Forum - [Certadhil III] Après la chute
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Ildrina | 12/03/11 18:10
Quelques lunes auparavant
"On pourrait croire le pire dernière nous, le Sans Nom étant à bas et ses sbires repoussés...
Mais le pire est justement à venir"
L'elfe venait de faire la lecture de cette lettre à haute voix. Dans cette pièce éclairée par de grandes fenêtres, elle était assise, la missive qu'elle avait reçue le matin même entre les mains. Pour la troisième fois elle la répétait à son interlocuteur.
_ Qu'en pensez-vous ?
_ Rien M'dame. Rien du tout.
Le Harpon et sa cicatrice se tenaient bien droit en face d'elle. Il avait changé. Depuis ce jour où elle l'avait rencontré dans une auberge minable, il s'était transformé du tout au tout. En le regardant, elle se demandait si c'était Certadhil qui avait eu cet effet là. Elle avait presque oublié le mercenaire qu'il avait été, et lui accordait toute sa confiance. Au début il était resté à l'écart. Puis petit à petit, il avait proposé l'aide de ses hommes pour amènager un petit port sur la côte Ouest, là où son bateau mouillait. Enfin, de capitaine de la flotte, il était devenu chef des armées. Même pour les combats sur terre, Ildrina lui accordait toute confiance. A une exception près, et non la moindre, il était au courant de tout ce qui se tramait dans l'Alliance et son avis extérieur était d'une grande aide pour l'elfe.
_ J'ai reçu cette lettre du Duc aujourd'hui. Il y dit clairement que nous n'avons pas encore vu le pire. A-t-il raison ?
_ Je peux pas vous l'dire. On est sûr de rien M'dame, il y a que ça de vrai, on sait rien du tout !
Ildrina souffla lentement. Malgré ses transformations, il avait conservé sa voix forte, son timbre autoritaire. Ses yeux parcoururent une dernière fois cette lettre. Puis à regret, elle la replia et la posa sur un coin de sa table où reposaient d'autres missives, moins importantes.
_ Si vous ne savez rien, parlez moi d'autre chose. Quelles nouvelles pouvez-vous m'annoncer avec certitude ?
_ Ils sont aux cachots M'dame. On les arrêtés c'matin même ceux qui racontaient n'importe quoi sur vous. C'est trois de mes hommes qui les ont interpelés. Ces deux lascars ont pas du faire long feu, c'est Le Harpon qui vous l'dit !
_ Vous ne les avez pas brutalisés ?
_ Pas plus qu'nécessaire. Le Sans-Nom a disparu. Pas d'nouvelles de Gretaine. Les hommes qu'étaient chez votre Bart sont sains et saufs. La sorcière a pas riposté.
Hochement de tête. Elle le savait déjà. Elle n'avait pas attendu que Le Harpon vienne lui annoncer. Dès l'aube, elle avait reçu en personne les messagers : il n'y avait eu aucun combat, le calme plat selon eux. L'instant d'après, ils étaient repartis avec de nouveaux ordres à transmettre. L'armée déjà en place assurerait la défense du royaume de Bart, leurs rangs seraient bientôt gonflés par de nouveaux renforts. Malgré tout ce qui se passait, protéger Bart était essentiel. Elle avait tout fait pour cela. Peu importait ce qu'elle avait du faire, il avait été protégé, même si maintenant rien n'était moins sûr.
_ Pourquoi vous pensez qu'elle va l'attaquer lui plutôt que nous ?
_ Vous n'avez pas à être au courant de tout, Le Harpon. Ils ont donc réellement perdu. C'est trop rapide.
_ D'accord, M'dame. Vous m'expliquerez plus tard.
_ Saviez-vous qu'avant sa chute l'Innominé n'avait pas donné de nouvelles de lui depuis plusieurs lunes aux seigneurs avec qui il était en contact ?
_ Non. Vous m'l'avez pas dit. C'est pas si bizarre. Il n'a attaqué personne pendant ce temps là. J'crois qu'il y a eu trois lunes de paix avant que l'alliance réduise ses hommes en charpie.
