Forum - [certadhil III] Comte Harbour reprend du service.
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Comte Harbour | 31/10/10 11:42

Des dizaines de lunes que l'esquif du Comte Harbour sillonne lentement le grand océan daifenien. L'envie de quitter ce doux instant de transition entre 2 continents chargés de guerres et de lamentations ne se fait toujours pas sentir. Seule la perspective de pénurie de bière ramène par intermittences les matelots à la raison : toute une vie de pillages et beuveries ne peut pas prendre fin sur une cuisante et ruinante défaite.
Depuis le malheureux épisode de rumeursdhil, la navigation sans but du groupe survivant s'est imposée comme la plus sympathique des cures, et chacun a trouvé l'occupation qui lui permet de feignasser le plus longtemps possible sans envisager de nouvelle conquête.
Tandis que certains ont opté pour la pêche aux espaguoins, d'autres admirent les costauds qui se défient au grimper-de-mât. Harbour et Kad Havreksky s'adonnent pour leur part à de longues conversations emplies de souvenirs des temps glorieux, des lourds trésors chargés de pièces d'or qui hantent parfois les nuits à bord, des craintes que font peser sur leurs pauvres épaules cette foutue réserve de bière qui s'amenuise jour après jour...
Vudlaô, à son poste de vigie, rumine des pensées beaucoup plus noires depuis quelques jours. Quand donc ces crétins de soldats cesseront de mettre leurs sales pattes sur Son mât. Son activité des premiers jours a perdu toute sa saveur depuis que le comte a ordonné d'écarter le navire de toute côte jusqu'à nouvel ordre. L'espace alentour ne ressemble qu'à une surface sans relief à perte de vue. Le soleil se lève devant, se couche à la poupe, et ceci tous les jours depuis bien longtemps, sans que rien ne vienne perturber le triste déroulement des choses.
Encore un coup d'oeil à tribord, des fois qu'un quelconque vol d'hirondaigles vienne écorner le paysage si monotone...
Et là, à peine quelques miles à tribord, fier et beau, se dresse un navire sorti de nulle part.
Vudlaô tout excité manque de se vautrer au bas du mât, il descend à toute vitesse la tyrolienne et atterrit juste sous le nez de Kad Havreksky.
« Captaine ! Bière à tribord ! Pardon, navire à tribord !
Le bateau se dirige droit vers nous, l'écusson et la proue me sont inconnues, mais je pencherais pour un navire marchand, il ne nous reste qu'à envisager une petite transaction, et nous aurons enfin de quoi tenir sans accoster !! »
Moins certain de la chose, le Comte prend le temps de sortir de son transat, s'étire, remet en place sa blonde chevelure et fixe un moment le navire en approche.
« Mon brave Kad, il me semble que nos ressources actuelles ne nous permettront d'obtenir que de l'insatisfaction auprès de ces marchands. Car il est bien connu en ce monde que les Marchands (
) en veulent bien plus à votre or que leur marchandise ne mérite. Je suggère une brève entrevue avec leur capitaine, à laquelle nous nous présenterons tous les 2. S'il tente ne serait-ce que de nous pigeonner, nous prendrons leur marchandise, leur bateau, et le personnel navigant, ceci devrait suffire à payer les dommages et intérêts de cette fronde.
_voici qui est bien parlé. »
Kad n'ayant pas pour habitude de s'épancher quand leurs avis convergeaient, la discussion fut close jusqu'à ce que le capitaine marchand Jean Barc'h laCam les invite à poursuivre une discussion entre hommes dans sa cabine.
(à suivre)
Brantröocq | 01/11/10 20:20
Mais feignassez donc au lieu de naviguer vers mon Dhil. Vous mourrez de toute façon mais au moins vous en aurez profité. 
Phaeril | 01/11/10 20:41
"Mieux vaut commettre une erreur avec toute la force de son être que d'éviter soigneusement les erreurs avec un esprit tremblant."
Comte Harbour | 03/11/10 10:15
Le capitaine Barc'h laCam ne laissa rien paraître de sa stupeur lorsqu'il constata le vent de décadence qui régnait sur le rafiot. Préférant parler affaires en son fief, il invita les 2 compères à le rejoindre dans de sa cabine.
