Forum - [certadhilIII] Larguez les amares
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Baramir d'Eckmöl | 12/11/10 21:46
Le soleil atteint son zénith mais même ainsi ses rayons sont atténués par la brume de PremierCercledhil. Le navire est prêt depuis quelques heures déjà. Les provisions, les armes, les couvertures, les grimoires, tout ce qui peut avoir une utilité lors d'une campagne, et même plus. Nous ne partons pas pour une campagne ordinaire. Nous partons pour Certadhil. Cela n'avance à rien de le dire, puisque nous ne savons pas plus ou nous mettons les pieds. Nous partons.
Je regarde une dernière fois mon Bastion. La fière cité aux lourdes murailles se dresse fièrement au bord de la plaine, qui s'étend derrière elle. Les gardes sur les remparts continuent leur ronde comme si de rien n'était. Ils ne failliront pas à leur devoir, j'en suis sûr.
Je détourne le regard et grimpe à bord. Sur le pont du navire se tiennent mes plus fidèles hommes. Ceux qui furent là dans les moments de doutes, dans les moments de joies, lors des plus rudes batailles comme lors des plus gargantuesques banquets. Là, devant moi, se tiennent alignés sur cinq rangs d'une douzaine de nains mes hommes, mes frères et mes fils.
« -Nous sommes avec toi Baramir.
-Je n'en doute pas mes amis.
-Nous allons avoir du pain sur la planche n'est-ce pas ?
-Et bien plus que cela j'en ai peur.
-Cela faisait longtemps que les 60 n'avaient pas été réunis. La guerre contre cet Ennemi est-elle si importante ?
-Je ne suis pas un fantaisiste qui rassemble et conduit ses meilleures troupes pour le plaisir d'aller faire un pique-nique. Nous combattrons un Ennemi tel que nous n'en avons jamais connu. Nous nous allierons avec ceux qui furent nos amis et nos ennemis. Nous surveillerons notre dos ainsi que celui des nos compagons, et nous trancherons toutes les mains qui tiendront un poignard à l'encontre de ses dos. Maintenant, mettons les voiles ! »
Les voiles furent déployées et le petit navire robuste, à la mode naine se lança sur les flots en direction de Certadhil la Maudite. Baramir, dans sa cabine était en train de lire et de relire tous les pigeons qu'il avait reçut depuis que les préparatifs pour Certadhil avaient commencé. Beaucoup étaient inutiles, certains n'étaient que de la paranoia, alors que d'autre n'étaient que du vent. Finalement, peu de choses utiles. Il faudra faire mieux une fois sur place.
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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia
Ildrina | 13/11/10 15:35
« _ Certadhil ? Non, aucune idée ma p'tite dame, j'connais pas. J'vous sers quelque chose p't-être ?
_ Tant pis... Un kir, je vous prie. »
L'elfe fraichement ressuscitée prit son verre et rejoignit sa table. L'homme qui l'y attendait le visage caché lui proposa un siège sans mot dire. Son regard était figé sur la bourse de son interlocutrice. Bientôt songea-t-il, il lui faudrait changer d'employeur, car d'ici à quelques jours celle-ci tomberait certainement à court d'argent. Mais pour l'instant, il n'était pas payé pour y penser.
« _ Alors ? Des nouvelles ?
_ Non aucune. Et de votre côté ?
_ Des ragots, rien de plus. On parle de choses étranges, mais peu de gens savent vraiment ce qui se passe. Et ici, nous ne sommes pas au coeur des terres connues de Daifen. Je doute que nous disposions des informations les plus récentes.
_ Le bateau de mon ami Bart a-t-il été aperçu ? Cela nous donnerait une idée de leur direction. »
Il se contenta de hausser les épaules et retira son capuchon. Sa voix rauque ne le trahissait pas, mais ses traits fins ne laissaient aucun doute : il s'agissait d'un elfe. Au milieu des bruits ambiants, il discutait avec Ildrina.
« _ Déjà deux jours que je suis ici, et personne ne semble rien vouloir dire. Pour certain, je vous l'ai dit, ils savent rien. Mais d'autres j'en suis sûr ne veulent pas parler.
_ Vous avez raison, les gens d'ici sont bien peu loquaces.
_ Un traumatisme local certainement, rien de plus.
_ Un TRAUMATISME vous dîtes ! Fais-moi rire ! »
Leurs paroles n'étaient qu'un murmure vague dans le brouhaha, pourtant l'étrange personnage avait du surprendre leur discussion. Il était plutôt grand, le type marin, le genre de personne qui en ont vu de toutes les couleurs dans leur vie. Il aurait été un peu plus raffiné, nul doute qu'on aurait reconnu un elfe d'une certaine élégance. Mais les balafres marquaient sont visage plus durement que n'auraient pu le faire les épées et des lances qu'on croise habituellement au coeur des batailles. Pourtant le marin ricanait d'un air jovial.
