Forum - [Certadhil III] Le Messager de Drazankhar
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Kei Kishimoto | 26/10/10 17:19
Il est tard, la lune vient juste de se lever mais de gros nuages lourds de pluie ne cessent de la masquer, rendant les ombres floues et indistinctes. La Cité est posée au fond de la vallée, bien tranquille à l'abri de ses gros murs. Pourtant une armée redoutable s'approche d'elle sans faire aucun bruit. On a du mal à distinguer de quoi elle se compose exactement : un guetteur zélé distinguerait sans aucun doute des silhouettes furtives munies de longs bras et de jambes musclées très courtes, faisant ressembler leurs propriétaires à des primates cousins du gorille, mais ce ne serait qu'une identification approximative. Et les guetteurs en place ce soir-là sont aveugles, habitués depuis des lunes à ce qu'il ne se passe rien sur ces territoires pacifiés par leurs seigneurs. L'habitude est dangereuse, elle plonge les armées dans une routine qui les conduit à leur perte. Toujours est-il que la horde sombre s'approche très vite. Ses membres bougent tous ensemble comme s'ils ne faisaient partie que d'une seule entité : tout ce que l'un sait, les autres le savent aussi. Leur noirceur est horrible à imaginer, les voir équivaut à plonger les yeux en Enfer, et encore l'Enfer n'est rien à côté de leur monde véritable. Ils sont armés de poignards aux lames aiguisées et ne portent pour toute armure, qu'un pagne autour des reins. Leurs yeux brillent d'une lueur farouche et de la bave coule de leur bouche ouverte. Les premiers éléments atteignent les hauts murs de la Cité. Sans qu'un mot ne soit prononcé, un grappin est lancé suivi de plusieurs autres, puis les ombres commencent à grimper silencieusement le long des murs, comme des araignées le long de leur fil de soie. A peine débarqués sur le chemin de ronde, ils prennent la direction de la salle de garde, se mouvant parfaitement dans chaque recoin d'ombre, se coulant dans la plus petite interstice de noirceur. Soudain, dans un ordre parfait, ils passent à l'attaque : comme un seul homme, ils se jettent sur la sentinelle la plus proche d'eux, poignards et dents en avant. On entend des bruits sourds de chute, des râles puis des craquements hideux. Un cri s'élève dans l'obscurité puis un autre, un cor d'alarme retentit enfin, mais c'est trop tard : les légions de la Mort sont déjà dans les lieux...
Plus tard. La lune est presque couchée. Les portes massives de la Cité sont ouvertes sur la nuit comme la gueule béante d'un grand fauve. La place principale est recouverte de cadavres. Les uns ont eu de la chance et sont encore entiers mais à la plupart il manque un bras, une jambe, quelquefois la tête. L'odeur est immonde, des relents d'urine se mêlent à des tourbillons de souffles fétides. Les ombres s'agitent en silence, traînant les corps et les entassant méthodiquement au centre du vaste espace sur lequel ils évoluaient il y a encore peu de temps. Il n'y a plus de cris, tous les habitants de la Cité, du plus âgé au plus jeune ont été massacrés. Personne n'a échappé aux ombres, même les plus agiles qui croyaient pourtant rester invisibles dans les cachettes les plus secrètes et qui se sont vus débusquer et aussitôt démembrer. Non, personne n'a survécu, même pas les plus jeunes.
Une silhouette haute et immobile contemple le spectacle. Ses traits anguleux taillés à coups de serpe ne laissent filtrer aucune émotion. Ses yeux laissent de temps en temps passer une lueur rouge mais cette lueur disparaît vite, comme si elle faisait attention à ne laisser transparaître aucune impression, aucun sentiment. Elle est aussi sombre que les ombres mais on sent en elle le pouvoir, la puissance de la malfaisance. D'ailleurs les ombres le sentent bien, elles obéissent en silence et tout dans leur attitude respire le respect et la crainte.
L'une d'entre elles se détache des autres et vient vers la silhouette noire qui se tient immobile sous un porche de la grande place. Elle s'incline et d'une voix gutturale prononce ces quelques mots :
- Seigneur Messager, c'est terminé, le travail est fait. Quels sont vos ordres ?
Le Messager reste silencieux puis il répond d'une voix douce mais redoutable :
- Vous avez fait le décompte des races ?
- Oui Monseigneur...
- Parfait. Alors maintenant disparaissez jusqu'au prochain appel, reprenez votre aspect normal. On se retrouve bientôt.
L'ombre s'incline de nouveau puis retourne vers ses congénères. En un clin d'oeil elles se rassemblent et sortent de la Citadelle à la queue leu leu, se fondant dans la noirceur de la nuit. Le Messager de Drazankhar reste seul devant le tas de corps puis il éclate de rire, un rire qui monte dans l'obscurité comme une lame de rasoir.
Keï se réveille en sursaut une nouvelle fois. Elle s'assoit sur son lit en bataille, essayant de se soustraire aux deux yeux écarlates qui ont brusquement surgi dans son sommeil, mais en vain.
Edité par Kei Kishimoto le 26/10/10 à 17:22
Lancwen de Sigil | 26/10/10 19:15
On a vu plus plaisant comme reve. Heureusement que le nécrimant Drazankhar est mort depuis belle lurette. La Mort a de nombreux laquais mais elle ne les reutilise que rarement.
hrp: bon rp, j'attends la suite 
