Forum - [Certadhil 3 - Le Veilleur]
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Gzor | 07/01/11 22:06
[HRP : dans cet écrit, je m'essaie à un genre dont j'ai déjà vu des traces sur ce faux-rhum, le RP d'inspiration lovecraftienne. Ceci est plus un récit utilisant certain des éléments du mythe de Cthulhu (et notamment des créatures ressemblant étrangement à celui-qui-sommeille-dans-R'lyeh) et de l'univers de H.P. Lovecraft, que j'adapte un peu. C'est pourquoi on ne peut pas parler ici de récit lovecraftien au sens strict du terme, puisqu'il me semble que les caractéristiques de ce genre n'y sont pas assez présentes.
Sinon, le premier qui trouve toutes les références et éléments du mythe aura une surprise .]
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Gzor | 07/01/11 22:07
Gzor marchait dans sa cité. Elle était devenue prospère, en quelque sorte un ilôt de civilisation sur le continent trois fois maudit Certadhil. Le polymorphe avait un rendez-vous important ; il allait inspecter dans un centre d'expérimentations un projet qui lui tenait à coeur, et que ses scribes développaient depuis peu.
Arrivant en vue du bâtiment et ayant droit aux gardes-à-vous habituels, il regarda le panneau d'entrée présentant les différents lieux de recherches :
Niveau -1 : Centre d'expérimentations techniques
Niveau -8 : Centre d'expérimentations physico-chimiques
Niveau -12 : Centre d'expérimentations biologiques
C'était cette dernière section qui intéressait Gzor.
Il se retourna, et appuya sur un bouton situé sur le mur. Aussitôt, il s'ouvrit en deux, révélant une cavité. Gzor y pénétra, appuya sur le bouton -12, puis attendit.
La cabine, merveille dérivée de l'étude des engins de la M&W Corp, s'enfonça sous terre, et Gzor fut bientôt arrivé au département biologique. Là, son scribe en chef, Maendelh, était assis.
L'érudit se leva en voyant son maître, et était visiblement surpris de sa visite.
«- Seigneur, que faites-vous ici ? Je... ?
- Je viens pour voir l'avancée du projet HPL. »
Maendelh sembla soudain embarrassé, mais dit malgré tout :
«- Euh... seigneur, mes hommes ne sont pas prévenus, et...
- Ce n'est pas grave. Je viens juste voir les progrès que vous faites depuis le début du projet.
- Bon, et bien, dans ce cas... suivez-moi.»
Maendelh mena Gzor dans un réseau complexe de couloirs, de barrières de sécurités, de portes en métal que Maendelh ouvrait les une après les autres avec un ensemble de lourdes clés.
Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent en face de la dernière porte. Celle-ci, en acier trempé, était ornée d'un sigle en tête de mort. Au-dessus, un écriteau indiquait :
PROJET HPL : HAUTE SÉCURITÉ : DÉFENSE D'ENTRER
Maendelh ouvrit cette dernière porte, qui coulissa sans un bruit. Il se tourna vers son seigneur, et lui fit signe de passer devant.
Gzoir lui emboîta le pas, l'air déterminé. Dès qu'il entra dans la pièce, il fut assailli par des bruits bestiaux, inhumains, qui devait être produit par des créatures non-encore répertoriées.
Il s'avança plus en avant, et arriva dans l'installation du laboratoire.
On lui donnait le nom de "laboratoire", mais quelqu'un de non-averti aurait d'abord pensé à une volière.
En effet, au milieu d'un gigantesque hangar de plusieurs étages de haut, grillagée de noir, se trouvait une cage cylindrique, visiblement prévue pour contenir des créatures volantes.
Des animaux ailés, il en tournait à l'intérieur. On pouvait discerner qu'ils étaient verdâtres, mais pour l'instant, rien de plus.
Des passerelles protégées traversaient à chaque niveau la volière, qui était au centre d'un complexe carré : à chaque "étage" du centre de recherche partant du 12ème sous-sol et allant jusqu'au 16ème sous-sol correspondait un chemin faisant le tour de la gigantesque cage noire. Là, les scribes et chercheurs observaient les animaux à travers des hublots, prenaient des notes.
L'ensemble semblait une fourmilière, et Gzor remarqua des mines tirées, fatiguées. Il croisa des personnes blessées, et remarqua qu'à plusieurs endroit la cage avait été maladroitement rafistolée.
Maendelh et Gzor continuèrent dans le couloir, avec les salles à leur gauche, et la gigantesque enceinte grillagée, à leur droite.
Soudain, un cri retentit, brisant l'ambiance affairée de l'endroit. Maendelh, sans se démener, courut vers un placard, en sortit deux petites arbalètes, et en tendit une à son maître, qui s'en empara toujours sans rien comprendre à la situation, si ce n'était qu'elle devait être périlleuse. Les autres chercheurs du niveau avaient adopté le même réflexe, et bientôt, tout ce petit monde était armé et aux aguets.
Gzor et son chef-scribe se mirent à courir dans la direction probable du cri, quand soudain, une créature verte surgit dans les airs devant eux et, les fixant, leur fonça dessus. D'un geste bien assuré, Maendelh épaula, visa et tire. Le carreau vint se loger dans le petit corps volant, qui chut au sol.
Gzor s'approcha de la créature sur laquelle toute une équipe travaillait depuis maintenant un peu moins d'une lune.
Elle était verte, intégralement verte. Humanoïde, elle possédait cependant deux ailes longues et membraneuses, à la manière de celles des chauve-souris. Elle mesurait, à vue d'oeil, un ou deux pieds de haut. Sa tête, ronde, était probablement la plus étrange partie de son anatomie, et celle qui faisait sans aucun doute l'étrangeté de cet animal.
Cette tête était ronde, ou plutôt ovale, posée verticalement, sur un cou d'une longueur proportionnellement correcte. Deux petits trous sur les côtés du crâne figuraient des oreilles primitives. Les yeux, inquiétantes fenêtres des émotions, étaient rouges, et une haine palpable ressortait de l'expression imprimée sur les deux globes incandescents. Le nez était réduit à son appareil le plus simple : deux fentes, longues et fines, qui s'ouvraient et se fermaient au fur et à mesure d'une respiration inquiétante.
Mais la partie la plus étrange dans cette anatomie défiant déjà l'ordre naturel était bien la bouche. En lieu et place de l'habituel orifice partagé par la quasi-totalité des êtres grouillants en ce monde, se tenait un ensemble dense et inextricable de nombreux tentacules. L'être était vraisemblablement doté une bouche en-dessous, puisqu'il faisait un bruit ressemblant à ce que ferait un homme qui s'amuserait à émettre des sonorités étranges en jouant avec sa langue et sa bave.
Les tentacules étaient intégralement recouverts de sang frais.
«- Mais... vous l'avez tué ! protesta Gzor devant l'agonisant.
- Ne vous inquiétez pas, seigneur, ils se régénèrent très vite.
- Mais comment se fait-il que...
- Cela arrive au moins deux fois par semaine. Ce sont des monstres, des abominations, seigneur, assoiffées de sang. Elles attaquent la grille, qui finit par céder.
- Mais un seul est passé...
- Par chance, c'était le plus petit. Il est déjà arrivé que plusieurs arrivent à s'échapper. Je me demande combien de morts il y a...»
Le cadavre de la créature fut emmené afin d'être rejeté dans la volière, où elle pourrait se ranimer à son aise.
Ils reprirent leur marche, et croisèrent un brancard. Le drap immaculé posé sur le corps inanimé était affreusement sanguinolent.
