Forum - {Certadhil 3} Par une nuit glaciale
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Tala | 21/10/10 16:10
Les nuits froides ont envahi les terres sans préambule. Les loups de ma meute retrouvent avec délice cet hiver familier, avec crainte son manque de nourriture inévitable. Les nuits se font plus longues, et avec elles, notre emprise sur le monde, et ses pauvres êtres. La lune se fait plus grande, et nous hurlons à sa gloire chaque soir, aussi fort que nous le pouvons. Nous hurlons, et dans les chaumières, tremblent les humains, qui se rassemblent autour de leurs feux, racontant sur nous les histoires les plus horripilantes, s'enfermant encore et toujours plus dans leur crainte de notre espèce, cultivant eux même leur peur de nous croiser sur leur route... tout près, là, dans leurs poulaillers.
C'est du moins comme cela que devrait se dérouler les choses. Mais cette fois... tout est différent. Partout, sur les terres daifeniennes, partout, gronde une sourde menace. Les humains tremblent toujours dans leur chaumière, toujours ils ont peur. Mais nous sommes devenus le cadet de leur souci. Nous sommes même parfois devenus un espoir pour eux. Qui sait, peut être notre mort satisfera t'elle le Mal ? Qui sait, peut être seront-ils épargnés, si les autres espèces assouvissent la soif de Terreur du Mal?
Aucun ne pensent que peut être, nous pourrons participer à leur sauvegarde, stupides créatures tremblottantes !
Pourtant ..
Pourtant, ma meute est là, elle attend. Je suis là, humaine moi même, en leur centre. Voilà quelques temps que je me suis éloignée un tant soit peu de cette terre. Il était grand temps, de prendre du recul par rapport à cette Vie qui ne faisait que courir et m'emmener vers des voies insoupçonnables. Qui m'a liée au Dragon à jamais. Qui lui a ramené sa femme tant aimée. Qui nous a engagé tous trois dans une Voie aux trames sinueuses.
Nous nous sommes éloignés, meute assoiffée de liberté. Nous sommes allés par monts, et par vaux, nous sommes allés, nous aveugler, faire comme si de rien n'était. Ou peut être, sommes nous allés chercher un semblant de normalité dans ce monde en mouvement, dans ce monde qui se laisse envahir par le Mal. Celui que nous sentons si près de nous. Depuis quelques temps à présent. Comment ne pas le voir ? Alors même qu'Il commençait déjà la lutte avant tout autre...
Pour tout cela. Nous avons chassé, encore, et encore. Bisons, élans, lièvres, aucun gibier croisé n'a été épargné par notre hargne, par ma hargne, que les miens ressentaient comme leur. Les Trames se sont jouées de moi, de nous. La chasse comme exutoire. La chasse... n'a pas suffit...
La tension est montée entre nous. Je ne pouvais rester indifférente à la pression, à cette peur irrationnelle envahissant les miens, un peu plus chaque jour. Toute la nature semblait tendue autour de nous. Le gibier s'est fait rare, et partout, la rumeur est montée... Partout, le Mal a commencé à étendre ces griffes acérés...
Et nous sommes là, à présent. Je me tiens debout, au milieu d'eux. La jeune Tãla est loin maintenant... Mes cheveux ont pris peu à peu une teinte foncée, reflet de ce changement profond. Mes yeux améthystes sont glacials, tranchants, et même mes loups retiennent des couinements plaintifs devant eux. Il fait nuit noire, et nous observons la place de Daifen. L'écorché n'est plus là, non plus le brouhaha qu'il a enclenché. En fait, la place est déserte. En fait, l'air est impregné d'angoisse. Je serrre machinalement Sa dague. Sans ouvrir la bouche, des mots parviennent à ma meute.
Oui mes frères. Il est temps. Nous devons vaincre le Mal. Allons !
L'un des miens glapit, avant de hurler à la nuit, approuvant ce choix, bientôt rejoint par les autres. Je les regarde un à un, le coeur serré. Un combat avec la Mort, que je leur impose... Le coeur lourd, je les entraine vers le port....
Edité par Tala le 21/10/10 à 16:14
Brantröocq | 21/10/10 18:27
Un combat avec la Mort? Cela aurait été préférable pour vous et la meute. Bien pire vous attend. Je vous promet la Douleur et la Dégénérescence....
Noir-feu | 21/10/10 18:56
Pourquoi ai-je subitement envie d'un tartare de démon sauce aigre-douce?
Brantröocq | 21/10/10 19:13
Sans doute vos instincts les plus noirs qui font surface avec l'avènement du Mal? Je ferai en sorte que vous soyez récompensé de vos envies les plus sanguinaires, du tartare je vous en procurerai 
Tala | 21/10/10 19:20
Et moi, je vous promet Destruction. La Douleur ne sera qu'un supplice nécessaire pour arriver à la rage destructrice...
