Forum - [Certadhil III] Ikebana selon l'Inquisition

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Le Sans-nom | 30/12/10 03:21

La silhouette chatoyante du Sans-nom se dessinait dans l'embrasure d'une fenêtre ogivale, soutenue par deux épaisses lianes d'aspect vénéneux. Impassible, il détailla l'armée impie, gigantesque flot engloutissant sous sa masse immonde le somptueux paysage désolé de Certadhil la maudite. Les bannières flottaient haut, il émanait de cette masse un sentiment de confiance palpable, sentiment qui changerait bien vite quand ils réaliseraient que la mort pouvait sembler douce en comparaison de ce qui les attendait.

L'Innominé se tourna vers Gretaine, très affairée à mettre au point un instrument complexe à l'utilité inconnue. L'armée qui approchait aurait aussi bien plus être constituée de fourmis, la Fidèle ne s'en souciait pas plus que de sa première culotte, dont elle ne se souvenait par ailleurs certainement pas. Sous le heaume ajusté, le Sans-nom sourit imperceptiblement, puis fit face à la porte qui s'ouvrait, laissant passage à trois Seigneurs des limbes bien plus imposants que la moyenne. Chacun d'eux portait à la ceinture une longue et fine épée livide, spectrale, insigne de leur rang élevé dans la hiérarchie des Saintes cohortes. Ils s'inclinèrent devant leur Seigneur, puis devant Gretaine, qui ne sembla pas même remarquer leur présence. L'un d'eux s'avança d'un pas.

-Ô Maître, les hérétiques arrivent, ils sont nombreux.

Ce n'était pas l'inquiétude qui émanait de sa voix, mais plutôt une insigne satisfaction. Les sacrifices en l'honneur de L'Infini seraient somptueux, cette nuit.

-Êtes-vous prêts?

-Nous le sommes, Seigneur. Ils ne franchiront pas la première enceinte.

-Excellent. Je veux savoir qui participe à cet assaut, que chaque bannière soit répertoriée avec soin. Vous ferez un maximum de prisonniers, le Grand Inquisiteur leur réserve à tous une cérémonie toute particulière, ainsi qu'il a été annoncé.

-Votre Verbe est notre ordre, ô Maître.

-Allez, Fidèles, que la racaille contemple cette nuit la grandeur de l'Infini.

Les trois hauts Seigneurs des limbes s'inclinèrent à nouveau, puis se retirèrent tandis que le Sans-Nom leur emboîtait le pas, se rendant à la barbacane qui surplombait la porte principale de la citadelle de ténèbres végétales. Quelques instants plus tard, les assaillants se précipitèrent à l'assaut, hurlant leur rage, leur soif de carnage. Les centaines de harpies fondirent sur les défenseurs silencieux du haut des cieux, tandis que les autres tentaient de gravir au moyen d'échelles les hautes murailles, sous un déluge de flèches. Le combat s'engagea un peu partout en même temps, d'une brutalité inouïe, les pertes des premières secondes furent effroyables, inondant de sang et de viscères le sol et les murs, qui semblèrent se gorger de cette manne providentielle. Les harpies étaient décidément de terribles adversaires.