Après un intense ménage de dernière minute, il leur proposa de s'asseoir :
« Veuillez ne pas prendre ombrage du bazar, nous avons traversé une mer fort mauvaise au cap de la terre d'Est. Ce fier navire a parcouru de nombreuses mers, affronté des tempêtes, mais de ma vie je n'ai jamais eu autant l'impression d'être sur une minuscule coque de noix ballotée par l'immensité. Toutes les babioles que je n'avais pas eu le temps de ranger ont valdingué...
_Avoir une armée rangée est d'une importance capitale, mais question embarcation, je crains que votre « bazar » ne me rende simplement jaloux. Voilà un brin de temps que nous voguons sans réel but, et l'affaire semble convenir à pas mal de monde sur mon rafiot
.
_Dois je comprendre que vous fuyez l'appel de Certadhil ?
_Certadhil ? pas que je sache. Dites-moi de quoi il retourne, je vous dirais si je le fuis.
_Ainsi vous êtes partis et n'avez eu aucune nouvelle de ce qu'il se passe sur Daifen ?
Réveillez vous messieurs !! Le pigeonnier ça existe !! Le pigeon déchaîné est une source d'informations que je ne saurai que trop vous conseiller en ces temps où les nouvelles deviennent capitales pour l'avenir de notre monde !
Je vous signale que pendant que vous jouiez aux cartes ou je ne sais quelle activité dégradante, la Rumeur a enflammé les royaumes les plus neutres et apathiques, les seigneurs les plus aguerris se préparent, les mages luttent avec tous leurs moyens, et les bibliothécaires ressortent les annales de Daifen pour réagir à la menace d'un nouveau certadhil !
_Ah ?
_Fichtrebarbe ! Certadhil, ça doit vous dire quelquechose ?
_ça devrait ?
_Je le crains... »
S'ensuivit un long échange de regards entre Kad et son compère. La situation paraissait grave, et pourtant ni l'un ni l'autre ne parvenait à s'inquiéter à la mesure de ce qu'attendait vraisemblablement le capitaine marchand.
Kad Havreksky fut le premier à relancer la conversation :
« Ainsi donc, une rumeur parvenue d'on ne sait d'où a mis en branle tous les royaumes de renom, voilà qui déjà donne de l'importance à cette rumeur.
(à suivre)
Edité par Comte Harbour le 03/11/10 à 10:16
Brantröocq | 05/11/10 14:43
Mais bon sang, je ne suis pas une rumeur
Je suis votre pire cauchemar. 
Comte Harbour | 06/11/10 11:58
Comte harbour, qu'on ne reprendra pas à s'engager dans un combat inutile, relance enfin la discussion après quelques instants :
« La petite question qui me taraude : vous avez foncé sur nous pour nous délivrer un message ou bien c'est une sorte de démarchage à domicile ?
La survie de la planète, ça fait quelques lunes qu'on en cause, ça inquiète comme ça un peu au réveil, un peu le dimanche, mais bien peu de seigneurs décident d'oublier les querelles habituelles pour mener un combat dans l'intérêt commun...
Pouvez-vous m'indiquer ce que le bon marchand gagne à venir nous ennuyer pendant notre pause guerrière ?
_Vous vous méprenez je le crains, nul besoin pour une fois de faire du commerce avec vous, je crois même que c'est vous qui allez me supplier bientôt de vous faire des propositions...
Voyez-vous, notre fond de commerce, c'est les plats de belle facture en métaux précieux. Marché un peu confidentiel me direz-vous, mais depuis les premiers événements hors-du-commun qui se sont produits, les sieurs Deadeye, Sombrebarbe et même un membre de la horde que nous avons pour clients habituels ont considérablement augmenté leurs commandes.
Croyez bien que les plats en étain n'ont plus l'attrait décoratif d'antan, aujourd'hui on me pigeonne pour mes contacts fournis en matière de métaux ! Croyez bien aussi que les 3 seigneurs cités qui ne sont qu'un échantillon de ma clientèle ont des armées hyper-entrainées, ne craignent pas de perdre leur armée si la cause est juste, et loin de toute velléité mégalo font preuve de réalisme en augmentant considérablement les productions d'armes et attirail défensif...
_Si nous devions nous diriger vers Certadhil, il nous faudrait en effet des armes, beaucoup d'armes. Pour cela nous avons les meilleurs forgerons, et le bois du bateau servirait comme à l'accoutumée de base solide aux tours de garde et bois d'arcs. Quelle quantité de fer êtes vous en mesure de nous fournir, et à quel prix ?