~Tãla ~
Brantröocq | 21/10/10 21:20
Burps, excusez-moi...vos paroles me donnent des remontées acides lorsque je rie à gorge déployée...
Retournez éduquer vos louveteaux à être de bon chiens chiens chair à canon, j'aime les sentir croquants sous la dent...
Phaeril | 21/10/10 23:19
Et si vous nous parliez de vos buts Brantröocq ?
Voulez vous tout simplement tout détruire ? Cela m'étonnerais, sinon vous ne prendriez pas la peine de railler vos futures victimes.
"Mieux vaut commettre une erreur avec toute la force de son être que d'éviter soigneusement les erreurs avec un esprit tremblant."
Dyce Hipple | 22/10/10 09:06
Les serviteurs du Mal, ou ceux qui prétendre l'être, ont cela d'intéressant qu'ils ont systématiquement besoin de gesticuler. Êtes-vous donc si insignifiant qu'il vous faille justifier constamment de votre utilité ?
Vormonta | 22/10/10 11:26
Brantröocq | 22/10/10 11:57
Vous levez des armées, vous hurlez à la lune vos angoisses et vos damnations, vous cauchemardez, vous partez à la conquête des Terres du Mal, vous réveillez les endormis et les ensevelis, vous pleurez dans vos bottes de 7 lieues!
Et c'est moi qui gesticule? Mouhahahahahahahahahaha!!! Je vais la raconter à mon torturé du moment, je suis sûr que ça le fera bien marrer 

Entre nous messire Dyce, je n'ai rien à justifier de mon utilité, je revendique même mon inutilité. Laissez-moi vivre et mourir dans mon coin dans ce cas 
Tremblez pauvres mortels, l'avènement du Très Grand est proche!!!
Pépé Narvalho | 23/10/10 09:56
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Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir et adorateur de Tosrm
Tala | 29/10/10 09:49
Une chaleur irrégulière la réveille. Le museau d'un des siens, tout près du sien. Des hurlements, et des couinements plaintifs. Elle ouvre péniblement ses yeux lourds. Raide, elle réalise qu'elle est à terre. Elle est tombée, alors que Loup lui parlait. Ses loups l'entourent, l'enveloppe de leurs ondes de soulagement, la voyant remuer les pattes.
Différente. Elle se redresse, envahie d'une étrange sensation de puissance. Elle respire, reprenant pleinement conscience du monde qui l'entoure. Son odorat est envahi par les odeurs de poissons, et elle se souvient qu'elle se trouve tout près du port de Daifen. Elle s'aperçoit que ses sens sont exacerbés, perçoit le moindre insecte, les mouvements imperceptibles du vent... Les battements de coeur de ses compagnons, battant un rythme régulier, s'apercevant qu'ils envoient la vie sur le même rythme, à l'unisson, comme si sa meute n'était qu'un seul et même être.
Etourdie par ses nouvelles perceptions, la louve blanche chancelle. Les siens s'écartent. Un instant, elle se ferme totalement à eux, et les gémissements reprennent. Un instant, elle pèse son choix, revoyant cette scène démentielle... se demandant si la voie qu'elle emprunte avec eux ne sera pas la dernière... si elle n'est pas en train de faire fausse route, et d'abuser pleinement de leur confiance, après ça...
Elle leur fait finalement parvenir des ondes rassurantes, et emplies d'une volonté nouvelle Et ensemble, ils reprennent leur course, vers Certadhil...
...
Tout est blanc, lumineux, éthéré. L'Entre-Deux Mondes... L'Antichambre de l'éternité... Elle flotte, dans cet univers qui paraît vide de vie.
Te voilà, Fille de Lune
Loup apparaît, assis, son regard doux posé sur elle. Ses pensées lui parviennent à leur tour, flots de paroles inaudibles. Elle le scrute attentivement, se rapprochant de lui, sans un mouvement, et s'agenouille à ses côtés. Ils ne sont que des esprits, et pourtant, elle a la sensation de sentir sa fourrure, sous ses doigts, alors que ses mains glissent sur son cou. Il lui semble même sentir sa chaleur l'envahir, peu à peu, apaisante.
Seuls, au coeur du domaine de l'Eternité, ils se retrouvent.
Loup... Voilà longtemps
Je sais, Fille de Lune... Il me fallait revenir. Avant votre départ. J'ai entendu ton appel
Mon appel ?
L'autre jour, j'ai senti. Rage. Destruction. J'étais là. Avec toi
Le monde blanc s'estompe à mesure que le loup parle, remplacé par une caverne. Un corps déchiqueté, sur lequel est penché un être. Des hordes de démons assoiffés. Et la louve, immense, effectuant un ballet rageur avec la mort.... Les terres de Nuada. Noir-Feu. Elle ferme les yeux, refusant de Le revoir dans cet état.
Oui Loup. J'ai senti ta présence à cet instant. Tu as... pris possession de moi
Suite à ton appel. Car je dois te protéger. Tu dois vivre.
