Forum - RP - Certadhil - à la recherche du Baramir perdu ...

Rouge | 25/02/11 02:00

Quelquepart lune 28 sur Certadhil.

Dans le bunker, trois silhouettes se dressaient près de l'ouverture béante qui donnait sur la falaise.
Leurs carrures frêles auraient fait ricaner un massif eluros, et pourtant, elles appartenaient sans conteste aux trois plus puissants résidents de Krashouane.

- Atatata'ne, vous êtes le premier shaman des N'digos. C'est à vous que revient le commandement en mon absence.

- Vous êtes sûr ? Le commandement de toute la forteresse ?

- Pour ce qu'il en reste ! Non, c'est de la cité que vous devez prendre soin.

- La cité ... mais je ne saurai jamais !

- Arrètez-vos jérémiades ! Vous croyez que j'étais préparé à gérer une centaine d'ourtes, moi ? Pas plus ! Nécessité fait loi ! Personne d'autre ne peut le faire mieux que vous !

- Oui, mais vous vous êtes Kill'yam l'Acharné.

- De quoi ?

- Vous êtes un exemple pour les jeunes N'digos, un symbole, une inspiration.

Kill'yam recula de trois pas sous le choc de la révélation.

- M... Un ?! ... mais je suis un khani...

Sa phrase s'étrangla sur les dernières syllabes qui restèrent bloquées au fond de sa gorge.
Lui, Kill'yam, le déchu, le condamné. L'histoire N'digo avait fait de lui un héros ?! Quelle dérision.
Son visage s'empourpra. Rouge avait biensûr passé ce détail sous silence. Quand il referait surface celui-là, il allait l'étrangler avec un piège à sanglipin !

- Oh ! Non. Vous n'avez pas le titre de Khan. Mais, pour nombre d'entre nous, vous êtes un symbole de droiture et de persévérance.

- Vous n'avez donc rien à redouter. Croyez-moi, ça vient très vite la droiture et la persévérance. Vous êtes en charge désormais ...

- Et vos gargoublines ? Elles ne pourraient pas assurer l'intérim ? Elles sont habituées à donner des ordres et à agir.

- Ces créatures viennent à peine de naître que déjà vous voulez les voir corrompues par le pouvoir. Très peu pour moi. Quand un peuple goute à ce poison, il perd son innocence. Mes gargoublines ne sont pas prêtes encore pour cela. Elles ne méritent pas un tel fardeau.

À bout d'argument Atatata'ne se tut.

- Et n'oubliez pas les consignes que je vous ai donné pour le retour de Rouge.

Puis, le shaman vieillissant leva les bras et aboya :
- Allez les filles !

Aussitôt, des gargoublines apparurent. Elles enfilèrent un harnais noir à Kill'yam et au dernier membre du trio. Mais, si leurs gestes étaient doux et délicats avec le Maître de Krashouane, emprunts de respect, le troisième larron fut traité avec rudesse.

- Aucune reconnaissance, ses petites !

- Je serais vous, je prierais pour qu'elles n'aient pas oublié de bien serrer un sangle par accident.

- Je ne m'inquiète pas trop pour cela. Elles ont bien trop de respect pour vous, pour vous décevoir ! Et comme vous leur avez demander explicitement de me conserver en vie ... hé hé ...

- Vous pourriez n'être que blessé.

Kapoff fit une grimace et se tut.
Les gargoublines finirent prestement leur tâche, puis Kapoff et Kill'yam s'approchèrent du précipice.
Alors, avec une synchronisations parfaite, une douzaine de gargoublines prirent leur envol. Derrière elles, de solides filins suivirent, se tendirent et soulevèrent le shaman et le nécromant.

- Wouuuuuuuooouuuuhhh !!! cria Atatata'ne enthousiaste, oubliant sa terreur des responsabilités. Eh ! Ce que j'aimerais être à votre place. Faudra me laisser essayer à votre retour .. hein ! Kill'yam ...

Suspendu confortablement dans son harnais, Kill'yam se retourna pour voir sa ville et sa citadelle.
Je ne suis pas si sûr que tu aimerais être à ma place jeune Atatata'ne.

La citadelle n'était plus qu'une ruine. Les troupes de Grétaine et du Sans-Nom n'avaient pas fait dans le détail.
Krashouane n'avait pas trop souffert. La majorité de la population s'était tout simplement terrée dans les vastes réduits sous-terrains des innombrables nécropoles de la cité en attendant que ça passe. Déjà, dans la ville tout était revenu à la normale. Les nécromants complètement aveugles au danger qui menaçait Daifen continuaient leurs petites guerres privées pour savoir qui serait le nouveau patron du tas de fumier une fois que la paix serait revenue.
Incorrigibles !

Ne faisait-il pas une bêtise ? Il chassa la pensée. C'était sûrment une bêtise, mais c'est ce que Rouge aurait fait. Et s'il la trouvait stérile et détestable, il ne pouvait s'empècher d'admirer cette obstination que le khan avait à vouloir toujours tout tenter pour ses frères d'arme.

Le vol ne fut pas si long et ponctué par les hurlements et les malédictions que Kapoff lançaient à ses gargoublines à chaque fois qu'elles lui faisaient frôler quelque obstacle.

Bientôt le royaume de Baramir fut en vue ...

Kill'yam renvoya les gargoublines.

- Pourquoi donc avez vous tenu à que je vous accompagne dans cette mission. Je ne vois pas ce que mes capacités peuvent bien vous apporter ici. rala Kapoff.

- Moi, non plus pour tout dire.

- Comment ?

- Mais, je ne me voyais pas vous laisser à Krashouane avec comme seul adversaire le jeune Atatata'ne.

- Gnin ... ein ... Je lui aurais appris deux, trois trucs sur la droiture ...

- Je doute que Ledzèp et ses soeurs vous aient laissé faire.

- Hmpfff ! se renfrogna Kapoff.

Deux laquais du Chaos gardaient l'entrée du campement dévasté de Baramir.

- Que voulez-vous fragiles mortels ?

- Que votre immonde vermine du fin fond des plans de Ka'n Abysse bouge ses fesses et nous amène au Seigneur Baramir. Et fissa, grouillots !

Kill'yam ricana. Le Temps était vraiment le plus cynique des joueurs. Voilà vingt-cinq lunes, les Laquais du Chaos donnaient des sueurs froides à tous les seigneurs du continent, et maintenant, on ne les traitait plus que comme des sous-merdes - ce qu'ils devaient être dans leurs plans d'origine. Comme quoi, quelquesoit le bouleversement, les choses reprenaient toujours leur place !

Le Laquais hésita, puis s'exécuta.
Après un moment, ils virent le chef du camp venir à leur renconte.

Kill'yam s'inclina.
- Bonjour Baramir. En ces temps biens sombres, il m'apparaissait important de venir prendre de vos nouvelles.
Comment allez-vous ?

Edité par Rouge le 25/02/11 à 03:01