Forum - [Certadhil III] Ce qu'il reste à faire.

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Baramir d'Eckmöl | 14/03/11 10:21

(HRP : Voilà une petite retranscription d'un échange entre le Chef de Meute et moi même (c'est donc co-écrit)).

Depuis plus d'une heure, la forêt décharnée qui borde le campement de Baramir d'Eckmöl retentit de hurlements à glacer le sang, qui se répondent sans ordre, semblant provenir de partout. Inquiets, les gardes scrutent en vain l'obscurité, de plus en plus nerveux, incapables de voir quoi que ce soit. Soudain, une grande forme sombre et bondissante se détache de la masse noire des arbres, s'approchant des murs à une vitesse effarante. Les arcs se tendent, prêts à cribler de flèches le visiteur, un immense loup-garou au pelage tavelé de gris qui se dresse sur ses pattes arrière une fois à proximité du camp. Son grondement résonne dans la nuit, se répercutant entre les bâtiments tandis qu'il désigne le garde le plus proche:

-« Toi ! Vas chercher ton maître ! L'heure est venue pour lui d'honorer son Pacte de Sang ! Fais vite ! »

Baramir était là, ou plutôt une partie de lui était là, simplement assise en tailleur au milieu d'une pièce éclairé par quelques torches mourantes. La nuit était presque terminée et bientôt il lui faudrait revenir de Son Monde. Un monde d'Ombre. Une et multiple à la fois, elles le dirigent tout autant qu'il les dirige. Pour veiller sur son corps tout comme sur son esprit les deux Shamans se tiennent là également. Ils entendent les hurlements et tremble alors que Baramir sourit paisiblement. Lui qui avait tant attendu, bientôt il serait fixé. Il s'extirpe de son doux rêve pour revêtir une tenu qui sied plus à l'accueil d'un visiteur. Lorsqu'il traverse son campement il rassure ses hommes avec des tapes dans le dos et des sourires. Ils ont peur de lui, ou plutôt pour lui, mais ils le suivront. C'est leur Prince après tout. Baramir s'avance doucement vers l'imposante silhouette du Loup-Garou et une fois arrivé devant prend la parole.

-« Je vous attendais. Vous en avez mis du temps. Que puis-je pour vous et votre meute ? »

Le Loup-Garou fixe un moment le Seigneur de son regard luisant de malignité, inclinant vaguement la gueule en guise de salut.

-« Il nous a fallu quelques jours pour nous regrouper dans les souterrains puants, loin de la puante engeance qui a mis à bas la vermine innommée. Nous sommes libres de nos chaînes, enfin. »

Un hurlement de pure jouissance macabre salue cette déclaration, puis le garou reprend:

-« La meute a besoin d'informations. Quelles nouvelles de la Sorcière, et des combats? Quelles nouvelles de votre camp? Et de la friandise, Ildrina? »

Baramir soutient le regard du Chef de Meute avant de finalement s'assoir en tailleur à même le sol infertile et maculé du sang de nombreux hommes ou autres créature il y a de cela de nombreuses lunes. D'un geste de la main il invite le Loup à l'imiter, ou du moins à prendre une position plus confortable pour lui. Il allume alors sa pipe et savoure quelques instant la fumée avant de la recraché vers le ciel sans étoile ni lune.

-« Libre ? Aussi vous avait-il asservi ? Je suis heureux de vous savoir libre à présent. Avez-vous un nom ?