Gzor et Maendelh regardaient ce spectacle macabre, en repensant aux circonstances de l'apparition de ces êtres...
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 08/01/11 à 10:04
Shadee | 08/01/11 16:25
Gzor | 08/01/11 21:10
Une ou deux lunes auparavant...
«- Mais qu'est-ce que c'est que ça ? »
Perdu. Il-ne-savait-où.
C'était impossible. Improbable. Inenvisageable.
Et pourtant... il ne rêvait pas. Il avait loupé sa téléportation planaire !
C'était une catastrophe.
Gzor s'assit sur ce qui devait être le sol, se prit la tête dans les mains. Qu'est-ce que c'était que cet endroit ?
Visiblement, il y avait eu un décalage dans la concentration d'énergie entropiquo-plutonique ayant entraîné une brisure au moment parallaxe de la courbure scalaire. Plus simplement, un gros accroc, totalement inexplicable et qui le laissait dans la mouise la plus noire.
Bien vite, il reprit ses esprits. Il ne pouvait pas se laisser abattre de la sorte. Cela lui était déjà arrivé, et même s'il avait à chaque fois beaucoup ramé pour trouver une solution, il était toujours revenu là d'où il était parti.
Il se leva. Il reprenait de sa fougue. Il commença par analyser rapidement les principales caractéristiques du plan où il se trouvait.
C'était un plan bien différent de celui de Daifen. Il était constitué d'au moins cinq dimensions d'espace, et d'à peu près deux dimensions de temps. La géométrie ne semblait admettre ni haut, ni bas. Les angles étaient peu clairs, alternativement aigus, alternativement obtus.
Gzor n'était qu'à moitié déboussolé. Il avait croisé bien des bizarreries dans sa longue existence, et il arrivait à s'y retrouver à peu près.
Il avança. Ce plan, étrangement lumineux, semblait tout droit sorti des rêves torturés d'un nécromant fou.
Il regarda autour de lui. Il se trouvait visiblement sur l'esplanade d'une gigantesque construction. Au milieu d'un pentacle.
Gzor rit. C'était si bête. Il n'avait qu'à l'activer.
Il décida néanmoins d'aller explorer cet endroit, qui lui semblait très intéressant.
C'est ainsi qu'il s'avança droit devant lui. Soudain émergea de la brume de qui semblait être une gigantesque cité, amas de rocs et de métaux inconnus, assemblés selon un ordre défiant toute logique. Immense, magistrale, horrible abomination architecturale d'outre-cosmos.
Impressionné, Gzor regarda cette merveille répulsive, qui semblait flotter, menaçante invitation, au-dessus d'un monde inquiétant.
En quelques pas, il fut arrivé au seuil de cette cité. La pierre, curieux mélange opaque entre l'opale et l'émeraude, émettait une lueur diffuse, alors que Gzor montait les marches d'un escalier cyclopéen.
Des gargouilles, images fugitives de vie emprisonnées à jamais dans la pierre noire, le regardaient. Des écritures étranges et indescriptibles ornaient les murs, et quelques haut-reliefs montraient des scènes incompréhensibles, où créatures cauchemardesques et monstres des abysses se côtoyaient dans un déferlement d'imagination morbide.
Des cris bestiaux lui firent lever les yeux.
A une centaine de mètre au-dessus de sa tête, entre deux pointes de pierre gigantesque, deux oiseaux se battaient avec force cris. Gzor se voila le visage, les créatures étant juste devant un soleil moribond. Les deux animaux piquèrent soudain, et l'une déchiqueta l'autre dans un ultime cri.
Alors que le vainqueur s'en allait voleter ailleurs, la victime tomba en piqué juste devant Gzor, qui eut tout loisir de l'examiner.
Il fut surpris par son apparence.
Cette créature... c'était lui. Ou presque.
Ces tentacules battant l'air, ce corps vert, gracieux, ailé et adapté à son environnement, son apparence était absolument harmonieuse et dégageait une impression de mélancolie à Gzor, une mélancolie plongeant ses racines dans des temps que personne à part lui ne pouvait connaître.
Il avait devant lui la représentation en miniature de ce que lui, Gzor, survivant des époques, des abîmes et de l'espace, avait jadis été. Quelque chose de semblable, un air de famille, une représentation peut-être inexacte et comparée à des souvenirs que le temps altère, mais qui semblait très familière à Gzor.
Il tendit la main vers la créature. Celle-ci, le regardant avec un air neutre, lui tendit la main également. Leurs index se touchèrent, leurs épidermes rentrèrent en contact, et Gzor ressentit un immense bonheur doublé d'un soulagement salvateur.
Soudain, la créature disparut. Volatilisée, emportée sans signes avant-coureurs.
Gzor, surpris, ne se découragea pas, et, regardant plus en avant, décida de continuer son exploration, avec la ferme intention de ramener par le pentacle quelques-unes de ces créatures.
Un peu plus loin, les constructions cyclopéennes semblaient gagner en noirceur ; l'endroit était de plus en plus sombre. Là, Gzor se stoppa net devant la vision qui l'attendait.
Devant ses yeux ahuris, partout, dans les airs, il y avait des nuages et des nuages entiers de créatures volantes.
Il eut soudain une idée. Qui allait grandement lui faciliter la vie.
Il ce concentra sur la créature expirante qu'il avait touché. Son corps, son être. Il se laissa enter dans un état de quasi-transe, et dès lors prit la forme de cet animal.
Il remua les ailes. Ses tentacules s'élevèrent, retombèrent. Il s'entraîna brièvement à maîtriser son nouveau corps.
Puis, il prit son envol vers ce qui lui semblait être le haut.
De haut, il vit le reste de la cité, même si à cette hauteur une grande partie de cette dernière était plus haute que lui. Son aspect général, vu de haut, mettait mal à l'aise ; on aurait dit une grosse tache noire, porte des Enfers s'étendant à l'infini.
Il fut très rapidement arrivé au milieu de la cohue volante. Deux fois plus massif que les autres, il se mit à en attraper quelques-uns au hasard, à coup de tentacules.
Bien qu'étant maladroit, il attrapa une trentaine de ces créatures en cinq heures, et s'en retourna vers le pentacle, afin de quitter cet univers maudit, ramener ces créatures sur Certadhil, afin de les mettre à son service, ou les élever, mais avoir quelques-unes de ces charmantes bestioles à portée de main. Ce serait parfait pour remplacer des pigeons devenus trop salissants.
Il arriva bien vite en vue du pentacle. Il s'y posa, et prononça une incantation qui devrait lui permettre, si le portail était fondé sur le même principe que ceux de Daifen, de revenir vers son monde.
Lui et sa cargaison furent aspirés par le pentacle. Ils passèrent dans les couches superposées de l'espace-temps, et, en un temps que nul ne peut déterminer, ils arrivèrent sur Certadhil.
Gzor, toujours sous la forme d'une de ces créatures, se posa dans la plaine située entre son royaume et celui du Sans-Nom. Il vit que ses captifs, visiblement sonnés par le changement de plan, étaient évanouis.
Il reprit forme humaine, et se téléporta à la garde, à qui il demanda de venir à son point d'atterrissage, avec des cages de fer. Ils firent vite, ramassèrent un à un tous les êtres, et repartirent vers le royaume.
Et c'est ainsi qu'après moult péripéties, ces créatures s'étaient retrouvés dans une gigantesque cage à plusieurs dizaines de mètres sous terre.
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 08/01/11 à 21:14
Celimbrimbor | 08/01/11 21:25
Ah, les débutants et le voyage... Enfin, ça forme la jeunesse, paraît-il.
