Forum - [Certadhil 3] *L'Eclat Ténébreux* Ouverture en rupture majeure

Index des forums > Rôle Play > [Certadhil 3] *L'Eclat Ténébreux* Ouverture en rupture majeure

Noir-feu | 06/11/10 20:02

Deuxièmecercledhil, Lune 994.

Un silence total envahit la vaste nef qui constituait la salle du trône, semblable à une chape de plomb brusquement abattue sur l'assemblée. Face au siège royal, la majeure partie des hauts gradés des armées Dragonniques affichaient un air stupéfait, une profonde inquiétude visible sur leurs visages durs. Plusieurs jetèrent un regard sur le premier conseiller du Dragon, un vieil homme-lézard nommé Sarkos. Ce qu'ils lurent sur les traits reptiliens du vieux sage sembla accroître leur inquiétude, leur tension était si palpable qu'elle semblait engluer la scène dans une toile d'incompréhension. Enfin, Sarkos retrouva l'usage de la parole, et d'une voix étreinte par le doute, s'adressa à son roi:

-Noir-Feu...c'est de la folie! Vos hommes vont se faire massacrer!

-Peut-être. Cela n'a aucune importance. Exécutez mes ordres, à la virgule près.

-Mais....pourquoi? Pourquoi maintenant, Seigneur?

-Le pourquoi me regarde. Toute contestation sera éradiquée sans la moindre pitié. Est-ce clair?

-Oui...très clair, Seigneur.

-Bien. Allez, maintenant. La danse commence. Ne me décevez pas.

Quelques heures plus tard, trois puissantes trirèmes de guerre bardées de combattants d'élite quittèrent le port de Deuxièmecercledhil, et mirent le cap sur Certadhil. A leur bord, outre la soldatesque, se trouvaient cinq lourdes caisses mystérieuses couvertes de runes, deux élémentaires de mort les gardant jalousement. Presque au même moment, trois autres sombres vaisseaux de guerre accostèrent au port de la cité intercontinentale, les badauds qui s'approchèrent pour satisfaire leur curiosité furent écartés sans ménagement par la cinquantaine de vampires qui établit autour des navires un cordon de sécurité infranchissable. Les autorités portuaires reçurent quelques avis de disparitions cette même nuit, mais tout cela passa presque inaperçu dans l'effervescence ambiante. Au matin, quelques corps vidés de leur sang furent retrouvés dans quelques ruelles sombres, mais cela était somme toute courant et nul ne s'en inquiéta particulièrement.

Sur diverses terres, les forteresses du Seigneur d'Obsidienne laissèrent s'échapper des flots d'armées lourdement équipées, puis verrouillèrent leurs portes. Sur tous les remparts, les rares soldats restants regardèrent avec inquiétude les colonnes s'éloigner, conscients que les défenses ne suffiraient désormais plus à grand chose en cas d'assaut. Seuls les vieillards et les jeunes recrues avaient reçu ordre de rester.

Dans le courant de la nuit, le Dragon Noir regagna son Krak sur la Terre de Dana, et descendit rapidement dans les plus profonds souterrains, il se rendit en une salle extrêmement peu connue et protégée qui abritait le sanctuaire des Noirs. Là, il entama un étrange rituel, qui dura plusieurs heures. A son terme, une sphère de Néant engloutit le Sanctuaire, qui disparut de la surface de Daifen d'abrupte manière. Le Dragon savait que Noires ne manqueraient pas de s'en apercevoir, cette disparition les priverait d'un apport important de forces à un moment bien mal choisi et il supposait bien que des explications seraient demandées. Un sourire tranchant assombrit ses traits, sa voie était maintenant déterminée, elle serait suivie de la plus implacable manière. Il était temps de briser les dernières chaînes de son passé, et il savait que ce serait là le plus délicat mouvement de sa Danse. Pourtant, aucune hésitation ne vint ralentir son pas alors qu'il regagnait le haut donjon du silence, ce qui devait être fait le serait, et le plus vite serait le mieux.

Edité par Noir-feu le 06/11/10 à 20:03

Gzor | 06/11/10 21:52

C'est bien écrit. Vous êtes ici égal à vous-même. J'aime.

Gzor.

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Noir-feu | 07/11/10 03:24

Une fois enfermé dans son bureau, Noir-Feu entreprit de rédiger trois missives, pas de celles que l'on prend plaisir à écrire, mais bien de celles dictées par une impérieuse nécessité. Sa plume habituellement fluide butait sans cesse sur les mots, et de nombreux parchemins furent froissés avec une certaine hargne. Au bout de quelques essais, le Dragon décida qu'il ne pouvait guère faire mieux, il appela d'une voix sèche trois dragonnets et leur confia les lettres. Les messagers prirent leur envol, scellant par leur départ la fin d'une ère. Noir-Feu s'adossa lourdement dans son fauteuil d'ébène à haut dossier, le regard dur, lointain. Certains choix mêlaient indiciblement tristesse et bonheur, et de tous, ils étaient les plus ardus. Mais le temps n'était plus aux atermoiements et le Dragon avait tranché, pour le pire ou le meilleur, l'avenir le dirait bien assez tôt.

A peine une heure plus tard, le fils du Dragon entra dans le bureau de son père, le regard sombre, colérique.

-C'est n'importe quoi! J'en ai assez! Assez, tu m'entends? J'ai une furieuse envie de t'étriper, "père"!

Noir-Feu fixa le jeune homme sans la moindre expression sur ses traits figés.

-J'imagine. C'est justifié. Seulement, tu n'en es pas capable, et ce serait une manière idiote de mettre un terme à ta vie. Alors calme-toi et assois-toi, nous avons à parler.

