Forum - [Certadhil] Vision

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Deadeye | 29/10/10 01:09

Peu de choses peuvent distinguer les prémices d'une journée banale et d'une journée funèbre. Parfois, les prophéties elles-mêmes se laissent piéger par le flux perpétuellement changeant du temps, et oublient de mentionner quelques détails qui pourraient mener à la fin de toute existence connue. Le changement d'une infime variable ou d'un paramètre insignifiant dans l'équation infinie régissant l'univers peut amener à rompre l'équilibre si fragile de la vie, et déverser sur les terres ancestrales les flots de l'apocalypse. Les devins et autres adeptes de la magie sont paradoxalement les moins bien armés contre ces survenues inattendues dans le flot temporel. Ancrés dans leurs croyances et leur conviction ridicule de pouvoir maîtriser toute forme de magie, ils s'évertueront à se mettre des oeillères lorsque le simple mortel leur révèlera la criante vérité.

Pourtant, juste avant ce type de rupture définitive et chaotique qui peut bouleverser toutes les certitudes, on peut retrouver une journée ensoleillée d'automne, où le soleil, un peu plus pâle déjà, semble vouloir par fierté relever le défi de réchauffer quelque temps encore les coeurs des habitants de Daifen. Le calme de ces dernières lunes a permis aux différents royaumes existants de panser les ravages de la guerre, et de reconstruire une ère de paix plus ou moins stable, et les violentes oppositions d'Ordre commencent à entrer doucement dans les légendes, que les enfants et les nouveaux arrivants écoutent d'un air ébahi, indifférent, ou moqueur selon leur réceptivité, et selon la qualité du narrateur.

Le seigneur DeadEye aurait dû s'en réjouir. Lassé par tant de combats au nom de la justice, il avait déjà vu trop de sang couler, et bien peu de choses changer. Il se demandait parfois même si sa cause méritait d'être défendue. Avait-il légitimité à combattre la cruauté et l'injustice des terres sauvages daifenniennes contre la volonté de leurs habitants ? Certaines civilisations ne recherchaient peut-être pas ces notions, ou n'étaient pas encore prêtes à les accueillir. Il se devait cependant de sécuriser les alentours de son royaume, envoyant chaque jour son armée un peu plus loin dans les contrées sauvages, et pacifiant de nouvelles terres, élargissant par conséquent le nouveau périmètre sauvage à pacifier.

A présent que la situation semblait plus sereine, il comptait profiter des rares moments de paix qui s'offraient à lui pour vivre une vie ordinaire auprès de celle qu'il aimait. Sa tenue de bataille était soigneusement rangée dans les armureries du royaume, et rien ne laissait présager qu'il la ressortirait de sitôt.

Cependant, il ne parvenait pas à s'abandonner aux délices de cette douce matinée. Il aurait dû se sentir heureux, mais quelque chose dans son esprit, peut-être ancré dans son inconscient, l'en empêchait. L'effet rappelait celui que ressent le promeneur insouciant profitant des senteurs des prés, et qui soudain, perçoit une violente et fugitive odeur de charogne en décomposition agressant ses narines. Le visage soucieux, il laissait inlassablement dériver son regard vers l'Est, vers les territoires dont il n'avait plus de nouvelles depuis plusieurs lunes déjà. Ses éclaireurs n'étaient jamais revenus, et aucun rapport n'était parvenu jusqu'à lui pour lui détailler la situation. Les accidents pouvaient arriver, mais il connaissait bien les soldats qu'il avait envoyés pour cette mission. Ruby et O'lan étaient probablement les meilleurs cavaliers de son armée, qui est pourtant l'une des plus aguerries et des plus professionnelles de ces continents. Leur retour était prévu depuis cinq lunes à présent, et leur absence commençait à l'inquiéter.
Leur mission était pourtant simple. Les Orcs sauvages, habituellement amassés à la frontière Est de ses terres, semblant avoir brusquement disparus, ils devaient vérifier si les routes commerciales pouvaient être rouvertes avec le reste du royaume de leur seigneur, et permettre aux nouvelles terres conquises, encore bien trop isolées, d'être rattachées au royaume humain. La soudaine disparition de la menace Orc était une énigme, mais elle restait définitivement une bonne nouvelle, et DeadEye souhaitait en profiter pour fortifier rapidement les fragiles villes et leurs habitants affaiblis et terrorisés par la brutalité des bêtes environnantes.

Un rapace siffla soudain, et fondit vers le sol à quelques dizaines de mètres de l'humain. Un couinement de rongeur se fit entendre, suivi d'un bref silence, et de l'envolée de l'oiseau chasseur, tenant dans ses serres son butin. DeadEye contempla ce spectacle offert par la nature, et observa en silence le rapace repartir vers l'Est, jusqu'à ce qu'il ne soit qu'un point invisible dans le ciel.

Il fit alors demi-tour, et se dirigea vers les portes de la Cité Primaire. Bastion de son armée humaine, elle avait été bâtie après son départ de l'Empire pour servir de place forte. En quelques centaines de lunes, elle avait su regrouper une dizaine de milliers de militaires aguerris et formés dans les nombreuses casernes de la ville. Les routes pavées s'étendaient à tous les points cardinaux, et l'enceinte consistait en un mur immense et indestructible. Malgré le nombre important d'humains dans cet espace relativement réduit, un sentiment d'ordre s'échappait des rues et des terrains de regroupement. La formation exemplaire de ces hommes les rendait silencieux, efficaces dans leurs déplacements habituels. Les nombreuses armes dont ils étaient parés ne semblaient pas les gêner, et leur armure était d'un entretien toujours soigné.
Au centre de cette cité se trouvait le quartier des officiers et des conseillers. Les sentinelles, adeptes de l'acier et de la magie, étaient nombreuses. Certaines étaient volontairement visibles près des portes, tandis que d'autres, d'une discrétion absolue, scrutaient silencieusement les passants.

DeadEye salua les gardes, et ouvrit les portes du quartier. Il traversa rapidement le hall sommairement éclairé, et arriva dans la pièce principale, où le général Mebert et ses quatre conseillers l'attendaient.

Deadeye | 29/10/10 01:10

Mebert était la définition même du colosse. Bardés de brassards d'acier et de cuir, les muscles saillants de ses bras laissaient penser qu'il pouvait terrasser un taureau d'un coup de poing. Sa coupe militaire et son menton carré renforçaient l'impression d'être en présence d'une force brute. Toutefois, ses yeux extrêmement vifs étaient le témoignage d'un esprit affuté et réfléchi, et la première apparence qu'il dégageait n'était pas forcément la plus pertinente. Fin stratège, il avait su remporter bien des batailles sans avoir même à combattre.

Le général salua son seigneur de la tête, et attendit patiemment que celui-ci prenne place, tandis que le silence se faisait parmi les personnes présentes. Il prit ensuite la parole d'une voix neutre et étonnamment posée compte tenu de sa stature :

« Nous n'avons toujours pas de nouvelles du front Est. Nos deux éclaireurs manquent à l'appel, et les messagers entre nos terres d'Est et nous sont absents. Nous n'avons donc aucune vision de la situation de nos territoires »

« La vision... » Répéta DeadEye, songeur. Il laissa passer un long silence, avant de reprendre la parole :

« Savez-vous que j'ai vu un faucon il y a quelques minutes ? »

Devant le silence de l'assemblée, habituée à ses dérives parfaitement cadrées, il reprit la parole :

« Il a fondu sur une malheureuse proie, et l'a capturée en quelques secondes. Un combat parfaitement inégal. Et savez-vous ce qui a rendu ce combat aussi simple ? Simplement sa vision... »

« Je suis las de ne plus avoir de vision de nos propres terres. Attendre revient à rester dans l'aveuglement, tandis que nos éventuels ennemis, quels qu'ils soient, ont peut-être la vue sur nous. »
Sur ces mots, le général Mefert se racla la gorge, avant de prendre la parole :

« Vous partez du principe que nous sommes en danger, mais quel serait l'ennemi ? »
DeadEye haussa les épaules : «Des troupes sauvages, le Clan, les Initiés, qu'importe. Nous ne connaitrons pas la réponse tant que nous resterons aveugles. Nous partons. »

Les quatre conseillers se regardèrent, inquiets. L'un d'eux prit la parole, visiblement mal à l'aise.

« Seigneur, permettez-moi de vous suggérer d'envoyer de nouveaux éclaireurs cette lune. Après tout, Ruby et O'lan ont peut-être dû se détourner des routes principales pour mener à bien cette mission... »

« C'est effectivement une possibilité, et elle est probablement la plus logique. Mais il y a autre chose, j'en mettrai ma main au feu. Tout est différent.»

Songeur, DeadEye fixa les flammes de la cheminée, avant de lever les yeux et de les ancrer tour à tour dans chacun de ses interlocuteurs.

« Je partirai, avec une centaine d'hommes. Nous rallierons les terres d'Est dans dix lunes, si tout va bien. En attendant, et en l'absence de nouvelles de ma part, nous devons nous considérer comme menacés »

« En ce cas, permettez-moi de vous accompagner, et de réunir les hommes dans une heure » Conclut le général Mefert.

« Merci Général, je vous laisse choisir les hommes en personne.»

DeadEye se leva silencieusement, sonnant la fin de la réunion. Il se dirigea vers la sortie, et prit le chemin de ses quartiers.

Deadeye | 29/10/10 01:11

Elle lui manquait cruellement. Voila plusieurs lunes que des affaires urgentes le tenaient loin d'elle. Il pensait la retrouver rapidement dans les terres d'Olwë, mais une nouvelle fois, il allait devoir repousser le moment où il pourrait la revoir, et libérer son esprit des soucis qui le torturaient chaque lune. Se remémorant le peu de jours heureux qu'ils avaient pu passer ensemble, il dut se forcer à contempler la Cité pour ne pas tomber dans la nostalgie des temps heureux. Il se jura, avant d'entrer dans l'armurerie principale, de rattraper le temps perdu, et de défendre ce bonheur chèrement acquis.

Il resta un long moment debout devant le coffre contenant son équipement. Les armureries impériales frappaient fièrement sa cuirasse d'acier, tandis que son épée ancestrale était soigneusement rangée dans son fourreau serti de gemmes. L'équipement complet d'un seigneur de guerre de la lignée impériale était présent, comprenant notamment le poignard à deux lames recourbé, en argent, dont la garde dessinait l'initiale « D » de leur possesseur. Une arbalète courte, ainsi que des bottes de cuir et des brassards en acier ornés de symboles d'une langue presque oubliée complétaient la tenue.

Remettre cet équipement pinçait le coeur de DeadEye. Ces gestes étaient souvent précurseurs de flots de sang au nom des idéologies qu'il défendait. Un lourd pressentiment s'abattait sur lui : il y aura des morts avant la fin de ce voyage.

Une fois prêt, il franchit la porte de sortie, et contempla un instant le soleil déjà haut dans le ciel. Certains hommes étaient déjà prêts. Le général Mebert avait visiblement choisi pour la sécurité de son seigneur les soldats les plus expérimentés. Bardés d'acier, le regard perçant, montés sur des chevaux de guerre, ils auraient fait frissonner une armée de mort-vivants. DeadEye reconnut parmi eux quelques mages de guerre dont les connaissances magiques étaient simplement époustouflantes, et les connaissances en maniement d'armes plus qu'honorables. Le gros de l'armée, composée de paladins, était d'une dévotion et d'une bravoure absolues. Il se força à saluer chacun de ces visages, chacun de ces hommes qui risquaient leur vie dans cette expédition.

Le ralliement se fit dans le silence, et moins d'une heure plus tard, le groupe de cent cavaliers, avec à sa tête le général Mebert et le seigneur DeadEye, quittait la Cité pour les terres sauvages de l'Est.

La première partie du voyage fut relativement simple. Il traversait les différents territoires annexés vers l'Est : Jolkudhil, Volcanodhil, Fulilodhil. Les habitants, heureux de voir leur chef, le saluaient de la main lors du passage du cortège, et trouver un campement pour les trois premiers soirs fut rapide, permettant aux soldats et aux montures d'être fraîches pour le lendemain, dès l'aube. Il profitait de ces arrêts pour se renseigner sur la région, et rien de particulier n'était parvenu à ses oreilles, jusqu'au troisième soir.

Il était tard, mais les habitants de la petite ville de Liserr ne dormaient jamais. Cette étonnante faculté devait résider dans les pouvoirs magiques qui étaient transféré de génération en génération chez ces êtres mi-humains, mi-elfes noirs. Leurs yeux brillants tels ceux des fauves la nuit, emplissaient les ruelles de multitudes de lanternes miniatures et mouvantes. Ce phénomène lui rappelait furieusement un vol de lucioles en rang serré le long des rues. Contemplant ces lueurs d'un air amusé, il s'arrêta soudain devant un individu recroquevillé dans une ruelle perpendiculaire. Fronçant les sourcils, il s'approcha, mais une habitante de la cité lui posa une main sur son épaule.

« Ne le dérangez pas seigneur, il n'a plus toute sa raison depuis son retour »

DeadEye fixa la femme, demandant silencieusement des explications, qu'elle se chargea de livrer :

« Il s'agit d'un homme qui revenait de l'Est deux lunes auparavant. Son armure était couverte de sang et de lambeaux de chair, c'était épouvantable. Il hurlait comme un fou, puis il s'est jeté à terre et a sangloté comme un enfant. Quand quelqu'un s'approchait, il devenait fou, et frappait les murs de ses poings. Nous avons eu beaucoup de mal à le maîtriser et à le soulager. La plupart du temps, il est hagard, mais parfois il sanglote et évoque des abominations au sujet de démons, et d'un meurtre. Cet homme a perdu la raison, et il est dangereux de s'en approcher. »

Stupéfait, DeadEye écouta ce récit. Un frisson parcourut son dos tel un reptile se frayant un chemin dans sa chair. Il tenta de dévisager l'individu recroquevillé qui marmonnait et se balançait doucement. Son air était affreusement familier, mais il ne parvenait pas à le reconnaitre. Soudain, son regard accrocha la dague qu'il portait à son côté droit. Un « R » était gravé sur son fourreau, ainsi que trois longues encoches qui courraient le long de la partie plate. Il reconnut immédiatement ce fourreau, et les trois marques qui étaient les traces de griffe d'un homme-serpent. Un nouveau frisson, bien plus puissant que le premier saisit DeadEye, quand il murmura le nom du vagabond.

« Ruby.. ? »

Deadeye | 29/10/10 01:12

L'individu leva des yeux atrocement emplis de supplice, et dévisagea son seigneur, sans le reconnaître.

« Ruby... mon nom... ils sont partout ! Des monstres ! J'ai du le tuer. De mes mains le tuer ! Les morts, les démons... ils reviennent. Partout ! Je les vois ! »
Soudain, Ruby se leva, tremblant, et se mit à hurler :

« Au secours ils sont en moi, moi ! Ils sont en moi !! »

Reculant d'un pas, DeadEye ne put être que spectateur de la suite. Dégainant sa dague en hurlant, Ruby se larda de coups de couteaux. Il s'en infligea trois, enfonçant chaque fois la lame jusqu'à la garde, avant de s'effondrer dans un geyser de sang sous les yeux éberlués des passants qui accourraient à la rescousse. Dans un dernier râle, Ruby lâcha son arme, murmurant que les démons étaient en lui, et venaient arracher son âme.
Stupéfait par ce spectacle macabre, DeadEye ne faisait plus attention aux cris de panique des habitants de la cité qui s'attroupaient autour de la scène. Les soldats arrivaient déjà au pas de course, faisant reculer les badauds, et établissant un périmètre de sécurité entre la foule et leur chef, qui fixait d'un air vide le cadavre du soldat. Il connaissait cet homme, avait partagé les mêmes champs de bataille, discuté autour des mêmes tables. Il ne comprenait pas ce geste de terreur. Ruby était aussi fort mentalement que physiquement, et rien au monde n'aurait pu le mener à une telle extrémité.

« Je suggère que vous vous éloigniez, seigneur »

Mebert était également présent, fixant d'un air blême le cadavre dont le sang épais et sombre coulait à présent dans le caniveau de la ruelle. Il sortit soudain de sa torpeur et fit signe à deux de ses hommes de porter le cadavre sur une civière, et de l'évacuer loin des yeux des habitants.

« Ses yeux... Qu'a-t-il vu pour afficher une telle terreur ? »

« Je ne sais pas, seigneur, mais Ruby n'était pas un homme facile à intimider. Je ne l'aurais jamais cru capable d'un tel acte »

« Nous devons partir. Immédiatement. Ruby revenait de l'Est. Il s'est passé quelque chose là-bas, et j'ai bien peur que ce ne soit qu'un début »

« Mais... tout de suite, seigneur ? En pleine nuit ? »

« Nous partons sur le champ. J'espère que vos hommes n'ont pas peur du noir, général... »

DeadEye fit demi-tour sans attendre la réponse du général, et fendit la foule des curieux en deux. Les regards étonnamment brillants des habitants le suivaient, tandis qu'il entra dans le campement nocturne. Déjà, Mebert hurlait des ordres, et réveillait les quelques soldats n'ayant pas saisi l'inhabituel spectacle ayant eu lieu dans la petite ville. Avec une incroyable efficacité, les tentes furent repliées, les chevaux dressés, et la troupe quitta la ville, s'enfonçant dans les sentiers ténébreux et forestiers de la nuit.

La lente chevauchée dura jusqu'à l'aube. Fatigués, les soldats n'en gardaient pas moins leur légendaire vigilance. Plusieurs fois, ils distinguèrent des animaux sauvages morts, à moitié dévorés, et en état de décomposition avancée. Lorsque les premières lueurs percèrent de nouveau les feuillages, la troupe arrivait dans une clairière ouverte, précédant les larges montagnes séparant les domaines de l'Est du royaume humain.

Deadeye | 29/10/10 01:13

Un sourd grognement se fit soudain entendre dans leur dos. Marchant en file indienne, les premiers soldats étant déjà sortis des bois n'entendirent pas ce lent cri rauque, à peine perceptible, qui faisait penser au feulement d'un chat en colère. Les troupes en arrière se retournèrent, aperçurent une ombre furtive se camouflant derrière un tronc de chêne, et donnèrent immédiatement l'alerte. La manoeuvre était simple : sortir rapidement des bois, et reformer les lignes. En entendant le signal, la troupe se mit, comme un seul homme, au trot pour sortir du bois, et se retourna, faisant face à la sortie du bois, attendant l'éventuel ennemi de pied ferme.

Cet ennemi ne se fit pas attendre. Le grognement se transforma progressivement en cris de plus en plus aigus, emplis d'une rage inhumaine, trouvant des échos un peu partout dans la forêt, tandis que des bruits de piétinements frénétiques emplissaient la clairière auparavant si calme.

Soudain, une créature de forme humaine sortit de l'ombre, se déplaçant avec une promptitude démoniaque. Si l'allure générale laissait penser à un humain, une rapide analyse permettait d'écarter cette hypothèse. Des griffes incroyablement longues et acérées garnissaient les pattes qui lui servaient de main, tandis que de longs pics de chair sortaient de son dos et de sa peau rougeâtre et craquelée. La créature se déplaçait sur deux jambes puissamment musclées, tandis que sa gueule, munie de crocs sombres, laissait échapper un épais liquide visqueux. Mais ses yeux était sûrement ce qui horrifiait le plus le simple mortel. On pouvait lire dans ces sphères entièrement noires la pire cruauté, la folie, et l'essence même du mal. Lorsque ces yeux issus des enfers aperçurent la ligne humaine, la créature n'hésita pas un instant, et chargea immédiatement, à une vitesse surhumaine, dans un cri tout droit sorti des cauchemars du pire nécromancien.

Les premiers chevaux, terrorisés, ruèrent et désarçonnèrent leurs cavaliers avant de s'enfuir au galop dans un hennissement strident. Repérant une proie facile, le monstre se rua sur le cavalier à terre, et dans un cri victorieux, envoya de tout son élan un terrible coup de griffe directement dans la cuirasse du malheureux. L'acier fut transpercé des deux côtés, et un geyser de sang sortit de l'ouverture, tandis que l'humain passait de vie à trépas en quelques instants. Fort heureusement, les soldats voisins ne perdirent pas les notions militaires qui leur avaient été inculquées depuis leur enfance, et passèrent à une contre-attaque rapide. Les longues épées à deux mains transpercèrent le corps du monstre qui hurla de douleur, et qui tenta d'attaquer de nouveau. Esquivant les griffes mortelles, un paladin fit virevolter sa masse, l'envoyant de toutes ses forces sur le visage cauchemardesque de la créature. Une infâme bouillie s'échappa du crâne éclaté, tandis que le monstre s'affaissait, et qu'un nouveau coup de masse l'envoya s'écraser sur le dos. Le silence revint enfin, parfois ponctué par le hennissement des chevaux recherchant un réconfort de leurs maîtres. Hélas, le répit fut d'infime durée. Une multitude de cris perça soudain de nouveau les orées de la forêt, et des dizaines de démons apocalyptiques, de même nature que celui gisant face à l'armée humaine, se jetèrent vers les soldats qui tentaient de tenir leur position. Voyant l'attaque massive arriver, DeadEye ordonna dans un long cri de lancer la charge le plus tôt possible. Le peu de distance entre la sortie de la forêt et la position actuelle de l'armée n'était pas suffisante pour profiter pleinement de l'effet de cette charge, mais qu'importe. Face à tant de haine, le dénouement était inévitable : tuer ou être tué, et il fallait profiter de tous les avantages possibles qu'offraient le terrain et la composition de l'armée.
L'armée se mit en branle dans un fracas métallique, galopant au plus vite à la rencontre de leur destin, couvrant les hurlements démoniaques s'échappant de la forêt.

DeadEye dégaina son arbalète, et avant d'entrer au contact, tira un carreau qui transperça un des démons, laissant un trou béant dans sa poitrine. La rencontre des deux groupes de combattants se fit dans un vacarme époustouflant, les cris de douleur et de rage se mêlant aux bruits des épées entrechoquant les griffes et les crânes des monstres. Plusieurs monstres furent renversés et piétinés, tandis que certains cavaliers furent stoppés nets, leurs montures étant proprement décapitées avant d'atteindre leur cible. Après cette première vague, l'armée de DeadEye eut tôt fait de comprendre que les attaques des démons, aussi puissante qu'elles fussent, étaient uniquement motivées par la haine, et les créatures ne songeaient pas à se défendre ou se protéger des contre-attaques lorsque leurs coups ne faisaient pas mouche. Jouant le jeu de la défense, les soldats se contentaient d'esquiver les puissants assauts, et d'infliger de rapides attaques transperçant les corps sans armure des monstres. Petit à petit, les cadavres hideux et déformés jonchaient le sol, tandis que l'armée humaine avançait vers l'entrée de la forêt. Ayant dégainé son épée runique, DeadEye jouait d'une précision chirurgicale, évitant les attaques haineuses, et frappant au plus juste et au plus nécessaire pour handicaper ou blesser profondément ses ennemis. Il joua également de son arbalète au corps à corps, évitant ainsi un contact plus rapproché avec les dangereuses armes des démons. Cependant, les démons ne rebroussaient nullement chemin, et semblaient peu se soucier de leurs pertes. Même si dix d'entre eux tombaient, les mêmes cris de victoire s'échappaient lorsqu'un humain tombait sous une morsure puissante ou un coup de griffe mortel.

La bataille dura près de trente minutes. Peu à peu, les rugissements s'estompaient, se transformant en cris d'agonie, tandis que les soldats achevaient les abominations d'un coup de masse ou d'épée. Ruisselants de sueur, les soldats se regroupèrent une dernière fois, contemplèrent le massacre, et gardèrent le silence. Nul doute qu'ils cherchaient parmi les rares victimes un visage familier. Certains observaient, écoeurés, les visages difformes de leurs agresseurs vaincus, tandis que d'autres reculaient en silence pour faire soigner leurs blessures, souvent légères.

Rompant les rangs, DeadEye s'approcha d'un des monstres, et s'accroupit au-dessus de lui. Il observa les larges craquelures de sa peau rouge, les immondes veines noires courant sous cette peau, et la langue rouge et pointue qui sortait de la gueule écrasée. Après avoir gardé le silence, il se releva, le regard vide et murmura :

« Ils étaient humains... »

Deadeye | 29/10/10 01:15

Les murmures s'arrêtèrent à ces mots, et le silence se suspendit aux lèvres du seigneur. Ce-dernier se redressa, perplexe, et fixa les sentiers assombries de la forêt.

« Ils étaient humains, cela ne fait pas de doute. Leurs visages ont gardé forme humaine, mais plus encore, certains semblent moins difformes que d'autres. ». Pour illustrer ses arguments, il désigna un des monstres de la pointe de l'épée.

« Voyez celui-là, ses cheveux n'ont pas disparu, ils ont été coupés récemment. Il est droit, et n'a pas ces infâmes pointes qui lui ont surgi du corps. C'était un homme comme vous et moi avant d'être devenu ce qu'il est aujourd'hui. »

Les hommes ne purent s'empêcher de vérifier par eux-mêmes, et de s'exclamer en reconnaissant la justesse des propos de leur chef.

« Ils ont été transformés en ces abominations par une force démoniaque, la même qui a probablement isolé nos nouveaux territoires de l'Est. Attendons-nous à présent à être en territoire hostile. »
Le général Mebert se décida à prendre la parole après un long silence pesant.

«Seigneur, devons-nous poursuivre avec si peu de force ? Je veux dire, si nous ne savons pas à quoi nous attendre au loin, il vaudrait peut-être mieux rassembler nos troupes, et partir telle une force de conquête pour reprendre les terres perdues. »

« Nous prendrons la décision qu'il faudra lorsque nous serons face à la menace. Vous avez su choisir les meilleurs hommes, général, j'ai toute confiance en leurs qualités. ». Il fixa les hommes silencieux, avant de reprendre la parole :

« Soldats, vous avez prouvé votre bravoure aujourd'hui, et vous la prouverez encore avant la tombée de la lune. Ne craignez pas l'ombre, votre force et votre courage triompheront de tous les obstacles. Suivez-moi, et nous pourrons reprendre les terres dévastées par cette abomination. »

Les hochements de tête et les poings sur le coeur marquèrent la détermination de l'armée. La sécurité de leur royaume en péril, tous étaient prêts à risquer leur vie pour défendre ce havre d'égalité et de justice qui avait pu être instauré dans les terres sauvages daifenniennes. Ils partageaient les convictions de leur chef, et se battre pour une cause était probablement l'arme la plus puissante dont ils disposaient sur un champ de bataille.
La colonne se reforma, après avoir sommairement mais dignement enterré les victimes du conflit. Même si l'aube était depuis longtemps dépassée, le temps restait sombre, et terne, comme si toute vie avait quitté ces régions inhospitalières.

Le voyage reprit, lentement. La fatigue marquait le visage endurci de chaque homme, tandis que les montures débutaient l'ascension des collines et des montagnes qui délimitaient le territoire d'Est. Economisant les efforts de ses troupes, DeadEye choisissait les sentiers les plus simples, et les moins périlleux. Il n'était pas question d'être pris dans un éboulis, ou de voir des chevaux se briser les pattes dans une fissure remarquée trop tard. Il profitait également de cette prise d'altitude pour voir plus au loin vers leur objectif final, et ce qu'il voyait ne le rassurait guère. Un brouillard épais se dressait devant eux, et nulle présence de vie n'était visible dans cette région.

Les sentiers se succédaient, se faisaient plus sinueux, plus étroits, ralentissant encore la progression de l'armée. Inquiets, les chevaux refusaient parfois d'avancer, tandis que des rocailles tombaient de temps en temps le long des parois de la montagne. Le sommet n'était cependant pas loin, donnant ensuite accès au versant opposé, et permettant d'entrer dans les régions isolées.
DeadEye leva un bras, et ordonna à la troupe de s'arrêter. Le passage vers le sommet ne pouvait se faire que soldat par soldat. Il s'avança en premier, franchit enfin le sommet de la montagne peu élevée, et découvrit les terres cachées.

Ce qu'il vit le laissa sans voix. Quelque chose n'allait pas du tout. Une immense sphère aussi noire que l'âme d'un démon flottait au-dessus du sol. Cette noirceur semblait avaler toute lumière aux alentours, et l'air, saturé de magie, crépitait d'énergie malsaine. Autour, rien de vivant ne semblait se tenir debout. La végétation proche avait disparu, laissant un disque aride totalement vierge et désertique d'un diamètre de cent mètres environ. Aucun bruit ne perçait de ce décor, et rien n'expliquait la présence de cette sphère sombre qui lévitait à quelques centimètres du sol. Il ordonna à ses hommes de ne pas s'approcher, et appela le général Mebert et un des mages de guerre qui appuyait son armée.

La réaction des deux nouveaux arrivants fut la même : stupeur, incompréhension, et incapacité de trouver une réponse aux questions qui les assaillaient de toutes parts.

« Avez-vous déjà vu une chose pareille ? »

Deadeye | 29/10/10 01:16

« Si je l'avais déjà vue, je m'en souviendrais pour toute ma vie ».

Le général gratta pensivement sa barbe, avant de reprendre. « On dirait que nous avons trouvé la cause de toute cette histoire. Mais rien n'explique d'où vient cette chose. »

« Seigneur, laissez-moi avancer pour mieux comprendre ce phénomène. »

DeadEye hocha la tête, et les trois cavaliers descendirent prudemment le versant vers la terre ferme. Il détestait laisser son armée en position délicate, sur le versant amont, avec aucune capacité de manoeuvre, mais il ne pouvait pas faire prendre le risque à tous ses hommes d'approcher de cette source évidente de magie.

Arrivés quelques instants plus tard au bas de la montagne, le petit groupe avança vers la sphère noire. Vue de face, elle semblait encore plus imposante, encore plus redoutable, encore plus malsaine. Prudents, les cavaliers descendirent de leur monture, et guidèrent les chevaux par le mors. Ils étaient à quelque pas à présent de l'absence de végétation.

Soudain, le général Mebert, qui ouvrait la marche, s'immobilisa. Il stoppa ses deux compagnons et se tourna vers eux :

« Je ne peux pas avancer plus, je ressens quelque chose de mauvais... »

Intrigué, DeadEye repoussa le bras du général et s'avança doucement. Une violente nausée s'empara alors de lui, lui coupant le souffle et l'obligeant à s'arrêter.

« Je comprends ce que vous vouliez dire. Quelque chose ne va pas. C'est un phénomène magique. »
Tentant la même approche, le mage se rendit à la même conclusion, grimaçant sous l'action de la magie noire.

« C'est une toile empoisonnée. Je ne connais pas encore ses effets, mais il vaut mieux ne pas attendre pour le découvrir. Restons éloignés de cette source. »

DeadEye acquiesça, pensif.

« Pensez-vous que l'on peut détruire cette source ? »

« On peut essayer, mais nous ne pourrons pas nous en approcher. Peut-être que la magie sera la meilleure réponse à cette forme et... »

Soudain, le mage se plia de douleur et recula vivement

« Je viens de ressentir de nouveau le même malaise alors que je n'ai pas bougé ! Qu'est ce qui se passe ? »

DeadEye sursauta à son tour, soufflé par la douleur qu'il ressentit en lui. Il fut contraint de reculer d'un pas.

« Pareil ici. Je ne vois qu'une explication... Ne bougez plus. »

Quelques secondes après cet ordre, le mage s'exclama de nouveau, et dut reculer d'un pas.

« La zone d'influence s'étend... Ne restons pas si proches.»

Deadeye | 29/10/10 01:17

Ils firent demi-tour, reculèrent d'une cinquantaine de mètres, et se retournent vers la sphère infernale.

« Au vu de la vitesse à laquelle le mal s'étend, il atteindra la vile de Leiserr dans une dizaine de lunes, les territoires centraux dans une vingtaine de lunes, et la capitale dans trente lunes. »

Le général et le mage accusèrent le coup en silence. Le silence, assourdissant, levait chaque fois un peu plus la tension palpable qui existait, et qui se mêlait à cette sensation électrique flottant dans l'air. Finalement, le mage se tourna vers DeadEye :

« Je vais tenter de détruire cette horreur. Reculez je vous prie. »

Faisant appel au coeur de sa magie, une vague de poussière entoura le mage, tandis qu'il dirigeait son poing fermé vers la sphère. Une onde de choc se répandit soudain, et un éclair aveuglant sortit de sa paume, et frappa de plein fouet la sphère. L'éblouissante lumière semblait toutefois à peine atteindre la forme noire, et l'effet ne fut pas concluant. Stoppant son incantation, le mage étudia attentivement l'effet de sa magie.

Soudain, un éclair d'une noirceur absolue, fut expulsé par la sphère, frappant le mage au niveau de l'abdomen, le coupant instantanément en deux. Les jambes, restées fichées sur le sol, se retrouvèrent séparées du tronc qui fut éjecté une dizaine de mètres plus en arrière, au pied des deux anciens compagnons du magicien. Les yeux du mage, encore ouverts, témoignaient d'une totale stupeur, tandis que la vie quittait ce corps ravagé.

Tremblant sous le choc, DeadEye ordonna au général de reculer immédiatement. Ils n'étaient pas à l'abri ici, et ils devaient se mettre en lieu sûr.

L'étendue du désastre se dessinait dans l'esprit du seigneur : il n'y avait pas d'armes pour lutter contre ce fléau. Il devait rebrousser chemin, et trouver une solution.

