l'air, et de nets relents d'urines poisseuse lui parvinrent en réponse. Un rictus malsain déforma sa gueule, rictus qui disparut immédiatement pour laisser place à une excitation bestiale. La source de l'odeur était proche.

Plus loin sur la voir pavée, devant la vague hirsute , alors que les garous progressaient dans le chaos le plus total, jappant et hurlant, des filets de baves coulant de long de leurs mâchoires, un cri retentit.
«- POUR SIGIL !!! »
Un groupe d'humains sortit soudain de sa cachette - une charrette abandonnée. Les garous, qui ne les avaient qu'à moitié entendu, ralentirent quelque peu, se stoppèrent, et regardèrent la menace.
Ils auraient pu les prendre, s'il n'y avait pas eu leurs armes, pour de simples paysans. Ils étaient habillés de guenilles qui pendaient piteusement sur leurs épaules. Leurs jambes étaient couvertes par des braies en mauvais état, troués et tâchées. Leur face était barbouillée de terre, sans doute pour le camouflage. Leur équipement, quant à lui, laissait très sérieusement à désirer. Un poignard ridicule, qui ressemblait plus à un couteau de cuisine, était logé dans un fourreau marron. Pour l'instant, ils mettaient en joue les créatures du Chaos avec un arc court de mauvaise qualité, qu'un orc même aurait refusé. Pour simplifier le schéma, il s'agissait d'une branche taillée et légèrement courbée, dont les deux extrémités étaient reliées par une ficelle approximativement élastique.
Ils étaient une dizaine ainsi attifés, et tirèrent de concert une volée de flèches peu puissantes. Ces dernières partirent toutes de travers, certaines survolèrent la première ligne leur faisant face, mais toutes allèrent se planter dans une chair quelconque, aidées en cela par la l'épaisseur des rangs ennemis.
Les guérilleros se replièrent à reculons, alors que la Meute s'engageait à leur poursuite. Les garous, naturellement mieux équipés pour la course, furent sur eux en quelques secondes. Ils sautèrent sur leurs dos, et le crâne des humains pris dans leurs gueules garnies de dents acérées émit un sinistre craquement. Bientôt, une dizaine de cadavres à la boîte crânienne horriblement difforme furent étendus face contre terre, et virent des lambeaux entiers de leur chair encore palpitante disparaître dans le ventre insatiable des sauvages canidés.
Immédiatement après la déchéance de leurs camarades, une centaine d'autres guerriers sortirent de planques diverses, pour la plupart des gros rocs, pour d'autres des trappes et des bâtiments de maintenance encore intacts. Ils épaulèrent leurs arcs, et tirèrent une salve, alors qu'après s'être ressaisie, la Meute les chargeait en hurlant bestialement.
Une pathétique tentative de repli se solda par un échec. Les humains furent promptement rattrapés, et massacrés dans la plus grande confusion.
Une dizaine de minutes plus tard, les loups-garous, désormais loin de la première ligne, relevèrent la tête des restes des maigres carcasses, les babines tachées de sang. Ils reprirent la marche, laissant les cadavres se faire piétiner là par leurs confrères, qui foulaient un pavé où coulait désormais le sang frais de ces premières victimes.

Gremmr riait aux éclats, d'une manière gutturale se répercutant sur la roche. En quelques bonds, bousculant ceux se présentant sur son passage, il rejoignit l'avant-garde.
Ses yeux accrochèrent immédiatement une large cavité. Les bruits éttoufés qui lui parvenaient lui arrachèrent un sourire morbide. Il pouvait entendre des éclats de voix, des bruits d'arme et de pas.
La galerie, d'une largeur suffisante pour faire tenir cinq loups-garous de front, et une dizaine en les tassant, menaient visiblement tout près, très près, de l'intérieur de la forteresse.
La Meute, telle une colonie d'innombrables insectes pullulant à la surface de cette terre, n'eut besoin d'aucun ordre : en un seul mouvement, les créatures du Chaos commencèrent à s'engouffrer dans le conduit, Gremmr en tête.
Une dizaine de minutes plus tard, toute trace des armées du Mal avait disparu des falaises. Elles progressaient désormais, insidieusement mais avec une terrifiante vélocité, dans les cheminées et tunnels volcaniques.
Droit vers le coeur du Krak...