_ Vous avez raison. Cela concorde parfaitement. Le Sans-Nom devait être occupé par quelque chose d'autre que l'Alliance. Quelque chose de plus important.
Le Harpon se balançait désormais d'un pied sur l'autre. Il avait bien conscience qu'il lui manquait la plupart des éléments, mais pourtant ce qu'il apprenait petit à petit le dérangeait. Dame Ildrina lui avait déjà fait part de ses doutes après la chute du Sans-Nom. Lui-même n'y avait pas cru. Selon ses propres estimations, la résistance du maître de cette inquisition aurait du être bien plus âpre, laisser bien plus de trace. Et pourtant : rien. Tout s'était déroulé au mieux. Pire : tout c'était déroulé parfaitement. En bon marin, il le savait pertinemment, le calme plat n'annonce jamais qu'une violente tempête. Il le savait aussi l'euphorie qui gagnait les membres de l'alliance victorieuse pouvait tout à fait les empêcher de remarquer quand le temps se gâterait. Il leva la tête vers Ildrina, le regard dur.
_ J'vais trouver ce qui s'passe M'dame. Laissez-moi envoyer un groupe. Ils fouilleront les terres du Sans-Nom, ils ratisseront toute sa forteresse, et s'il découvre la plus petite chose, ils nous en feront part.
_ Si vous pensez que c'est là que nous trouverons les informations qu'il nous faut. En attendant j'essaierai de convaincre l'Alliance qu'il se passe quelque chose.
_ Oubliez pas votre Duc. Peut-être qu'il sait quelque chose, allez savoir.
Du haut de sa cicatrice le Harpon salua la Dame et se retira. Elle aussi elle avait changé. Elle était devenue bien plus dure. Finie la jeune fille peu sûre d'elle qu'il avait rencontré dans une auberge de PremierCercledhil. Il se demandait si c'est c'était Certadhil qui avait eu cet effet là. Certadhil, ou ce qui se déroulait sur Certadhil ?
Ildrina | 13/04/11 01:41
[HRP : La suite, avec une bonne dose de retard ! Certains passages ont été écrit par Bart Abba.]
Ildrina, montée en amazone sur un cheval à la robe beige, regardait les ruines fumer. Tout cela pour si peu de choses. Une petite troupe l'avait accompagnée depuis ses propres terres jusqu'au lieu de la terrible bataille. Ils attendaient en silence derrière elle. L'elfe avait le visage pâle et les yeux entourés de cernes. Loin ans le ciel le soleil commençait à se lever. Elle avait chevauché aussi vite qu'elle avait pu mais les renforts étaient maintenant inutiles.
_ Fouillez le camp. Retrouvez les survivants, faîtes allonger les blessés. Nous dresserons les tentes à l'ouest du camp de bataille. Si vous retrouvez le hordeux Bart Abba, faites tout pour qu'il survive et prévenez moi immédiatement.
La matinée passa difficilement.
L'ork de Barbarie, inconscient et en piteux état, avait été ramené sous une des tentes de fortune dressées par les hommes de Dame Ildrina. La jeune femme envoya deux cavaliers chercher les meilleurs guérisseurs de ces terres maudites.
Sentant la main d'Ildrina sur son front, Bart ouvrit les yeux un instant. Balbutia une suite de mots incompréhensibles. Fit un sourire à la belle, et re-sombra dans son comas. Rassuré.
L'elfe agenouillée au pied du Hordeux soupira. Une vague de soulagement la submergea lorsque Bart bougea pour la première fois. Elle n'avait pas compris un traître mot de ce qu'il avait dit, mais il était vivant. Là se situait le principal. Les cadavres des firmirs, eluros et autres orcs qui avaient servi dans les légions étrangères d'Ildrina avaient été alignés. C'est parmi eux qu'ils avaient retrouvé leur meneur. Le regard rivé sur le blessé, elle se remémorait ce qu'elle avait entendu.
Les quelques elfes qui avaient rassemblé les corps étaient de marbre. Ils ne pleuraient pas, car ils étaient de fiers guerriers, mais Ildrina, elle, devait s'en empêcher. Ils discutaient, sans aucune cohérence, des orcs pour lesquels un millier d'elfes s'étaient sacrifiés. Toute leur combativité, toute leur vivacité s'était envolée, disparue.