La Demeure Franche : [Lien HTTP]
Gzor | 10/01/11 21:43
Maendelh et Gzor entrèrent dans une salle de réunion, où quelques personnes officiant dans HPL était présentes. A l'entrée de leur seigneur, ils se levèrent. Gzor leur fit signe de s'asseoir.
Il remarqua que ces hommes étaient exténués, visiblement fatigués. Certains étaient nerveux, avaient des tics. Personne ne parlait.
Maendelh sembla hésiter, jeta des regards circulaires, puis, d'une voix mal assurée, prit la parole :
«- Seigneur, nous n'avons, pour l'instant, quasiment pas fait de progrès. Il y a déjà une dizaine de morts, et le reste à bout et dépressif. Des tentatives de suicides ont eu lieu et...
- Je me fiche complètement de ces détails, Maendelh, répliqua Gzor avec le calme et l'inhumanité qui le caractérisaient. Que savez-vous de plus sur ces êtres ? »
Maendelh ravala sa salive, visiblement atterré, puis répondit :
«- Nous n'en savons qu'un tout petit peu plus sur ces créatures, et nous sommes nombreux à penser qu'aucun dressage n'est possible, que ce soit comme espions, comme pigeons, comme...
- Quel est le peu que vous avez apprit ?, l'interrompit Gzor, se souciant peu des déblatérations de son serviteur.
- Ils ne mangent pas, seigneur. Nous ne savons même pas s'ils ont un système digestif. Ils ne tuent que des humains ou des êtres pensants, mais en aucun cas pour s'en repaître. Leur geste ne semble motivé que par de la pure cruauté.»
Gzor, perplexe, demanda :
«- Vous en êtes sûr ?
- Ils n'ont rien mangé en une lune, et nous n'avons rien trouvé qui puisse ressembler à un estomac ou à un appareil digestif dans leur corps. Ce qui nous laisse penser qu'ils ne digèrent pas, mais recrachent ou... bref, nous ne savons pas.»
Le silence revint, toujours aussi pesant.
Maendelh prit une grande inspiration, regarda ses collègues, qui firent quelques hochements de tête. Il regarda son maître droit dans les yeux, renonça bien vite en voyant son regard, et dit :
«- Seigneur, étant donné l'avancée déplorable de ce projet, les morts qu'il génère et son coût faramineux, la totalité de l'équipe demande son arrêt pur et simple.»
Gzor le regarda un instant. Ce scribe, qui était devenu depuis peu assez proche de lui, mais qui restait tout de même son serviteur, ce sous-fifre, ainsi qu'une bande de clampins à peine dignes de renifler ses excréments, lui demandaient, à lui, Gzor, leur seigneur à qui ils devaient obéissance et respect, d'exaucer une demande aussi lourde ?
Il se mit à rire, ce qui provoqua l'étonnement de ses hommes.
«- Seigneur, je...
- Hors de question, coupa Gzor. Vous continuerez.
- Seigneur, les hommes sont à deux doigts de la révolte et...
- Ils ont des femmes, des enfants. Il serait dommage que tout cela leur soit enlevé. Cela vaut aussi pour vous, Maendelh. Notre amitié a ses limites.»
Son chef-scribe avait compris l'avertissement. Il inclina la tête d'un air contrarié, puis mis fin à la réunion.
Les participants sortirent, alors que Gzor sortait du complexe. Il retournât à la surface.
Après avoir travaillé tard et formulé en son for intérieur un nombre conséquent de menaces contre ces serviteurs qui croyaient pouvoir le diriger, il s'endormit du sommeil du juste.
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 10/01/11 à 21:46
Gzor | 17/01/11 19:15
«-AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA AAAAAAAAAHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHHH HHHHHH !!!!!!!!!!!!!!!
- Seigneur ! Seigneur ! Ça va ? »
Gzor se réveilla d'un sommeil agité. Les draps froissés, le crâne en feu. À son chevet, un de ses valets de chambre le regardait d'une mine inquiète.
«- Seigneur, ça va ? », redemanda le serviteur.
Gzor plissa les yeux. Il avait fait un affreux cauchemar, comme il n'en avait pas fait depuis longtemps, mais n'arrivait pas à se souvenir de quoi... tout juste de vagues sentiments de terreur restaient dans son être.
«- Je vais bien, merci, dit-il à l'humain, qui semblait décontenancé. Quelle heure est-il ?
- Il fait encore nuit sombre dehors...», répondit le larbin.
Gozr se leva, enfila une robe de chambre, et sortit sur le balcon de sa résidence, qui, construite sur une colline, dominait de peu sa cité certadhilienne.
Les torches sur les murs rehaussaient l'obscurité d'une pointe de clarté. L'atmosphère, contrastant avec l'ambiance sereine, était lourde et suffocante.
Il repensait à son sommeil. Qu'est-ce qui pouvait avoir provoqué chez lui une crise d'angoisse aussi forte ?
Il descendit au rez-de-chaussée, revêtit son armure, et s'en alla vagabonder au hasard des rues plongées dans la nuit, histoire de s'éclaircir un peu les idées.
Après une ou deux heures de marche, il arriva sur l'une des places centrales de la cité. Il se posa sur un banc.
Il s'allongea. Il se sentait bizarre, ne savait pas ce qui lui arrivait.
Au bout d'une vingtaine de minutes passées ainsi à réfléchir sur des sujets plus ou moins importants, il entendit un bruit.
Gzor se redressa, aux aguets. Un groupe nombreux semblait approcher.
Il quitta son banc, et vint en direction de la procession bruyante. Il s'empara d'une torche accrochée à un mur, car malgré un faible éclairage, il avait peine à distinguer cette troupe de nains.
«- Qui va là ? », demanda-t-il d'une voix ferme.
Plusieurs râles bestiaux lui répondirent. Soudain, une boule de feu venue d'on-ne-sait-où (sans doute un système d'autodéfense) explosa en l'air, et par un procédé magique éclaira la scène. Gzor recula en réprimant un frisson d'horreur qui lui parcourait l'échine.
Il avait devant lui une vingtaine de ses sujets nains, qui semblaient être retournés en un éclair à un état proche de celui du rat d'égout. Sales, suintant le sang, ils avaient des regard hagards, qui rappelaient ceux de zombies. Pourtant, ils n'étaient pas morts... juste bien amochés.
Soudain, une des ces créatures - Gzor n'osait pas les appeler "sujets" - se baissa, ramassa un forme à terre, que Gzor devina être un chien sans doute blessé par le passage d'une carriole, et se mit sans hésiter à le manger tel quel, d'une manière goulue qui fit frémir le changeforme.
Celui-ci recula et courut pour de bon en criant à la garde, alors que cet horde barbare l'avait repérée et commençait dores et déjà à le poursuivre.
Quand Gzor eut fini son sprint, épuisé, il renouvela encore son cri, puis attendit. Il avait fait l'erreur de tourner dans une impasse, et la bande hagarde s'approchait en poussant de funestes râles.
Allait-il mourir ainsi, lui, seigneur de ses terres, dirigeant un royaume prospère, à cause de quelques nains dans un état végétatif carnassier ?
Il tenta de se concentrer, et de se téléporter, mais il n'y arrivait pas. C'était rageant.
Les silhouettes clopinantes commençaient à apparaître au tournant. Elles tendirent les bras, poussèrent un cri rauque et prolongé, puis se dirigèrent aussi vite qu'elles le pouvaient sur leur proie.
Gzor chercha son épée de la main, et tomba sur quelque chose d'arrondi, dur et doux.
