Forum - [Urgencedhil] "Une soudaine attaque"
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Doralynn | 09/11/10 19:54
L'eau limpide du havre de paix que Doralynn et les siens s'étaient trouvé à l'orée du bois éclatait de mille feux, tel mille joyaux dégringolant à la surface. Elle se baladait, surveillant l'avancée de ses constructions, hochant la tête sur certains travaux, houspillant ses congénères sur des défenses mal bâties. Elle souhaitait reconstruire ce qu'elle avait perdu quelques années auparavant lorsque des hordes de mort-vivants s'étaient abattus sur son territoire, tuant au passage la majorité de son peuple.
Elle avait abandonné son manteau de voyageuse pour ne porter qu'une armure de cuir sertie de griffes de loup. Les lanières qui battaient ses cuisses étaient accompagnées de ses deux armes de poing fétiches. Dans ses cheveux, des brindilles et quelques feuilles décoraient son épaisse chevelure marron qui descendait en cascade sur ses épaules dénudées. Elle risqua un sourire en constatant l'avancée des travaux lorsqu'un messager à bout de souffle finit par trébucher devant elle.
- I..Ils arrivent ! Balbutia le messager
- Qui ? demanda t'elle d'une voix impérieuse
- Les hommes d'Orgyilkos le nain ! Je doute qu'ils viennent parlementer de la façon dont ils sortent leur hache ! Ils seront la d'une minute à l'autre !
Ses yeux flamboyèrent, elle aboya ses ordres, repris par plusieurs elfes à proximité, le temps lui manquait, l'attaque allait être fulgurante, comment avaient-ils pu pénétrer aussi rapidement sur son territoire sans qu'elle ne se doute de rien. Le temps qu'elle termina sa phrase des nains apparurent à l'entrée du campement, braillant mille jurons, leur hache tailladaient les défenses que son peuple s'était évertué à construire. Les nains fonçaient tête baissés, leur principale attaque résidait dans l'assaut frontal, aucune place pour la stratégie, du moins c'est ce qu'elle pensait. La première vague terrassa ses guerriers, elle jura de n'avoir pas pris son arc, elle dégaina ses kukris, jouant avec eux dans ses mains en attendant son premier adversaire.
La douleur et la souffrance se dessinait dans ses propres rangs, des têtes tombaient, trop jeunes pour mourir, d'autres n'ayant jamais connus la guerre. Elle esquiva une hache à double tranchant qui filait le long de sa gorge, découpant au passage une mèche de ses cheveux. Le nain dans son élan pivota sur lui-même pour frapper une deuxième fois. D'un terrible coup de pied sur le manche, Doralynn bloqua la hache du nain surpris que son effort fut ainsi réduit à néant. Elle trancha la gorge ainsi que la barbe de son adversaire. Elle risqua un regard autour d'elle, partout ailleurs des corps tombaient soufflant leur dernier soupir dans l'herbe fraiche de cette prairie.
Cet instant d'inattention lui fut fatal, une dague trancha son côté droit avec un sadisme hors du commun, la lame fouaillait dans la chair. Avec une douleur déchirante, elle se dégagea promptement arrachant une partie de son armure de cuir puis bloqua la main épaisse du nain. Dans son regard, la folie se lisait sur chaque trait de son visage. La perversité de son coup n'était pas fait pour tuer, mais pour faire souffrir. Elle lança un coup de pied entre les jambe courtaudes du nain qui se ramassa à moitié. Une douleur lancinante afflua dans les muscles de Doralynn, elle remarqua que le sang coulait à flot le long de sa jambe, bientôt, elle ne saurait plus marcher. Elle lança son genoux sur le nez difforme du nain qui tomba à la renverse. Tel un félin, elle sauta sur sa proie avec une férocité animale. Dans les yeux du nain, il n'y avait pas de peur, seulement l'attente de son jugement. D'un coup rapide à droite et à gauche la gorge fut tranchée éclaboussant la figure haletante de l'elfe du sang de sa victime. Sa langue lécha le liquide vermeil qui coulait le long de ses lèvres.
