Forum - [Cerclemaudhil] Prologue d'un inconnu

Roxar | 18/03/11 17:05

Un homme de petite taille se dirigeait vers la citadelle du maitre Sombre. A l'entrée les gardes l'arrêtèrent sans heurt, l'individu n'avait rien d'une menace. L'un des garde vocifera :

-Qui es-tu et que viens tu faire ici, demi-portion ?

Le nain avait un regard froid et dur, il ne réagit même pas à l'insulte et répondit poliment :

-Mon nom est Roxar et je souhaite m'entretenir avec ton maître.

Les gardes éclatèrent de rire devant l'absurdité de la demande. Cependant, à la vue du visage on ne peut plus sérieux du jeune nain, ils comprirent qu'il était tout à fait sérieux. Après quelques hésitations, l'un des gardes partit prévenir son maître. Le nain resta devant les immenses portes avec un visage des plus inexpressifs. Il attendit la réponse du Dragon noir sans laisser transparaitre la moindre émotion ni le moindre indice quant au but de sa visite.

Quelques minutes suffirent pour que le garde revienne, s'adressant au Nain:

-Notre Seigneur va te recevoir, tu as de la chance de le trouver ici, il est rarement présent. Suis-moi.

Une longue enfilade de cours, couloirs et escaliers plus tard, le Nain et son guide parvinrent à une vaste porte, gardée par deux vampires lourdement armés, porteurs d'épaisses armures d'un noir profond au blason représentant par de fins traits argentés le profil d'un dragon. Sans un mot, les deux gardes s'écartèrent, l'un d'eux frappant un léger coup contre l'huis massif, qui s'ouvrit immédiatement. Une immense salle se dévoila, plongée dans une semi-obscurité, les hautes voûtes soutenues par de fortes colonnes heptagonales aussi noires que l'armure des gardes. Au fond de la nef, quelques marches menaient à une estrade pourvu d'un trône d'obsidienne à haut dossier, sur lequel se tenait Noir-Feu, qui fit signe au visiteur d'avancer. Une vingtaine de gardes bordaient l'allée menant au seigneur du lieu, les deux derniers croisant leurs lames pour empêcher le Nain d'accéder aux premières marches. Noir-Feu fixa d'un regard de braise son visiteur, puis s'enquit:

-Salutations, sieur. Que puis-je pour vous?

Le nain s'inclina brièvement, son regard était sombre et déterminé. Un visage que peu de gens ont eu l'occasion de voir depuis son arrivée en ces terres.

- Sir Noir-Feu, je m'appelle Roxar.

Le jeune nain fixa son regard sur celui de braise de Noir-Feu, il déglutit silencieusement mais le soutins sans sourciller tout en continuant.

- J'ai ouïe dire que certaines de vos troupes se dirigeai vers Deuxièmecercledhil. Je connais l'importance de ce qui va se passer là bas et je souhaiterais y aller.

Le nain ne sut décrire la réaction de Noir-Feu : amusement ? Agacement ? Ennui ? Dans le doute le nain préféra terminer son discours avant de laisser le dragon répondre.

-Je n'ai pas la prétention de penser que je pourrais y changer quoi que ce soit par ma seule force. Je ne suis rien comparé aux forces en présence et j'en ai conscience. Aussi ce n'est pas en seigneur indépendant que je souhaite combattre mais comme humble guerrier à votre service.

Conscient de l'audace de sa demande, le nain posa un genou à terre et baissa la tête en l'attente de la réponse du Dragon Noir.

Si le Dragon fut surpris, il n'en montra rien. Son visage semblait figé dans une minérale impassibilité, froid et inexpressif. De même, sa voix ne manifestait aucune émotion quand elle s'éleva:

-Relevez-vous, Sire Roxar. Peut-être l'ignorez-vous, mais les combattants de Certadhil me considèrent comme traître à leur...cause. Je sers le Chaos, selon eux.

Un rire lugubre résonna dans la salle, tandis que Noir-Feu se levait lentement de son trône pour descendre les quelques marches qui le séparaient du visiteur. Il s'arrêta à trois pas de lui, le fixant avec une attention perçante.