Vous souhaitez des informations et bien soit. Je me montrerais bavard et n'ai rien à cacher. Il y a quelques lunes l'Alliance, ceux qui oeuvres pour ce qu'ils pensent être le Bien, et donc contre la Sorcière ont mené un assaut. J'y étais et mes hommes se sont écrasé contre les cohortes de la sorcière. Depuis je n'ai pas eu de nouvelle de l'Alliance ni de la Sorcière. Je peux envoyer des émissaires s'enquérir de son état si vous le désirer. Pour mon camp, ce sont seulement les Hordeux, et Rouge avec qui je converse. Nous cherchons quelques solutions à mes petits problèmes.
Pour Ildrina, pourquoi Friandise d'ailleurs ? Je m'entends bien avec elle et elle n'a aucune intention belliqueuse. Elle fortifie grace à mon aide son Bastion. »

Le monstrueux garou se penche sur le nain, sa gueule infernale à quelques centimètres de celle du Seigneur, grondant sourdement:

-« Votre gueule dépourvue de dents aura du mal à prononcer mon nom, Sire d'Eckmöl. La saucisse en collants Faerendel m'a nommé Fenrir, voilà qui devrait convenir à votre gorge délicate? Je me demande d'ailleurs si je ne vais pas vous l'arracher tout de suite. »

Le regard de la créature vire à un écarlate de mauvais augure, alors qu'il scrute le nain d'un air de plus en plus mauvais:

-« Vous avez trahi le Pacte, en attaquant la Sorcière. Vos petits problèmes n'en seront bientôt plus, si vous ne me donnez pas une excellente raison de vous épargner... »

Baramir soutient le regard du garou, sentant son haleine nauséabonde sur son visage. Une large partie de son être lui hurle de courir, de fuir et d'abattre ici même le Garou, et de se tenir prêt à mourir sous la colère de la Meute. Une autre partie de lui lui intime le calme et c'est finalement celle-là qu'il écoute.

-« Voilà qui est parfait, Fenrir... Je n'aurais pas aimé ne pas connaitre le nom de la créature qui souhaite m'ôter la vie. »

Baramir contemple un instant le regard de la créature avant de se redresser.

-« Vous n'êtes pas si libre que cela. Quel est le nom de votre nouveau maitre ? Quand à la raison qui m'a poussé à attaquer ma Soeur Sorcière, il n'y en a aucune bonne j'en ai peur. »

Le loup hume le nain, ses naseaux touchant presque son visage:

-« La peur. La peur a une odeur, pour moi, et vous la sentez à pleine truffe. Vous avez cru qu'une fois le Sans-Nom éradiqué, il vous serait facile de vous débarrasser de la Sorcière, et ainsi de rompre votre Pacte. Seulement, vous ignoriez que sa défaite était mon oeuvre, et que seule une garde misérable défendait sa demeure quand les impies l'ont attaqué par milliers. A votre avis, Sire d'Eckmöl, qui dirige maintenant toutes ces hordes qui ont si cruellement manqué au Sans-Nom ? »

Fenrir se recule lentement, ses babines se relevant en un hideux sourire sur ses crocs encore dégoûtants du sang de son dernier festin.

-« Vous avez profité des dons du Chaos, et à la première occasion vous l'avez trahi. En oubliant que votre Sang était garant de votre loyauté. Votre avenir est aussi mince que la peau d'une vierge succulente, Nain, d'avoir appelé sur vous la malédiction du Pacte. »

Une lueur de folie s'allume alors dans les yeux de Baramir et il s'en vient caresser le museau de Fenrir.

-« Là là le beau chien-chien. Je ne vous crois pas quand vous dîtes avoir pris le contrôle des Cohortes. Prouvez moi que j'ai tort. Lancer votre Chaos contre le serviteur infidèle que je suis et nous verrons bien ce qu'il adviendra. Je doute qu'un cabot puisse appréhender les volontés d'Entités tel que celle que nous pensons servir. »

Puis il se recule un instant, humant l'air, écoutant les cris dans la forêt. Comment être sûr que tout cela n'est pas une invention de son esprit ? Seul l'avenir, aussi maigre soit-il, aussi sombre soit-il pourra le dire. Puis finalement il reprend la parole sur un ton ferme et en découpant chaque syllabe de chacun de ses mots.