_ J'avais discuté avec lui une fois. Il me disait que c'était un honneur pour lui de servir à nos côtés : il pouvait nous impressionner, nous montrer à quel point les leurs étaient fort. Pfff. Fierté inutile. On voit bien où ça mène ça...
_ Parce que tu crois qu'avec plus d'humilité il serait encore en vie ?
_ ...
_ Moi je me souviens que le petit, là, avec la jambe arrachée, il me disait qu'il était content de pouvoir revenir dans son camp chaque lune d'en assurer la sécurité.
_ Ouais, mais il aurait mieux fait de rester à l'abri chez nous.
_ Ils auraient mieux fait de rester chez eux de toute façon. On n'aurait pas été obligé d'aller les aider. Tout ça pour ça.
_ Ils sont mauvais. Chez nous, c'est bien protégé, organisation et efficacité. Comment vouliez-vous qu'on gagne à essayer de protéger un camp aussi primitif. Franchement ces orcs, c'est bien à cause d'eux qu'il y a eu tant de mort.
_ Arrête, arrête. Tu ne le penses pas. Moi aussi je suis déboussolé par ce qui est arrivé à nos frères, ce n'est pas la peine de rejeter la faute sur les autres.
_ Moi j'm'en fous, je les connaissais pas. Par contre je plains ceux qui doivent ramasser les morceaux des nôtres et les enterrer.
_ J'ai un ami qui fait ça. Ce midi il m'a annoncé qu'ils allaient brûler les corps. Enterrer prendrait trop de temps. Nous devons être rentrés au plus vite. On partirait ce soir."
Ildrina avait écouté, parfois indignée, mais passive. C'était des ragots sans importance... Puis elle demanda simplement à ce qu'on allonge Bart Abba dans la tente. Elle voulait s'occuper de lui elle-même. Il n'y avait pas assez de médecin pour tous les blessés. On partirait peut-être le soir. Quand Bart se réveillerait, s'ils se dépêchaient, peut-être serait-il allongé dans un véritable lit.
***
_ Anéantis, vous dîtes ?
_ Anéantis. Il n'y a eu que quelques blessés, et la plupart sont morts pendant le voyage. Voilà deux jours que les courriers sont incessants. On me félicite des pertes infligées à Gretaine. On se moque de ceux qui sont morts pour cela.
_ On doit gagner la guerre quelque soit le prix à payer, M'dame.
Le Harpon se tenait droit dans ses bottes. Sa voix bourrue résonnait dans la pièce vide. Devant lui, amorphe, se trouvait Ildrina. A sa vue, la dame elfe était considérablement diminuée. Ces derniers jours, elle avait passé plus de temps au chevet de son hordeux qu'à diriger les siens. Mais maintenant le poids devenait trop lourd pour lui, il ne pouvait plus en assumer les responsabilités à sa place.
_ M'dame...
_ Tous les accords sont rompus, Le Harpon. En fait, il n'y en a jamais eu.
_ Qu'est que vous voulez dire ?
_ La chute de l'Innominé a changé la donne. On a réussi jusqu'à présent à éviter à ceux qui comptaient sur nous les affres de la guerre. Cela est fini. La sorcière paiera pour ce qu'elle a fait.
La voix de femme de l'elfe se brisait de temps à autre. Une fragile tension se remarquait sur son visage, mais Le Harpon bien qu'indécis se contenta d'attendre encore un peu. Dame Ildrina avait eu raison. Le royaume de Bart avait été la première cible de Gretaine, et à en croire les rapports qu'on lui avait fourni, la victoire s'était transformée en massacre à peu de choses, une centaine d'elfes tout au plus.
_ Que vouliez-vous me dire ?
Il avait nombre de chose à dire mais il se contenta de hausser les épaules. Son regard dur balaya la pièce et il se redressa.
_ Pas grand-chose M'dame. Pas grand-chose.
_ Parle donc !
