Forum - RP] Début des recherches
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Duc De L'uto | 01/04/11 01:15
« Bordel, je déteste déjà cette forêt. »
Gähar trancha une série de branches d'un rageur coup d'épée, fit une enjambée, puis s'acharna à nouveau contre la végétation dense qui l'entourait. Chaque pas lui demandait un effort considérable, et chacun diminuait dangereusement sa patience. Le nain n'aimait pas beaucoup marcher sur un terrain plat, dégagé, mais alors ça... C'était un véritable calvaire. Déjà, dans sa tête, il énumérait les situations atroces qu'il aurait préférées à cette randonnée forestière.
Il se trouvait au beau milieu d'un petit groupe de vieux chênes, larges comme trois hommes et vieux comme autant, accompagnés de jeunes pousses de conifères maigrelets et envahis par un tapis d'épaisses fougères. A sa droite, Devök aplatissait tant bien que mal des pousses plus grandes que lui, et à sa gauche, Almö s'installait sur une énorme racine pour boire quelques gorgées à son outre.
« Ca y est, je crois qu'on a définitivement perdu le groupe.
-Et c'est pas en s'arrêtant boire des coups toutes les minutes qu'on le rattrapera. Bouge-toi. »
Un grognement se fit entendre, et Almö se redressa, frappant un gros champignon du pied, comme pour assouvir son agacement.
Et puis Almö se figea, sans doute un peu à cause de la longue pointe de flèche qui émergeait désormais de son torse. Il la fixa un moment et s'écroula dans un bruit étouffé de feuilles froissées.
Gähar se retourna.
« Almö ? »
Devök balaya l'endroit des yeux. Lui non plus ne voyait plus leur compagnon.
« Almö, bon sang, réponds, faut qu'on avance ! »
Une rafale de vent s'abattit soudainement sur les arbres, faisant tournoyer des nuages de feuilles et de pollen. Les fougères s'agitèrent dans un concert de bruissements. Gähar dut se protéger le visage alors que le souffle continuait de violenter la forêt, tout autour de lui. Quelques instants plus tard, le calme se décida à revenir, et l'endroit fut aussi serein que quelques minutes auparavant.
Mais Devök avait disparu.
« Devök ? Merde, Almö, les gars ? »
Gähar dégaina son épée. Quelque chose avait saisit ses tripes, quelque chose qui lui rendait la respiration difficile, et qui rendait glacée ces goutes de sueurs, le long de son dos. Le fait d'être seul, perdu dans cette ancienne forêt, n'était pas le seul en cause, bien qu'il fût suffisant. Il y avait autre chose. Quelque chose de proche. Très proche.
Gähar se retourna, tremblant. Face à lui se tenait un elfe, ou quelque chose de ressemblant. Sa peau était un mélange de nuances vertes et marrons, ses yeux, de profondes lunes noires d'encre. Ses membres étaient longs, étirés, et bien que haute de plus de deux mètres, la créature ne paraissait pas peser plus d'une moitié de plume.
Le poignard d'os se retrouva planté dans le ventre de Gähar en une seconde. Ce dernier hoqueta, pas totalement mort. La bile lui monta aux lèvres. Il revit une partie de sa vie. Des visages familiers, des peurs, des instants de bonheur, des déceptions et des ambitions. Il vit ce briefing, avec le Duc, qui ordonnait à tout le régiment de ratisser cette partie de la forêt, à la recherche d'il ne savait pas encore trop quoi. Mais vous allez trouver, avait-il dit, vous trouverez, ou je vous tuerai de ma propre main. Allez, maintenant, fouillez moi cette fameuse Avalon.
Empalé, Gähar pensa avoir trouvé quelque chose.
Mais cela ne l'avait pas sauvé.
Grimaurg | 05/04/11 22:24
Avalon la profonde. Avalon l'impenétrable, mere de tant de nature.
Le silence des feuilles et de la mousse cache bien des secrets... Même ces étranges elfes, fils d'Avalon n'osent le briser.
Pourtant quelque chose dérange le sommeil du reveur. Un bruissement de feuille et des pas lourds d'irrespect trahissent la présence d'étrangers.
Le bois craque, prend feu. Des odeurs de ferrailles. Le gout d'excrements barbares. Le dormeur se retourne dans les bras de morphé, ces choses l'irritent... et l'attirent. De vieilles sensations resurgissent et enflamment son corps, parcourant son sang comme le feu d'une torche jetée dans un océan d'huile.
