Forum - { Certadhil III } Sereg Rinn

Gzor | 01/02/12 21:00

Les yeux rouges furtivement visibles n'auraient certainement pas permis de repérer l'intrus marchant avec assurance dans les boyaux de la Meute.
Gzor ricanait intérieurement. Admirant sa nouvelle apparence de Seigneur des Limbes, récupérée sur un macchabée en bon état, visiblement mort sous un éboulis provoqué par un coup de queue mal placé de la part de Larme, il remontait vers le Sereg Rinn.
Son cerveau fulminait de pensées diverses et variées. Il essayait d'abord de garder une expression faciale digne d'un lieutenant de Fenrir, ce qui n'était pas spécialement difficile, venant de lui. Un léger rictus déformait ses lèvres, alors que, sur son passage, les créatures du Chaos effectuaient de rapides génuflexions.
Il repensa à ce qu'il venait de faire.

L'idée de fausser compagnie à ses compagnons lui avait traversé l'esprit dès le début de la crise de folie des Dragons. Il avait pris la résolution d'agir vite. Il ne pouvait pas fuir sous la forme d'un loup-garou - c'eût été sans doute porteur de complications imprévisibles et fâcheuses -, et avait décidé de trouver un cadavre de rang élevé. Les nombreux Seigneurs des Limbes envoyés pour tenter d'arrêter les reptiles constituaient un bon choix, dans lequel il trouva vite son bonheur. Une fois le bon cadavre déniché, il l'avait tâté à certains point stratégiques, puis, alors que son camarade avançait seul, s'était métamorphosé, et téléporté quelques galeries plus loin.
Il repensa à Kärel. Il devait déjà être mort, ou sérieusement amoché. Son décès serait sans doute pour le changeforme l'occasion de réclamer un dû sur les terres d'Ezaldhil, ainsi que de récupérer Keanor ; l'intendant officiel de Kärel n'était autre qu'Harken, ex-intendant gzorien, qu'il serait facile de rallier à la cause du changeforme, ou au moins de manipuler copieusement.
Les deux Dragons étaient encore audibles. Ils produisaient un vacarme abominable, et des flots toujours plus nombreux de soldats du Chaos convergeaient vers leur localisation. Les rejetons du Noir finiraient sans doute par être vaincus, et leur sort ne serait certainement pas très enviable.
La fille des Éléments, elle, était toujours introuvable. Gzor ne se souciait pas particulièrement d'elle ; se disparition ferait voler en éclat l'un des plus grands empires que Daifen ait jamais compté, un rival de taille dans d'éventuels plans de conquête globale ; cette disparition ne pouvait être qu'une bonne chose.
Gzor pensa au pouvoir concentré entre ses mains. Il pouvait, d'un simple pivot sur ses talons, décider du sort de Daifen. S'il voulait s'en aller, laisser les infiltrés se faire massacrer et réduire ainsi à néant toute chance de fermer un jour le Sereg Rinn, il n'avait qu'à le faire. Si, au contraire, il décidait de voler au secours de ce monde, fermant la porte à lui seul, une gloire sans limite jaillirait sur lui.
Il préférait la seconde solution.

Le boyau qu'il suivait débouchait sur une galerie qui avait visiblement vu le passage des Dragons peu de temps auparavant ; les cadavres carbonisés et piétinés ne trompaient pas sur ce point. La remontant, il remarqua soudain une ouverture sur le côté, creusée dans un mur éboulée, et donnant sur un boyau dont une extrémité se terminait par des escaliers en pierre.

«- C'est par là... » murmura-t-il en empruntant la voie vers la Porte du Sang.

Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn !