Forum - Certadhil 3 - Vision d'horreur

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Gzor | 30/10/10 14:59

Le vent était bon, la mer était calme. De là où il était, tout lui semblait.... petit.
Gzor volait, métamorphosé en oiseau. Et le vol était plus que laborieux. Bien qu'il ai pris cette forme de nombreuses fois dans sa vie, voler n'avait jamais été son fort.
Là, il avait voulu s'y essayer un peu au large de son continent de base, et voilà qu'après une tempête, il était déporté on-ne-sait-où, en pleine mer.
La tempête était désormais calmée, mais quelques chose qu'il n'arrivait pas à définir l'attirait comme un aimant vers une terre aperçue au loin.
Gzor s'approcha.
Il avait comme un horrible pressentiment.

Il entra à l'intérieur du dhil, et se posa avec difficulté dans une grotte creusée à même la falaise.
Il s'arrêta, s'ébouriffa un peu les plumes, et se mit à réfléchir sur les évènements de la journée.
"Mais quel est donc cet endroit ?", pensa-t-il.
Se retournant, il tomba nez-à-nez avec un cadavre, presque décomposé, pendu par la tête, la cage thoracique largement ouverte. Gzor se rendit alors compte que le sol était recouvert d'ossements, et qu'en l'occurrence, il marchait sur les boyaux du malheureux, répandus par terre.
Ne se posant même pas de questions, il s'envola, devinant là l'oeuvre d'un fauve ou d'une autre créature aux intentions hostiles.

Il s'enfonça dans les terres, et, reprenant son calme au fur et à mesure qu'il volait, il se mit à réfléchir. Une terrible idée, qui l'avait effleuré mais qu'il avait repoussée jusqu'ici, s'imposa alors à lui et la frappa aussi durement qu'un troll en pleine course.
Il ne rêvait pas. Un seul endroit sur toute la planète pouvait répondre à la description de ce qu'il avait vu jusque-là.
Il était sur rien moins que la fameuse Maudite.
Aussi nommée Certadhil.
« Et zut. Il fallait vraiment qu'entre tous les continents autour de mon royaume, je tombe ici ! »
Remisant un temps sa fureur au placard, il se dit qu'il ferait mieux d'explorer ses terres. Par simple curiosité. Ou pour vérifier les dires de celui que l'on appelait désormais le Prophète Écorché.
Ou encore - et ses yeux se tinrent d'une lueur mauvaise à cette pensée - pour amasser des informations utiles sur la géographie de l'île et sur l'Ennemi, qui, selon toute probabilité, y sommeillait.

Gzor survola longtemps le continent, marqué par les multiples colonisations, les batailles et les assauts.
Il voulait voir la demeure du Chaos. Il put remarquer que la rare végétation dégénérait quand on approchait de sa terre. Le Chaos généré semblait se répandre bien au-delà des frontières de ce domaine damné.

Gzor passa la dernière cime lui cachant l'horizon, ce qu'il saura être plus tard le col de Tch'miz. Il vit de loin les frontières de l'Abomination et les hautes tours de la citadelle noire.
« Damned. C'est gros. », pensa-t-il sans le moindre signe de panique,comme anesthésié par ce point qui l'attirait tant, à mesure qu'il s'approchait de ce lieu mythique qui avait tant fait couler d'encre.
Il vola, encore et encore. L'air empestait désormais littéralement la charogne, et il sentait en sa chair le Chaos.
Une fois un épais nuage passé, il put tout voir. Et rien de ce qu'il vit n'est humainement descriptible. De l'horreur, de la peur et de la frayeur brute. Le Chaos devenait de plus en plus perceptible.
Gzor eu alors des visions terribles, et les pires souvenirs de son existence lui revinrent. Sa vue se brouilla, sa pensée s'obscurcit, et un mal de crâne épouvantable le prit.

