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Jethro Karovd | 17/02/11 04:48
[Chapitre 1 : [Lien HTTP] ]
...
Le prisonnier se calma doucement. Petit à petit, il comprenait.
- Alors... Pourquoi faites-vous cela ? demanda-t-il. Pourquoi me dire tout cela ?
- Vos questions deviennent pertinentes, sourit Jethro. Si je vous raconte tout cela, c'est parce qu'au moment où votre bourreau entame le chapitre du déni, nous préparons le second chapitre. Laissez-moi finir. Je vous dis tout cela parce que nous allons vous rendre à cet homme. Et vous lui rapporterez tout ce dont nous avons parlé. Avec ou sans la torture, mais vous lui direz, car il voudra savoir. Et quand il saura, sa haine se manifestera sur la première personne qu'il aura sous la main, vous. Vous n'êtes pas seulement le déclencheur du premier chapitre, mais également du second : la Haine.
L'homme se figea, c'était un cauchemar. Tout cela n'était pas réel. Ça ne pouvait pas se passer ainsi.
Puis vint cette sensation qui prit naissance au creux de son ventre. Cette petite boule s'amplifia à mesure que son regard s'enfonçait dans celui de ce Jethro Karovd, ce fou. La chaleur atteignit d'abord ses mains qui se crispèrent sur les bras du fauteuil. Elle toucha ensuite son coeur qui s'accéléra. Et enfin, elle prit forme au fond de sa gorge pour mourir dans un cri inhumain qui résonna longuement dans le bureau.
- Voilà, dit Jethro au bout d'un moment. La Haine. Si je vous dis cela, c'est pour atteindre cet homme, mais c'est également pour que vous sachiez exactement de quoi je parle. Vous allez passer par les cinq chapitres, les cinq phases. Et lorsque vous serez à la dernière, vous serez prêt pour votre mission.
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La lune donnait au paysage une teinte grisâtre et grisante.
- Tsane, avait dit Jethro un peu plus tôt dans la journée, je ne veux pas de mort, pas pour l'instant.
Et voilà que Tsane et l'équipe se trouvaient à quelques pas de pénétrer dans l'enceinte même de l'ennemi. Ils ne devaient tuer personne, mais ils seraient chanceux de sortir de là vivants, pensa-t-il. Ils entouraient le prisonnier comme quelques jours auparavant, l'amenant droit à son bourreau. Tsane souffla et s'approcha le premier de la grande porte du manoir. Manoir qui ressemblait plus à un petit château qu'à une grande demeure. Aussi profiteraient-ils de l'ombre que les tours leur offraient. Les deux gardes de la porte s'approchèrent :
- Qui va là ? lança un d'eux.
- On amène un prisonnier, répondit Tsane. Sur ordre du seigneur.
- On ne nous a prévenu d'aucune arrivée, souleva le second garde.
Un silence souffla dans la rue. La main de Tsane attendait sur le manche de sa lame.
- Mais bon, ils ne nous préviennent qu'une fois sur deux, s'amusa le premier garde. Allez-y.
La porte s'ouvrit.
- Vous savez où c'est !
Les quatre hommes du patron avancèrent d'un même pas. Le temps leur était compté.
Ils pénétrèrent dans une petite cour intérieure. La lune dévoila sept hommes en hauteur, et deux autres en face du cortège. Ce dernier s'approcha, les deux nouveaux gardes ouvrirent les portes sans rien dire. Tsane savait qu'il serait bientôt annoncé au seigneur. Il ne fallait pas pour autant se précipiter. L'escorte pénétra dans les couleurs intérieurs et trouva vite les marches vers les sous-sols. Le prisonnier ne disait rien. Il avançait. Calme, il savait vers quoi on l'emmenait. Il sourit doucement en retrouvant le geôlier qu'il avait quitté quelques jours plutôt.
- Ah, ben vous l'avez retrouvé celui-là, rit ce dernier au nez de Tsane. Suivez-moi, il va retrouver sa place.
Quelques marches plus haut, un homme pénétra dans un bureau plus éclairé qu'il ne le faut. Assis derrière un bureau en désordre, où parchemins, armes et argenterie s'entassaient, le seigneur des lieux leva les yeux.
- Qui a-t-il Archin ? souffla-t-il.
- Les hommes ont ramené le prisonnier, monsieur, répondit simplement le soldat.
- Qui ? lança le seigneur en se levant. Où l'ont-ils retrouvé ?
- Je ne sais, monsieur, dit le soldat. Ils sont descendus directement aux geôles.
L'homme récupéra une dague sur le bureau et, bousculant le soldat, sortit du bureau d'un pas ferme. Nombres de marches plus tard, il se retrouva face au geôlier.
- Où sont-ils ? demanda, nerveux, le seigneur.
- Qui, monsieur ? lança le geôlier soudainement nerveux à son tour.