La défense fléchit par endroits, aussitôt renforcée par les puissants Seigneurs des limbes, froides et létales machines de guerre, qui laissaient dans leur sillage une foule d'estropiés, se gardant bien d'infliger l'ultime délivrance, les ordres du Maître avaient été clairs. Certains tombèrent malgré leur pouvoir sous les coups de la horde enragée, aussitôt remplacés par d'autres. Plus loin, les terrifiants loups-garous déchiquetaient aveuglément tout ce qui leur tombait sous les griffes, de tous les défenseurs ils étaient les plus violents, leurs proies avaient de la chance, la mort serait rapide pour elles, les Loups Garous étaient religieusement exempts de la moindre finesse. A gauche de la porte principale, les achéris chantonnaient joyeusement, extirpant les âmes de leurs réceptacles de chairs, inconscientes des pertes qu'elles subissaient. Les elfes semblaient avoir du mal à se décider à frapper de jeunes filles d'apparence innocente, ils réalisaient leur erreur lorsque leur âme leur était arrachée, mais il était trop tard. Les Eluros faisaient moins de sentiment, mais même eux étaient peu à peu submergés par les Ombres venues en renfort. Sur la droite, une pluie de boulets avait causé des ravages dans les rangs des laquais du chaos, endommageant légèrement l'épaisse muraille. Les tirs des catapultes laissèrent place aux redoutables phalanges naines, qui causèrent à leur tour de terribles pertes dans les défenseurs s'enfonçant comme un coin d'acier dans la masse des fidèles avant d'être repoussés.

Vague après vague, les assauts se brisèrent sur la digue écarlate malgré la vaillance extrême des attaquants, et peu à peu, le silence se fit, rompu seulement par les gémissements des innombrables agonisants. La première enceinte n'avait pas cédé. Sur la barbacane, le Sans-nom essuya distraitement quelques gouttes de sang qui l'avaient éclaboussé, puis fit signe à ses trois Hauts Seigneurs des Limbes, qui le rejoignirent quelques instants après.

-Je veux un rapport précis de nos pertes dans l'heure. Emportez les Fidèles tombés pour la Sainte cause, qu'ils soient amenés devant le Sereg Rinn cette nuit encore. Que le Grand Inquisiteur me rejoigne immédiatement.

Un peu plus tard:

-Ô Maître, me voici. Que puis-je pour votre service?

-Empale tous les hérétiques survivants sur les murs, assures-toi qu'ils ne meurent pas avant la prochaine lune. Applique la purification la plus rigoureuse aux officiers, puis plante-les sur des pieux, je veux une allée décorée de cette porte à cette colline que tu vois là-bas. Les hérétiques veulent du sang, ils vont être comblés au-delà de leurs espérances.

-Ô Maître, oserais-je...

-Fais, laisse ton talent artistique s'exprimer. Ils ont été prévenus.

-Merci! Merci, Ô Innominé, loué soit votre règne!

Quelques heures plus tard, près d'un millier de païens chantaient sur les murs, écorchés vifs. Leurs yeux avaient été arrachés méticuleusement de leurs orbites, et pendaient pitoyablement sur autant de joues dépourvues de peau. Leurs oreilles, leur nez et leurs lèvres avaient été tranchées, elles nourriraient les chiens-garous. Malgré ces supplices, la mort leur était refusée, le suc vénéneux de la citadelle les tiendrait en vie quelques jours. De la porte à la colline, une forêt de pieux à bout rond avaient été dressés de part et d'autre du chemin, empalés dessus, une centaine d'officiers de toutes races hurlaient, leurs mains et leurs pieds avaient été coupés au moyen d'une scie émoussée, les moignons cautérisés au fer rouge. Leurs corps portaient trace de nombreuses tortures, mais ce n'était rien comparé à ce que leurs âmes avaient subi. Leurs hurlements glorifiaient maintenant l'Infini, le suppliant de pardonner leur folie.

Dans la citadelle du Sans-nom, un rapport fut remis au Maître des lieux:

Attaque de [Rouge] [Ildrina] [Vici] [Reinmar] [Kawamashi] [Comte Harbour] [Mandalore] [Se7] [Eigoel Nahb] [Shadee] [Tala] [Dyce Hipple] [Phaeril] [Gzor] [Ze Pequeno] [Fanfan] :
27 Archer
36 Paladin
140 Eluros
10 Kastagneur
30 Fanatique
53 Vampire
328 Harpie
5 Mercenaire
40 Scout
42 Dryade
18 Maître d'armes
43 Catapulte
2 Arbaletrier
62 Forgeron
80 Goule
29 Zombie
13 Guerrier
75 Adepte
95 Loup
104 Lion
19 Elémentaire d'Ether
8 Cavalier
3 Ranger
61 Danseur de guerre
31 Chasseur de géants
1 Prêtre