Le cor d'alarme...
Avec l'énergie du désespoir, il s'en empara, souffla dedans à pleins poumons, puis enfin dégaina. Il se cambra face à ses assaillants, qu'il regarda avec un regard mauvais. Il allait se déchaîner...
Il fit quelques rapides exercices, s'entraîna de manière très concise à frapper au niveau de son ventre - car n'oublions pas que ses adversaires étaient verticalement contrariés - et fonça.
Il se laissa emporter dans sa volonté de carnage, alors qu'il tranchait de part et d'autres les mains tentant de l'attraper. Il se défendait, mais une certaine maladresse doublée de la confusion du combat l'empêchait de porter des coups mortels.
Il soufflait par intermittence dans la corne, tentant tant bien que mal de repousser ses assaillants, mais, bizarrement, et par il ne savait quelle magie funeste, leur nombre semblait augmenter...
Au bout d'une vingtaine de minutes de combat, ses coups se firent moins puissants, plus mous. La fatigue l'emportait peu à peu, la poigne des mains se faisait plus insistante.
Il souffla une dernière fois dans la corne de brume, signifiant par ce geste que si ses hommes ne venaient pas rapidement à son aide, il serait réduit à l'état de boulettes de chair dans peu de temps.
Un coup fort reçu sur le crâne le fit s'évanouir, et il s'enfonça dans un trou sans fin.
Gzor.
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Edité par Gzor le 17/01/11 à 20:45
Gzor | 19/01/11 17:40
«- Gzor ! Gzor ! Arrête-toi et écoute !»
Que se passait-il ?
Il venait s'endormir. Ce n'était sans doute qu'un de ces nombreux songes furtifs que les mortels oublient au réveil...
Pourtant, il avait un raisonnement logique.
Quelque chose clochait.
Les arbres autour de lui, aux formes torturées, étaient par leur seule existence une insulte au règne végétal tout entier. Les lunes, agencées d'une façon curieusement nauséabondes, faisaient parvenir au travers du voile épais des nuages les cachant une lumière blafarde. Le bois tout autour de lui était gris, noir, et la brume opaque l'enserrant de toutes parts relevait l'étrangeté inquiétante de l'endroit.
Dans le ciel, un phare étincelait à travers le vide intersidéral. L'étoile attira les yeux de Gzor, qui se mit à la contempler fixement, comme guidé par une volonté supérieure. Surprenante lumière des abysses, elle palpitait dans le noir.
«- Qui me parle ?, demanda Gzor d'une voix inquiète.
- Tu n'a aucun droit pour m'interroger de la sorte, mortel ! », lui répondit l'astre d'une voix autoritaire.
Gzor se renfrogna, et demanda :
«- Qui êtes vous ? »
La question sembla faire écho dans les ténèbres ambiants.
L'astre lumineux palpita un instant, puis brilla soudainement d'une clarté sans limite. Gzor eut juste le temps de distinguer la mutation de l'étoile en une boule de lave rougeoyante et incandescente, projetant dans son environnement stellaire des jets de magma brûlants. Il se jeta au sol, ébloui par cette démonstration de puissance, alors que le ciel et la Terre semblaient s'embraser sous un jugement divin.
De l'étoile sortirent des volutes ambrées qui, lentes et insidieuses, s'infiltrèrent dans Gzor. Il poussa un cri déchirant qui ne perça même pas le chaos ambiant.
L'astre parla d'une voix qui sembla remuer les tréfonds de la création, sonorités du fond d'âges oubliés de tous.
«- Je suis Yog-Sharrath, le Veilleur, car je veille sur mes créatures. Tu m'a enlevé ma propriété, Gzor, et pour cela tu devrais payer milles tourments dans les limbes de Shub-Naggoth. Mais le Veilleur est miséricordieux envers celui qui fait acte de miséricorde.
- Je n'ai... rien à voir... avec vous..., prononça Gzor avec peine.
- Et les créatures que vous détenez enfermées ? »
Ces paroles interpellèrent Gzor. Il se redressa avec difficulté, et regarda l'astre, dont la luminosité avait décru.
«- Qu'est-ce qui me prouve que vous n'êtes juste pas le fruit de mon imagination tentant de rechercher désespérément une réponse à l'incapacité de mes hommes ? »
L'étoile palpita longuement, sembla faire durer le silence. Elle rompit ce dernier avec une voix docte.
«- Des signes t'interpelleront assez rapidement. Si tu les devines et prends conscience de l'étendue de mon pouvoir, tu auras une seconde chance après celle déjà exceptionnelle que tu es en train de laisser filer. Si par contre tu ne les devines pas ou fait semblant de ne rien voir, toi, tes sujets et ta race subiront un châtiment exutoire. Prends garde ! »
Sur ce, l'astre disparut dans une gerbe de flammes.
«- Eh, attendez !», cria Gzor.
Mais l'entité s'en était allée, et le décor laissa soudainement la place à un trou noir ou Gzor commença une chute sans fin...
Il se réveilla dans un sursaut.
«- Oui, bon, ça va, on arrive !»
Une voix venait de lui répondre.
Gzor cligna des yeux. Il ne s'était sans doute pas assoupi plus de quelques secondes, et était pour le moins content qu'on vienne enfin à son aide.
«- Hadras ?, interrogea Gzor. Nom d'un troll empaillé, c'est pas trop tôt ! »
Il se défit par quelques coups vigoureux de l'étreinte des monstres, et aperçut à une centaine de mètres son chef des gardes qui se dirigeait vers le combat avec une dizaine d'hommes.
«- Sire ? C'est vous ? Nom de Grulll... à l'attaque ! », fit-il à ses hommes.
Ils foncèrent vers les créatures.
Une dizaine de minutes plus tard, le combat était terminé, et la dernière bête expirait dans un râle sourd.
Gzor regarda le tas de cadavres. Le combat avait littéralement pourrit les murs, le sol et les armures.
Il remercia Hadras, ordonna qu'on nettoie un peu la rue, et s'en retourna dans son palais.
Le soleil pointait déjà derrière l'horizon.
Gzor se changea, s'essuya rapidement le visage, et s'effondra en face de son bureau. Il ouvrit la fenêtre, et se posa. Il se mit à réfléchir.
Quelle suite logique y avait-il dans ces évènements ? Ce qu'il avait vécu dans ces évènements, il était sûr - une intuition - qu'il s'agissait de son cauchemar. Que voulait donc cette entité mystérieuse ? Le Veilleur ? Elle venait de lui faire un étalage formidable de sa puissance. Qui était-elle ? Une des forces ténébreuses de Certadhil ? Ou autre chose ?
Brantcöocq avait l'habitude d'inspirer des rêves à ses adversaires... cela pouvait-il être lui ? Non, cela ne correspondait absolument pas à ce que Gzor connaissait de Brantcöocq. Ce qu'il avait vécu n'était même pas un rêve, c'était un enlèvement physique en-dehors du temps et de l'espace, tant cela lui semblait vrai et tant cela était réaliste ! Et personne n'était au courant de l'enfermement de ces créatures en ce lieu, personne ne savait qu'elles existaient même !
Ces évènements - ainsi que ce rêve - étaient arrivés à faire parvenir Gzor à un niveau d'effroi et de crainte que peu d'entités - pour ainsi dire, aucune - n'avait jamais réussi à lui faire atteindre. Il avait devant lui une chose bien plus puissante et ancienne qu'il ne pourrait jamais le soupçonner...