*rire sardonique du narrateur, samples de tonerre sur fond de musique dramatique :o*

Roxar | 23/08/11 17:17

Un hurlement dans le lointain. Un rayon de lune perce les nuages et éclaire la masse de rage et de haine qui se rapproche doucement des murailles de la forteresse. La première enceinte est silencieuse et les lions sont nerveux. Ils sentent de leur odorat développé que les hordes du chaos approchent. Korm caresse quelques crinières pour faire baisser la tension, le combat sera rude autant ne pas gaspiller ses forces en de vaines réticences... il est trop tard pour reculer.

Le sol semble trembler. Serait-ce ces immondes combattants qui font vibrer le sol ou un réconfortant tremblement de terre ? Certains archers elfes commencent à espérer que c'est une éruption du volcan. Mais tous savent au fond d'eux-mêmes qu'il n'en est rien. La monstrueuse armée est en marche. Une marche désorganisée et indisciplinée, mais terrifiante de détermination.

Le sol tremble. Dorénavant, c'est une certitude. Ces démons approchent. Kelrod, positionné sur les premiers remparts, toise la distance qu'il leur reste à parcourir. Il parvient tout juste à distinguer quelques laquais qui marchent au-devant des troupes et les silhouettes monumentales des loups-garous. La marée difforme semble se rapprocher plus vite. Sans doute des chiens garous et des démons mineurs envoyés devant pour user des flèches.

Le sol tremble de plus en plus fort. Ils seront bientôt là. Dans la première enceinte, les cailloux sur le sol vrombissent et bougent, comme mus par leur propre volonté. Les vampires de la Milice commencent à s'échauffer. Aucune trace de peur ne ternit leurs visages non-morts. Leurs armures de sombre chevalier et leurs armes contrastent avec leurs traits presque humains. Des haches orcs, des claymores de titans, des lances interminables et des épées bâtardes venues d'une terre lointaine. Rien de très régulier, mais qu'importe ? S'ils savent s'en servir, ça fera des dégâts, et c'est tout ce qui compte à cet instant.

De l'autre côté de l'enceinte, les adeptes finissent d'équiper les valkyries de Lludd dans un silence religieux. Il ne faudrait pas qu'une genouillère se détache lors du combat, ces suppôts maléfiques n'ont pas besoin d'une faille supplémentaire où planter leurs crocs. Les visages sont fermés, les yeux clos parfois, chacun psalmodie une prière pour le protéger des affres de la guerre. Les adeptes inemployés se sont regroupés près du gros rocher au centre de la place. Il est maintenant le seul à ne pas bouger alors que les cailloux semblent eux aussi vouloir s'enfuir.

Des sueurs froides coulent le long des dos. Des pensées primaires irrépressibles envahissent chaque être présent. Ils sont la première ligne. Peu d'entre eux survivront. Encore moins nombreux seront ceux qui s'en sortiront indemnes.

Les tours de garde se sont mises à tirer. Quelques boulets nains pleuvent sans précision sur la large bande de terre entourant les murailles. Les archers elfes ont enfin des cibles et sur l'ordre de Kelrod une volée de flèches s'envole, fendant l'air dans un sifflement pour retomber comme une grêle sur un groupe d'Ankous.

Les pertes sont terribles dans le camp du chaos. Leur première ligne de faiblards n'est maintenant plus qu'une tache de sang sombre sur la terre craquelée. Les lignes suivantes piétinent leurs corps comme s'ils n'étaient que de simples cailloux. Aucun sentiment, aucune hésitation, juste une volonté féroce de tuer.

Les lions rugissent, quelque chose ne va pas. Le sol tremble plus fort alors que les troupes adverses subissent des dégâts ... Le gros rocher s'est mis à trembler. Kelrod lance un regard vers les troupes chaotiques qui n'ont pas encore atteint les murailles. Cela ne peut pas être eux, ce roc est bien trop lourd et ils sont bien trop peu. Korm saisit son arme et hurle à ses lions de se préparer. Les adeptes se reculent et les walkyries empoignent leurs gardes et leurs boucliers.

Le silence est retombé. Tous attendent. Les cailloux ne bougent presque plus.

Soudain le roc se soulève. Quatre grands garous apparaissent en dessous, et bientôt une nuée de bêtes immondes envahit la place, par surprise, piétinant, griffant, mordant, tuant avec une férocité sans égal. Ces démons se sont engouffrés dans un tunnel de lave creux.