Défense de [Gretaine] [Le Sans-nom] :
1 Inquisiteur
2 Zombie
1 Prêtre
3 Page
27 Spectre
299 Laquais du chaos
43 Achéri
27 Ombre
43 Loup garou
51 Seigneur des limbes
198 Chien garou

Morts chez les attaquants :
27 Archer
36 Paladin
140 Eluros
10 Kastagneur
30 Fanatique
53 Vampire
328 Harpie
5 Mercenaire
40 Scout
42 Dryade
18 Maître d'armes
43 Catapulte
2 Arbaletrier
62 Forgeron
80 Goule
29 Zombie
13 Guerrier
75 Adepte
95 Loup
104 Lion
19 Elémentaire d'Ether
8 Cavalier
3 Ranger
61 Danseur de guerre
31 Chasseur de géants
1 Prêtre

Morts chez les défenseurs :
2 Zombie
1 Page
19 Spectre
220 Laquais du chaos
39 Achéri
23 Ombre
29 Loup garou
33 Seigneur des limbes
161 Chien garou

Attaque repoussée

L'Innominé secoua lentement la tête, puis se rendit devant le Cercle de Sang, aussi appelé Sereg Rinn. Là, près de cinq cent dépouilles étaient alignées, toutes recouvertes d'un drap blanc sur lequel était peint le triangle écarlate. Autour, une centaine de Seigneurs des limbes psalmodiaient de sombres incantations, ils s'interrompirent à l'entrée de leur Seigneur, qui s'adressa à tous:

-Finissons le rituel, puis brûlez leurs corps conformément aux Saints préceptes. Lorsque ce sera fait, nous entrerons véritablement en guerre. Recueillons-nous, Fidèles, prions l'Infini Seigneur de nous accorder un océan de sang impie en expiation de leurs péchés!

Un rugissement colossal ébranla la vénéneuse cité, le règne du Chaos allait s'étendre sur Daifen.

Celimbrimbor | 30/12/10 15:20

Hum.

Au cas où cela intéresse quelqu'un de lutter contre ce chaos, la demeure franche sera un havre contre les épiphénomènes du monde.

La Demeure Franche : [Lien HTTP]

Gzor | 03/01/11 18:01

«- Seigneur, laissez-moi les rejoindre...
- Il n'en est pas question ! »
Le dirigeable de Gzor survolait maintenant la zone du combat depuis plusieurs heures. Bien à l'abri, à une altitude sécurisée, ils observaient sans pourvoir intervenir autrement que par des ordres le déroulement de la bataille en contrebas. Malgré quelques problèmes avec des entités volantes démoniques, il n'avaient pas été importunés jusqu'à maintenant.
C'était de leur royaume que l'armée des seigneur unifiés s'était regroupée et avait lancé son attaque. L'engin volant l'avait suivie à haute altitude.
En bas, la boucherie faisait rage. Des actes de vaillances avaient lieu dans chacun des camps. Les courageux combattants du Bien faisaient payer à l'ennemi chaque perte subie. La journée serait sanglante.

Hadras, chef des gardes de Gzor, rongeait son frein. En bon homme d'action, il voulait participer personnellement à la bataille, mais son maître l'en empêchait.
«- Seigneur, je ne peux pas rester là, tranquillement assis dans ce poste de commandement, alors que mes soldats sont en train de se faire massacrer !
- Pourtant, vous y resterez, Hadras, et jusqu'à la fin. Il est hors de question que nous perdions un élément de votre importance. Que feriez-vous si vous tombiez aux mains de l'ennemi ?
- Seigneur, je ne lâcherai mot et...
- J'ai personnellement une petite expérience dans le domaine de la torture et de la persuasion. Croyez-moi, face à ces êtres, vous ne tiendriez pas longtemps.
- Je me donnerai la mort avant qu'ils ne parviennent à me capturer !
- Il est hors de question que vous vous donniez la mort, ou même que vous mourriez en cet instant. Nous sommes arrivés à un pivot de cette guerre. Rendez-vous compte, Hadras ; pour la première fois, le Bien s'est uni et a attaqué.
- Seigneur, si je puis me permettre, étant donné ce qui se passe en bas, la bataille est loin d'être gagnée...
- Je suis au courant. Elle était perdue avant même de commencer.»