Des bâtiments brulaient, ils crachaient de leurs entrailles des volutes de fumée noirâtre des corps s'amoncelaient sur l'herbe maintenant teinte de rouge du sang des combattants, beaucoup des siens avaient péris, délaissant derrière eux leurs frères et soeurs de combat, famille et amis. Comme prévu, l'assaut fut bref, imprévu et cruel. Tentant de se relever, Doralynn trébucha. Sa jambe ne put la soutenir plus longtemps. Elle repoussa d'un revers de la main l'aide d'un elfe pour la soutenir, il finit par partir pour vérifier les survivants de cette bataille sur ce champ de désolation. Les rares survivants nains se replièrent, pour un futur assaut ? Elle n'en savait rien. D'un pas boitillant et las, elle jeta un coup d'oeil aux cadavres elfes qui jonchaient le sol, elle adressa ces paroles à chaque disparus amis comme ennemis.
- Calo anor na ven (puisse le soleil briller sur ta route)
Elle regagna sa tente, boitillant, serrant de toute ses forces la poignée d'un de ses kukris.
Lady Aube L'indomptable | 12/11/10 20:45
Au loin, la lune montante éclaire l'Indomptable, qui tangue au rythme de l'eau, ses mâts fièrement dressés vers les cieux.
Les vents qui ont soufflé toute la journée durant, ont finalement cédé leur place au ciel étoilé dans ce ciel capricieux. Le calme ambiant retrouvé détonne étrangement dans sa tête, encore emplie des sons métalliques de la bataille qui a eu lieu sur ses terres.
Un peu plus loin, quelques uns de ses hommes ont allumé un feu de camp, et chantent de leurs voix rauques, alors que Fin'Oreille les accompagnent au son de son harmonica, dans une ballade enjouée
Matelot puisqu'il fait bon vent
Poussons ce soir la chansonnette
Matelot puisqu'il fait bon vent
Montons tous chanter sur l'avant
Et le chant du gaillard d'avant
Montera jusqu'à la dunette
Et le chant du gaillard d'avant
Egayera tout le bâtiment
Robb'Hinet regarde la silhouette féline d'Aube s'éloigner peu à peu, ombre parmi l'obscurité tombante, ses pieds nus s'enfonçant dans le sable blanc et frais.
Elle parcourt quelques mètres, avant de s'asseoir sur le sable, le nez levé vers l'océan, contemplant sa frégate. Imperceptiblement, elle se redresse, avant de fermer les yeux, et de respirer l'air vivifiant, à plein poumons. Elle revoit des scènes des nuits précédentes. Des combats, en son royaume. Une petite bourgade, tout au plus, un peu plus à l'ouest. Bourgade effritée, se relevant difficilement des assauts subis.
Remontant ses jambes, elle les enlace de ses bras, et pose son menton sur ses genoux, pensive. La plume de son chapeau répond aux appels de la brise, ondulant doucement à son rythme. Wu Tang a payé. Il a mis le temps, mais finalement, les forces alliées ont eu raison de son royaume. Elle rouvre ses paupières, et ses yeux noisettes fixe l'horizon, sans vraiment le voir. Son esprit s'emplit d'interrogations, alors qu'elle pose finalement ses mains derrière elle, balançant sa tête en arrière, les yeux levés vers le ciel. Un sourire en coin fend ses lèvres cerises, avant qu'elle parte dans un éclat de rire nerveux.
Tsss tss tss...
Une étoile filante traverse le velours du firmament, et ses prunelles s'illuminent instantanément. Elle secoue la tête, se relève d'un bond souple, envahie d'une volonté retrouvée, et s'époussette tranquillement, avant de retourner vers ses hommes, chantonnant avec eux, à mesure qu'elle s'approche...
Le seul bonheur que j'ai su conquérir
car sur les flots j'ai bercé mon enfance
Et sur les flots un forban doit mourir.
