Forum - (°Certadhil°) - Heureux qui comme Ulysse...
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Fanfan | 03/11/10 22:38
Certadhil... Certadhil. Ce nom résonnait aux oreilles de Fanfan comme un lointain mystère, une légende qu'il avait entendue étant gosse dans les forêts giboyeuse de Lokos. Les anciens en parlaient à la fois avec crainte et vénération, comme si ce lieu sois disant repoussant inspirait autant de fantasmes que de peur. Et l'elf était en route pour ces terres de légendes, dévastées, sombres, glaciales ou brulantes, selon les conteurs.
Sur le pont, le vent foutait le visage du frêle et déjà vieil elf qui partait une fois de plus en conquête. Sa fidèle pipe au coin des lèvres, il regardait les vagues se fendre et le ciel défiler au rythme des nuages, et de la fumée s'échappant de son tuyaux. Ses songes étaient teintés d'une nostalgie presque résignée. Sa dague, Andrasta, fidèle depuis des centaines et des centaines de lunes, pendait à son flanc. Outre celui des vagues se brisant sur la coque de bois dur du Korrigan, aucun bruit ne transpirait de l'atmosphère maritime qui accompagnait la traversée depuis Diplomatiedhil. Il ne regrettait pas ce voyage, même si l'épopée pouvait paraître folle. Après tant de lunes et d 'aventures, il pensait mériter un peu de repos, mais, sans gloire particulière et sans femme à aimer à l'ombre des tilleuls-menthes, à quoi bon se flétrir et s'empâter seul à terre.
Un des marins, tirant sur un mégot vraisemblablement roulé dans les cales où se trouvait les stoques d'alcools et de tabacs, commença à jouer de sa boîte à soufflet. L'air contait les marins échoués, et les femmes laissées à terre, les pluies à venir et toutes les galères. Tous savaient que cette épopée serait des plus rude et singulière, et chacun s'était fait à l'idée qu'il avait une chance de ne pas en réchapper. Le barde laissa trainer l'oreille du côté de la complainte avant de rentrer dans sa cabine, contempler une fois de plus les plans qu'on lui avait fait porté. Il regarda les cartes distraitement avant de se plonger dans un épais ouvrage de cuir relatant les légendes de Certadhil la maudite. Une fous de plus, une fois de plus, ces histoires sombres, terrifiantes et captivantes. La nuit commençant à tomber, il ouvrit une bouteille de Schnaps offerte il y a fort longtemps par le marchand Hermes, puis posa quelques caractères sur un fin carnet aux couvertures de bois.
« Lointaine terres,
Inconnues, froides et hostiles,
Bouturages de fers
En découdre et des fossiles,
Les heures défilent et déroulent
Des relents de doute et de déroute,
Mais seulement à l'aube
Ce vent de gloire s'invite
Enivrant et plein de houle
A percer mes tympans, à chanter la route
Heureux qui comme Ulysse
A fait des ombres la lumière du mythe
A toi, navire qui glisse
De m'emmener sur les sentiers, de suivre le rythme
Nous irons, vogue, vaincre, ogre de jade
Et dans les mémoires, on se rappellera, maussade... »
Baramir d'Eckmöl | 04/11/10 12:43
Au moins nous aurons à fumer. 
Heureux de te savoir des notre !
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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia
Brantröocq | 05/11/10 14:37
Voilà qu'on envoie les scribes et les divertisseurs au combat! Tout fout le camp!
Restez chez vous, lorsque je viendrai frapper à vos portes pour récolter vos âmes, peut-être ferai-je une privauté pour vous: vous serez mon fou.
Edité par Brantröocq le 05/11/10 à 14:38