Cette révélation - qui n'en était pas vraiment une - jeta un froid.
«- Ne me dites pas que vous avez envoyé vos hommes au massacre... vous n'avez pas le droit de...
- Hadras, vous n'avez aucune latitude pour contester ce que je fais. Je suis votre seigneur, et rappelez-vous que je peux tout aussi bien vous faire payer très cher cette insolence.»
Le guerrier se tut, attendant que son maître lui explique le pourquoi de ce combat.
«- Le but clairement affiché de cette attaque est d'agir, quelques en soient les conséquences. Ne plus subir, nous retourner contre nos adversaires après quinze lunes de passivité passées à supporter les attaques et leur lourd tribut. La peur doit changer de camp. Une fenêtre d'action idéale s'est offerte lors de la mise à sac du royaume du Rat de Labo. Nous avons supposé - et cela est logique - que ses assaillants avaient dû subir de lourdes pertes, causant ainsi une brèche dans leur défense. Une brèche dans laquelle nous nous engouffrons maintenant...»
Hadras opina sans grande conviction et se retourna vers les lunettes placées dans le compartiment, afin d'observer le déroulement de la bataille.
Il distingua les forces gzoriennes, au milieu de la cohue. Les chasseurs de géants subissaient des contre-attaques violentes, et mourraient au combat, tuant leurs adversaires dans une ultime expression de leur instinct guerrier.
Les catapultes, un peu en retrait de la mêlée, tiraient avec celles de leurs alliés un flot ininterrompu de boulets de pierre, qui écrasaient les hordes maléfiques, et parvinrent même à endommager la muraille semi-végétale de la retraite du Sans-Nom et de Gretaine. Mais leurs opérateurs subissaient les assaut d'un petit contingent hétéroclite de troupes maléfiques, que l'escorte des engins contenait à grand-peine. Les merveilles de technologie nanesque brûlaient les unes après les autres.

«- Quelle vaillance... quel dévouement..., chuchota Gzor, admiratif - ce qui était rarissime devant de simples êtres de chair et de sang - alors qu'il regardait ses hommes disparaître uns à uns sous la marée grouillante. Vous avez fait du bon travail, Hadras.
- Cette armée est le fruit de plusieurs lunes d'effort...
- Si c'est cela qui vous inquiète, nous en aurons bien vite une plus performante. », trancha Gzor avec un ton cassant.
Hadras se tut, se contentant de contempler avec une mine abattue le carnage en contrebas, alors que son maître donnait quelques directives tactiques, un sourire malsain aux lèvres.

Plusieurs heures plus tard, le combat était terminé. Gzor regardait le champ de bataille, presque intégralement recouvert de cadavres et de mourants. Il vit les blessés se faire supplicier et afficher écorchés vifs d'une façon atroce sur un chemin bien défini le long des murs de la citadelle, et ressenti une haine bouillonnante envers le Sans-Nom et sa servante, Gretaine.
Le dirigeable fit demi-tour, et mis le cap sur le royaume du changeforme.
La guerre, qui avait déjà produit son lot de cadavres, allait désormais s'intensifier. Nul ne pouvait prévoir ce qui allait se passer, mais une seule chose était sûre : ça allait faire très mal...
«- On les aura, un jour... oui, on les aura ! », pensa Gzor.

Gzor.

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Edité par Gzor le 03/01/11 à 18:37

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