Forum - [Certadhil III] La Sainte Parole

Le Sans-nom | 20/11/10 17:43

Ô, Seigneur de l'Infini, le fidèle a disparu du monde, plus de juste parmi les êtres!
Tous sont à l'affût pour répandre le sang; chacun traque son frère au filet, leurs mains s'emploient au mal!
Pour faire le bien, les princes posent des exigences, le juge demande des gratifications, le notable parle pour satisfaire sa cupidité...
Le meilleur d'entre eux est comme une ronce, le juste pire qu'une haie d'épines.
Au jour annoncé par tes sentinelles tu es intervenu; c'est maintenant leur confusion.
Ne croyez pas l'un de vos proches, ne vous fiez pas à un ami.
Devant celle qui repose entre tes bras, attention à ce qui sort d'entre tes lèvres.
Car le fils traite son père de fou, la fille se dresse contre sa mère, la belle-fille contre sa belle-mère.
Chacun a pour ennemi les gens de sa propre maison.
Mais moi je guette le Seigneur, j'attends mon Dieu, mon sauveur, il écoutera ma prière, il terrassera les impies!

La cérémonie dure depuis des heures, la grande salle entourant le Sereg Rinn a été choisie pour satisfaire au rituel, un autel a été improvisé avec les restes de la grande porte de la citadelle, symbole de la résistance brisée des infidèles. Sur le drap blanc qui recouvre l'autel, quelques trainées écarlates formant un triangle, et une coupe de pur argent, remplie d'un liquide de même teinte que les souillures qui maculent le tissu. L'officiant saisit la coupe, la lève en direction du Sereg Rinn, psalmodie en une langue étrange, longuement. Puis il se tourne vers les rangs serrés, scrute les visages empreints d'une rare ferveur, désigne l'un des Seigneurs des limbes, qui se lève, s'approche pour boire au vase sacré, puis le porte dans les rangs. Chacun est avide de tremper ses lèvres dans le breuvage, car il est le Sang de leur Seigneur, qui leur accordera la sainteté dans les purifications à venir. Enfin, la coupe est rapportée sur l'autel par un Laquais du Chaos, vide. Le prêtre lève alors les bras au ciel, en un geste de pure supplication, ses yeux se révulsent tant sa foi est immense, sa voix tonne avec une force surprenante, aussitôt reprise par mille fidèles:

-Nous sommes ton bras, Seigneur! Nous sommes le fléau de ta juste colère! En Ton Nom nous purifierons ce monde de sa souillure, en Ton Nom nous ferons régner une sainte terreur dans les coeurs dépravés! Que Ton Nom soit sanctifié, nous Te louons, Seigneur!

Les derniers mots laissent peu à peu place à un silence total, troublé seulement par les respirations sifflantes. Le Sereg Rinn miroite soudainement avec une vigueur accrue, laissant passage à deux Seigneurs des Limbes plus grands et plus terrifiants encore que leurs pairs. Ils prennent place de part et d'autre du Cercle Sacré, se figeant avec une raideur toute militaire, le regard rivé sur l'assemblée. Quelques secondes plus tard, un rugissement immense salue l'arrivée du Maître de la Confrérie, enfin de retour sur Certadhil. D'un geste lent, il semble bénir la foule, formant un triangle de ses mains, puis les Seigneurs des Limbes présents font évacuer la salle à une vitesse remarquable, avant de venir s'assembler autour de lui.

-Quelles sont les nouvelles, mes fidèles?

-Neuf camps ont été dévastés, vénéré maître...

-Neuf? N'avais-je pas recommandé de purifier lentement les impurs? L'absolution est à ce prix pourtant.

-Ô Maître, nous craignons que les hérétiques choisis n'aient pas la foi nécessaire pour réaliser la très sainte tâche que vous leur avez confiée...

-C'était à prévoir, notre choix s'est porté sur les avides, ils sont aussi pervertis que tous les autres. Il est temps de purifier quelque peu leurs âmes corrompues...lesquels d'entre eux ont péché, sont-ils tous à châtier?

-Seuls le Rat et la Sorcière ont frappé, les autres n'ont pas encore agi, vénéré Maître.