Les bruits, les odeurs se rapprochent. Les rêves semblent plus réels de jours en jours. Combien encore avant que cela ne soit plus supportable... Non... ce sentiment doit être refoulé...
Les envahisseurs semblent perdus sous ce ciel de ramures. Pourtant ils se plient tous à une meme volonté, un meme esprit qui les pousse dans une meme direction... Une mauvaise direction. Si les habitants d'Avalon ne parviennent pas a mettre un frein à leur avancée, alors les barbares pénètreront en une terre maudite, interdite à tous, jusqu'à ses propres créateurs.
La ou devrait se tenir une merveilleuse flore, se dressent des arbres décharnés. Leurs corps tordus dans d'impossibles arabesques semblent faconnés pas un dieu fou. Leurs anciennes carcasses regorgeantes plus de pus que de seve, leurs branches tremblantes au gré de spasmes douloureux. La faune n'est qu'animaux grotesques, assortiments mals agencés de griffes et de crocs. La rage s'écoulant de leurs orifices témoigne de la folie les faisant s'entre dévorer.
Ce domaine est l'havre du dormeur. Cette terre nauséeuse en est sa couche. Endormi, enfermé par les premiers primotaurs, il doit rester bercé en ce lieu pour encore une éternité. Mais la furie du rêveur ne s'est pas encore apaisée. Elle ne s'apaise pas. Elle éxude à travers les pores de cette terre. Ses cauchemards ont bercé la nature de ce lieu, élevé les bêtes qui la pullules... changé les nobles gardiens devant protéger le sanctuaire.
Si les créatures inconscientes penetrant la foret venaient en ce lieu, elles seraient certainement rendues folles à la vue de ce cauchemard vivant, ou taillées en pièce par ses habitants. Et ce serait le mieux pour tous.
Pourtant celui qui envahit cette partie d'Avalon n'est pas un être comme les autres. Lui même a ses cauchemards, même eveillé. Et son desespoir fait echos à la terre du dormeur. Qu'il n'arrive pas à ses fins? Rien n'est moins sûr...
Alors Grimaurg "l'eau qui dort" se retourne dans son sommeil. De lui jaillit une nouvelle bouffé de haine, et la nature pousse un profond craquement de douleur. Dérangé, torturé de malaise, il rêve mais il le sent. La fin de sa narcose est proche.
Edité par Grimaurg le 06/04/11 à 13:41
Duc De L'uto | 06/04/11 23:50
« C'est débile. »
Ghnök n'était pas tranquille. Les deux mains fermement resserrées autour du manche de sa hallebarde, il guettait sa droite, sa gauche, et jetait de fréquents coups d'oeil en arrière. Bien qu'entouré de bien d'autres soldats, il se sentait isolé, étouffé...
Il étouffait d'ailleurs littéralement. Des nuages, tantôt de feuilles, de pollen ou d'insectes lui piquaient le visage, lui brulaient les yeux, lui irritaient les oreilles, les narines et les lèvres. Des plantes s'accrochaient sur son armure au fur et à mesure qu'il avançait, et il ne pouvait faire un pas sans butter sur une racine ou marcher dans une flaque de boue.
A son côté, Hänzh peinait tout autant.
« C'est vrai ce qu'on dit ? Qu'on a perdu des gars ?
-'Sais pas. Mais ça m'étonnerait pas. Je sais ni où je suis, ni où je vais. Cette forêt est bizarre.
-Bizarre ?
-Ouais. T'as pas l'impression de tourner en rond constamment ? Et cette sensation d'être observé... »
Le chef de file, un nain aussi large qu'un baril, leva un poing et tout le monde se figea. Un temps d'attente, et on se redressa, lentement. Juste un troupeau de sangleboucs. Fausse alerte.
« On avance ! » Beugla le baril.
Ghnök s'accorda quelques secondes pour observer les sangleboucs qui s'éloignaient. Il n'arrivait pas à se rappeler en avoir déjà vu de si gros. Ni avec de si grandes défenses. C'était comme ces foutus corbeaux, au dessus de leur tête, quels monstres... Au moins un mètre d'envergure.
Au moins.
* * *
Plus loin, quelque part à l'est, le Duc menait son propre groupe. Une quinzaine de Gardes, Dvëk à leur tête, s'étiraient en arc de cercle et progressaient bien plus rapidement que leurs corps et leurs armures ne pourrait le laisser supposer. Contrairement à leurs confrères, ces gardes ne taillaient pas la végétation. Ils la contournaient, sans jamais lever une lame contre elle.
