Forum - Ombre-sur-Dune, la quatrième maudite.

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Furya | 18/10/10 19:42

Ses mains sont légèrement appuyées sur le garde-corps de la terrasse, un vent océanique plaque sa tenue vaporeuse contre ses courbes sensuelles. La Dame de la Source est entièrement vêtue d'une robe noire qui met en valeur sa peau opaline aux nuances lunaires. Ses cheveux blancs ondulent librement sur ses épaules couvertes par de fines chaînes en or desquelles sont rattachés plusieurs voiles de soie qui forment une cape ténébreuse. La lune est bien ronde au-dessus du royaume d'Ombre-sur-Dune. Les rayons avares de gaieté jettent leur faible éclat fantomatique sur la cité servant de réservoir aux sombres desseins du roi féru de sciences occultes. Collines et vallons se succèdent en divers clairs obscurs encore enchanteurs pour cette nuit.

C'est si insipide...

Le tintement de ses chaînes est doux lorsque son mouvement l'avance jusqu'à la chambre du maître des lieux. Ce soir, elle sera clémente comme le démontre sa coiffure offerte à sa féminité. La pièce est vaste sans être encombrée de babioles inutiles. Un feu brûle dans l'âtre monumental pour repousser le froid mordant d'un hiver prometteur. Le lit chargé de peaux de bête recueille le sommeil de l'injuste qui dort à poings fermés. Deux silhouettes collées contre le torse viril encadrent sa seigneurie. L'une est blonde, l'autre est rousse, mais toutes deux frémissent et gémissent dans leur sommeil lorsque La Noire effleure leurs douces épaules dénudées. Elle contemple leur beauté innocente et se régale de l'obscénité qui flotte encore dans l'air confiné aux secrets.

Oui, ce soir, elle sera généreuse.

Avec une grâce ténébreuse à brûler les yeux des curieux, elle s'installe sur le large fauteuil au chevet du roi. C'est pour lui qu'elle est venue, pour cet infant trop gourmand qui joue avec le mal comme on joue aux petits soldats de plomb. Ses yeux lumineux s'étiolent de filaments obscurs tandis qu'elle rive son observation sur le profil régulier du seigneur. Il est encore dans la force de l'âge et elle ne doute pas un instant qu'il ait pu faire honneur aux deux courtisanes partageant sa couche. Sa beauté sauvage est mise en valeur par des tatouages qui noircissent ses tempes. Son oreille est percée de plusieurs anneaux d'argents, son crâne rasé luit à la faveur des flammes tout comme les larges serre-poignets à ses bras aux muscles saillants.

La respiration du dormeur est lente, paisible. Dans ce calme seulement brisé par le crépitement des flammes, La Noire s'immisce dans l'esprit du souverain. Elle s'amuse en glissant vers ses fantasmes qui emballent son coeur et brûlent son sang d'un nouveau désir. Puis, délicatement pour ne pas le briser, elle écarte les pulsions délicieuses de la chair pour tenir dans ses doigts éthérés le souvenir du pacte.

Dans le monde brumeux d'onirisme, elle revoit le beau jeune homme, l'oeil noir brillant de convoitise, la lèvre encore rouge du sang qu'il vient de boire. Nu comme au premier jour, elle se délecte du spectacle de ce souvenir. Puis son attention se dirige vers une silhouette masquée d'un large manteau noir qui lui donne les enseignements. Peu à peu, les filaments de brouillard dévoile un autel en onyx puant la mort tant il est jonché d'entrailles humaines. Des ombres de sa manche, l'énigmatique maître lui tend une dague en or ciselée dont la lame entaille la peau du roi avide de pouvoir. Ses lèvres charnues répètent les paroles sacrées qui ont marquées son âme du fer rouge de la Source. C'est ainsi qu'il a pu relever les morts pour leur rendre la vie. C'est ainsi qu'il a fait un pacte avec le diable comme il est coutume de dire dans le Monde d'En-Haut.