-Je ne vous connais pas. Je suppose donc que vous ne connaissez pas non plus. Et vous venez ainsi me proposer vos services, alors que je pourrais tout aussi bien être lié à ceux que vous voulez combattre? Vous êtes soit téméraire, soit fou, soit envoyé par quelque seigneur soucieux de percer les ombres qui m'entourent. Mais peu importe, je ne peux pas me permettre de refuser de l'aide. Rendez-vous au port, si vous le souhaitez encore, une trirème noire s'y trouve, présentez-vous au capitaine il sera averti de votre venue. Nous nous reverrons sur Deuxièmecercledhil avant que les choses sérieuses ne commencent, et nous parlerons plus longuement.

Le nain laissa son genou à terre mais releva la tête.

- Vous ne me connaissez pas, en effet, et je ne peux prétendre vous connaitre non plus. Qui je combats n'a pas tant d'importance que ceux avec qui je combats. Pour ce qui est des ombres qui vous entourent, un seigneur que je considère comme un ami porte les mêmes et contrairement à vos « compagnons » de Certadhil, cela n'entame en rien l'amitié que je lui porte. Je vous offre mes services parce que je reconnais votre puissance et que quelque chose en moi m'a guidé vers vous. Je suis téméraire, je suis un peu fou aussi, mais je ne prendrai pas le risque de jouer un double jeu avec vous. J'aurai souhaité que vous me considériez comme un vassal avant notre départ mais soit. Je saurai me rendre utile.

Roxar se releva et escorté par les gardes il rejoignit la sortie. Le nain s'était gardé de parler de ses voix intérieures. Son regard était déterminé et semblait sincèrement souhaiter l'hommage du Maître sombre. Aucune arrière-pensé ne l'abritait mais il comprenait la réticence de son hôte à accorder ne serait-ce qu'une faible confiance. Son chemin l'avait emmené jusqu'ici et le menait désormais à une trirème noire, direction Deuxièmecercledhil. Alors qu'il se dirigeait vers le port, il chassait ses craintes en répétant à voix haute :

"Je ne décide pas du chemin, je le suis. Je ne décide pas du chemin, je le suis. Je ne ..."

La sombre nef se balançait doucement dans les eaux portuaires de la cité intercontinentales de Daifen, une activité calme et ordonnée s'y déroulait, chargement de marchandises diverses, vérifications d'usage, réparations mineures, rien, hormis sa couleur, ne différenciait ce navire des dizaines d'autres qui attendaient quotidiennement la marée pour emporter troupes et cargaisons vers d'innombrables terres. La passerelle d'accès était gardée par deux vampires qui auraient aussi bien pu être les jumeaux de ceux que Roxar avait rencontré dans le Krak de l'Aîné, ils scrutèrent le Nain avec attention, puis s'écartèrent pour lui laisser passage, l'un d'eux hélant un comparse accoudé au bastingage.

-Le Sire Roxar est arrivé.

Se redressant, le vampire fit signe au nain de le rejoindre, le saluant d'un sobre signe de tête.

-Bonsoir. Suivez-moi, vous êtes attendu.

Sans attendre, le vampire guida Roxar vers le château arrière, lui faisant signe de s'arrêter alors qu'il frappait à une porte qui devait certainement donner accès à la cabine du capitaine. Une voix étrangement joviale leur cria d'entrer. Le garde poussa la porte, indiquant d'un mouvement du menton que Roxar pouvait entrer. La cabine était spacieuse, du moins pour une nef de guerre, meublée d'une table entourée de sept fauteuils à hauts dossiers ainsi que de divers coffres et armoires, le tout soigneusement fixé au sol. Sur la table, diverses cartes étaient déroulées, maintenues à plat par des poids improvisés, et derrière se tenait une haute silhouette vêtue simplement, que Roxar reconnut sans tarder comme étant le fils du Dragon, Larme. Ce dernier se fendit d'un large sourire, s'exclamant:

-Bienvenue à bord, Messire aux trois voix! Alors comme ça tu veux te battre avec mon vieux? Tes voix sont bien étranges, si elles t'ont guidé vers un tel traquenard! Viens donc t'asseoir, il y a de la bière fraîche!

Sans attendre de réponse, Larme remplit une large chope à même un fût attaché à une cloison, la tendant au Nain.

Bien que le nain gardait un air sombre, un large sourire apparut sur son visage. Quand la bière va, tout va ...

Roxar, humble guerrier nain

Celimbrimbor | 18/03/11 17:13

Mais qu'alliez-vous faire dans cette galère ? Ah.

La Demeure Franche : [Lien HTTP]

Lancwen la Pourpre | 18/03/11 18:02

j'espère que vous avez un bon coup de rame parce que je ne compte pas attendre les retardataires.