Larme jura durement, lança un regard haineux à son père, mais prit place. Certaines leçons marquaient durablement, les coups reçus lors des rares enseignements dispensés par son fou de géniteur le brûlaient encore, il savait ne pas avoir la moindre chance. Pour l'instant.

-Bien. J'ai mis un terme à toutes mes relations affectives. Tu vas me dire que tu n'en as rien à faire, mais toi et moi savons que c'est faux, alors passons tout de suite cette étape. Je reconnais t'avoir utilisé sans la moindre délicatesse, cela me désole mais c'était nécessaire à mes desseins, je ne te dirai pas que je regrette, ce serait te mentir.

-Mouais, ça ne ferait qu'une bonne raison de plus de t'en vouloir, et à ce stade, franchement...

-Je sais. Peu importe. Je veux que tu ailles trouver Eigoel. Et que tu veilles sur elle.

-Tu...veux? Non mais pour...

La voix du dragon claqua comme un coup de fouet, glaciale, sans que le ton ne s'élève d'un iota.

-Silence. Tu attends cet instant depuis l'instant où j'ai possédé ton corps et ton esprit, inutile de jouer aux offensés, fils.

-Tu te fous bien des êtres, hein? Tu te fous bien de les briser tant que cela sert tes buts! Tu as pensé à elles? A moi? Tu as la moindre idée du bordel dans lequel tu nous as plongés?

-Oui. J'ai une idée très précise de ce "bordel", comme tu dis.

-Alors tu es sale con! Un sale vieux con égoïste!

-Soit. C'est bon? Tu te sens mieux? Soulagé?

-Non! J'espère que tu vas crever sur Certadhil, le monde s'en portera mieux!

-Bien. Très bien. Autre chose?

-Tu m'énerves!8)

-Oh. J'en suis tout confus. Maintenant, fais ce que tu as à faire. Vas la retrouver. Puis rejoins ton poste et montre moi que ce que tu as dans le ventre. Et ne t'avises pas de jouer au mariole, je n'ai pas de temps à perdre avec des enfantillages en ce moment.

-Je ne suis pas idiot!

-Non. Mais tu es presque aussi teigneux que ton grand-père, et ce n'est pas peu dire. Maintenant vas retrouver Eigoel et profitez des dernières heures de calme, cela ne durera pas.

-T'es vraiment un salaud, hein? C'est quoi cette histoire avec Xüne Syphonn?

-Tes injures commencent à me courir sur les nerfs, fils. Xüne va devenir ma femme.

-Ta...femme? Attends...l'encre de tes foutues missives de rupture n'est pas encore sèche et...?!?

-Oui. Cynique, pas vrai? Bienvenue dans le monde, Larme.

-Si ce foutu monde était comme toi, je n'aurai pas vraiment envie d'y vivre plus longtemps, tu vois!

-Arrête de jurer sans arrêt, on croirait que tu n'as pas été éduqué. Ce "foutu" monde est magnifique, ce sont les êtres qui sont ignobles, pour beaucoup. Et je suis l'un des pires si ça te fait plaisir. Maintenant vas, j'ai à faire, et toi aussi.

-Un jour, je viendrai te faire payer tout ça. Et ce sera très, très douloureux!8)

D'un pas nerveux, Larme quitta la pièce en claquant la lourde porte, jurant assez pour en remontrer à de dignes charretiers. Dans le bureau, Noir-Feu sourit légèrement. La colère était un puissant stimulant et son fils s'entraînerait dur pour être un jour en mesure de le défier. Ce qui laissait quelques centaines de lunes pour recadrer sa hargne. S'il survivait.

Le Seigneur d'Obsidienne se leva et rejoignit son aire d'envol en quelques foulées rapides, reprenant sa forme reptilienne. Une nouvelle ère pouvait maintenant commencer, il était temps pour lui de rejoindre Xüne.

Edité par Noir-feu le 07/11/10 à 03:36

Gzor | 07/11/10 10:46

Vous n'avez pas honte de maltraiter ainsi votre fils et votre femme ;) ?
C'est bien écrit, on sent bien la tension entre le fils et le père.

Gzor.

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Rat De Labo | 07/11/10 12:54

Vous avez l'air d'avoir de réels talents pour visser les gosses! J'aime ça, je vais vous envoyer ma fille. Au mieux, vous en faites quelque chose de plus convenable, au pire pardon au mieux encore elle vous tue. Que des avantages 8)

Le Rat, démon clanique et seigneur du cauchemar.
"La récompense des grands hommes, c'est que, longtemps après leur mort, on n'est pas bien sûr qu'ils soient morts."

Edité par Rat De Labo le 07/11/10 à 12:59

Kärel | 07/11/10 16:19

Très intéressant. Je n'aurais pas aimé être votre fils :#)

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

Brantröocq | 07/11/10 17:33

Partir en croisade ou se replier pour défendre. Peu importe.
Vous mourrez tous!8)

Noir-feu | 07/11/10 17:40

Mais c'est qu'il serait belliqueux, le petit! Je veux bien vous prendre sous mon aile le temps de vous expliquer comment les choses vont se passer, avant que vous ne fassiez une mauvaise chute dans l'escalier menant aux limbes.8)

Brantröocq | 07/11/10 17:44

Ce ne sont pas les gadgets comme des lézards fonction briquet qui vont me perturber(espérant avoir allumer votre colère pour que ce soit plus savoureux encore de vous écraser).

Belliqueux c'est mon neveu.

Index des forums > Rôle Play