Forum - (Certadhil - Touchantes retrouvailles)
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Rouge | 12/11/10 04:16
Kill'yam vérifia que le pieu runique était bien fixé au centre de la terrasse d'accueil. La plateforme était greffée sur la plus haute tour du palais que le vieux dirigeant s'était fait construire au fil des années. Elle était orientée plein ouest. Il l'avait fait dressée à l'époque où il espérait encore avoir une visite de ses frères N'digos. Elle n'avait jamais servi.
Il tendit la corde accrochée au pieu et décrivit un large cercle.
- Un tour pour lier les nuées à la terre, psalmodia-t-il.
Puis, il se plaça face au soleil couchant et fit un tour sur lui-même.
- Un tour pour se perdre et se retrouver.
Il s'assit ferma les yeux leva les bras au ciel et laissa aller sa tête en arrière. Un sourire se dessina sur son visage ridée. Il avait tant attendu ce moment. Étrangement aujourd'hui il ne ressentait aucune excitation.
- Et le troisième tour est un tour de Maji. murmura-t-il.
La poussière ocre se souleva en un nuage scintillant et décrivit de lentes et majestueuses spirales en s'enroulant autour des derniers étages de la tour. Elle s'éleva ensuite loin au-dessus de Krashouane reflètant les rayons du crépuscule. Là, battue par les vents marins, elle parut se dissoudre.
Kill'yam n'avait pas besoin d'ouvrir les yeux. Il voyait clairement la poudre dorée flotter dans le ciel, et dessiner en filigrane une hache enfermée dans un cercle.
Le fanal était activé.
Bientôt, un point noir apparut dans le lointain et grossit.
Ils sont à l'heure !
Il fut rapidement possible de distinguer nettement une douzaine de silhouetttes fantomatiques qui approchaient en rangs serrés en un étrange cortège. Leur invisible aéronef incurva légèrement sa trajectoire et piqua sur la tour. La douce aura onirique des shamans N'digos frappa subitement Kill'yam. Il ouvrit les yeux et sentit une vague de bien-être et d'apaisement le traverser. Il avait presque oublié cette sensation de vie extrême que procuraient les rêves. Remué, il demeura figé alors que les N'digos descendaient vers lui tranquillement, comme s'il était parfaitement naturel de marcher dans le vide en plein ciel, 600 lunes d'exil prenaient fin. Une larme coula le long des joues du maître impitoyable de Krashouane. Il la sécha aussitôt. Il n'avait pas de temps pour ça.
Il reconnut enfin une carrure imposante, droite, carrée, le Khan. Son visage avait vieilli, ses cheveux tournés au gris et au blanc, mais il dégageait toujours la même énergie. Le vieux shaman s'appliqua à établir une emprise totale sur son corps. Il y avait tant d'années qu'il ne s'était pas adonné à cet exercice et il ne voulait pas échoué. Lentement son corps se mit à léviter quelques mètres au dessus du sol. Doucement, il se mit debout, et enfin s'inclina devant son khan.
- Kill'yam ?
La voix était hésitante. Visiblement, Rouge était surpris.
- Oui, Rouge.
- C'est bien toi ! Toujours aussi impertinent.
Kill'yam ne répondit pas.
- Je n'ai aucun plaisir à être ici, Kill'yam.
Le shaman serra les dents.
- mais je suis heureux que tu sois encore vivant !
Kill'yam incrédule sentit soudain le bras du khan se poser sur son épaule.
- Tu as fait du bon travail ici.
C'était trop suspect. La formule lui rappela soudain un vieux rite de son clan.
- Est-ce une manière de me relever de mes fonctions ? aboya le shaman.
- Tes fonctions ? C'est ta prison ici, je te rappelle.
Un coup de vent balaya la terrasse.
Les voyageurs avaient tous pris pied sur la terrasse d'accueil. Le shaman pilote effectua une signe d'arrêt. Les tourbillons chimériques qui tournaient au-dessus des N'digos s'évaporèrent.
- Tu as l'air tellement vieux et usé Kill'yam. Cela devrait être un soulagement pour toi que je te libère de ta tâche.
Un lambeau de rêve vint se coller sur les yeux de Kill'yam. Un instant, il se vit à travers le regard de Rouge. Il comprit avec horreur tout le lent travail de sape que Certadhil avait effectué sur lui. Son corps s'était ratatiné, déssèché. Il n'était plus qu'une momie. Voilà qui expliquait la stupéfaction du khan. Il ne l'avait pas reconnu. Le shaman fit trois pas en arrière sous le choc.
- Qu'y a-t-il ? Un malaise ?
Kill'yam se reprit et lança tremblant d'une rage contenue.
- J'ai l'air vieux et usé Rouge, mais je suis encore le Maître de cette ville.