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[HRP : Beau RP Doralynn
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« Si tu avais combattu comme un homme, tu n'aurais pas été pendu comme un chien ! »
Edité par Lady Aube L'indomptable le 12/11/10 à 20:48
Lady Aube L'indomptable | 16/11/10 15:37
La cabine de la Bidel est envahie de toute part de parchemins, plus ou moins froissés, certains jonchant le sol, d'autre plus soigneusement posé sur la malle, probablement en attente de recevoir une réponse. Le chapeau plumé est posé de guingois sur la petite couchette, aux draps satinés eux même froissés, témoins d'une nuit mouvementée.
La Bidel elle-même semble froissée, ses fins sourcils froncés, alors qu'elle relit une missive, les lèvres boudeuses. Ses cheveux roux ondulés, retenus par l'éternel bandeau, encadrent son visage néanmoins gracieux, malgré cette grimace de mécontentement.
Tss ... des chiffes molles ces deux là ! Tous les même, ces bestioles !
Elle laisse la missive tomber à même le sol, et commence à tourner en rond dans sa propre cabine, ses bottes claquant au sol, dans un rythme régulier. Elle tourne, une de ses mains gantées sous le menton, réfléchissant.
Son autre main sert son petit dé noir, y trouvant une source d'inspiration sans fond. Un sourire illumine ses traits, alors qu'elle songe à celui qui lui en a fait don.
Enfin, elle arrête la cadence, et se laisse tomber à même le sol, s'asseyant en tailleur, sa longue jupe pourpre formant une auréole écarlate derrière elle. Elle se saisit de sa grande plume rouge, et commence à envoyer des missives de part et d'autres du continent.
Elle les cachètent soigneusement, à la cire rouge porteuse du dessin de sa frégate, puis les envoient, une à une, par pigeon. Elle remet la dernière à son faucon, Sithrathien the Tall, y apportant une attention toute particulière
Une fois fait, elle se retourne vers la sphère, de taille moyenne, posée sur un socle de bois, sur sa malle, qu'elle regarde un instant, hésitante. Finalement, elle se dirige vers la couchette, se saisit de son chapeau, qu'elle plante sur sa tête, avant de sortir de sa cabine de sa démarche chaloupée, volontaire, rejoignant ses hommes, impatients d'en découdre...
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« Si tu avais combattu comme un homme, tu n'aurais pas été pendu comme un chien ! »
Edité par Lady Aube L'indomptable le 16/11/10 à 15:44
Sombrebarbe | 17/11/10 09:43
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Maître de l'Ordre de la Lumière
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Doralynn | 17/11/10 17:14
Au coeur du crépuscule, à l'orée de cette forêt, des bruits furtifs d'animaux nocturnes parvenaient aux oreilles de celui ou celle qui savait les déchiffrer. La, la chouette qui fondait sur sa proie à tire-d'aile, fendant le vent glacé d'une nuit bien avancée. Ici, une chauve-souris localisant parfaitement de son ouïe fine les insectes pour les dévorer en plein vol.
Un feu crépitait allégrement, protégé par un tas de pierre blanches des carrières environnantes. Une silhouette assise, les genoux rabattus sous son menton fixait de ses yeux or le feu de bois. Dans ses yeux vides, on apercevait l'ondulement de ces flammes dansantes, comme si cette chaleur tentait de communiquer son désarroi. Sur le visage de cette personne, les tatouages projetaient des ombres sur le reste de sa figure à la fois dur et triste. Ses oreilles frétillérent à l'approche d'un autre son, un bruit de pas, imperceptible pour l'oreille humaine, elle ne bougea pas.
Un manteau de fourrure recouvrit ses bras dénudés, parsemés de frissons au contact de la peau de bête.
- Tu vas prendre froid à rester dehors comme ceci Doral'ynn. Lui dit l'arrivant. Sans esquisser un geste, il restèrent un moment, la, les yeux perdus dans l'infini chaleur du feu de camps. Puis, elle répondit.