Il est temps.
Furya s'immisce dans le rêve qu'elle conduit de sa malice lascive. La brume s'écarte devant le jeune roi frémissant d'excitation. Il ne voit qu'elle et immédiatement une main invisible lui tord les entrailles et le force à plier l'échine devant la Maîtresse des Ombres pour ne plus qu'il la contemple sans son autorisation. Au bord d'un gouffre de tourments, il écoute le frémissement de sa robe lorsqu'elle tourne autour de lui à la manière d'une prédatrice. Puis soudain, il croit que sa vie va lui échapper lorsque la main de La Noire lui relève le visage. Son âme est aspirée vers la bouche tentante de Furya qui lui susurre d'inquiétantes paroles. « Tu es mien depuis que tu es né. Tu es mien depuis que tu as saigné. Ta mère a eu raison d'hurler pour t'avoir engendré, mon tendre amour. Je viens à toi...prendre ce que tu me dois, petit égoïste

Son sursaut doublé d'un hurlement le ramènent à la réalité. Ses lèvres sont brûlantes à croire que les enfers viennent de l'embrasser. La sueur froide qui coule sur son torse le fait frissonner violemment. Sans douceur, le roi guerrier écarte les courtisanes de sa couche en les molestant brusquement. Il n'entend pas leurs cris, il n'entend que Sa Voix qui tourne inlassablement dans son esprit...

***

La mâchoire craque, la douleur est fulgurante. Du bout des doigts, il ose à peine toucher les os brisés qui percent sa joue sanguinolente. L'initié rampe jusqu'aux pieds de son maître, sa robe de cérémonie est poisseuse de son sang. Elle se décolle sporadiquement de son torse au rythme d'un souffle terrifié. Au coeur du temple, le cercle de torches éclaire un sol jonché d'humeurs et le triste spectacle de l'ignorance. Le gémissement de l'homme de foi est pitoyable et rajoute à la rage du nécromant :
-Elle va venir prendre ce qui lui est dû ! je l'ai vu en songe !
-Nous avons fait ce que nous avons pu pour vous délier du pacte. Mais, vous le savez, cela n'a fait qu'empirer le prix à payer.

Le talon du maître écrase impitoyablement les mains du mage. Le son des phalanges brisés ne le calme pas, au contraire, à la force d'un bras, il relève le malmené par le col de sa robe.

-Quand sera-t-elle là ? Combien de temps me reste-t-il entre le songe et sa venue ?

Tremblant de tous ses membres, l'initié jette des regards terrifiés dans les ombres environnantes. Pour la première fois, il se rend compte du désarroi qui hante les visages hâves des prisonniers de guerre accrochés aux murs de la salle des sacrifices. Comme eux, il préfèrerait mourir et ne jamais revenir. Le coup d'une violence infâme l'assomme de nouveau, puis il est propulsé sans douceur sur son séant. Le filet rouge qui coule de son oreille est délicieusement chaud alors qu'il sent la lame glacée de la mort contre son âme.

-Alors ? Quand ? Hurle le roi.

Le goût ferreux du sang ne lui est même plus désagréable quand il s'en dégage la bouche par un crachas qui emporte une dent brisée. Il parvient encore à articuler malgré ses chairs qui se déchirent :
-On ne peut pas le savoir. C'est elle la Reine, vous êtes maintenant son valet.

Le mage ne recule même plus en voyant la fureur du roi guerrier fondre sur lui. Maintenant la folie habite son regard boursouflé de coups. Son rire d'aliéné décuple la violence du futur déchu qui ne sait plus que faire pour trouver la solution, pour se dérober de son obligation. Subitement haineux, son talon royal s'écrase sur la trachée de l'initié pour lui offrir la douce délivrance qu'il n'aura jamais...

Edité par Furya le 18/10/10 à 23:44

Baramir d'Eckmöl | 19/10/10 13:35

un large sourire se dessine sur le visage du nains à la barbe tressé.

Nombreux sont ceux qui convoitent des pouvoir trop grand pour eux. Nombreux sont ceux qui signe des pactes sans pouvoir les honorer. Et bien payez le prix qui est dû à présent.

Le nain contemple alors l'Ombre qu'est son bras avec le même sourire.

Oui, il vaut mieux payer avant.

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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia

Noir-feu | 20/10/10 14:03

L'Heure approche...les nuées ardentes s'amoncellent...les Ténèbres se répandent, et si peu se lèvent...priez, dames et seigneurs de Daifen, oui, priez vos dieux et vos démons, le temps du carnage est proche.

Brantröocq | 20/10/10 19:08

Mmmmmhhhh, je les aime cruelles et sensuelles. En voici une Reine incomparable.8)

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