Le Khan prit acte. La vieille crapule ne se retirerait pas des affaires sans combattre.
- Alors Maître, tu vas devoir me faire faire le tour de TA ville.
Le Khan observa Krashouane. Même à moitié brûlée, elle était encore plus imposante que le camp de guerre de ses souvenirs. Oui, Kill'yam était une crapule, mais il avait fait du bon travail. La plupart des autres seigneurs avaient simplement laissé tomber leurs terres en ruines, s'étaient désintéressés de leur fief stérile ou avait laissé une présence au mieux symbolique. Maintenir une présence dans cet environnement hostile n'était ce pas une folie couteuse ? Mais que Kill'yam avait-il fait ? Il avait eu un coup de génie. Il avait transformé le camp militaire en port de commerce. Le filou ! Krashouane, plaque tournante du traffic de sciences occultes.
Rouge suivit le Maître de Krashouane dans ses appartements. Ils ne s'adressèrent pas un mot. Que dire ? Ils n'avaient rien en commun. Enfin, Rouge brisa le silence.
- Et l'urne ?
Kill'yam attendit de se retrouver dans ses quartiers avant de répondre.
- Je l'ai toujours Rouge. Mais, j'ai une bien mauvaise nouvelle. Elle est vide !
Le shaman lança un regard de défi à son khan, prêt à affronter son courroux.
- Ah ? Oui ... C'est vrai. elle était vide.
Le shaman s'appuya sur le dossier d'un de ses fauteuils et s'écorcha au passage la main sur le pal d'une figurine de supplicié qui servait d'ornement.
- Qu ... qu .. quoi ??? Pendant 600 lunes vous m'avez fait garder une urne vide ???
- Oui, bien sûr, tu sais à l'époque je n'étais pas vraiment sur de pouvoir te faire confiance.
- Zéé ... Gu ... Mé ... Elle était piégée !!!
- Oui, comme tout bon leurre !
- Mais, mais, j'aurais pu être tué !
- Non, Athatanne m'avait garanti qu'elle était inefficace contre les initiés N'digos.
- Et, alors ? Il n'y a pas d'urne ?
- Si ! Mais si on a pas réussi à te voler celle-ci, c'est que l'autre est encore en sécurité. Peux-tu m'emmener dans les anciens quartiers de Athatanne ?
Prochain chapitre : C'est quoi ce pentacle ?
(Pour mieux comprendre la saveur des rapports entre les deux protagonistes : Kill'yam a failli assassiner Rouge sur Certa2. - bon, ok, c'était un accident, mais ... )
Edité par Rouge le 12/11/10 à 04:24
Lancwen la Pourpre | 12/11/10 07:42
La grotte était sombre, froide. Lancwen se souvenait avoir combattu dans ces boyaux lugubres, éradiquant systématiquement les poches de resistance des forces loyales à Kehan Olth. Aujourd'hui, la situation était inversée, elle se terrait ici en attendant des jours meilleurs. Quelque chose n'allait pas, le danger était différent, Olth l'aurait pourchassée à travers la plaine et là rien, pas une patrouille, pas une harpie dans le ciel. Ca manquait de fougue, de haine, de chaos. C'était ... différent.
Perfue dqns cses pensées, une présence se fit sentir, prenant corps sur Certadhil, une aura qu'elle reconnaitrait entre mille, Rouge était de retour, une nouvelle fois.
Comte Harbour | 12/11/10 15:29
j'ai un super coffre à trésor que je souhaite préserver de tout voleur. Il n'est pas aussi rempli qu'au temps heureux des victoires, mais j'aimerais savoir si kill'yam est libre quelques temps ? 
.
Rouge | 17/11/10 03:50
Monter, descendre, tourner à gauche, à droite, traverser une cour, le palais de Kill'yam était à l'image de Krasouane, un gros bordel de pierre et de bois. Un nain n'y aurait pas retrouver sa barbe. Rouge déboucha sur une courtine. De là, il avait un point de vue superbe sur la ville en train de brûler. Il pressa le pas et tenta de rattraper Kill'yam.
- Pourquoi ils s'entretuent tous ces morts-vivants ? Ce sont ceux qui sont pour Brantroöq contre ceux qui ne veulent rien savoir de lui ?
- Non ! Non ! Les morts-vivants qui sont restés à Krashouane sont tous à fond pour Brantroöq.
- Mais, pourquoi ne nous attaquent-ils pas ?
- Ah ! Les nécromants ! Tous les mêmes ! Prêts à incanter des pieds et des mains pour déclencher l'apocalypse, mais dès qu'il s'agit de savoir qui va en être le maître d'oeuvre, ils ne se controlent plus. Une question d'ego je pense. En attendant, c'est bien pratique, ! Cela fait deux lunes qu'ils se tapent sur la goule pour savoir qui est le plus puissant, le plus déchu, le plus impie ... et ils nous foutent la paix.
