Forum - [Certadhil III] Journal de guerre, extraits
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Vici | 07/11/10 16:11
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Je hais cette terre. Je hais Certadhil plus que tout au monde. Ou presque.
L'attente me pèse. Je sens l'ennemi autour du camp, qui nous observe. Il nous épie, tapi dans l'ombre. Il ne se montre pas. Presque pas. Pas suffisamment pour que je puisse l'identifier, mais suffisamment pour me faire comprendre qu'il est là. Quand je m'y attends le moins, mes yeux captent un mouvement, au loin. Quand je regarde l'endroit, plus rien ne bouge. Et quand je vais voir, il n'y a rien. Mes narines perçoivent encore une puanteur dans l'air, mais il n'y a plus rien, pas même la moindre trace.
C'est bien là le problème. Je ne sais pas ce qui se trame autour, je ne sais pas ce qui m'attends. Les gars aussi sont inquiets. La journée, je les occupe, ils n'ont pas le temps de réfléchir, pas le temps de penser à ce qui nous attend là bas, au nord. Mais la nuit... J'entends les tentes frissonnent du tremblement des dormeurs. Parfois, un cri s'élève lorsqu'un des gars s'extrait du monde des cauchemars.
Cette nuit, j'ai encore fait ce rêve. J'étais entouré d'une masse compacte de bras, de jambes, de crocs, de tentacules, d'yeux maléfiques, et de je ne sais quelles autres horreurs. Je frappais sans relâche à coup de hache dans cette mêlée informe, des créatures tombaient, mais toujours plus se jetaient dans la bataille. Je tapais, sans cesse. Ils se rapprochaient. Mon souffle devenait rauque. Je relevais ma hache après chaque coup, je l'abattais encore, et encore. Le cercle autour de moi se rétrécissait. Et puis, je me suis réveillé, trempé de sueur.
Je préfèrerais presque être réellement au coeur de ce combat, faire face, identifier ces formes qui s'agitent autour de moi, et voir de mes propres yeux ce que mes armes peuvent trancher, et ce contre quoi elles ne peuvent rien. Cette peur irrationnelle de l'inconnu m'assaille, et elle est bien pire que toutes les peurs du connu.
J'essaie de penser à autre chose, à trouver du réconfort dans d'autres activités. Je flâne dehors, mais la lumière du soleil peine à me réchauffer. Mes réconforts habituels, la nourriture et la boisson, me font peu d'effet. La choucroute donc je me régalais à Dominaria est étrangement fade, le rhum ambré a perdu sa saveur, la bière ne me désaltère plus. Seule la forge arrive à me réconforter. J'achève les haches qui armeront les gars. J'ajoute un fin placage en argent sur les lames. Ca va s'abimer en un rien de temps, mais il parait que c'est efficace contre les lycanthropes et contre les esprits. Je grave de vielles runes de protection sur les manches. Je ne sais plus trop bien de quoi elles sont censées protéger, mais qu'importe si ça peut donner du courage aux gars. Ils en auront bien besoin.
Brantröocq | 07/11/10 17:24
Vici | 12/11/10 19:53
Quelque chose d'étrange m'a réveillé cette nuit. Pas un cauchemar, pour une fois. Un simple... sentiment. Comme si quelque chose s'était déroulé, ou allait se dérouler, sans que je sache quoi. Ce quelque chose m'a tiré du sommeil pour m'attirer dehors. Je n'ai pas pris le temps de me vêtir, j'ai seulement attrapé ma hache, et je suis sorti de ma tente. Mon regard s'est porté vers le nord. J'ai d'abord observé les murailles en ruine de l'ancienne forteresse de la M&W Corp. Mais quelque chose un peu plus à l'est a attiré mon attention. J'ai entr'aperçu une faible lueur, l'espace d'un instant. Et puis plus rien. Rien d'autre que les ténèbres d'une nuit sans lune et sans étoile, rien d'autre que le silence étrange de ces terres désolées, rien d'autre que l'odeur et le goût acre de la poussière, rien d'autre que le contact râpeux de ce sol aride sous mes pieds nus. J'ignore ce qui a bien pu attirer mon regard. Tout ce que je sens, au fond de moi, c'est que cette guerre va enfin commencer.
[...]
Quand j'y repense, je me demande si j'ai bien fait de planter mon campement ici. Certes, je suis proche de la plage de débarquement sur laquelle tous mes renforts vont débarquer. Certes, je suis aussi proche de l'ancienne citadelle du seigneur Manumilitari. En fait, je me demande si j'ai bien fait de m'installer sous ses murs. Peut-être aurais-je du carrément installer mon campement à l'intérieur des murs. Même des murs en ruine apportent une protection. Bah, qu'importe. Ce n'est pas la protection que je recherche. C'est un liquide noir, inflammable, l'Huile d'Obsidienne, que je suis venu chercher ici. J'espère que je pourrai en trouver dans les entrepôts de la M&W Corp. Parce que j'ai plein d'idées assez marrantes qui demandent ce précieux liquide... en une horde compacte de créatures inflammables.
Le temps presse. Demain, j'irai avec une petite escouade pour explorer ces ruines.
Vici | 14/11/10 15:10
Copie d'une missive en provenance de Dominaria.
"Seigneur Vici,
Vous m'avez demandé de vous prévenir si quelque chose d'étrange se passait dans les collines. Donc je vous préviens. Depuis quelques jours, les rats ont un drôle de comportement. D'abord ce sont tous ceux de Dragoness Town qui ont filé vers les collines oubliées, et depuis on en voit venir d'un peu partout, toujours vers les collines. C'est comme si tous les rats de la grande Bahama montaient la haut. Ca m'intriguait, alors j'ai mené une patrouille. Et vous ne devinez jamais ce que nous avons vu : des centaines, des milliers de rats, agglutinés autour de l'étrange rocher sombre dans lequel est plantée la lame d'Arthil.
J'ai fait renforcer la garde, et j'ai envoyé des missives aux chefs de garnison des autres cités. Qu'en pensez-vous ?
Nired, chef de la garde de Dragoness Town."
Edité par Vici le 14/11/10 à 15:13