- Attaches-tu de l'importance aux réves éveillés Nathaniël ?Demanda cette voix féminine. Les questions bizarres posée par cette jeune femme, il en avait fait son lot au fil des ans. Il savait qu'elles n'étaient pas anodines, qu'elles avaient un sens cachés, le plus difficile pour lui était de comprendre ces questions. Dans sa réponse, il ne se risqua aucunement.
- C'est le lot commun des elfes d'avoir des réves éveillés. Certains ont une signification, d'autres n'ont aucun intérêt. Il serra le sabre recourbé qui pendait à son côté, il ne le quittait jamais. Cet homme, Nathaniël, était l'homme de camps de Doral'ynn, Il l'avait recueillie à la demande de sa mère mourante assassinée sur le bord de la route par des brigands esclavagistes. Il était chanceux pour elle que cet elfe passait par la. Il ne put se raisonner à abandonner cet enfant souriante dans ses bras, tirant sur ses méches de cheveux blanche avec une espiéglerie enfantine. Il se remémorra les cours de tir à l'arc qu'il lui avait dispensées, ainsi que les méthodes de combats à deux armes. C'était un homme dur, avare en félicitations, ne souriant jamais, elle le considérait malgrè tout comme son père qu'elle n'avait jamais connu.
- Je parles de...visions.elle se risqua à dire ce mot. L'inspiration de Nathaniël se fit profonde, pendant qu'elle tourna sa tête vers lui. S'il ne la connaissait pas, il aurait pensé se retrouver face à une enfant sauvage. Les yeux félins de l'elfe transperçaient la muraille qu'il s'était forgé au fil des ans. Comment un combattant endurci comme lui pouvait se laisser déstabiliser. Elle se leva, serrant le manteau de fourrure, enfouissant sa tête dans l'épais col montant.
- Tu parles de visions, ces visions de la dernière bataille contre le seigneur Elifhin ?Il savait de qui elle parlait, mais il voulait voir sa réaction à la mention de ce nom, il fut surpris de n'en déceler aucune.
- Exactement, un elfe tout comme nous qui se bat contre les autres seigneurs pour protéger ses terres, j'ai vu de mes yeux nos fréres tomber sous les coups de nos guerriers, nos alliés tuant de sang-froid les ennemis de notre sang. J'ai vu...elle fut coupée net par la voix autoritaires de Nathaniël.
- Reprend toi ! Tuer un elfe qui menace ton royaume ne fera jamais de toi une meurtrière, tu as pris cette décision de l'attaquer pourquoi ? Répond-moi !
- Parce que j'avais mes raisons, il menaçait l'équilibre de nos peuples. Mais, les doutes subsistent, je me revois quelques années auparavant lorsque les notres se sont fait massacrés par la horde furieuse du seigneur Durthor ! Agonisant sous le joug barbare de ses pouvoirs nécromantiques ! Et pas plus tard qu'hier, il marchait à nos côtés contre nos fréres !! Se repaissant du sang de ses victimes !
- Cherches tes alliés parmis tes ennemis, tu ne trouveras pas d'amis, mais divisera les forces de l'ennemis .coupa Nathaniël, il poursuivit.
- C'est mon maître qui à dit ça..Il a suivit ces préceptes à la lettre, jusqu'a ce qu'il se retire des combats. C'est une véritable leçon de diplomatie.
- Dois-je en déduire que nous suivons le bon chemin ? Que nous agissons sans perdre les honneurs de notre race ?souffla-t'elle.
- Penses en ce que tu veux. Au fait, voici une missive d'un de nos alliés, il demande d'attaquer Taraxcum la nuit prochaine. Je penses qu'on devrait y réfléchir.
Réfléchir, oui, c'est ce qu'elle faisait depuis longtemps maintenant, repoussant ses pions sur l'échiquier qu'elle jugeaient trop dangereux, avançant d'autres qu'elle estimaient juste. Avait-elle vu juste lorsqu'elle avait accepté l'attaque d'Elifhin ?