_ Votre ami, Baramir d'Eckmöl se réjouit que vous n'ayez pas été hostile envers Gretaine cette lune. Je pense qu'il ne sait pas quel camp choisir. En outre, peut-être aviez vous raison : quelque chose est en train d'arriver. Vous vous souvenez, le groupe que nous avions envoyé sur les terres du Sans-Nom...
_ Oui ?
_ Il n'est pas revenu.
Ildrina | 08/05/11 01:16
[La suite, avec encore plus de retard !]
La guerre faisait rage. Après plus de quinze lunes de paix et de prospérité, elle avait finalement gagnée la côte ouest de Certadhil. Là où auparavant certains se plaignaient à mi-voix de ne pas participer au combat, de ne pas recevoir leur du de gloire et de richesse, des cadavres s'empilaient. L'afflux d'homes était constant. Il fallait les payer cher pour les faire venir de tout Daifen, mais on les trouvait toujours. Le Harpon savait s'y prendre. Sur ce petit port, chaque semaine voyait sa centaine de soldats débarquer. Dans une activité fébrile, ils traversaient immédiatement les rues vers leurs quartiers.
Il avait été décrété il y avait bien des lunes qu'on accorderait à chaque nouvel arrivant dix journées entières de repos. Ils n'avaient plus le droit qu'à deux. La maladie faisaient des ravages : les rats pullulaient, les cadavres reposaient en pleine rue sans que personne ne s'en soucis. Certainement des scouts, morts dans leur lit ,, succombant à leurs blessures et qu'on avait jeté au caniveau pour attribuer leur logement à un nouveau venu. Le petit îlot de sûreté était bel et bien rentré en guerre, et chaque journée amenait son lot de désolation.
Surtout que les rumeurs enflaient. Toute une mission aurait disparu. Aucune trace. Ceux qui étaient partis à sa recherche en vain racontaient à qui voulait l'entendre qu'il se tramait quelque chose. Elle se serait faite terrasser par un nouvel ennemi encore inconnu. Ils auraient retrouvé des traces d'animaux telles qu'ils n'en avaient jamais vues. La nuit, ceux qui restaient éveillé les plus tard contaient des histoires à dormir debout. Un de leurs amis aurait aperçu une de ces créatures, des dents hautes comme un être humain, des griffes acérées et sanglantes. La plèbe en frissonnait, mais il n'y avait plus dans l'auditoire ce parfum d'aventure. Mis à part les rares qui n'avaient pas encore pris conscience de leur situation, et qui allaient certainement en mourir le lendemain, tous attendaient leur tour, affligés.
Mais on trouvait moyen de se réjouir des quelques bonnes nouvelles qui arrivaient. Le temple avait été fini. Personne n'avait posé de question, l'édifice avait requis quelques centaines de travailleurs, mais il avait été achevé. Des lois avaient été éditées. Nul n'y entrait, nul n'en sortait. Cela avait été établi dès le début. Ildrina seule en connaissait la raison et se gardait bien de la divulguer. Quelques membres de l'escorte qui avait amené là bas les trois sombres Gardiens la première nuit ou ceux qui leur apportait chaque jour de quoi se nourrir avaient bien laissé échapper quelques bribes d'informations et elles alimentaient les histoires les plus folles. Mais tous l'admettaient : s'ils en avaient entendu parler aucun ne savait à quoi servait le bâtiment ni ce qu'il y avait à l'intérieur. Et Dame Ildrina s'en accommodait fort bien.
Parce que ce que ses sujets n'apprendraient que plus tard c'est que Gretaine la sorcière était tombée, la joie allait gagner pour quelques jours le peuple, encore aveugle aux événements à venir. La Dame elfe envisageait déjà, elle, de nouvelles heures sombres. Son providentiel allié, le tant controversé Duc de l'Uto, venait de rendre les armes, assiégé par La Meute. Leur nouvel ennemi s'était enfin présenté.
Ce qu'elle avait craint arrivait. Il y avait eu trop d'éléments indicateurs mais trop peu de monde pour l'écouter. Le Sans-Nom avait chu, et avec lui l'ordre qui l'apportait. Il fallait à présent faire face à la barbarie de sa horde et de leur chef dont on osait à peine murmurer le nom : Fenrir.