Il se laissait aller à rêvasser, quand soudain un pigeon s'écrasa sur le linteau de la fenêtre. Sous le choc, le lourd paquet qu'il portait se détacha et roula directement à l'intérieur du bureau, alors que l'oiseau allait s'écraser en contrebas.
Machinalement, Gzor enleva l'emballage bizarre enserrant le colis et en sortit un journal.
Parcourant un peu l'intérieur pour tromper l'ennui, il tomba sur plusieurs faits divers l'interpellant, principalement des désordres et des émeutes inexpliquées un peu partout dans Daifen. Quelques peuplades sauvages s'étaient simultanément et aux quatre coins du monde livrés spontanément à des rituels païens.
Ses yeux parcouraient les colonnes, avides d'en savoir plus. Les faits divers étrangement liés se succédaient les uns après les autres. Les liens n'auraient sans doute pas été visibles par le commun des mortels, mais Gzor les voyait nettement.
Soudain, il tomba sur un paragraphe scientifique, faisant part de l'abominable dernière pièce du puzzle, le convaincant définitivement que Yog-Sharrath le tout-puissant était à l'oeuvre.
MYSTÉRIEUX PRODIGE CÉLESTE CETTE NUIT
Ou les détails d'une apparition déroutant astronomes et astrologues
Cette nuit, aux environs de minuit, les astronomes de l'observatoire de Bajahil ont repéré un lueur inexplicable dans la constellation du Gobelin. À peine visible à 23 heure 30, elle atteignit un maximum de luminosité à 1 heure du matin, parvenant à éclipser Sarunas pendant environ 1 heure. Après une période d'intense brillance, sa luminosité diminua rapidement et elle disparut vers 2 heures du matin.
Les spécialistes les plus éminents se perdent en conjecture sur cet évènement encore inexplicable pour l'instant,et confirmé un peu partout dans Daifen.
Gzor lâcha le papier. Le Veilleur avait frappé un grand coup. Comment pouvait-il encore ignorer son existence, qu'il avait si bien montré à Gzor par cet enchaînement d'évènements qui n'avait rien d'anodin ?
Il s'effondra sur sa chaise, se prit la tête dans les mains.
Gzor avait sans doute défié une puissance qui le dépassait, et en face de qui Celimbrimbor ne devait sans doute pas être plus puissant qu'un moustique tentant d'arrêter un dragon noir...
Il y avait-il un lien entre les créatures qu'il avait capturé et cette entité d'outre-espace ? Sans doute, il n'aurait aucun intérêt à faire tout cela sur l'univers de Daifen, à part pour quelque chose qui lui tiendrait à coeur...
Il n'y avait apparemment rien à faire, à part attendre que Yog-Sharrath lui laisse une seconde chance...
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 19/01/11 à 17:49
Shadee | 19/01/11 18:34
Celimbrimbor | 22/01/11 15:44
Intéressant. Mais veuillez vous contenter de présumer de vos forces et pas de celles que vous ignorez. Entretenez bien la vôtre, elle vous sauvera cependant.
La Demeure Franche : [Lien HTTP]
Gzor | 30/01/11 22:07
«- As-tu vu ? »
Ces mots accueillirent Gzor dès qu'il fermât les yeux, rentrant dans un sommeil qui aurait dû être libérateur, mais en lequel Gzor ne plaçait depuis longtemps plus beaucoup d'espoir.
Il s'agenouilla immédiatement vers la direction d'où provenait la voix. Ouvrant les yeux, il vit le décor autour de lui. Il avait bien changé...
Il se tenait sur un sol ferme, plus noir que la nuit la plus noire. Des volutes vertes, phosphorescentes, étranges et fascinantes, telles des fumerolles conçues lors d'un délire fiévreux par un chaman en transe, montaient à perte de vue vers un ciel invisible, ponctué de vagues nuages de couleur or. Il ne pouvait voir le sol et, par réflexe, leva les yeux vers le haut. Immédiatement, il se voila la face, et se jeta à terre, en position de supplication.
Au-dessus de lui, une gigantesque nuée verte, chaotique et fascinante, luisait d'une lueur émeraude, malsaine et inquiétante.
Le Veilleur le surplombait dans toute sa gloire, l'écrasant plus que jamais de son autorité surnaturelle.
«- As-tu vu ? », répéta le Veilleur d'une voix renforcée par un écho mystérieux.
Gzor trembla face à l'entité qui le surplombait. D'une voix mal assurée, qui s'étouffa dans sa gorge, il répondit à Yog-Sharrath.
«- Oui... écoutez...
- Je sais ce que tu te demandes, l'interrompit le Veilleur avec une pointe de moquerie. D'où viens-Je ? Des êtres comme toi n'ont pas à le savoir. Quel est Mon lien avec ces créatures que tu détiens enfermées ? Je ne suis rien d'autre que leur Créateur, leur Gardien. Ce sont Mes serviteur et adorateurs, et ils Me doivent tout. Ce sont Mes créatures et Je les chéris.»
La respiration de Gzor se figea. Il lisait dans ses pensées ?
Le changeforme avait peur...
«- Oui, mais...
- Comment n'ai-Je pas pu empêcher l'enlèvement que tu as manigancé ? Cette véritable insulte à Ma grandeur et à Ma création ? Tu ne le saura pas. Moi-même, Je ne le sais pas. Je ne suis pas omniprésent, et figures-toi qu'il est plutôt rare qu'un être interdimensionnel vienne troubler la sérénité de Mon plan.
- Et, dites-moi...
- Si Je suis si puissant, pourquoi ne fais-Je pas revenir mes créatures à bon port ? Elles sont désormais indignes de revenir. Elles sont impures, salies par le transfert forcé que tu leur as fait subir, salies par le contact avec ce plan impie. Ces âmes perdues ne peuvent rentrer.
- Mais alors...
- Pourquoi Je me soucie tant de leur sort ? Tout simplement parce que Je les aime toujours. Je veux leur assurer une vie à peu près correcte, même dans cet exil forcé dans cet univers abject qu'est le tien. Ils sont fait pour l'adoration et le dévouement. Avant me servaient-ils Moi, mais leur nouveau maître doit m'avoir reconnu et signifié sa vénération par des actes montrant son dévouement.
- Mais...
- Pourquoi Je t'épargne ? Je suis miséricordieux envers qui se fait humble et reconnaît Ma puissance, ce que tu fais à présent. Tu as accompli une partie du chemin menant au pardon et à l'annulation de ton péché, néanmoins, ce processus ne sera pas complet sans un acte devant te mener à tes limites dans le but de monter ton attachement à Moi.
- Et que dois-je faire ? »
Gzor fut surpris du fait qu'il ne l'interrompe pas.
Il sentit qu'au-dessus de sa tête, la phosphorescence opaque se mouvait et s'abaissait à son niveau.
Il leva son visage vers le haut, et fut immédiatement ébloui par la luminosité intense que dégageait l'entité cosmique.
La brume verdâtre brilla de mille feux. Des rayons semblaient sortir de son coeur resplendissant. Yog-Sharrath parla d'une voix forte, grave et puissante, qui vrilla les oreilles de Gzor, alors que des volutes de lumière vertes le pénétraient de toute part.
«- Tu M'offriras en sacrifice rituel des chevreaux mâles proches du sevrage et des être pensants que tu sélectionneras pour leur physiologie. Les chevreaux devront être malformés ; si possible, une patte devra leur manquer. Ton sacrifice devra se produire dans des circonstances favorables ; les astres devront êtres propices. Un sacrifice accompli avec les meilleurs bestiaux et avec un grand hommage de chair et de sang sera d'autant plus apprécié et dûment récompensé.