« Les pigeons ne sont toujours pas revenus ?
-Non, seigneur, aucun d'entre eux. Même nos pigeons se perdent ici. »
Bölj en paraissait abattu. Le Duc savait que certains de ses pigeons étaient trop bien dressés pour ne pas revenir à leur maître, même dans ce genre d'endroit. Il se doutait que beaucoup avaient du mourir. Le nombre de ces corbeaux ne faisait qu'augmenter.
Le Duc jura intérieurement. Tous ses groupes étaient isolés ; ces recherches s'annonçaient longues, bien trop longues. Il estimait avoir suffisamment perdu de temps sur Certadhil, pour la trouver... Aujourd'hui, sa patience l'abandonnait. Le Duc la sortit d'une sacoche de cuir et la contempla un moment. La graine semblait vibrer, non, battre, à la façon d'un coeur meurtri qui tente de repartir. Grosse comme une pomme, elle était parfois verte, parfois rouge, mais oscillait la plupart du temps dans des tons ocres, couleur de terre. Elle était presque belle... Attirante. Dangereuse, pensa-t-il avec un sourire.
« Bölj, envoie-moi quelqu'un pour retrouver Hozz. Je vais avoir besoin de lui. Assure-toi que le message arrive à...
- Contact ! »
Trois traits venaient de causer trois morts en moins d'une seconde. Les gardes se déployèrent, ceux qui en possédaient levèrent boucliers et pavois. En première ligne, Dvëk scrutait le moindre arbre. Sa main droite soupesait une hache de lancée faite toute de métal. Le Duc rangea hâtivement la graine en relevant la tête. Trois gardes avaient formé un triangle défensif autour de lui, de façon prompte et disciplinée. Mais le Duc avait un pressentiment. Ce qu'il trouverait en ces bois, il ne pourrait s'en cacher.
On se passait des consignes, des avertissements. Personne n'avait pu apercevoir la source des projectiles. Un silence pesant s'installa alors, en même temps qu'une tension oppressante.
« Là ! »
Dvëk hurla légèrement trop tard. Trois ombres imperceptibles se dessinaient déjà derrière trois gardes, qui bientôt n'eurent plus de tête. Les corps tombèrent, et les ombres furent ailleurs, à tuer à nouveau. Une hache de lancée en rata une de peu.
Le Duc leva soudainement son marteau, bien qu'à une dizaine de pas de la scène de massacres, et quand il l'abattit sur le côté, l'arme percuta violemment le corps d'un elfe flou. La vitesse et la discrétion de ces êtes sylvains n'était pas concevable, mais celui là n'avait pas été assez rapide, ni assez discret. Il était parvenu à un mètre du Duc, et y avait perdu ses poumons, six côtes et une quantité non négligeable de sang. Le corps s'envola presque, et fut déjà retombé au sol quand les gardes se retournèrent, stupéfaits. Comment était-il arrivé là ? Et comment le Duc l'avait-il vu ?
Un autre coup de marteau frappa un corps, comme un coup de tonner au milieu du silence de la forêt. Le Duc acheva sa seconde victime d'un coup de manche dans le crâne. Il prit cependant le temps, au moment où il le leva, de regarder son ennemi. Un elfe d'une drôle de couleur. Même là, allongé à quelques centimètres du Duc, il était difficile à différencier au milieu des feuilles mortes.
Les coups se multiplièrent, menés par le Duc et Dvëk, qui calquait ses mouvement sur ceux de son maître. Au bout d'une minute, ou à peine plus, il ne resta que six nains, seuls, toujours aussi perdus dans la forêt.
Bölj, que la fatigue et la tension faisaient trembler, se tourna vers le Duc.
« Que ce cela signifie ?
-Que l'on touche au but.
-Dois-je toujours envoyer quérir le sieur Hozz ?
-Oh que oui... »
Le Duc tenta de rassembler les cadavres des elfes, mais ceux-ci furent presque impossibles à retrouver dans la dense végétation. Il tomba finalement sur un sentier, à peine discernable.
« Où allons-nous ? » Lâcha subitement Dvëk.
Le Duc se tourna vers Bölj, qui observait déjà le ciel, une carte dépliée dans les mains.
« Leretourdujedhil. Ce sentier devrait nous y mener. Ainsi qu'à une branche de la Vieille Forêt.