« _ Ce n'est pas souvent qu'on croise deux elfes qui se baladent comme ça par ici. Vous cherchez quelque chose dîtes-moi, disait-il d'une voix forte ? Ici on me connaît sous le nom Le Harpon. Figurez-vous que je n'ai jamais vraiment été très bon avec un harpon. Moi, mon truc c'est plutôt les gros poissons, vous voyez c'que j'veux dire. Alors si on m'appelle comme ça c'est à cause de cette cicatrice là, regardez-bien !
_ Monsieur, n'importunez pas cette Dame, elle est fatiguée et préférerai ne pas sentir votre haleine fétide sur son visage.
_ Tu m'provoques peut-être, répliqua aussitôt l'autre ? J'peux te dire quelque chose, moi, qui va te faire frémir... Ici, sur PremierCercledhil, on a peur de rien. On a déjà tout vécu. Alors moi j'viens vous voir pour vous aider et vous m'envoyez promener ? Ca va pas s'passer comme ça...
_ Allons, pas la peine de vous énerver. Dîtes-nous plutôt ce que vous avez à nous dire. Si cela nous intéresse, on pourra discuter. »
Ildrina était restée muette durant l'échange. Muette et immobile ses yeux avaient fait de petits aller-retour entre l'homme qu'elle avait engagé il y avait quelques jours et celui qui venait de les rejoindre.
« _ Allez-y, parlez, je vous en prie. Savez-vous quelque chose sur Certadhil ?
_ Sur Certadhil ? Rien du tout. Tout ce que je sais, c'est ce que j'ai entendu... sur vous M'dame...
_ Dîtes m'en plus.
_ Vous recherchez un navire pour faire route sur ce fameux continent. Vous avez de l'argent.
_ En quoi cela vous concerne-t-il ?
_ Pour l'instant ? Je m'en contrefiche de vos histoires. Mais mes gars et moi on aimerait bien se faire un peu d'argent de poche, vous comprenez ? Alors, nous, on vous soulage un petit peu de ce que vous avez dans la bourse et on vous fait faire le voyage.
_ Vous savez ce qu'on trouvera là-bas ?
_ Peu importe, je vous le dis, ici sur PremierCercledhil, nos ancêtres ont déjà tout vu. Vos légendes, je les ai entendues ! Elles ne feraient peur à aucun de mes enfants... Vous avez déjà entendu l'histoire de la Six Cent Soixante-Sixième lune ? Non, bien sûr que non, vous êtes étrangers vous autres, vous ne connaissez rien. A l'époque, on parlait sans cesse de ces deux là Baramir d'Eckmöl et Xune Syphönn. Je crois qu'il y en a un qui est sur le continent en ce moment. C'est pour ça qu'il y a autant d'activité. Pour ça que je suis revenu aussi.
_ Vous pensez que nous devrions aller voir ces Seigneurs ? Une simple visite.
_ Si vous y arrivez, vous pourrez toujours essayer... Alors vous marchez avec nous ?
_ Il semblerait.
_ Payez par avance.
_ Pourquoi cela ?
_ Car nous lèverons les voiles demain lorsque le Soleil sera le plus haut dans le ciel. »
Ildrina resta muette. L'autre abordait un large sourire. Sa main droite était appuyée sur un coutelas qu'il tenait à sa ceinture et de l'autre s'apprêtait à recevoir son du. D'une main tremblante la noble tendit sa bourse. Son coeur battait. Elle n'avait pas d'autre choix, il fallait qu'elle retrouve Bart au plus vite, sans compter sur ce qui risquait d'arriver là bas.
« _ Nous ne connaissons même pas le chemin, nous ne pouvons pas embarquer demain Capitaine...
_ Demain à midi, le seigneur Baramir quittera le continent pour se diriger droit sur Certadhil. Nous n'aurons qu'à le suivre. Et j'espère qu'il vous reste encore un peu d'argent pour récompenser mes hommes quand nous serons arrivés.
_ Et j'espère qu'il vous reste aussi pour me payer, Madame, ajouta l'autre elfe qui était resté étrangement silencieux. »
Un silence étrange s'installa. Ildrina se contenta d'un sourire mal à l'aise.
« _ Oui, oui, bien sûr, s'exclama-t-elle en tentant de cacher son manque de confiance. Je vous paierai lorsque nous arriverons.
_ Alors laissez moi vous présenter l'équipage de l'Arbalète, M'dame, et si vous les payez bien ils seront sous vos ordres ! »
Lorsque le Soleil fut haut dans le ciel le lendemain deux embarcations prirent la mer. Il y avait le beau et fier navire, et juste derrière lui, comme un point à l'horizon le petit bateau grouillant d'hommes de tout bord filant sur les flots pour ne jamais se faire distancer.