Edité par Doralynn le 18/11/10 à 15:55
Doralynn | 19/11/10 16:01
Surplombant de la plus haute butte le royaume de Taraxacum, Doral'ynn tenait dans ses mains la missive d'un de ses alliés. Appuyée contre une souche d'arbre, elle retournait dans tous les sens les mots couchés sur le parchemin froissé. Lorsque Nathaniël s'approcha.
- J'ai bien peur que nous soyons seuls pour cet assaut. Nota t'il.
Les yeux de Doral'ynn ressemblèrent à cet instant à des charbons ardents, intérieurement, elle fulminait. D'un mouvement sec, le parchemin retourna dans sa besace comme un chiffon indésirable. Comment cela pouvait t'il se produire ? De nouveau, des doutes l'assaillirent, cherchant un endroit du regard pour calmer ses ardeurs jusqu'à ce que ses yeux tombèrent sur Nathaniël son aide de camps, l'elfe à la mine imperturbable qui fixait les bâtiments de Taraxacum avec une once de défi. Terrifiant dans sa posture rigide serrant comme toujours, son sabre à lame courbe. Elle puisait du réconfort et de la sagesse dans cet homme, il était son guide, son mentor....son père adoptif.
Une corne de brume déchira le silence de l'avant-bataille. A quelques ares de la, l'armée de Tartä-gnons surgit. D'un calme mouvement de tête sur la gauche, Nathaniël regarda les nouveaux arrivants. Doral'ynn pesta contre son mentor, rien ne le perturbait, vraiment !
- Il est pas trop tôt, j'ai bien cru que nous serions livrés à nous-même lors de cette bataille.
- Tout vient à point à qui sait attendre très chère. ironisa Nathaniël.
- L'attente n'est que le début de l'ennui ! Trancha t'elle tout en se dirigeant vers les troupes orcs suivit de son aide de camps. Les longues enjambées rapides de Doral'ynn faisaient claquer les fourreaux de ses kukris contre ses cuisses. Cette armée était impressionnante. En deux enjambées, Nathaniël venait de dépasser la jeune elfe pour se poster entre Tartä-gnons et sa protégée.
L'orc faisait bien trois têtes de plus qu'elle, il était gigantesque dans sa stature et se prestance. Sa chevelure hirsute rendait son allure encore plus impressionnante. Les muscles noueux du colosse frappaient de similitude à un roc taillée. Son regard se posa sur les deux elfes, non sans jauger du regard Nathaniël qui se tenait entre eux.
- Allié ou ennemi ? demanda Doral'ynn, elle remarqua qu'elle s'était mise sur la pointe des pieds pour au moins arriver à la hauteur du menton de l'orc. Tartä-gnons répondit avec calme et autorité. Il ressemblait dans ses attitudes à Nathaniël. Mais la comparaison s'arrêtait la.
- Notre but est commun je crois, j'attaque le flanc nord de ce royaume pour répondre aux représailles de Taraxacum sur mes terres, des têtes sont à trancher la-bas ! L'orc pointait son gros doigt à diverses endroits, il poursuivit sans aucune animosité.
-Pour éviter de se marcher sur les pieds, tâchez de vous rendre sur le côté sud sinon...
- Sinon quoi ? coupa Nathaniël d'une voix de défi ; le faucon sortait ses griffes, la fin de la phrase en suspend, il l'avait prise pour une menace voilée. Aussitôt, à sa grande surprise, la main de Doral'ynn se posa sur l'avant-bras de Nathaniël.
- Nous nous en tenons à ce plan. Il est parfait. Elle s'étonna du ton de sa voix, apaisant, calme. Nathaniël, sur le chemin menant vers son armée, n'arrêtait pas de fixer la jeune elfe.
- J'aurai du lui faire ravaler ses paroles. Finit il par dire.
- Pour que nos armées s'entretuent, devenant ainsi la risée de nos ennemis ? Sois un peu sérieux Nathaniël, ta rancoeur à propos des orcs n'est pas acceptable. Un bref sourire se dessina sur son visage, Doral'ynn, malgré ses frêles épaules possédait la carrure pour diriger son royaume. Elle avait bien grandit.