Il était toujours irrésistiblement attiré par une forme vague au milieu du pays, mais tentait de lutter.
« Je ne dois pas, je ne dois pas, je ne dois pas, non, non.... »
Mais il était toujours comme envoûté, et des images de plus en plus douloureuses, à le rendre fou, le submergèrent comme un torrent au fur et à mesure qu'il s'approchait et que cet endroit l'attirait d'une manière perverse.
Au prix d'un effort gigantesque, il s'arracha de l'attraction exercée sur lui par ce lieu damné, et s'en alla à tire-d'ailes, jusqu'à une forêt bordant son royaume, où, après avoir fait une chute parmi les arbres et avoir repris forme humaine, il s'évanouit, blessé et épuisé, tant moralement que physiquement.

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«- Seigneur ! Seigneur ! You-hou ! Seigneur ! »
L'humain, voyant que hurler sur son patron ne suffisait pas à le réveiller, opta pour lui donner des baffes. Et tant pis pour les guerriers l'escortant, pour qui la crédibilité de son supérieur allait sans doute prendre un coup.

Ouvrant péniblement des yeux embrouillés et mettant en marche un cerveau en compote, Gzor se rendit compte de plusieurs choses : des guerriers l'entouraient et un humain qu'il n'arrivait pas à identifier lui donnait des claques.
Il sauta à la gorge de son assaillant, empoigna son épée, et, avant de porter le coup, s'arrêta net. Son "agresseur" n'était autre que le chef de la garde, Hadras.
«- Seigneur, c'est moi ! », dit l'humain, visiblement inquiet.
Gzor éclata soudain de rire, avant de reprendre ses esprits et de se souvenir des évènements de la veille.
«- Mais où étiez-vous donc passé ? Nous vous cherchons depuis 3 jours ! Et....»
Un regard noir fit aussitôt taire l'épéiste. Gzor n'aimait pas se faire engueuler comme du poison pourri par ses subordonnées.
«- J'étais en voyage, assez... loin », dit le seigneur en se massant péniblement les côtes.

Harken, son intendant, qui se tenait parmi les hommes escortant le guerrier, était inquiet pour la santé de son maître, apparemment fort mal en point.
«- Voulez-vous que je vous fasse conduire auprès d'un guérisseur ?, s'enquit-il.
Gzor se leva tout d'un coup, oubliant sa douleur. Le dirigeant autoritaire qu'il était de nature renaissait soudain en lui.
« - Non. Harken, écoute bien attentivement ce que je vais te dire. Envoie des missives à tous les seigneurs que nous connaissons de loin ou de près. Demande-leur le maximum d'informations sur le continent nommé Certadhil, et sur les deux guerres Certadhiliennes.
- Pourquoi ?, demanda Hadras, visiblement terrifié à l'énonciation même de ces noms maudits.
- Silence !, dit-il au chef de sa garde. Hadras, préparez l'armée à la guerre totale. Faites en sorte que le matériel soit le meilleur possible, vous avez les caisses à disposition. Recrutez le maximum de personnes, dans le royaume ou ailleurs. Préparez l'ordre de mobilisation générale. Harken, met toute nos connaissances à jour, dans tout les domaines pouvant servir, que ce soit en magie, en balistique, en tout ce que tu pourra trouver ! Et ordonne aux civils de produire un maximum de biens. Tue-les à la tâche s'il le faut !
- Mais....
- Ne discutez pas !, dit-il au chef des gardes. Harken, prépare notre Flotte à embarquer vers Certadhil. Je veux que nous y soyons le plus tôt possible. Rassemble la population et informe-les de la situation. Motive-les, ton don pour l'éloquence sera utile. S'il y a des récalcitrants, fait en sorte qu'ils se taisent. De gré ou de force.
- Bien, monseigneur, dit l'intendant.
- Harken, ton maître sera-t-il des nôtres ?
- Eh bien... , répondit l'intéressé, quelques incidents fâcheux l'ont aussi décidé à se diriger vers Certadhil.
- Parfait !, conclut le changeforme en se frottant les mains. Allez-y, et faites tout cela vite et bien ! Faites-moi un rapport au coucher du soleil ; vous recevrez alors des ordres complémentaires.»
Sur ce, Harken s'enfonça dans les fourrés, accompagné du chef des gardes qui maugréait silencieusement contre les décisions impulsives de son maître.
Pour eux, comme pour vous, chers lecteurs, les raisons de cette décision resteront à jamais un mystère.

FIN

Gzor.

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Edité par Gzor le 01/07/11 à 10:27

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