- Les hommes qui ont ramené le prisonnier ! siffla le seigneur. Et le prisonnier ?
- Le prisonnier est là-bas, monsieur, balbutia le geôlier. Les quatre hommes sont déjà partis, monsieur.
- Faites fouiller le manoir, cria le seigneur. Retrouvez ces quatre hommes.
Le pauvre geôlier quitta les caves aussi vite qu'il le put. Il eut préféré cent fois faire le tour du manoir seul, que de rester avec le seigneur.
Le silence retomba aux sous-sols. Rya Kleus, seigneur de ces lieux, ne savait s'il voulait voir le visage de ce prisonnier. A quoi cela rimait ?
Il fit le premier pas, hésitant. Puis chaque pas l'amenant au fond de la pièce prenait en assurance.
Lorsqu'il fut devant la dernière geôle, il se figea. L'homme qui était en face de lui était bien le prisonnier qu'il avait perdu. La seule mission qu'il n'avait réussie. Mais l'homme avait changé. Kleus voyait dans ses yeux une sérénité que jamais il n'avait vue. L'homme savait comment cela se terminerait et il n'avait pas peur. Et plus le regard de Kleus plongeait dans celui du prisonnier, plus la peur l'envahissait. Il était paralysé. Que se passait-il ?
Un bruit de pas résonna dans les marches et bientôt le geôlier, accompagné de trois gardes, s'arrêta près du seigneur.
- Monsieur, murmura un des hommes. Ils ont disparu. Ils sont sortis comme ils sont rentrés, par la porte. Ils amenaient un prisonnier alors nous...
- Retournez à votre poste, dit simplement Rya Kleus. Et vous - fixant le geôlier - donnez-moi le trousseau et allez m'attendre à l'étage.
Et le silence de tomber de nouveau au milieu des ombres. Lentement, le seigneur ouvrit la geôle et y pénétra. Lentement, le prisonnier se releva.
- Ecoutez bien ce que j'ai à vous dire, je ne vous le dirai qu'une fois, commença ce dernier. Après, vous pourrez me tuer.
Rya Kleus se figea de nouveau et écouta toute l'histoire. Du moins, il entendit ce que Jethro Karovd avait bien voulu qu'il sache. Et lorsque le prisonnier eut fini son histoire, Kleus hésita. Sa dague finit tout de même dans la gorge du conteur. D'un geste froid, sec. Mais il avait hésité.
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Jethro Karovd était assis contre le mur de sa villa, dans sa cour. Il regardait Listeur, son bras droit, debout devant lui alors que le soleil se levait doucement.
- Ils sont revenus, Listeur ?
- Oui, monsieur, répondit le concerné. Et il n'y a eu aucun mort. Encore une fois, tout s'est apparemment déroulé comme vous le souhaitiez.
- Apparemment ? sourcilla Jethro.
- Il est important de ne pas trop flatter votre ego monsieur, dit simplement Listeur. Cependant j'ai une question.
- Je t'en prie.
- Pourquoi prendre le risque de rendre le prisonnier ? demanda alors le bras droit.
- Voyons, c'est pourtant simple.
- Afin de déclencher la haine, oui, poursuivit Listeur. Mais elle se serait manifestée d'elle-même. Pourquoi vouloir l'accélérer ?
- Il y a en effet ce côté d'accélération, mais pas uniquement, dit Karovd. Il fallait détruire totalement son ego.
- En le surprenant ?
- La surprise a accentué l'effet. Il fallait lui montrer que non seulement son ennemi était capable de lui voler un objet précieux aux yeux de tous, mais qu'il était capable de le lui rendre de la même manière, aux yeux de tous, et qui plus est, dans sa propre enceinte. Lui montrer que nous savions où il était, qui il était, que nous connaissions tout. Lui montrer que nous n'avions pas un coup d'avance sur l'échiquier, mais une partie !
- Accentuer la haine et la peur alors, murmura Listeur, pensif.
- Oui, mais tu oublies une chose non moins importante. Le prisonnier.
- Le prisonnier... dit Listeur qui d'un coup comprit. Lui montrer ce que vous alliez faire de lui.
- Exactement.
- Et à présent ? demanda Listeur.
- Il est au second chapitre et le prisonnier doit être mort, soupira Jethro. La haine le ronge et les questions aussi. Il ne veut qu'une chose, me tuer. Alors nous allons patienter.
- Qu'attendons-nous ?
- Le moment où il sera prêt pour le troisième chapitre, sourit Jethro.
- Comment le saurons-nous ? demanda, surpris, Listeur.
- Parce que je vais lui rendre une petite visite, murmura Jethro Karovd. Mais pas tout de suite, d'abord reposons-nous, Listeur.
J-K
Gzor | 17/02/11 10:24
C'est totalement psychopathique. J'adore
.
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!