Les trompettes retentissent, les premiers éclats de la bataille se font entendre. Toutes les troupes de la première enceinte se jettent dans la mêlée pour entamer la danse mortelle de la guerre.

Roxar, humble guerrier nain

Roxar | 05/09/11 11:21

Des crocs, des cris et du sang. Des lames qui virevoltent. Des corps qui tombent. Un seigneur des limbes s'écroule sous le poids des lions en se débattant, un autre fait valdinguer une paire d'adeptes d'une attaque psychique. Un chien garou se fait clouer au sol par une flèche. Un corps se disloque entre les mâchoires de deux garous. La guerre est là. Bienvenue en enfer.

Les valkyries combattent groupées et font face à des achéris désordonnés qui se font broyés par la furie des belles guerrières. Les archers vident leurs carquois sur tout ce qu'ils peuvent. Les adeptes sont désemparés par la puissance des loups-garous, ils rivalisent tant bien que mal avec des démons mineurs. Les lions font des dégâts monstrueux dans les rangs des chiens garous. Cependant quand l'un d'eux tombe, deux autres sortent du trou béant au centre de l'enceinte.

Les vampires de la milice se battent comme un seul homme et parviennent à former un cercle défensif aux contours mortels. Des membres de bêtes gisent sur le sol, les chiens-garous sont cueillis en plein saut par les lames démesurées de la troupe non-morte. Les vampires ne sont pas disposés à laisser perdre leurs deuxièmes vies.

Les flèches commencent à manquer sur les remparts. Kelrod ordonne à un groupe d'archers de laisser leurs flèches aux autres et de sortir leurs lames. Ainsi, plusieurs groupes de guerriers se préparent au corps-à-corps, en haut des escaliers, pour protéger leurs frères.

Les quatre grands garous portant l'énorme roc le repoussent sur le groupe de vampires. Ceux-ci réagissent à une vitesse inhumaine, et rompent la formation. Ils tentent ensuite de reformer le cercle protecteur tant bien que mal au milieu de la mêlée mais plusieurs des leurs sont à terre.

Les troupes chaotiques s'écroulent par dizaines mais le flot incessant pousse à croire qu'elles gagnent du terrain. Le rapport de force tourne lentement à l'avantage des créatures immondes. La première ligne vacille.

Alors que les grands loups-garou, libérés de leur épreuve de titan, se ruent vers les lions, Korm parvient à planter sa lame dans la cuisse de l'un d'eux. La bête puante se retourne vers l'orc et le repousse avec force. Gonflant le torse, le lycan s'apprête à porter le coup de grâce lorsque plusieurs flèches l'atteignent au niveau du poitrail. Balayant les bouts de bois qui le gênent, il jette un regard mauvais aux archers hors de portée. Il hurle un ordre à un groupe de démons mineurs qui obéissent et se ruent vers les escaliers. Reprenant ses esprits, Korm profite de la confusion pour se remettre sur pied et s'éloigner, non sans trancher quelques troupes chaotiques au passage.

Les démons mineurs escaladent les escaliers, les troupes de Kelrod font front et parviennent à contenir l'assaut. Des seigneurs des limbes sortent de "la faille" et se dirigent vers les murs. Les archers blessent la majorité d'entre eux et parviennent à en tuer quelques uns mais ceux qui parviennent à libèrer leur puissance psychique dévastatrice déciment une grande partie des troupes elfiques.

Pendant ce temps, dans la deuxième enceinte, la tension monte. Les rugissements, les hurlements inhumains et les cris bien trop humains emplissent les airs. Personne ne parle et pourtant certains viennent se placer contre l'énorme porte pour la renforcer de leurs forces si insignifiantes en comparaison de ce qui se déchaîne de l'autre côté.

Dans la troisième enceinte, tout semble loin. Cependant certains cris percent le silence et tout le monde se tient prêt. Roxar monte sur les remparts d'où on aperçoit les flancs noirs de la montagne. Que peut-il bien se passer ? Les troupes ennemies n'ont même pas franchit les portes ... Quel sombre plan le mal a-t-il bien pu ourdir à l'intérieur de son sombre plan ? L'heure n'est plus aux questions, les ennemis sont à portée et des hommes se battent. Le jeune guerrier donne l'ordre d'ouvrir le feu aux catapultes. Il va pleuvoir de la roche sur les pentes et cette pluie lavera le volcan de plusieurs âmes noires venues le corrompre.