-« Moi ? Les dons du Chaos ? En profitez ? Ils devaient m'offrir un chemin sans danger vers le pouvoir que je recherchais. Ils devaient me rendre apparence humaine. Qu'en est-il ? Jour après jour et à chaque seconde qui passe les Ombres me dévorent pour se protéger. Que ce soit le Chaos ou les Ombres qui m'enterrent, je sais que ce n'est que ma Folie qui me coûte la vie. »

Les crocs claquent hargneusement en frôlant la main de l'impudent, tandis que le Garou rugit, la haine si palpable dans ses mots qu'elle frappe comme un souffle fétide le nain:

-« Nous vous avons épargné, puis protégé, nous vous avons fourni des ombres et d'autres entités de nos plans, pour que vous appreniez et que s'ouvrent à vous les voies du Chaos! Mais nous avions oublié, oublié que les insectes ne connaissent pas la patience, avides et imbéciles pareils à des charognards misérables à jamais dépourvus de puissance ! J'étais venu vous offrir la marche suivante de votre quête, mais vous avez sombré encore une fois dans un pitoyable apitoiement sur votre petite personne, faible et vain comme tous les autres, maudit soit l'Innominé de vous avoir fait confiance! Maintenant, regardez, regardez bien, c'est la dernière chose que vous verrez de cette terre. »

Un hurlement suraigu jaillit de sa gorge, mettant à mal les tympans du plus sourd des gardes. Quelques secondes plus tard, la Meute quitte l'abri des arbres, loups-garous par centaines, chiens garous par milliers, démons et bakus indénombrables, centaines de hautes silhouettes des Seigneurs des limbes, la terre semble soudain velue, mouvante, grognante, bardée de crocs et de griffes avides de mordre dans la chair juteuse qu'ils sentent derrière les frêles défenses du Nain.

Fenrir sourit à Baramir, un rictus effroyable, sensuel et gourmand à en donner des sueurs froides au plus téméraire, il susurre d'une voix horriblement complice, évoquant le ton qu'emploierait une amante lascive:

-« Je vous retrouve cette nuit, tendre Sire... »

Au son d'un rire machiavélique et tonnant, le garou se détourne du Nain, rejoignant sa Meute, bel et bien existante et constituée des cohortes qui servaient autrefois le Sans-Nom.

Le nain laisse les mâchoires puissantes mordre dans le vent, tout prêt, trop prêt de sa propre main. Il comprend alors que le Garou peut peut-être dire vrai. Il prend alors conscience que le serviteur est et à toujours été plus fort que le maitre. Et a présent il est frappé par la Haine du Garou comme s'il l'avait mordu. Il garde le silence, n'ayant rien à répondre à l'énoncer de la vérité.

Puis il entend un hurlement qui lui perce les tympans. Il sent la terre trembler sous ses pied. Il vois alors les Cohortes sortir de leur cachette, bel et bien présente et mesure alors l'étendu de sa propre stupidité. Ce qui le tire de cette vision d'effroi est la voix bien trop complice de Fenrir.

-« A moins que... »

Il se laisse alors tombé sur le sol. Il s'enfonce quelques instants dans Leurs Royaumes afin d'écouter ce qu'elles pensent, puis balaie leur voix par la sienne. Il hurle dans ce monde qui n'entend rien. Il finit par leur imposer sa volonté et elles sont bien obligées de s'y plier. Il sait qu'Elles se vengeront mais un Pacte est un Pacte. Ce qui a été scellé par le sang doit être honoré. Dans sa folie le nain se refuse à perdre son honneur, pour le peu qu'il lui en reste.

-« Fenrir ! Je suis toujours un Serviteur du Chaos. Le Pacte n'a pas été défait et il serait temps que je l'honore ! »

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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia

Shadee | 14/03/11 11:28

* rit longuement en se disant qu'elle aurait dû poser miser plus gros pour son pari*

Messire Bémol, vos fausses notes sont si prévisibles qu'elles ne parviennent plus à me faire grincer des dents...

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