-Bien. Nous allons donc extirper les miasmes immondes qui souillent leurs esprits. Préparez vos cohortes, mes fidèles, je vais aller leur porter la juste parole de notre Seigneur, et s'ils ne comprennent pas, nous éradiquerons le mal qui les habite d'une manière plus radicale...Allez, soyez bénis, mes fidèles, que notre Seigneur tout-puissant vous ait en sa très sainte garde!

Edité par Le Sans-nom le 20/11/10 à 17:46

Rat De Labo | 20/11/10 19:21

o_Ô

Les artistes sont toujours incompris de leur vivant...

Le Rat, démon clanique et seigneur du cauchemar.
"La récompense des grands hommes, c'est que, longtemps après leur mort, on n'est pas bien sûr qu'ils soient morts."

Edité par Rat De Labo le 20/11/10 à 19:26

Le Sans-nom | 23/11/10 19:03

"On libéra les quatre élus qui se tenaient prêts pour l'heure, le jour, la lune et l'année où ils devaient mettre à mort le tiers des hommes.
Et le nombre des troupes était: deux myriades de myriades.
J'en entendis le nombre.
Tels m'apparurent, dans la vision, les chevaux et leurs cavaliers:
Ils portaient des cuirasses de feu, d'hyacinthe et de soufre.
Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lion, et leurs bouches vomissaient le feu, la fumée et le souffre.
Par ces trois fléaux, le feu, la fumée et le souffre, le tiers des hommes périt."

Le premier pas du Maître ébranle la terre jusque au plus profond de ses entrailles. Ici et là, des failles béantes s'ouvrent, et le sang de la terre en sourd, auréolé de sinistres craquements.

Le deuxième pas du Maître ébranle les airs, jusqu'à la plus infime brise. Ici et là, rageurs, brutaux, quelques blizzards tranchants s'engouffrent dans les rangs des êtres impies.

Le troisième pas du Maître ébranle les eaux, jusque dans les marais les plus sordides. Ici et là, des vagues se lèvent, broyant tout dans leurs lentes ondulations lascives.

Le quatrième pas du Maître lui ouvre les portes de la forteresse du Démon. Partout, ses fidèles se prosternent avec une frénétique ferveur, une fois les huis débarrés.

Une main gantée de plaques chatoyantes se lève, désignant en un geste auguste la tour où réside l'un de ses élus. La pierre se fendille, le mortier perd de sa cohérence, l'édifice vacille imperceptiblement sur ses bases. Puis la sainte parole du Maître s'élève, soyeuse comme le plus délicat tissu, empreinte d'une douceur évoquant quelque nectar divin:

-Ne t'ai-je pas, au Nom de notre Seigneur, offert le royaume de tes rêves? Ne t'ai-je pas, en Son Nom, donné un pouvoir plus grand qu'aucun être de ce monde n'en n'a jamais possédé? Et voilà que l'avidité étreint ce qui te tient lieu de coeur, voilà que le scepticisme broie ton âme de sa poigne de fer. Entends de ma bouche le Verbe de notre Seigneur, car il souhaite te donner une chance, encore, de siéger à sa droite, dans son infinie bonté.

La main s'abaisse, les pierres et le mortier retrouvent leur unité, le silence caresse les lieux quelques instants.

-Le Seigneur de l'Infini voit tout. Il entend tout. Il sait tout. Et je suis Son bras, mû par Sa très sainte volonté. Par Lui je vois et je connais les trahisons des hérétiques, par Lui j'entends les blasphèmes de ceux qu'Il a élu pour mener notre croisade sanctifiée. Entends-moi et ne doute plus: Il m'envoie purifier en Son Nom qui Lui portera offense, et plus longue encore sera la pénitence pour ceux qui oublieront que tout leur pouvoir ne vient que de Lui, croiront peut-être pouvoir se dresser contre notre Seigneur avec Ses propres légions. Repends-toi, et tu seras sauvé.

Le cinquième pas du Maître lui ouvre les portes de la forteresse de la Sorcière. Là encore, les poutres glissent de leurs logements, aucune serrure n'est close alors que s'agenouillent les légions du Seigneur de l'Infini.