- Mais... de quelle manière devrais-je faire ce sacrifice ?
- Je te communiquerais toutes les instructions utiles avant que tu ne me rende hommage.
- Et... quand devrais-je..
- Tu le sauras le moment venu. Contente-toi de te préparer.»
Gzor voulait poser une dernière question. Pas sur ce "sacrifice" - Gzor n'arrivait pas à y croire -, mais sur les créatures... Allait-il lui permettre de les avoir à son service ?
«- Si tu fais preuve de zèle dans ton oeuvre, tu auras ce que tu désires.», dit immédiatement le Veilleur avant même que Gzor ne pense ceci tout haut.
Gzor eut un sourire en coin. Il sentit une impression grisante monter en lui. Yog-Sharrath pouvait compter sur sa participation dévouée...
«- Et, sinon, pour Certadhil...»
Le Veilleur le stoppa net, le fermant la bouche d'une simple pensée.
«- Toi, Gzor, participes-tu aux affaires des cloportes ? »
Ce dernier baissa la tête.
«- Voilà, tu as ta réponse.»
Sur ce, le brouillard phosphorescent luit en un flash, puis disparut dans un éclat.
Seul, au milieu d'un paysage psychédélique où les volutes vertes montaient vers un ciel d'un noir d'encre, Gzor se leva.
Il allait accomplir ce que voulait le Veilleur. Histoire d'avoir la paix, d'une part, et d'autre part, d'atteindre son but concernant les créatures qu'il détenait.
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 30/01/11 à 22:08
Gzor | 10/02/11 11:44
ATTENTION : à partir de ce point, ce RP est déconseillé aux moins de 18 ans.
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaahrrrrrrggggggggghh hh !
Veuillez éloigner les jeunes enfants de la page .
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 10/02/11 à 11:45
Gzor | 10/02/11 11:45
Les feuilles mortes craquaient sous son pas. La forêt bruissait de sonorités étranges, lui donnant une atmosphère de mauvaise augure ; quelque chose de terrible allait se passer.
Au loin, une chouette hulula lugubrement.
Deux point rouges luisaient tels des braises dans l'obscurité. Gzor marchait d'un pas furtif, enveloppé de nuit et de brouillard.
Une langue fourchue sortit de sa bouche. Ses écailles luisantes reflétaient la lumière nocturne. Un homme-serpent à la peau rouge-orangée se tenait en lieux et place de l'habituel humain. Une forme idéale pour la besogne qu'il avait à accomplir.
Cela faisait quelques heures qu'il avait quitté son royaume. Telle une ombre, personne ne l'avait vu.
Il avançait au hasard, dans la direction approximative que le Veilleur lui avait indiquée.
Il piétinait les monceaux de bois calcinés par le feu des guerres et tuméfiés par le sang des hommes.
Au loin, à une centaine de mètres droit devant lui, il aperçut, à peine visibles au milieu du brouillard et des branches noircies, des lumières.
C'était là...
Il avança. Sortant du couvert des arbres, il aperçut la lune. Elle commençait à s'effacer et avait une légère teinte rouge. L'éclipse était en train de commencer... La terre qu'il foulait allait bientôt se recouvrir du sang des consacrés.
Gzor avança dans la clairière. Celle-ci, parfaitement circulaire, était recouverte d'une couche opaque de brume jusqu'à hauteur de cheville. Elle était calcinée, moribonde. Un cercle de flamme, formé par plusieurs torches, la ceinturait.
Il progressa vers le centre. Là, un autel de pierre, sale et noirci, les bords durs et tranchants, était dressé. Il était encadré de deux poteaux de bois, sertis de chaînes au sommet et à la base. Le métal était rouillé, le bois dégageait une odeur putride de charogne en décomposition.
De l'autre côté, à l'opposé de l'autel, se trouvaient les créatures qu'il allait offrir au Veilleur. Gzor avait passé plusieurs semaines à employer les meilleurs limiers et kidnappeurs, dans le seul but de rassembler. Yog-Sharrath les avait sans doute transporté depuis les geôles de son royaume jusqu'à cet endroit perdu.
Le polymorphe s'approcha, et regarda ses prisonniers.
Dix chevreaux étaient accrochés à des piquets. Gzor réprima un frisson en les voyant ; ils semblaient tout droits sortis d'un cirque d'exhibition. La plupart étaient horriblement malformés : un unique oeil, une patte manquante, des excroissance de chair partout sur le corps, des organes disproportionnés.
Il se détourna de ses victimes animales, et, enlevant la capuche couvrant son apparence écaillée, dévisagea ses victimes intelligentes, qui étaient attachées, nues, en position de croix ; des piquets reliés à de lourdes chaînes les maintenaient en place.
Il y avait là un humain, visiblement un guerrier. La peur se lisait dans son visage. Les yeux reptiliens le fixèrent avec une malignité malsaine voulue, et une langue rouge s'avança à quelques centimètres du visage. L'homme s'écarta du mieux qu'il le pouvait.
Avec un rictus, Gzor passa à sa seconde future victime. Une femme humaine, séduisante et aux formes qui attireraient le regard de n'importe quel humain normal. Elle était visiblement terrifiée à a vue de l'être qui la contemplait. Celui-ci passa à côté sans plus attendre.
Sa troisième captive était une femme elfe, aux traits jeunes. Capturée par Alkhor au détours d'une mission d'espionnage, elle dévisageait le saurien la contemplant avec un mélange de peur viscérale et de mépris consommé. Gzor, en guise de provocation, joua avec sa langue fourchue devant ses yeux dégoûtés.
Il passa à ses deux dernières victimes. Des enfants. L'un d'eux, qui avait un peu moins d'une dizaine d'année, braillait en appelant ses parents à l'aide. Quant au second, qui semblait être proche de sa majorité, il regardait Gzor avec une résignation doublée d'une crainte angoissée.
Le changeforme se détourna de ces êtres qu'il allait bientôt offrir en holocauste, et se tourna vers l'autel. Comme indiqué par le Veilleur, il se posta devant et scruta la lune.
Celle-ci devint rouge, d'un rouge sang, qui laissait présager ce qui allait arriver. L'éclipse annoncée commençait, les astres étaient propices : la cérémonie pouvait débuter.
Gzor détacha le premier chevreau, qui possédait un oeil affreusement difforme. Il connaissait par coeur les rituels à respecter et dans quels moment il pourrait exprimer un peu de créativité.
Prenant un petit couteau taillé dans le silex, il prit la bête, l'entailla en diverses parties du corps afin de la faire souffrir, puis, d'un geste net et précis, lui ouvrit le ventre du haut vers le bas. Il répandit ses entrailles sur l'autel, enduisit de sang le corps vide, qu'il déposa sur le bûcher, et plaça la tête sur un point du cercle de flammes.
Il sentit le désir d'orgie sanguinaire monter, l'ivresse du sang qui coule commençait à paraître.
Tout en prononçant des incantations funestes en des langues étranges et en transformant ses mouvements en une danse empreinte de morbidité, il fit de même avec les autres chevreaux. Leurs bêlements de douleurs, venus d'un monde de souffrance, résonnaient dans le bois et auraent donné à un passant un frayeur non maîtrisable.
Au bout d'une bonne heure, alors que l'astre nocturne commençait à être réduit par le phénomène astronomique à l'état de simple croissant orangé ombragé voilé par les nuages, Gzor égorgea le dernier chevreau. Devant lui, un tas d'entrailles reposait sur l'autel. Un tas de cadavre décapités gisait de l'autre côté, alors que des têtes animales sans vies contemplaient l'intérieur du cerle, le regard fixe et vide, parfois les orbites dont on avait ôtées le contenu.