Comment ... Pourquoi sommes-nous là ?
Le décor fond lentement à nouveau. Elle se voit, recroquevillée, au coeur de la forêt danaîte, une nuit... Puis elle se voit, louve avec sa meute, chassant, en harmonie avec les siens.
Les temps changent, Fille de Lune. Tu le sens.
Oui
Tu t'apprêtes à prendre une voie difficile. Une voie dangereuse pour les nôtres. Une voie sans retour.
Le monde redevient lumineux, blanc, et ils flottent, toujours l'un contre l'autre. Elle se retrouve face au Loup. Le regarde. Etrangement, elle ne rencontre que le vide, la transparence, et non pas l'habituel doux regard.
Les trames changent Loup. Il me faut y aller
Nous sommes à présent sur une terre de désolation. Grise. Sèche. Sombre. Des volutes de fumées s'élèvent dans le ciel, et, par endroit, on distingue les flammes de feux ardents. Des cadavres jonchent le sol de pierres froides, alors qu'une pluie noire les martèle sans cesse, répandant au sol des flaques rougeâtres de vies qui s'éteignent.
Là, au milieu des autres, gisent les siens. Ce qu'il en reste. Leurs poils, imbibés de sang. Leurs corps déchiquetés. Atrocement mutilés. Certains ont des membres arrachés.
Un cri muet, elle détourne le regard de cette abominable vision.
Vois, Fille de Lune. Vois sur quel chemin tu les engages. Vois, ce qu'il va advenir des nôtres.
La vision perdure, la pénètre. Impuissante, elle regarde l'insoutenable, elle regarde les siens, morbides cadavres...
Non ! C'est impossible !
C'est inévitable. Tu les entraîne vers leur dernier souffle. Ne vois-tu pas, que tu t'écarte du chemin ?
Les images tournoient en elle, et elles les voient, impuissante, s'éteindre un à un, dans d'atroces douleurs.
Non.. ! Non ! Tu te trompes Loup ! Je dois y aller ! Nous le devons !
Pourquoi Fille de Lune ? Ce combat n'est pas le nôtre. Ton rôle est de découvrir notre rakuen... As-tu donc oublié ?
Hagarde, elle fixe son regard dans les pupilles transparente du Loup, et ses mains se referment telles des griffes acérées autour du cou de l'animal.
Tu te trompes Loup ! Ne vois-tu pas, toi, que le monde s'en va vers des chemins obscurs ?Ne vois-tu pas que, si j'ignore ce combat, si l'un de nous l'ignore, nous courrons à notre perte, à tous ?
Et que fais-tu des nôtres ? Le combat des autres espèces n'est en rien le nôtre, Fille de Lune. Nous ont-ils eux même un jour prêté renfort ? Non ! Nous n'avons pas à nous engager dans cette bataille
Elle se détache du Loup, s'en éloigne, et peu à peu, le monde change à nouveau. Elle se voit, en cet instant, à même le sol, ses compagnons geignant leur peine à la lune montante.
Non. Ce combat est bien le nôtre Loup. Celui de tout un chacun. Il nous faut vaincre ce qui ce trame. Mettre un terme à l'ascension du Mal. Sinon, nous disparaîtront, tous ! Sinon, il adviendra ce que tu viens de me montrer !
Le Loup se retrouve de nouveau face à elle, assis, le regard retrouvé. Ses yeux sont songeurs.
Fille de Lune, tu es seule à devoir décider de notre Voie. Je crains que celle-ci ne soit pas la bonne...
Il se lève, et s'éloigne à son tour, en trottant. Elle tend la main en sa direction, mais est soudain incapable de tous mouvements. Elle le voit s'éloigner, trop vite...
Loup ! Fais-moi confiance à ton tour ! Ce n'est pas moi qui décide. Je... Mon instinct me dicte de suivre cette route, de mettre notre force au service de ce monde, de Daifen. Ne puis-je compter sur ton soutien ? Loup ?!
Il s'arrête, et la regarde d'un oeil impénétrable. Combien de temps ?... Il la regarde, et enfin, ses pensées lui parviennent.
Tu es notre Guide. Quelle que soit ta décision, je te soutiendrais. Je serais avec toi. Maintenant, plus que jamais. Car... tu dois vivre.
Il disparaît, et elle se sent soudain envahie par sa présence. Elle sent, chaque particule de son esprit prendre possession du sien, s'unir avec elle, renforcer son Essence même. Plus que jamais, elle perçoit la force animale du Loup en elle, elle ressent son esprit, fondant dans le sien, lui accordant une nouvelle puissance.
Elle reste seule, dans l'Entre Deux Monde, redevenu si blanc.
Une chute vertigineuse la surprend, et elle traverse, en un éclair, la distance la séparant du monde réel.
......
Edité par Tala le 29/10/10 à 09:59


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