-Toi, qui a veillé si longtemps, notre Seigneur connait tes peines, Il sait tes attentes. Il voit celui qui t'a soutenue, et le remercie. Il pardonne ta colère, et ta hâte, mais entends-moi car je suis Son Verbe: chaque heure qui passe prépare Son avènement, chaque minute qui s'écoule effrite les dogmes maudits qui corrompent les hérétiques de ce monde. Et plus que tout, le silence, l'attente, érodent leur union éphémère plus sûrement que l'acier ne le peut. Car leurs âmes sont viciées, et ils ne voient plus qu'eux-mêmes. Patience, Fidèle d'entre les Fidèles, long est le chemin qui purifiera les âmes corrompues.

Le sixième pas du Maître le porte au devant de sa Sainte armée, innombrables cohortes sanguinaires issues des royaumes sacrés, engendrées pour être l'instrument purificateur absolu.

La foi embrase les milliers de regards, chaque fidèle hurle de tout son être son adoration, et les éléments frémissent sous l'onde sonore cataclysmique. La main du Maître se lève lentement, pointe un lieu encore invisible à tous, mais chacun sait, chacun voit la créature qui sera la première à recevoir l'absolution de ses péchés. Les hordes immenses se mettent en mouvement, et plus rien en ce monde ne peut les arrêter.

Le septième pas du Maître sera le soc de la charrue qui fendra la terre, la rendra fertile pour y planter les graines d'une ordre nouveau. Son bras soulèvera la marée de fidèles, et l'abattra comme un juste couperet sur les ronces qui entravent l'avènement de Son règne.

Kärel | 23/11/10 21:04

[HRP : je pense que c'est fait exprès ]

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

Althâr Anthâar | 23/11/10 22:26

Je ne suis pas croyant, je fais comment ?

Bart Abba | 24/11/10 09:26

L'Ork leva le bras, pointant du doigt la Tour de Guet et... Rien ne se passa.
Il fit un premier pas qui le conduisit à l'entrée du Temple des Sacrifices et... Se gaufra la tronche dans la porte car celle-ci ne s'ouvrit pas...
Son deuxième pas le guida vers son hamac et... Il s'endormit...

BOZH.

Le Sans-nom | 25/11/10 17:48

"Celles et ceux qui blasphèment seront les premiers purifiés. Fais acte de contrition, impie, et implore par trois fois le pardon de notre Très Saint Seigneur, si tu veux espérer échapper à son juste courroux..."

Un morceau de peau déchiré, de nature probablement humaine, virevolte dans les airs, et se dépose aux pieds de l'hérétique. Quelques lettres de sang sont visibles:

Royaumes Connus :
- Shadee (Primotaure)
-...

Edité par Le Sans-nom le 25/11/10 à 17:49

Rat De Labo | 25/11/10 23:00

La purification dans le sang et le feu semble être la seule solution pour faire entrer les brebis égarées dans le droit chemin...
Malheureuse blasphématrice, tu serviras d'exemple à tes misérables semblables...
prenez et jugez-en tous!

Sachez également que désormais les infidèles et les libertins subiront les Plaies lorsque la Honte étreindra le coeur de notre Seigneur chaotique de voir ses enfants ainsi perdus.

Grâce à notre Maître vénéré, vénérable et vénérien à tous, je serai le vecteur des plaies essentielles à votre salut. La Peste a frappé la lune dernière. La Mort de tous les premiers nés sera la suivante...

Gloire et puissance au Seigneur omnipotent des cloportes, que sa volonté soit appliquée dans la guerre et le sang.

Le Rat, démon clanique et seigneur du cauchemar.
"La récompense des grands hommes, c'est que, longtemps après leur mort, on n'est pas bien sûr qu'ils soient morts."

Edité par Rat De Labo le 25/11/10 à 23:06

Rat De Labo | 25/11/10 23:50

Le sarcasme n'a jamais fait rire notre Très saint Père Fouettard à tous

Repens-toi!

Le Rat, démon clanique et seigneur du cauchemar.
"La récompense des grands hommes, c'est que, longtemps après leur mort, on n'est pas bien sûr qu'ils soient morts."

Kärel | 26/11/10 22:28

Messire Rat, si votre seigneur pouvait faire errer ses sbires 40 ans dans le désert, je pense que cela nous ferait des vacances

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.