Avalön. »
Edité par Duc De L'uto le 06/04/11 à 23:52
Hozz | 12/04/11 16:00
Chants d'oiseaux, clapotis de ruisseau, vols de papillons... Il y avait sûrement une erreur. Néanmoins, le nain continuait de progresser dans cette forêt verdoyante, assez propre pour paraître entretenue.
Sa carte semblait correcte, tout comme les indications de sa boussole.
Toutes deux le menèrent finalement à l'orée de ce qui semblait être un bosquet dans la forêt. Des arbres, comme partout autour, mais pas les mêmes espèces. Finis les chênes centenaires et bonjour les aubépines basses et touffues, accompagnées de l'assortiment complet des arbustes dont la seule vocation semble d'être épineux. Sans parler des énormes ronciers.
Après un soupir, le nain pénétra dans le bosquet, et ce n'est qu'au terme d'une dizaine de mètres de lutte contre la nature et tout ce qu'elle a pu imaginer en matière de branches et épines acérées qu'il retrouva enfin un terrain plus praticable. Sol couvert de mousse et arbres fruitiers en fleur.
« Foutu connerie... Comme s'il pouvait y avoir des ruines dans un coin pareil. Et qu'est-ce qu'un type comme lui pourrait bien y foutre ?
Il y en avait, mais il ne les découvrit que plus loin. Les ruines d'une abbaye depuis plusieurs décennies laissée à l'abandon, recouverte de mousse et de plantes grimpantes dans sa quasi-totalité.
Un homme était vautré sur le tronc d'un arbre mort non loin. Vêtu comme un vagabond, bottes, vieux ciré sans âge et pantalon trop grand pour lui. Il observait le nain à travers les mèches brunes de ses cheveux sales, sans dire mot. Mal à l'aise, le nain mit quelques secondes à prendre la parole.
- Hep, toi ! Je cherche un certain « Hozz ».
L'accent avait été mis sur ce nom, comme si le nain ne savait trop à quoi s'attendre et craignait justement de le découvrir. Le vagabond mit un temps à répondre.
- Qui le demande ?
- Le Duc de l'Uto m'a chargé de lui remettre une missive.
La chose parut intéresser l'inconnu qui quitta son tronc et vint à la rencontre du nain, tendant négligemment la main dans l'attente de la missive.
- Je suis Hozz.
- Et qu'est-ce qui me le prouve ?
Le prétendu Hozz dévoila alors au nain son plus beau sourire, celui dont les canines ressemblent à des carreaux d'arbalète. Le nain blêmi et farfouilla frénétiquement dans sa besace, pour enfin dévoiler la missive et la tendre au lycan, qui la décacheta aussitôt pour la lire.
" Sieur Hozz,
Je vous croyais mort ou exilé. Ces voies n'étaient pas les votres, apparemment... Triste fin tout de même que de finir en arène, aussi me suis-je permis d'en décider autrement. Notez que vous pouvez y retourner, si l'envie vous prend.
En attendant, maintenant que vous êtes libre, j'aurais une faveur à vous demander. J'aimerai vous avoir avec moi, sur Leretourdujedhil, du moins pour un temps. Non seulement pour vous voir à nouveau, de mes propres yeux, et repenser à un certain passé que je maudis moins que les autres. Mais surtout pour une autre raison : j'ai besoin de votre Instinct. Mes agents en manquent, mes soldats en manquent, j'en manque. Et j'en ai besoin.
Les quelques résultats solides dont je dispose laissent entendre que Leretourdujedhil serait une des nombreuses portes d'entrée de la Mère Forêt d'Avalön. J'y cherche quelque chose, et je ne pense pas avoir tort en me disant que vous pourriez accélérer les recherches.
Accompagnez-moi et, si j'arrive à atteindre mon but, vous ne serez pas déçu d'avoir fait le voyage.
En attendant de vos nouvelles.
Le Duc. "
Après quelques secondes de silence, Hozz replia précautionneusement la missive et la rangea dans une poche de son ciré élimé.
- C'est loin ?
- Le Duc a établi le campement à dix jours d'ici, en marchant bien.
- Vous avez ce qu'il vous faut comme provisions pour ces dix jours ?
- Oui, en me serrant un peu la ceinture.
- Alors on y va.
- Et vous ? Vos provisions ?
- J'en trouverais sans doute en chemin.
Dix jours de route, dix jours de silence.
Le nain ne sachant quoi penser ni quoi dire à un Hozz qui, chaque nuit, s'éclipse discrètement du bivouac durant plusieurs heures et revient repus, peu avant le lever du soleil. Et Hozz qui n'a de toute évidence aucune envie de faire la conversation et qui se contente de répondre par des silences aux quelques questions du nain.