Brusquement, le général prit la parole :

« Seigneur, des rumeurs sur ces phénomènes me sont déjà parvenues. Cette sphère n'est pas la seule à avoir surgi. D'habitude je ne fais pas attention aux racontards, mais la je crois que c'est notre seule piste. »

« Si ce phénomène n'est pas isolé, les choses sont pires que je ne l'imaginais. Que disaient ces rumeurs ? »

« Elles parlent d'un pays maudit. Certadhil. Je ne suis pas doué pour retenir les rumeurs, mais elles prétendent que tout vient d'ici. Les origines du mal se terrent dans ce continent, et le voile séparant le monde démoniaque du monde humain est déchiré. »
DeadEye ralentit, hocha tristement la tête, et regarda son armée au sommet de la montagne.

« Je vais me renseigner sur Certadhil. Nous n'avons que ce nom comme malheureuse piste, je dois en parler à Shadee auparavant. Elle est bien plus instruite que moi en magie. Merci général »
Regagnant le corps d'armée, encouragé par les sourires de ses soldats, DeadEye prit une dernière fois la parole.

« Mes amis, notre voyage s'arrête ici, mais reprendra dans des terres encore plus hostiles. Nous repassons par la capitale. Ceux qui veulent y rester ont mon autorisation. La quête que je poursuis est dangereuse, je ne vous obligerai pas à vous engager dans un combat faisant appel à des forces étrangères à l'acier. »

Les soldats se regardèrent un instant, puis aussi incroyable que cela put paraître, éclatèrent de rire. L'un d'eux prit la parole pour ses compagnons

« Vous nous en avez fait voir des biens pires, seigneur. Ce n'est pas un démon rougeaud qui va nous effrayer. Nous vous suivons tous ! »

Sur une dernière clameur, l'armée se remit en marche vers son destin, le coeur étonnamment léger dans ce jour funeste.

Bart Abba | 31/10/10 17:32

Première vision = Wouw, c'est long...
Deuxième vision = ça fait froid dans le dos...
Konklusion = Ekcellent !

Kärel | 31/10/10 23:36

[HRP : je plussoie. Très prenant :) ]

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

Brantröocq | 01/11/10 00:12

Prenant? Inutile oui. Nous sommes légion. Remballez vos kamikazes et allez vous coucher. Le manque de sommeil vous rend suicidaire plus que téméraire.

Kärel | 01/11/10 00:22

Il aurait fallu le dire avant les départs pour Certadhil, cela aurait peut-être pu en dissuader quelques-uns. Je me demande ce qu'une armée de "suicidaires" serait capable de faire... comme le futur est incertain. De toutes parts fusent les menaces, les mises en garde. Le Destin est-il seulement écrit ? J'en doute.

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

Gzor | 01/11/10 12:42

Ce récit est vraiment excellent. Bravo.

Comme quoi, je ne suis pas le seul à avoir eu à subir les affres démoniaques de Certadhil en mes propres terres...

Et le fait de partir sur Certadhil n'est PAS suicidaire et téméraire. Il démontre au contraire dans la plupart des cas une volonté de servir son Monde et son prochain. C'est dans cet esprit que nous vaincront. Le Destin n'est pas écrit, c'est nous qui l'écrivons, minutes après minutes.

Gzor.

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Brantröocq | 01/11/10 20:18

Mouhahahahahahahahahahahahaha ark keuf keuf!!!

Comme ils sont candides :o

Venez je vous attends. 8)

Gzor | 01/11/10 21:47

Attendez, si j'ai bien suivi, vous êtes celui que l'on est chargé d'éliminer ?

Gzor.

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Dyce Hipple | 01/11/10 22:13

Évidemment. Il est bien connu que ceux qui aboient le plus fort sont les plus à craindre...

Brantröocq | 01/11/10 22:50

Arf, vous ne lisez jamais? :o

[Lien HTTP]

bon c'est vrai que tout cela a un goût d'inachevé mais patience, j'arrive...

et puis si je vous révélais tout tout de suite, ce ne serait plus drôle :D

Kärel | 01/11/10 22:51

De toutes manières, il est fort peu probable qu'il nous vienne en aide. Faites donc par élimination : s'il n'est pas ami, il est ennemi. Mais réjouissez-vous, il semble que notre futur meurtrier ait le sens de l'humour, c'est une chance 8)

Kärel, Ombre égarée sur les rives de l'Existence.

Gzor | 02/11/10 15:51

On aura éliminé un clown !

Gzor.

Iä, Iä, Cthulhu fhtagn ! Ph'nglui mglw'nfah Cthulhu R'lyeh wgah'nagl fhtagn!

Brantröocq | 02/11/10 18:10

On en reparlera le moment venu messieurs 8)

Temps faibles et temps forts. Profitez de ce temps pour se détendre. Au combat, je rigole bien moins, foi de démon ancestral.

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