_Nous y voilà ! Pas de tergiversation avec vous, félicitations. Désormais vous voulez ma marchandise, laissez-moi exulter un peu car il est vrai que je l'avais prédit, hmmmm... encore un instant je vous prie... merci pour votre patience
.
Parlons affaires donc : de métal précieux je n'en ai pour ainsi dire plus. Les autres ont passé commande de longue date et vous comprendrez la difficulté d'approvisionnement qui se profile déjà... Je peux en revanche vous fournir les plans de l'île, ainsi que l'indication du port de Ravendell de Keanor, fief de la Vampire Lancwen qui a participé à la légende des précédents Certadhil. Ce haut-lieu vous sera très utile pour préparer votre armée et affréter un navire de guerre digne de ce nom ! »
Le capitaine Barc'h LaCam, considérant qu'il avait ferré un sympathique poisson ce jour-là se leva, servit 3 choppes d'un schnaps planqué sous son bureau, et proposa à kad et Comte de se détendre avant de parler encore plus sérieusement.
Comte Harbour | 06/11/10 14:49
Sans réelle considération pour le capitaine, Kad et Comte reprennent une discussion entre eux tout en buvant leur choppe :
«Dis-donc mon Comte, le plan c'était pas de se la couler douce avant de reprendre les mises à sac lucratives sur royaumes non-défendus ?
_Autrement dit on continue à naviguer à vue sans la moindre ambition tandis que daifen est en proie à la pire menace jamais consignée dans les écrits ? Super pour la conscience !
_A vrai dire, le bonhomme qui nous vend sa came n'a pas l'air de s'y rendre sur cette île, et comme par hasard, il va se remplir les poches et chérir ses bibelots.
_Pas faux ça... »
Réintégrant du fait le capitaine fort concentré sur le fond de sa choppe, le comte se penche ostensiblement sur la table qui les sépare :
« z'auriez pas pour ambition de nous confier une mission qui vous revient par hasard ? Vous semblez fort au courant des événements, vous récitez votre texte à la perfection, on se sentirait même un peu honteux de ne pas participer.
_Laissez-moi vous conter la vraie histoire avant de m'accuser d'un quelconque crime.
_La confiance s'installe, monsieur le justicier qui vient nous démarcher commence à nous dire les choses...
_Les choses, comme vous dites, nécessitent d'être racontées si vous souhaitez réellement comprendre, mais je vous prie de ne pas abandonner l'idée de combattre sur Certadhil :
Pour tout vous dire, ça fait pas mal d'années que je fais mon beurre en fournissant des tonnes de métaux au sieur Deadeye. Celui-ci n'a cessé d'agrandir son empire et souffre finalement de la trop grande étendue de ses terres... Lors de notre dernière entrevue, certaines nouveautés avaient attiré son attention : des disparitions, les attaques de plus en plus fréquentes de ses habitants aux confins de son royaume...Ainsi que ce prophète dont tout le monde parle, apparu complètement mutilé, qui a fini par se tuer tellement il était siphonné.
A l'heure où je vous parle, Deadeye a dû diriger un contingent pour parer la menace qui couve, d'étranges manifestations du monde du mal qui prend peu à peu position des zones méconnues de daifen, et tend à croître et atteindre les villes. D'autres m'ont conté leur propre expérience de ces boules d'énergie maléfique qui répandent la mort, les horreurs, la désolation...
Qu'il soit bien admis que mon rôle n'est pas de faire parler mes sabres sur certadhil ou ailleurs, je n'en ai pas le talent, et j'ignore même si une quelconque arme saura combattre ce qui nous menace. J'ai été mandé pour la fourniture d'armes, et pour poursuivre le recrutement des seigneurs qui composeront l'alliance qui nous sauvera !
Votre esquif est repéré de longue date, les grands de ce monde ont jugé que votre assistance serait nécessaire et m'ont prié de vous faire parvenir la missive qui porte le sceau de l'arbre et la dague. »
Conscient que la rencontre avec ce personnage n'est pas fortuite, que son nom a été cité en haut lieu pour assurer la sauvegarde d'un monde qu'il aime, le comte Harbour change d'attitude et abandonne la froideur qu'il avait pris pour habitude d'employer pour manifester son non-investissement.
« Ainsi, l'heure est vraiment grave, vous faites figure de messager, m'avez poursuivi sur les mers dans le but de me recruter. Et on me demande de participer aux côtés de ceux qui ont ruiné à maintes reprises mon royaume ?
Peut être qu'en visitant les royaumes de ces preux-là, tandis qu'il guerroient ailleurs, je m'en tirerai mieux ?