Dans la première enceinte, les hordes de démons semblent cesser de jaillir du sol. Ils ont l'avantage du nombre et de la puissance mais les troupes de Daifen se défendent avec acharnements. "Même si tout est perdu, sache qu'il reste l'honneur à défendre", cette pensée devait être commune à chaque combattant car ils rivalisaient de talent et de force pour contenir les immondes créatures. L'ordre et les lames contre les crocs et la haine. La rage et le sacrifice contre la peur et la force brute. Puis tout à coup des ombres filantes traversent le ciel.

Les projectiles nains distraient quelques infortunés combattants, dans un camp comme dans l'autre. Certains boulets retombent même maladroitement dans la première enceinte, écrasant par chance un seigneur des limbes et quelques chiens-garous. Un autre boulet s'abat sur un adepte qui se trouvait au mauvais endroit, au mauvais moment. Mais grossièrement, la maladresse des artilleurs étaient plutôt bénéfique. Ce spectacle donne encore plus de force aux daifeniens et encore plus de haine aux forces du chaos.

Dans la troisième enceinte, un mur semble s'ouvrir et un titanesque vampire en sort. S'adressant brièvement à Roxar, il lui fait état de projectiles nanesques pleuvant dans la première enceinte. Offusqué de cette maladresse, le jeune guerrier hurle à ses hommes de vérifier leurs réglages. Aussitôt, deux nains s'empressent de modifier leur angle de tir. Il y aura des sanctions si on s'en sort vivants, vous pouvez compter la dessus !

Pendant ce temps, dans la première enceinte, un grand garou marche en direction de la grande porte. Il est déjà lardé de flèches et blessé à plusieurs endroits mais il avance tout de même, mu par une force inexplicable et redoutable. Il piétine un cadavre de valkyrie et écrase la tête d'un laquais. Un lion saute dans sa direction et rencontre le poing puissant du géant. Il avance inexorablement, suivit de quelques seigneurs des limbes qui protègent ses arrières par de violentes vagues psy. Les archers concentrent leurs tirs sur lui mais rien n'y fait, le colosse n'est même pas ralenti. Alors que le groupe de vampire comprend qu'il faut agir, les lions se regroupent et fondent sur les seigneurs protecteurs qui s'écroulent sous le nombre mais ne rendent pas les armes dans une lutte psycho-bestiale hors norme. La milice se déplace de manière ordonnée, tentant d'atteindre le garou qui continue lentement d'avancer. Un mur de dents se dresse alors devant eux, plusieurs lycanthropes et leurs engeances canines ont pris place pour protéger leur chef de meute. Rien n'empêchera ce monstre d'atteindre la porte. Pas même cette fougueuse charge de deux valkyries à quelques pas de la porte.

Le bras aux poils hirsutes du garou s'élève et l'un d'elle vole désormais à quelques centimètres du sol, trainant une bruine de sang dans son sillage. Le bras retombe et dans un cri la deuxième s'écroule, le bras tranché et le flanc ouvert.

Il est maintenant face à la porte. Il lève les bras, criblés de flèches. Il soulève la traverse et hurle en mettant toute sa force inhumaine à l'oeuvre. Alors que trois de ses confrères lui portent assistance, la poutre de bois sort de ses gonds dans un long grincement avant de tomber bruyamment sur le sol. Le géant sourit malsainement avant de s'effondrer et de succomber enfin de ses blessures.

Les troupes chaotiques à l'extérieur fondent vers l'entrée. La première porte leur est maintenant grande ouverte.