Baramir d'Eckmöl | 15/11/10 00:19
La Vigie observait la mer depuis son poste, habituée à scruter les eaux sombres des abords de Premiercercledhil, habituée à voir au travers des vagues et des creux de ses eaux turbulentes qui ont vu sombrées nombreux navires imprudents, habituée également à reconnaitre les différents pavillons des loups de mers. Leur petit navire de Baramir, au doux nom de Coquille de Noix XXVII, avait pris la mer depuis quelques heures et c'est alors que le soleil disparaissait au-delà de l'horizon, l'embrasant d'un incendie presque irréel, magnifique et terrifiant à la fois que la Vigie alerta sur des voiles qui semblaient les suivre. Le navire était petit, à la voilure sale et usée. Si sa longue vue ne le trahissait pas, il s'agissait du vieux rafiot du Harpon.
Baramir s'enquit alors de savoir qui était ce « Harpon ». Il apprit auprès des habitants de Premiercercledhil qu'il s'agissait d'un vieux loup de mers dont les combines audacieuses lui avait valu son surnom. S'il était bien en train de suivre la Coquille de Noix c'était sans doute que quelqu'un le payait pour. Il savait, comme les habitants de Premiercercledhil que le Seigneur Nain était en partance pour Cetadhil et qu'il ne transporterait aucune richesse qui puisse être pillées.
Baramir se résolu donc à aller leur rendre une petite visite. Ils étaient à présent suffisamment éloignés de l'atmosphère propice au Mal de Premiercercledhil pour qu'il puisse user de son pouvoir sur les Ombres. Il s'en alla dans sa cabine pour revêtir son armure. Après tout, autant en imposer. Et puis s'il fallait se battre, mieux valait prévenir les coups. C'est donc après quelques minutes qu'il réapparu sur le pont, vêtu de son armure de Mythrill qui luisait d'un éclat bleuté sous la faible lumière des quelques étoiles. Cinq autres nains se trouvaient eux aussi en armure, armes en main. Baramir s'agenouilla et plaqua son bras gauche au sol, étendant les Ombres jusque sous les pieds de son escorte et tous sombrèrent alors, comme s'ils passaient au travers du pont.
Ils ressurgirent alors sur le pont du navire miteux au milieu des regards interloqués. Comment cette troupe de nains en armes avait-elle pu surgir dans l'ombre du grand mat ?
« Au nom du Prince d'Eckmöl, j'exige de savoir pourquoi vous me filer. Je ne transporte nulle richesse. Mon bâtiment est un navire de guerre et à son bord les meilleures guerriers dont je dispose son prêt à prendre les armes et à couler votre rafiot. »
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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia
Ildrina | 15/11/10 00:21
Sur le pont de l'Arbalète, c'était la pagaille. La vigie n'avait rien vu venir. Personne ne savait ce qui venait de se passer. Les hommes se bousculaient, ciraient sous le coup de la frayeur. L'équipage bougeait en tout sens. On avait couru chercher Le Harpon à toute vitesse et les armes avaient été tirées. Chaque matelot murmurait à son voisin sans savoir ce qui allait se passer.
« Cap'tain' ! Cap'tain' !
_ J'veux pas en entendre parler. Que celui qui menace de couler mon bateau soit jeté à l'eau et qu'on en parle plus. On ne doit pas prendre de retard, ou nous s'rons distancé.
_ Mais Cap'tain' ! C'était bizarre, magique ! Et y dit qu'c'est l'sieur Baramir d'Eckmöl !
_ Vraiment ? J'vais aller régler ce compte à cet imposteur. Va chercher les deux zigotos pendant ce temps là. »
D'un pas vaillant, l'elfe balafré sortit de sa cabine et se rendit sur le pont, où la situation était encore tendue. Nulle doute que ses hommes étaient plus nombreux, mais à la vue de l'équipement des nains qu'il avait devant lui, ils n'avaient aucune chance de victoire. D'autant plus qu'ils avaient tous parfaitement reconnus qui était leur adversaire.
« Sir, on m'appelle Le Harpon et je dirige ce navire. Nous n'avons pas intention de nous en prendre à vous : nous vous suivions car nous en avons reçu l'ordre de la part de ces deux personnes. » Et d'un geste de la main il désigna Ildrina et son garde du corps qui venaient de poser le pied sur le pont.
Aussitôt s'ensuivirent quelques murmures. Quelqu'un avait fait signe aux forbans de baisser leurs armes et tous se tournaient vers les deux arrivants.
« Madame, voici Baramir d'Eckmöl. Je crois que nous avons été repérés.
_ Merci, je l'ai bien compris. Laissez-moi parler.
_ Vous penserez à vous débarasser de notre équipage ? S'ils sont fidèles à un autre que vous, cela pourrait vous attirer bien des ennuis...»
L'elfe, de sa posture la plus noble se tourna vers le nain et s'exprima lentement.
« Sir Baramir d'Eckmöl, cet homme a dit vrai. Nous vous filions. Vos richesses ne nous intéressent pas. En réalité, tout ce que je veux connaître est la route de Certadhil, pour des raisons qui me sont propres. Alors ayant entendu parler de votre destination, j'ai pensé que vous pourriez nous guider.
Certes, le geste est peu amical, mais c'est avec moi que vous devez vous entretenir, ces marins ne font qu'exécuter.»