Kill'yam sortit dans une cour, traversa une enfilade de bâtiments, traversa une autre cour, tourna et finalement se dressa devant une bâtisse à deux doigts de tomber en ruines.
- C'est là !
Rouge avait suivi, ainsi que trois autres N'digos. L'un d'eux avait des insignes de shamans, les deux autres n'avaient que des attributs de brutes. Dans son empressement, le khan défonça la porte branlante plus qu'il ne l'ouvrit. L'intérieur de la pièce ne dépareillait pas avec l'extérieur, une ruine. Le khan s'immobilisa stupéfait. De l'autre côté de la pièce, face à lui s'ouvrait dans le mur un trou béant.
- C'est impossible !!!
Kill'yam derrière lui glissait un oeil sous son bras droit pour détailler la pièce. Elle était vraiment vieille, pourrie, délabrée, et ... bizarre ? Le khan avança et Kill'yam eut un meilleur aperçu de l'ensemble. Pas de poussière. Pas de toiles d'araignées. Et là ...
Alors qu'il poussait une vieille chaise pour se frayer un passage Rouge entendit un cri derrière lui.
- NNNNOOOOOONNNNNN !!!!
Il sentit une petite main frippée se poser sur son épaule et fut propulsé en arrière avec une force peu commune alors qu'une nuée noire assombrissait la pièce. Le ciel gris et terne de Certadhil réapparut subitement dans son champ de vision. Il amortit sa chite par une roulade et se redressa.
- Qu'est ce que c'était ? hurla Rouge.
- De la Maji Noire, répondit Kill'yam. La pièce était piégée. Regardez au sol cette fine ligne qui dessine des courbes de cauchemars.
Le khan se concentra. Le monde perdit de sa consistance et de son lustre, il vit bientôt à travers la pénombre des quartiers d'Athatanne des petites fumées bleues et grises, les cauchemars, de petites brumes oniriques qui trainaient souvent dans les lieues maudits. Ici, ils pullulaient. Ils glissaient, grouillaient sur le sol, s'entrelacaient dessinant des courbes informes.
Non, ils suivaient comme un tracé ? un ...
- C'est quoi cette abomination ?
La voix de Kill'yam résonna encore.
- Hmmm ... J'en ai déjà vu sur les places de foire. Les charlatans s'amusent à en dessiner pour effrayer le chaland. Mais, celui-là à l'air actif. Je dirais. Un pentacle ?
- Et, ça fait quoi ici ce truc. Où est l'urne ?
Le vieux shaman frottait son poignet endolori. Le khan était lourd, même avec une incantation de force impie. Il se retourna vers un de ses gargoublines qui arrivait tout juste.
- Ici, il n'y a qu'une seule personne assez calée en nécromancie pour répondre à vos questions, Rouge. Allez me chercher Kapoff ...
- Kapoff ??? Ce rat ? Cet ordure ? Qu'il crève dans les basses-fosses, se révolta la créature.
- Ah ! C'est vrai. Mes chéries. Désolé. J'oubliais que vous ne supportiez pas ne serait ce que l'évocation du nom de votre géniteur. Allez donc chercher un de nos minables gardes du palais qu'il aille chercher Kapoff.
HRP : J'ai un truc à cinq branches dans mon royaume Aucune idée à quoi ça sert ? Y-aurait-il des professionnels de ce genre de choses dans le coin qui pourraient m'aider à l'activer ... ou à le désactiver ??? 
Edité par Rouge le 17/11/10 à 03:55
Rat De Labo | 17/11/10 07:05
Kapoff, un rat....connais pas...
Je peux vous activer ce truc si vous voulez. Cette façon de faire sera plus radicale et aisée pour tous.
Le Rat, démon clanique et seigneur du cauchemar.
"La récompense des grands hommes, c'est que, longtemps après leur mort, on n'est pas bien sûr qu'ils soient morts."
Sombrebarbe | 17/11/10 09:14
Assis sur un rocher noirâtre au bout de la jetée, les yeux plongée dans l'écume nauséabonde, enveloppé d'une épaisse fourrure, Sombrebarbe écoutait les derniers rapports de ses espions.
Le retour su seigneur Rouge devrait être une bonne nouvelle...
Pourtant...pourtant...Un sourd grondement, comme de la satisfaction, s'était fait entendre dans l'âme infernale enfermée au sein de la hache du vieux nain. Ce qui ne pouvait être qu'un mauvais présage...
De plus, l'inquiétant silence de la Matriarche lui laissait craindre de bien sombres heures...
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Maître de l'Ordre de la Lumière
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Edité par Sombrebarbe le 17/11/10 à 09:14