Gzor se dirigea vers une des torches délimitant le cercle. Allumée il-ne-savait-comment, elle possédait un feu brûlant. Le changeforme la prit, et, par ses flammes, immola les cadavres animaux qu'il avait au préalable aspergés de l'huile contenue dans une jarre. Au bout d'un moment, seuls des tas de cendres compactes et noires subsistaient en lieu et place des traces du sacrifice.
Les mains écailleuses, recouvertes du sang de ses victimes, Gzor se tourna vers les humains qui, terrifiés par le rituel abominable dont ils venaient d'être les témoins forcés, appréhendaient - à juste titre - la suite des évènements. L'humanoïde reptilien qui leur faisait face les regarda avec un air sournois.
Soudain, un bruit se fit entendre. Un bruit de pas écrasant des branches fragiles tombées à terre.
Gzor se retourna, huma l'air avec circonspection, et souffla d'un air contrarié par ses naseaux entrouverts.
Des humains encapuchonnés de manière à cacher leur visage, vêtus d'une bure blanche, franchissaient le cercle sacrificiel et se postaient à ses limites. Leurs silhouettes fines, à l'orée des arbres, contemplaient la scène avec un air mystérieux.
Étant donné qu'ils ne bougeaient pas, Gzor s'en retourna à sa besogne. Il prononça l'incantation ouvrant le sacrifice humain, et se tourna vers ses victimes, qui comprenaient de moins en moins la situation.
Immédiatement, les silhouettes en blanc entonnèrent en choeur, dans une mélopée funeste qui monta jusqu'aux cieux d'un noir d'encre, une mélopée morbide.
« Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn ! »
Gzor les regarda avec un air surpris, alors que deux des silhouettes allaient détacher un des sacrifiés. Ils apportèrent devant l'homme-serpent l'elfe, qu'ils amenèrent au poteau noirci adjacent à l'autel recouvert d'entrailles. Là, ils l'attachèrent aux anneaux, tête en bas. Il ne savait comment cela se faisait, mais c'était exactement ce qu'il voulait faire. Quoiqu'il en soit, ces hommes l'assistaient. Tant mieux.
Il regarda l'oreille-pointue, dont la splendide chevelure croupissait dans la boue. Elle souffrait du fait de ses entraves, et semblait contenir une crise de panique.
Gzor leva le couteau. Le rythme de l'unique phrase scandée par les silhouettes s'accéléra. L'homme-serpent regarda sa victime dénudée, qui vivait ses derniers instants.
Puis, dans un souffle et prononçant toujours de funestes paroles rédigées en une langue étrange, il abattit la lame dans le ventre de la malheureuse. Un cri déchirant retentit dans la clairière, un cri à vous glacer le sang. Un flot de sang coula, et Gzor ouvrit le ventre de haut en bas. Des organes tombèrent au sol, le corps devint d'un rouge repoussant, alors que le couteau, taillant son chemin dans les chairs il y a un instant de temps vivantes, achevait de réduire à néant l'aspect normalisé de l'organisme elfique.
Gzor fit courir le couteau à différents endroits, taillant, malmenant, piquant, coupant. Après avoir entaillé à leur base les membres de la défunte, il plongea sa main dans la poitrine à nu, et en sortit un coeur jadis palpitant, qu'il déposa sur l'autel couvert de cendres.
La mélopées incantatoire, toujours aussi forte mais réduite par l'intensité des évènements en un simple bruit de fond, devint vite obsédante, et entraîna Gzor dans l'ivresse du massacre rituel. Une longue danse commençait.
Il fit de même avec la femelle humaine. Une lueur intense brilla dans les yeux du reptile. La femme, elle, était terrorisée. Elle cria, mais Gzor n'en avait cure. Cela rajoutait de la valeur à l'offrande.
Son sang se répandit sur l'autre poteau de cérémonie, et ses cris transformés en borborygmes par la perte de sa gorge résonnèrent dans le bois comme un appel à l'aide qui jamais ne serai satisfait.
Il pratiqua diverses entailles dans la défunte chair, au niveau des membres, du ventre et du bassin. Fouillant les muscles, tranchant et coupant fibres et ligaments, il réduisait le corps déchu en un tas de chair informe par d'honteuses maltraitances.
Gzor se tourna vers sa prochaine victime. D'une main écaillée recouverte de sang, il fit signe aux hommes en bure, qui, obéissants, lui apportèrent le guerrier. Celui-ci ne tenta pas de se débattre, sans doute affaibli. Il regardait son bourreau avec une sorte de défiance dans les yeux.
Les hommes de main l'attachèrent sur la deuxième partie du poteau déjà occupé par le corps sans vie de l'elfe. Le contact avec le sang de sa compagne d'infortune le fit frémir.
Les silhouettes mystérieuses s'écartèrent, et Gzor plongea son regard dans celui de l'humain. Puis, d'un geste calculé et précis, il l'émascula.
Un cri de souffrance retentit dans la clairière, alors que le changeforme, dans la lignée de son précédent geste, égorgeait sa victime, faisant jaillir un geyser de sang du cou entaillé. Le corps, désormais sans vie, pendait aux chaînes en se vidant de son hémoglobine, qui se répandait sur le sol ferme et imperméable que la brume avait momentanément quitté.
Sur le cadavre privé de son attribut reproductif, Gzor ouvrit la partie supérieure du ventre, et préleva le coeur ainsi que les oreilles de la victime, qu'il déposa sur l'autel, aux côtés de quelques autres parties corporelles ôtées aux autres victimes.
La nuit était désormais bien avancée. La lune avait perdue de sa rougeur. Il fallait se hâter de mener à bien les autres offrandes.
Gzor se détourna du cadavre sanguinolent, et vit que les hommes en bure, qui avaient encore anticipés sa décision, lui amenaient le jeune humain. Celui-ci tentait vainement de se débattre. Dernières tentatives de résistance d'une âme qui avait encore tellement à vivre face à un destin qui allait stopper sa course dans l'Histoire avec un petit "h"...
Il fut attaché au poteau de la femme humaine. Le changeforme s'approcha de lui et, en prononçant des formules consacrées, le trépana, ouvrant son crâne alors que le supplicié poussait d'horribles hurlements qui vrillaient les tympans de Gzor.
Son organe-roi fut déposé sur la table de pierre, alors que le corps amputé de son sommet gisait lamentablement, pendu aux crochets du poteau de bois.
C'est alors que deux cultistes arrivèrent derrière Gzor, tenant chacun par les membres le dernier être encore vivant : le garçonnet. Celui-ci continuait à supplier et à appeler à l'aide. Cela aurait presque ému Gzor. Presque...
Les deux hommes l'étendirent au-dessus de l'autel de pierre noire et, alors qu'ils tentaient de contenir ses tentatives d'échapper à leur étreinte, le changeforme leva le couteau au-dessus de l'humain.
Une dernière flamme brula dans ses yeux, qui bientôt s'éteignit pour laisser place à l'inexpressivité la plus totale. Un liquide rouge coula sur sa peau blanche, la maculant de souillures impropres.
Gzor fit progresser le couteau, ouvrant largement l'enfant, et rabattant ses segment inférieurs de peau ventrale tels des rideaux. Il retira la lame du petit corps, qui gisait désormais, arc-bouté sur le petit plateau pierreux.
Soudain, les hommes ayant assistés Gzor se retournèrent, et, sous son regard, disparurent dans le bois mort, de la même manière qu'ils étaient venus.