***
Clic. Clac.
_ Levez-vous. Voici vos affaires. Vous êtes remis en liberté, mais vous avez interdiction de composer, écrire, ou colporter à nouveau. Maintenant, suivez-nous.
_ Attendez, attendez une seconde, mon brave, qu'est-ce que vous essayez de nous dire ?
_ Oui, arrêtez-vous un peu ! Expliquez-nous !
_ Vous êtes libre. Voilà tout.
Manifestement, la situation était cocasse. Le garde, un grand blond musclé les yeux grand ouverts, clés à la main venait d'ouvrir la cellule des deux bardes. Et voilà que ceux-ci, encore à la porte restaient immobiles sans bouger. Le soldat visiblement ne semblait pas pouvoir appréhender ce que lui demandaient les deux prisonniers.
_ Ecoutez-nous, Monsieur, expliqua alors le plus vieux avec un sourire charmeur. Il faut nous comprendre. Ici nous sommes logés, nourris, et même protégés. Notre place nous convient tout à fait !
_ Mais...
_ De plus, renchérit l'autre, vous vous souvenez peut-être de ce que l'on racontait. Que le royaume était en paix à cause des alliances inacceptables de nos dirigeants ? Et bien c'était faux.
_ On avait tout inventé. De toute pièce, tout droit sorti de notre imagination !
_ Et maintenant les gens s'en rendent bien compte ! On a pu discuter avec l'un de vos collègues l'autre fois. Il a raconté qu'il paraît qu'il y a eu plus de 1400 elfes de notre armée qui ont péri en défendant un royaume allié. Des orcs.
_ Depuis, ça n'arrête pas. Même ici on en entend parler. Chaque lune on rencontre un nouveau garde, car l'ancien est mort au combat.
_ Nos condoléances, au fait, au cas où nous ne nous reverrions pas.
_ Et puis maintenant que le royaume est en guerre, avec ce que nous racontions avant, plus personne ne nous prendra jamais plus au sérieux !
_ Exactement. Comment gagnerons-nous notre pain ? Si en plus vous nous interdisez de pratiquer notre art, nous n'avons pas d'autre solution que de demeurer ici.
_ Voilà ce qu'on va faire, mon ami. Voilà. Vous allez refermer cette porte. Vous allez nous laisser. Avec un soupçon de chance, le supérieur qui vous a donné l'ordre de nous libérer mourra dans les combats de demain et personne ne remontera jamais jusqu'à vous. Vous faîtes comme si vous ne nous connaissiez pas. Vous n'avez aucun souci, et nous...
_ Nous non plus. Alors ?
Ils avaient redoublés de sourires et d'accolades. Tout leur petit spectacle regorgeait de ces mimiques imbéciles et tellement usitées. Une amitié plus fausse aurait été difficile à imiter, tellement les deux bardes si prenaient mal sous le regard blasé de leur interlocuteur.
_ Non. Vous allez sortir, d'ici. Si vous voulez gagner votre vie faîtes comme tout le monde : travaillez. On est tous dans la même galère ici. Je ne sais pas qui vous a parlé de tout ce que vous savez, mais ce n'est pas mon travail. Si vous voulez de l'or, engagez-vous. Ils paient bien.
Allez. Au pas, de course.
_ 1800 morts pour défendre ce hordeux, c'est énorme quand même. Je n'ai jamais vu ça de toute ma carrière...
_ Ce n'était pas 1400 tout à l'heure.
_ Si peut-être, on n'est pas à ça près. Tu penses des fois à ce que l'autre avait dit sur ce temple ?
_ Oui.
_ Tu crois que ça a un rapport avec ce qu'on disait ? Je veux dire, c'est bizarre quand même, tu ne trouves pas.
_ Non. Ne raconte pas n'importe quoi. Ce qu'on avait inventé, tu l'as dit toi-même il y a cinq minutes : on l'avait imaginé de toute pièce. Il n'y avait aucune vérité là dedans, point final.
Silence gêné. Les deux compères sortent des cachots.
_ Hal ?
_ Marty ?
_ Mais qu'est-ce qu'on fout là ?