_Qu'en sera-t-il de vos rêves de gloire ou bien de vos propos sur les valeurs de justice et de courage ? On reconnaitra les héros lorsque le mal sera vaincu sur certadhil. Si vous n'y prenez pas part, n'espérez aucune clémence de ceux qui ont cru en vous !!
_Evidemment... Pas commodes les Vampirettes, mieux vaut le mal absolu que d'affronter leurs colères !Qu'en penses-tu Kad ?
_Finie l'oisivité. On a profité d'un répit, notre situation méritait cette espèce de retraite, mais cette fois, l'enjeu est de taille. Plus j'entends parler de cette entente pleine de bons sens de la part des autres seigneurs, plus je me sens proche de la cause défendue ! Le ring est ouvert entre les forces qui gouvernent le monde, et je souhaite voir perdurer un brin de bonté en ce monde détenu en majorité par le clan du mal. Personnellement, je monte sur le ring.
_C'est bon pour moi alors ! Une quête qui en vaut la peine, voilà qui nous manquait !
Ami Jean, vos talents de bonimenteur vont être nécessaires pour obtenir de mes chers soldats une totale adhésion, et ensuite nous joindrons Ravendell de Keanor.
(La suite au port, avec un peu plus d'action).
Comte Harbour | 07/11/10 23:42
Enfin une occasion de se manifester, c'est qu'en haut du mât, la vie n'est pas toujours aussi mouvementée pour Vudlaô :
« Sire, Ravendell de Keanor se profile droit devant ! »
En à peine un jour de navigation, le navire a repris les bonnes habitudes et même dépassé ses statistiques habituelles en frôlant les 25 noeuds de croisière. Le Comte Harbour, aidé par le verbe sans égal du marchand, a su motiver la totalité de ses matelots pour rallier certadhil et participer au combat de leur vie.
« Ami Kad, nous allons prendre quelques temps ici pour réviser les passes d'armes et rafistoler les armures, car je ne souhaite pas vraiment affronter le vilain pas beau avec notre armée de touristes en tongs.
_que dis-tu de 2 semaines d'entrainement intensif ? Je te défie au bâton, double lame, fléau d'arme, voilà qui va nous remettre d'aplomb ! J'ai mis notre artificier sur l'invention d'une espèce de boule puante qui aurait un effet fort dissuasif. La projection par catapulte a été retenue comme la meilleure solution pour faire face au nuisant Brantroöcq s'il décide de s'aventurer proche de notre campement.
_2 semaines de préparation, il va falloir jouer l'efficacité alors... Je crains que le départ pour Certadhil soit annoncé plus précocement hélas. Notre arrivée au port a fait de l'effet, on a bien une tronche de touristes, les autres sont déjà hyper avancés dans leur préparation. Pas d'inquiétude cependant, nos hommes sont une pure merveille de motivation, et je ne serais pas étonné que ce continent maudit nous réserve des surprises qui ne peuvent être envisagées dès à présent ; notre capacité d'adaptation déterminera notre survie. »
A l'approche du navire amiral de Terfanae et de l'ensemble de la conséquente flotte de la Dame, le Comte adressa un petit regard à Vudlaô, qui fit passer un message à la vigie en face pour demander où s'amarrer. Un bout de ponton, évidemment... Ils savent recevoir ici...
A l'endroit désigné siège un bateau ravagé par une pluie de projectiles lourds. Les soldats affectés à la surveillance du port expliquent que celui se serait invité au bal sans permission.
A croire que les bonnes volontés ne suffisent pas sur Certadhil, seuls les forces utiles seront requises pour éviter la désorganisation.
Quelques jeunes soldats sont réquisitionnés pour rester à bord et aménager les soutes pour recevoir les stocks de vivres et d'armement destinés au continent maudit. Les autres ne perdent pas leur temps sur le bateau et courent sur le ponton rejoindre le village.
Le nom de « L'alliance des combattants du Bien » résonne dans toutes les bouches. Les plus aguerris à l'espionnage sont chargés de collecter des informations concernant cette alliance et le lieu des prises de décisions. Le secret a déjà pris place, chacun craignant de se voir trahi par un voisin. Le temps n'est pas vraiment aux fêtes et beuveries, une impressions de gravité pèse sur le port.
Comme pressenti par Harbour, le départ très prochain s'annonce.
(à suivre).
Edité par Comte Harbour le 07/11/10 à 23:43