Quant au changeforme, il reprit sa forme habituelle, et, jetant le couteau au loin, prononça quelques incantations finales.
Alors, les cadavres et les cendres, ultimes traces du carnage, luirent intensément d'une lueur blanche, et, sous les yeux plissés de l'humain s'élevèrent vers le ciel en un flash blanc. Quant il recouvrit une vue correcte, tout avait disparu.
Gzor, épuisé, moralement et physiquement, et commençant peu à peu à se poser des questions sur ce qu'il venait de faire (et notamment sur le fait de la relative pauvreté de cette offrande ), commença le retour vers les portes désormais closes de son royaume.
Au loin, l'aurore commençait à pointer.
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Gzor | 10/02/11 11:46
Et les lettres d'insulte, c'est dans mon pigeonnier
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Baramir d'Eckmöl | 10/02/11 16:45
(S'ils sont trop jeunes ils ne savent pas lire de toute façon
Bon faudrait que je prenne un peu de temps pour lire tout ceci )
--
Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia
Shadee | 10/02/11 17:30
C'est dommage, c'est vraiment passé de mode d'être méchant! Il y en a déjà à toutes les sauces: aigres douces, barbecue, au sang à l'ancienne, et j'en passe!
( bien écrit, mais sinon la nuit, vous ne faites pas trop de cauchemars?
)
Comte Harbour | 10/02/11 17:33
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn !
pour ma culture personnelle comment on prononce "wgah'nagl" ? mais je ne m'adonne certainement pas à ce genre de rite... pouah !!
Gzor | 15/02/11 16:53
Le sacrifice avait eu lieu deux jours auparavant. Gzor n'avait dit mot sur les évènements de cette funeste nuit. Bien sûr, des bruits avaient été entendus, mais quoi de plus normal sur un continent marqué par la souffrance comme Certadhil ?
Il marchait aux côtés de son scribe, dans les couloirs aseptisés menant au projet HPL. Maendelh avait appellé Gzor car la situation venait subitement de se calmer, dans la nuit, comme ça. Les créatures s'étaient arrêtées d'attaquer les grilles, et s'étaient posées, rangées en ligne, sur les perchoirs installés à leur intention.
Après avoir passé les nombreuses portes en fer isolant les créatures du monde civilisé, Gzor, en compagnie de son chef-scribe, arriva dans le projet.
Depuis sa dernière visite, l'atmosphère semblait s'être calmée. Les chercheurs, visiblement heureux de ne pas avoir eu à courir pour sauver leur peau en deux jours, apparaissaient fatigués, mais souriants. L'endroit était étrangement silencieux ; seuls les bruits de pas venaient ponctuer un peu la torpeur ambiante.
La cage noire, au centre du complexe, était étrangement paisible. Aucune forme ne venait noircir les interstices laissant circuler l'air.
«- Maendelh, peut-on ouvrir la cage ? »
Le scribe de Gzor le regarda avec des yeux ronds.
«- Eh bien... oui, bien sûr, mais...
- Alors ?, dit Gzor. Qu'attendez-vous ? »
Le scribe marmonna de vagues explications, et ordonna à quelques gardes d'ouvrir en face de Gzor la gigantesque prison de fer.
Les deux battants s'ouvrirent en grinçant. Gzor s'avança et passa la tête dans l'ouverture, assez large pout y faire tenir un homme. Ce qu'il vit le surpris.
Les créatures, immobiles sur les barres de boir traversant transversalement la volière, le regardaient fixement. Les ailes repliées sur le côté de leur corps, les tentacules immobiles, les êtres pour lesquels il avait dû commettre l'indicible ne donnaient pas signe de vie.
Soudain, un fort mal de crâne le prit, et il comprit qu'ils en étaient la cause.
«- Seigneur ?, demanda Maendelh, voyant son maître se tenir le front. Vous êtes sûr que ça va ?
- Oui, ça devrait aller, merci.», dit Gzor en tentant d'empêcher sa douleur de transparaître dans sa voix.
Il regarda ces êtres en face. Des dizaines de paires d'yeux l'observaient.
Il arriva au summum de la douleur, ayant l'impression que son crâne allait exploser...
Soudain, tout s'arrêta.
Et les créatures se remirent gaiement à gesticuler sur leurs perchoirs, à agiter les pattes et les tentacules, sans la moindre trace d'hostilité.
Clignant des yeux, Gzor tenta de savoir ce qui s'était passé.
Dérangé par le bruit, il les regarda, et pensa « si seulement ils pouvaient se taire et rester tranquilles, ça serait plus facile.»
Et les êtres se turent. Un dernier son sortit de la bouche d'un d'entre eux, qui fut légèrement houspillé par ses camarades.
Gzor n'en croyait pas ses yeux. Ils lui obéissaient à la pensée...
Il sourit. Visiblement, toutes ces péripéties avaient finalement portées leurs fruits.
Il les regarda, et prit la parole.
«- Euh... agitez les tentacules en rythme ! »
Et les créatures frappèrent des tentacules dans une espèce de sérénade complètement surréaliste.
«- Bon, stop ! », dit Gzor.
Ils s'arrêtèrent et le regardèrent.
Il fallait qu'il leur trouve un nom.
«- Eh, toi, le... bidule, dit-il en désignant un animal, dit un truc ! »
Ledit bidule le regarda d'un air surpris, et ouvrit la bouche.
«- Cthulhu fhtagn ? »
Gzor retourna ces paroles énigmatiques dans sa tête, et objecta.
«- "Ktuluphtaghn", c'est un peu trop long..., dit-il en se grattant le menton. Pourquoi pas "Ktulu" ? Ça sonne bien, qu'en pensez-vous, Maendelh ? »
Ce dernier, qui tentait depuis plusieurs minutes de comprendre ce qui se passait, le sourcils foncés, opina de la tête en mettant un entrain particulier à approuver les paroles de son maître.
«- Ainsi soit-il, dit Gzor en regardant les créatures. Vous serez donc des Ktulus. »
Les Ktulus, visiblement content de leur nouveau nom, gesticulèrent gaiement, et certains prirent leur envol, faisant le tour de la cage en quelques battements de leurs majestueuses ailes membraneuses.
«- Maendelh, je vous charge de transférer nos amis dans le nouveau pigeonnier, dit Gzor en s'adressant à son scribe. J'ai atteint mon but, vos recherches n'y sont pour rien, mais bon...
- Et... pour l'ancien pigeonnier ?
- Je demanderai aux nains de le détruire. Quant aux pigeons, on pourra les lâcher sur nos adversaires, un explosif attaché au cou. Ou, au pire, les manger. Qu'en dites-vous ?
- Oui, pourquoi pas...
- Organisez tout cela rapidement. Je veux que ces créatures prennent du service le plus vite possible.
- Que comptez-vous en faire ?
- Ils sont très intelligents, Maendelh. Je pense m'en servir comme pigeons et comme espions. Nous avons cruellement des deux, n'est-ce pas ?
- C'est une bien triste vérité.
- Enfin, c'était. Bonne journée, Maendelh ! »
Et Gzor, tournant les talons, retourna à la surface. Le soleil était moins blafard que d'habitude. Une bonne journée s'annonçait, et le changeforme sourit.
FIN
Gzor.
Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!
Edité par Gzor le 04/03/11 à 21:46
Shadee | 06/03/11 13:19
Toutes ces atrocités pour des créatures qui semblent inoffensives.. Je vais prévenir mes aigles de ne pas les confondre avec des diablotins!