Au bout de dix jours, au moment de pénétrer dans cette immense forêt dans laquelle le Duc a fait avancer ses troupes, le lycan s'arrête et ouvre enfin la bouche, contemplant le mur de végétation qui se dresse face à eux.
- C'est là-dedans que le Duc a établi son campement ?
- Ouais.
- Tsss...
Le rictus de désapprobation qu'eu le lycan fit se tordre les tripes du nain. Il n'aimait pas cette forêt, et la réaction de Hozz le confortait dans cette idée. Ils passèrent tout de même l'orée, et le silence le plus total se fit, comme si la forêt retenait son souffle sur leur passage.
Après une heure de marche environ, Hozz s'écarta du sentier qu'ils suivaient et appela le nain.
- Venez !
Le nain ne discuta pas et suivit Hozz jusqu'à un arbre, sur lequel il posa le doigt, comme pour montrer l'écorce, puis souffla à voix basse.
- Ne vous retournez pas... On est suivis depuis un moment... Mettez-vous dos à ce tronc et restez sur le qui vive, prêt à vous défendre.
Sans discuter, celui-ci s'exécuta, le ton du lycan étant trop sérieux pour que le doute naisse. Il se posa toutefois des questions lorsqu'il vit Hozz ôter son ciré, puis ses bottes, et enfin son pantalon.
- Mais que... Qu'est-ce que vous foutez ?
- Ca me revient trop cher de ne pas prendre ce genre de précaution.
Et Hozz de s'enfoncer dans les branchages, totalement nu.
Du silence, encore et toujours, durant ce qui semble être une éternité.
Soudain le fracas, à quelques dizaines de mètres. Des cimes qui bougent, des branches qui se brisent. Une course-poursuite qui semble se faire de branche en branche, d'arbre en arbre. Puis un rugissement, grave et rauque, semblant plutôt poussé par une grotte que par un être vivant. Un rugissement fait de rage, de haine, né d'une envie de tuer si palpable qu'elle en fit frémir le nain.
Puis plus rien, le silence à nouveau. Et au bout d'un instant, les bruits de quelque-chose qui se rapproche du nain, se frayant violemment un chemin à travers les branchages.
Apparut alors Hozz sous sa forme de bête. Trois mètres de muscles, de crocs et de fureur, le regard sombre et l'épaule gauche ensanglantée, traversée par une flèche rustique. D'un geste, il jette un cadavre aux pieds du nain, celui d'un elfe, grand et fin, au teint vert sombre, presque marron, la moitié du cou arraché par ce qui ressemblait à la morsure d'une énorme mâchoire, le reste du corps tailladé par de profondes griffures. Hozz saisit la flèche fichée dans son épaule et la brisa, avant de la retirer dans un grognement. Après quoi il reprit forme humaine, spectacle horrible de membres s'atrophiant à une vitesse qui n'a rien de normale. Sitôt la transformation achevée, Hozz tomba à genoux et vomit abondamment. Quelques minutes lui furent nécessaires pour reprendre son souffle et se rhabiller. Le nain s'inquiéta de son état.
- Flèche empoisonnée ?
- Elfe empoisonné plutôt... Totalement immangeable. Son sang a un goût de bile, de merde et de pourriture mélangées. J'ai jamais bouffé un truc pareil... C'est comme s'il était pourri, décomposé... Mais rien à voir avec de la nécromancie, il était bien trop rapide. Même pour un elfe...
- Le Duc a été attaqué par des elfes semblables à ce que j'ai entendu, rapides et bizarres.
- Alors ça promet... On est encore loin ?
- Quelques heures.
- Continuons.
Aussi gringalet soit-il, Hozz hissa le cadavre de l'elfe sur son épaule et entreprit d'en faire son seul bagage.
Arrivés au campement du Duc, Hozz s'employa immédiatement à accrocher le cadavre de l'elfe à un tronc tout proche, assez haut pour lui faire jouer le rôle de trophée, malgré les contestations de quelques nains.
Sitôt informé de son arrivée, le Duc vint à sa rencontre, pas même étonné de voir le corps de l'elfe.
- Vous en avez croisé beaucoup ?
- C'était le seul, il nous suivait.
- Dommage pour lui... Pourquoi l'exposer de la sorte ?
- Je tiens à ce que ses camarades sachent qu'il y a un nouveau prédateur dans la région, et qu'ils en sont les proies.