L'assaut se déroula comme prévu, peu de résistance s'opposa aux deux armées. La plupart des défenseurs misaient sur une défense de bâtiments solides faite de tour de gardes, de gardiens, de paladins et de murs. Doral'ynn mena l'assaut par la porte sud, prenant ses ennemis à revers avec grande rapidité. L'arrière-garde tenta de résister en vain aux deux fronts d'attaque. Ce n'est que vers la fin de la nuit que les deux armées se rejoignirent. Le visage de Doral'ynn ruisselait de sueur. Ses avant-bras couvert de sang et son carquois de flèches était vide. Nathaniël, malgré quelques âpres combats gardait l'emprise sur lui-même.
L'aube pointait son nez à l'horizon sur les ruines fumantes du royaume de Taraxacum. Un pied sur une pierre d'édifice abattu, Doral'ynn regardait avec une certaine appréhension dans la direction de son royaume pendant qu'une légère brise matinale secouait ses cheveux marron.
Edité par Doralynn le 19/11/10 à 16:01
Doralynn | 20/11/10 17:47
Par cette nuit de pleine lune, Doral'ynn restait assise sur la plus haute branche d'un arbre prés du campement. Appuyée contre le tronc, elle retournait dans tous les sens le parchemin de la nuit passée, relisant chaque lignes de cette missive envoyée par son alliée Lady Aube quelques nuits auparavant. Elle butait sans cesse sur cette ligne "...J'ai demandé à l'un des vôtres, Vorondil l'Elfe, de vous accompagner. Pouvez vous vous même refaire un assaut ? Cette cible de Taraxcum vous va t'elle ?..."
Vorondhil ne s'était pas déplacé. Tout en écrasant le parchemin dans sa main droite, ses yeux se plissèrent, elle avait vraiment joué avec le feu en quittant son royaume avec la totalité de ses troupes pour affronter Taraxacum, de plus, elle sentait le vent tourner depuis quelques temps, preuve en est, cette petite troupe espionne repérée non loin de son campement pendant qu'ils étaient partis en guerre contre ce seigneur. Elle avait ensuite refusée d'envoyer ses troupes de nouveau contre un autre seigneur malgré le fait que Lady Aube assurait la présence cette fois-ci de Vorondhil à ses côtés.
Un bruit en bas de l'arbre la tira de sa torpeur, c'était Nathaniël.
- Qu'est ce que tu fais encore dehors à cette heure-ci ? Demanda t'il. Elle rejoignit ses jambes sous son menton, la mine boudeuse. Le parchemin chiffonné dans sa main droite ne la quittait pas.
- Tu devrai rentrer, tu vas..Une clameur déchira le silence de la nuit, sur le côté Ouest de son territoire, au nord un bruit similaire répondit au premier. Ni une ni deux, Nathaniël démarra sa course dans cette direction. Doral'ynn sauta à pieds-joints sur l'herbe rendue humide par la fraicheur de la nuit. Sans ralentir son élan, elle attrapa son arc et son carquois pour se lancer à la poursuite de son mentor qui filait comme le vent. Elle le rattrapa à mi-chemin, ses cheveux flottant au vent. La scène qui se déroulait sous leur yeux était un véritable cauchemar. Une horde d'hommes en peaux de bêtes s'acharnaient sur ses premières défenses. Une volée de flèches enflammées transperçaient la voute céleste pour s'abattre comme une chape de mort dans les rangs de son armée. Des loups s'acharnaient sur la gorge des premiers blessés mis à terre par les attaques sournoises des gobelins sortant des ombres. Aussitôt Doral'ynn aboya ses ordres, elle rejoignit le rang de ses archers, décontenancés par l'attaque soudaine.
- Archer ! Tirez sur les chevaucheurs ! Allez allez !Elle tira elle même plusieurs flèches avant que son instinct ne la pousse à lever les yeux. Une myriade de flèches brûlantes fondaient sur sa position.
