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Brox | 23/01/11 15:31

(Petit RP sans prétentions, histoire de dépoussiérer ma plume. ;))

« Si dans deux jours on est encore là, j'descends de mon arbre et j'viens boulotter un de vous. Vous êtes prévenus.
- Fermes-la.
- D'accord, je commencerais par toi.
- Fermes-la je t'ai dis. Tu crois peut-être que nous on s'y plait ici ?

Les esprits s'échauffaient, Tenor ne tenait plus la troupe. Il était temps que les impériaux arrivent, on allait finir par s'étriper. On était douze pauvres types affamés, perchés dans les arbres, de part et d'autres de la seule route praticable traversant le marais. Avec pour mission d'éradiquer une colonne de cavalerie impériale envoyée mater la rébellion, plus au sud.

Tenor nous avait fait prendre place une journée avant le passage prévu de la colonne. En une journée la nature aurait le temps d'effacer toute trace de notre présence. Monter aux arbres s'était imposé, l'eau croupie du marais et les gaz qui en émanaient rongeant tout ce qui se trouvait à portée. Prévoyants, nous avions des vivres pour quatre jours, mais dès le troisième il avait fallut tout jeter. La pourriture se met partout. Heureusement que l'eau que nous avions restait potable et que nous avions pensé assez tôt à la rationner. Mais on aurait jamais cru rester perchés là pendant une semaine.

Les têtes que feraient les impériaux en nous voyant les attaquer. On devait tenir davantage du clochard que du rebelle. Peu importait, plus personne ne croyait au passage de cette colonne, mis à part Tenor. Et comme il commandait la troupe...

Mirca reprit sa complainte.
- Tenor, j'te jures, j'vais te bouffer. J'ai tellement les crocs que j'boufferais du macchabée.
-Fermes-la pour de bon où je te fais descendre de ton perchoir à coups de pied au cul. S'ils ont des éclaireurs dans le coin et qu'ils nous entendent on sera marrons grâce à toi.

Dans le silence relatif du marais, un gargouillis étrange se fit entendre, puis le bruit d'une masse tombant dans l'eau nauséabonde. Je passais la tête entre les branches, espérant voir de quoi il retournait. Un homme s'enfonçait peu à peu dans la boue, une flèche fichée en travers du crâne. Il portait une tenue bariolée et décomposée qui se confondait parfaitement avec les couleurs du marais. Ceci expliquant pourquoi nous ne l'avions pas remarqué avant.

Cland se glissa sur une branche pas loin de moi. Ce type était incroyable, à l'aise dans toutes les situations, même sur des branches pourries. Je ne doutais pas qu'il avait décoché la flèche mortelle. Il parlait à voix basse.

-Un éclaireur, il nous avait repérés. J'en ai pas vu d'autres, mais dans le doute faites silence, la colonne arrive. Fais passer.

Je n'avais pas terminé de transmettre le message à Tenor que Cland avait déjà repris sa position, à plusieurs dizaines de mètres de la mienne.

Notre silence s'imposa tandis que les bruits du marais se faisaient de plus en plus présents. Des bruits de sabots se dessinèrent dans le paysage auditif ambiant, et à travers les branches je vis la colonne.

Merde, une cinquantaine de cavaliers en armures lourdes, les rares à ne pas porter leur heaume avaient des têtes à manger des nourrissons au petit déjeuner. Alors que nous n'en attendions qu'une vingtaine. Encore un coup foireux. Alors que croisais les doigts pour que Tenor abandonne la mission, le signal retentit.

J'entendis des flèches siffler et faucher quelques-uns de nos ennemis. Leurs morts n'avaient pas vidés les étriers que déjà des ordres retentissait. Des vétérans, la rébellion du sud devait vraiment faire peur à l'Empire. Des cordes se tendirent entre les arbres avoisinant la route, et voilà les cavaliers et leurs montures pris dans la toile d'araignée que nous leur avions préparés. Toile qu'ils déchiraient à grands coups d'épée. Mais c'était prévu. Avant d'entrer er en scène, je scrutais la colonne, à la recherche d'un magister. Le seul qui y ressemblait gisait au sol, une poignée de flèches traversant sa poitrine. Une bonne chose, nos gars avaient eu la même intuition que moi.

-Bordel t'attends quoi !?

L'appel d'un Tenor qui s'impatientait de me voir entrer en scène. Je descendis donc de mon arbre et vint me placer sur le chemin, quelques mètres derrière la colonne, pour débuter mon incantation. Ceux qui me virent tentèrent de faire faire demi-tour à leurs montures pour me charger, ce qui ne fit que les entraver davantage. Mon sort lancé, il fit son effet, tous les chevaux se cabrèrent et rares furent les cavaliers qui ne se retrouvèrent pas au sol. Un vulgaire sort de paysan qui servait plus à effrayer le bétail du voisin qu'à mener une bataille, mais par chez moi on avait l'habitude de faire avec les cartes qu'on avait en main. Et en manche. Si l'empire n'avait pas interdit la magie aux culs-terreux il y a des générations, j'aurais eu des tours bien plus intéressants à sortir à ces types.

J'incantais mon second sort alors qu'un impérial s'était relevé et se frayait un chemin jusqu'à moi au travers de nos cordes, les yeux emplis de haine et de rage. Lui, il allait souffrir. J'espérais. Je tendis ma main devant moi et commençais à fermer le poing. Le sourire qui s'était dessiné sur son visage s'effaça. Il regarda son armure et vit mon oeuvre, elle se cabossait et se creusait au fur et à mesure que je fermais le poing. Dans un hurlement rageur il se jeta en avant pour me faucher avant que je ne le finisse. Ce que je voulais éviter arriva. J'ai fermé mon poing d'un coup. L'armure sembla comme aspirée en son intérieur, ramassée sur elle-même. L'impérial ne vit rien venir, son corps éclata littéralement. Moi qui voulais l'étouffer... Si mes compagnons avaient été témoins de la scène, je ne tarderais pas à avoir droit à toutes sortes de surnoms.

C'en était finit des tours de magie, les rares survivants étaient trop empêtrés dans les cordages pour faire quoi que ce soit.

Je vis Cland se poster à côté de moi, alors que les autres quittaient les arbres desquels ils avaient fait pleuvoir leurs flèches.

-Pas mal le coup de l'armure.
Et merde.
-Merci.
Il sortit alors deux silex d'une de ses poches et les frappa, faisait jaillir des gerbes d'étincelles.
-Qu'est-ce que tu fais ?
Il s'approcha des cordages les plus proches de nous et posa l'un des silex tout contre.
-Ces cordes ont passé la semaine dans la bourbe, elles devraient prendre comme du petit bois...
Ce fut le cas.

Incroyable ce Cland, aucune pitié pour les quelques impériaux survivants. Lui non plus.

Nous reprîmes la route de nos terres, en silence. Je crois que tout le monde se demandait quelle serait la réaction de l'Empire à nos exactions.

Edité par Brox le 23/01/11 à 15:34

Kärel | 23/01/11 18:44

[HRP : Joli récit, plaisant à lire :) ]

Edité par Kärel le 23/01/11 à 18:45

Duc De L'uto | 23/01/11 20:11

[Idem, bon dépoussiérage Brox !]

Larme De Fée | 25/01/11 19:58

Sympa!:)

Larme

Gzor | 25/01/11 20:54

Plaisant à lire :)

Gzor.

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Miltiade | 26/01/11 00:01

Excellent !

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Ayez pitié de mon ennemi, car je n'en ai aucune !

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