- Une bien noble attention pour de telles engeances...
- Vous me connaissez, je suis un sentimental.
Après s'être assuré que les liens par lesquels il avait attaché le cadavre à l'arbre étaient assez solides, Hozz descendit saluer le Duc, un mince sourire aux lèvres.
- Il semblerait que vous ayez quelques détails à me révéler, Duc.
- En effet, suivez-moi dans ma tente.
________
"L'homme est un loup pour l'homme"
Et moi un peu plus que les autres.
Hozz
Celimbrimbor | 12/04/11 19:28
Bon courage pour votre quête, Uto. Je vous soutiens en grande estime.
La Demeure Franche : [Lien HTTP]
Noir-feu | 13/04/11 02:50
De bien sombres présages...allons, confortons quelques opinions: j'aime!
Roxar | 13/04/11 12:11
Bah moi j'aime pas ...
... y a trop de nain qui se font tuer.
Je plaisante évidemment ... c'est pour varier les commentaires
La suite !
Roxar, humble guerrier nain
Terfanae De Caledon | 14/04/11 10:19
J'aime! (du coup, j'apparais pour le dire!)
Terfanae de Caledon, Hordelle
Grimaurg | 18/04/11 23:31
Une énorme araignée, la plus venimeuse et dangereuse qu'il ait jamais vu. Le rêve était plus que réaliste. Les envahisseurs étaient menés par cette créature aux yeux multiples. Elle était entrée en Avalon comme si c'était chez elle, et avait tissé sa toile. Bien que fragile, cette dernière s'étendait jusqu'à des contrées très lointaines. Des endroits où Grimaurg n'avait peut être même pas posé son regard.
Les fils de la toile vibraient au rythme des caprices de l'Arachné. Elle avait même réussi a attirer en son antre une bête sauvage.
Grimaurg voit du sang, un pelage dru et épais comme l'écorce de ses arbres. Il voit l'éclat d'un regard animé par la haine. Un loup. Pas n'importe lequel, l'un de ces animaux qui n'ont pas leur place dans une meute. Qui périrait seul au premier hiver s'ils n'étaient pas taillés comme les plus puissants des Alphas. Ce fauve avait planté ses crocs dans la vie et ne l'avait plus lâchée à la seule force de sa rage ! Bien que totalement sauvage, le loup n'avait pas résisté lorsque les fils gluant de la toile l'avait attiré. Il ne semblait presque pas effrayé par les mandibules de l'araignée, pourtant maintenant si prés de sa gueule.
Grimaurg ne voit pas a quelle fin la créature venimeuse fait venir la bête fauve... Il la voit épier la foret, étendre sa toile. Ses yeux ronds et dénués d'âme transpercent chaque broussaille, mais ne semble pas voir Grimaurg. Pourtant elle cherche quelque chose, l'intensité de sa volonté agitant le mal sommeillant en Grimaurg.
Le vieil être endormi força sa concentration, ce songe l'intéressait. S'accrochant à ce qu'il avait découvert, a la forme noire qui foulait ses terres, à l'odeur de la persévérance contre nature de l'araignée... Soudain, comme un enfant tombant d'une barque, crevant la surface d'un étang de tout son poids, Grimaurg bascula dans l'esprit de l'Arachné.
Pendant un court instant, les pensées de deux êtres radicalement différents furent celles d'une même entité. Puis la douleur. Indicible. Comme si des lances de métal chauffées a blanc leurs traversaient le crane. Grimaurg poussa un long et puissant râle de souffrance dans son sommeil. La terre s'ouvrit comme des plaies purulentes sur un corps de lépreux. Sur plusieurs lieux, des miasmes putrides en sortirent. Les cauchemars du dormeur prirent formes et s'élancèrent vers la source de sa douleur, avec pour seul but de la réduire à néant.
La nature avait encore changé, s'était encore transformée...
Les barbares déjà éprouvés étaient pourtant loin d'imaginer les dangers qui s'avançaient inexorablement a leur rencontre.
Toujours dans le coma, Grimaurg ne voyait plus rien, ne rêvait plus de rien. Meurtri, un mince sourire s'accrocha sur son illustre faciès. Ce qu'il avait fui toutes ces années l'avait rattrapé. Il sentait le gout de la bille, son sang bouillir. On allait le tirer de sa léthargie. Ce réveil à l'esprit tortueux avait un merveilleux avant gout de tout ce qu'il s'était juré de refouler... Uto...
Edité par Grimaurg le 18/04/11 à 23:32