- Reculez ! Reculez !Tout en sautant sur le côté et malgré ses ordres, la mort préleva de nouveau son dû, la moitié de ses archers périrent. Elle leva le nez de l'herbe puis lâcha son arc pour prendre ses kukris. Doral'ynn chercha du regard Nathaniël en faisant un tour d'horizon, elle ne le vit pas. Par contre elle remarqua des hommes-lézards qui chargeaient vers sa position. Son petit groupe d'archer étaient détachés du reste de ses troupes, il fallait qu'elle en tue le plus possible avant de pousser son dernier soupir. D'un rapide mouvement elle montra les assaillants, les archers lâchèrent leurs arcs pour prendre leur dague. Elle n'attendit même pas que quelqu'un la suive à 1 contre 4 elle s'élança dans la mêlée. Deux lames saillantes frôlèrent sa gorge. Elle planta un de ses kukris dans le ventre d'un de ses agresseurs puis le ramena à elle pour s'en servir comme bouclier contre l'autre lame qui se dirigeait vers un de ses points vitaux. La bouche de l'homme-lézard lâcha un bruit de succion quand l'autre kukri de Doral'ynn se planta dans sa gorge. Les premiers archers s'écrasèrent sur les défenses des reptiles bientôt rejoints par quelques chevaucheurs. Les estafilades ne manquaient pas de parsemer la peau de la jeune femme et bientôt la fatigue aurait raison de son dernier assaut.Un choc énorme ébranla le flanc des hommes-lézards, les danseurs de guerres menés par Nathaniël répandait la mort dans un cri de fureur. A l'autre flanc, les gardiens protégaient l'accés contre toute attaque imprévue. Doral'ynn reprit espoir, elle lâcha ses cadavres pour se jeter de nouveau dans la bataille. Les yeux de la jeune femme flamboyaient, ses cheveux ébouriffés la rendait encore plus sauvage. La lionne ne s'était même pas rendu compte mais sur son côté droit Nathaniël se battait avec elle, il entamait sa danse macabre contre ses ennemis.
Le flanc des gardiens fut secoué par un attaque sauvage, ils furent soufflés comme un fétu de paille, Nathaniël s'arrêta un instant de combattre pour regarder les formes monstrueuses qui se frayaient un chemin. Des Eluros ! Il regarda Doral'ynn dans ses yeux. Ce n'était pas du désespoir mais plutôt de la fatalité.
- Doraly'nn, il faut que tu fuis ! Nos danseurs de guerres ont sécurisés le flanc nord, les ennemis arrivent de l'autre côté ! Je maintiendrai l'assaut autant que possible !
- Non ! Je ne fuirai pas, je dois défendre mon peuple !
- Doral'ynn ! Ecoutes-moi, les Eluros ne sont pas des orcs, laisses-moi avec les danseurs de guerre entonner notre chant, notre requiem, pour qu'on puisse l'entendre dans le royaume. Un petit contingent t'attend à l'orée de la forêt pour te prendre en charge. Ne renies pas mon devoir d'aide de camps qui est de te protéger, ne me fais pas cet affront !
- Tu..tu n'es pas mon aide de camps...tu es..tu es mon père.
Les yeux flamboyants de la jeune femme perdirent de leur superbe, éteints par une nuée de larmes. Les deux elfes remplis de sang s'étreignirent pendant que la bataille faisait rage autour d'eux. Nathaniël repoussa doucement la jeune elfe.
- Allez va..
Elle courra aussi vite qu'elle le pouvait, la scène se figea, une larme s'échappa du visage de Doral'ynn, elle tomba doucement sur le sol pendant qu'un sourire carnassier se dessina sur le visage de Nathaniël, les danseurs de guerre derrière lui, prêt à charger. Quand la larme tomba sur le sol rougis par le sang des combattants, elle éclaboussa les brindilles d'herbes alentours. Ce fut le début de la danse.
Non loin de la, au pied d'un arbre en flamme, un parchemin froissé brulait, il se craquelait pour se scinder en deux parties incandescentes. La mort régnait au coeur de cette forêt.

