Forum - Rêverie
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Vormonta | 03/05/11 17:05
Le navire fend les flots à vive allure, l'équipage s'attele à répercuter les ordres qui fusent, provenant du chef de quart, ils mettent le cap désormais sur l'Ile. Les rumeurs les plus folles circulent sur Aerendir, elle changerait d'emplacement à chaque levée de Lune, les murs de la Citadelle seraient recouvert d'or et de diamants, les femmes envouteraient les hommes et ceux-ci refuseraient instantanément de combattre, les Nãras auraient le pouvoir de lire dans les pensées. Ces dernières ne semblent pas affecter les marins expérimentés du Magnanime, le vaisseau-amiral de la flotte royale d'Erin. Ils hissent machinalement les voiles, nettoient le pont, jouent aux dés bruyamment, chantent quelques chansons d'amour, ils vivent comme tous les hommes embarqués sur les navires de guerre. La lune, haute dans le ciel laisse entrevoir une mer d'huile, quelques nuages blanchit par les éclats de l'astre nocturne parsèment le plafond étoilé. Quelques torches allument le haut de la poupe, les flammes vacillent à cause des vents du large, mais elles doivent être visibles à mille lieux. Dans sa cabine, il est assis, le poing refermé sur sa joue sur un fauteuil gris clair, finement brodé, les armoiries de son royaume sont sculptées sur chaque accoudoirs, les parchemins sont entassés sur la table, qui fait office de bureau pour cette énième traversée, la plume posée sur une feuille blanche éclairée par une bougie à demi consumée, il est perdu dans ses songes, il imagine son arrivée dans cet Éden.
Le vigie hurle les mots magiques que tout le monde attend depuis plusieurs lunes: TERRE ! TERRE ! La nuée d'oiseaux qui escorte son entrée dans la rade, la brume qui s'écarte peu à peu et qui fait place aux murs blanchâtres de la cité, les odeurs océanes qui s'évanouissent au profit de celles du port. Le port en lui même n'est pas exubérant vu de l'extérieur et il ressemble à de nombreux ports de petites villes de provinces, pourtant il l'aime. Les quais semblent petits d'aspect, mais chaque navire peut s'amarrer sans soucis. Une fois les lourdes cordes attachées aux plots, les deux ancres mouillées, les affûts abaissés, les passerelles se hissent de par en par du bateau. La cargaison peut à présent être déchargée, les épices qui fourniront les étales, les tissus qui raviront les couturières, l'or qui remplira un peu plus les caisses, les livres offerts aux différentes bibliothèques que la ville comporte, quelques tonneaux d'alcool pour finir. L'équipage s'esquive par petits groupes au fur à mesure que les soldes ont été versées, ils iront festoyer dans les différentes tavernes et autres estaminets d'Aerendir à la plus grande joie des tenanciers. Il descend d'un pas lent, les marches de la passerelle, il respire à pleins poumons les fumets et différents arômes que le vent provenant du marché transporte jusqu'à lui, cela lui donne faim. Il sourit à Aurel, puis prend congé de ce dernier en lui tapotant sur l'épaule. Il marche à travers les échoppes, les enfants jouent aux chevaliers avec leurs épées en bois, les mères discutent entre elles des dernières nouvelles tout en surveillant leurs progénitures, les poissonniers usent leurs voix pour ameuter le plus de clients possible vers leurs marchandises, un jongleur accompagné d'un cracheur de feu rassemble quelques badauds amusés, malgré le brouhaha ambiant, le bruit du marteau du forgeron qui bat le fer résonne à travers les murs. Il est maintenant près du Parc des Soupirs qui jouxte le marché, haut lieu de l'amour à Aerendir, il aperçoit au détour d'un regard, quelques couples enlacés qui passent devant les vieilles dames assissent sur un banc, qui arrêtent leurs tâches pour les tancer de leurs yeux courroucés, une jeune fille se laisser séduire, un jeune homme attendre avec un bouquet de fleurs sa future promise. Il sourit devant ces scènes. Il accélère le pas, puis empreinte la ruelle qui mène au grand escalier afin de se diriger à la taverne d'un de ses amis, vendeur d'une bière très célèbre, sur les hauteurs de l'Ile.
Il est soudainement sorti de sa rêverie par les cris du vigie : TERRE ! TERRE A L'HORIZON ! La lune est passé vite, il voit déjà les brumes et la nuée d'oiseaux...
Edité par Vormonta le 03/05/11 à 17:07