Roxar, humble guerrier nain

Edité par Roxar le 05/09/11 à 11:34

Gremmr | 21/09/11 21:16

La lourde porte avait été projetée en l'air par la vague, pour retomber sur le cercle de défenseurs s'étant assemblés autour de l'entrée. Il fut rompu, alors que le Chaos, telle une vague impétueuse, pénétrait dans la seconde enceinte.
Le choc fut terrible. Bien que, des différents emplacements prévus autour de l'entrée, les défenseurs fassent pleuvoir flèches et autres liquides bouillants et incapacitants, le Chaos rentrait, déversant ses serviteurs sur le Krak,. Ils semblait venir de partout, de dessous et de dessus, du nord, du sud, de l'est et de l'ouest. Le bruit des pattes martelant le sol tel le grondement de l'orage se rapprochant fit frémir les rangs de la première ligne.
L'intrusion ne garda l'allure d'une bataille rangé que de rares instants, qui furent suivis par une mêlée sauvage et mortelle, dans laquelle les défenseurs étaient inférieurs en nombre et en force. Bientôt, le combat de déplaça sur l'intégralité de l'enceinte. Les murailles étaient prises d'assaut par les loups-garous et d'autres entités malsaines, qui finirent par atteindre les défenseurs du chemin de ronde. Ce dernier fut le théâtre d'une résistance âpre, mais le nombre l'emporta, et les murs furent bientôt aussi utiles qu'une botte de paille.
Du haut des fortifications pleuvaient désormais les serviteurs de Fenrir, alors que les forces postées devant l'entrée il y a peu déchue se repliaient vers les positions supérieures. Des bataillons hétéroclites et endeuillés, tournant les talons, mirent le cap sur la troisième enceinte, la dernière accessible aux alliés du Dragon.

Pendant ce temps, l'espace séparant les deux murailles devint un véritable terrain de chasse. Dans le dédale des rues noires, les loups poursuivaient, éviscéraient, tuaient avec une délectation jouissive. Le sang maculait le pavé, formant des ruisseaux rouges s'écoulant depuis l'amont, offrant aux babines des parasites restés en bas un sombre sacrifice. La pluie de rochers lancés par les catapultes naines ne fut point interrompue, malgré les imprécisions et les dégâts collatéraux sur les troupes alliées et les bâtiments du Krak ; la force destructrice de la roche était ici la bienvenue. Certaines constructions brûlaient, d'autres étaient devenues des positions de choix pour les archers, qui ne pouvaient hélas cantonner les loups-garous, sauvages et assoiffés de meurtre. Leurs refuges furent pris d'assaut par des myriades d'agiles chiens-garous, et leur gorge déchirée cracha une hémoglobine impure et noircie. Des cris d'agonie et de terreur retentissaient, une odeur d'urine, de sang, de terre et de fumée mêlées emplissait l'air à en donner la nausée ; parfois, les cris de guerre jaillissaient des gorges de bataillons plus téméraires que les autres, qui, à n'en point douter, arrivaient très rapidement au terme de leur existence. Dans l'ombre, des passages secrets étaient parfois dévoilés de manière discrète, permettant aux rescapés des différentes poches de résistance de rejoindre le gros des forces encore en place.
Ceux restés dans la première enceinte n'avaient pas eu cette chance. Le terrain totalement plat n'aurait jamais réussi à dissimuler le moindre échappatoire occulte. Leur gorge était déjà tranchée, leurs boyaux répandus sur le sol.
Ça et là, sur les murailles, de petits bastions, menés par des hommes à la discipline et à la détermination sans pareils, tenaient tête à l'envahisseur. Des scènes héroïques de ce genre prenaient place dans toute la deuxième enceinte, où la ligne de front était désormais proche des murs suivants. Le courage faisait la différence, et ceux qui en étaient doté combattaient la sauvagerie du Chaos avec une efficacité surprenante. D'autres, prudents ou lâches, s'échappaient par des passages souterrains, alors que la chance les avait fait tomber sur un bâtiment doté de ce genre d'installations salvatrices.
Les marchés étaient envahis, les marchandises répandues à terre, les casernes étaient le fruit d'intenses combats, et seul un unique temple, le plus grand, tenait encore tête, dans un face-à-face inégal et pourtant si délectable pour l'amateur de beaux faits d'arme. Le ciel aurait beau s'écrouler, le sol se dérober sous leurs pieds, une pluie de feu tomber du firmament et les eaux les engloutis dans leurs courant infâmes, les combattants retranchés dans ces minces lueurs d'espoirs perçant la nuit avec force, tels des phares dans les ténèbres obscurs, ne seraient point vaincus.

Le tableau était néanmoins noir, extrêmement noir, dans cette enceinte devenue l'Horreur. Prudemment, stratégiquement, les soldats survivants se replièrent, dans une diligence sage, vers la troisième enceinte.
Si cette dernière tombait, elle serait leur tombeau.

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