Forum - Un deuxième pas
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Furya | 01/10/10 12:32
Après la lune noire, le jour ne s'est plus jamais levé sur les Terres de Nuit-des-Ondes. Une nuit comme on n'a jamais vu. Une nuit où toutes les calamités prenaient naissance. Les devins nous ont fustigés de tous les crimes possibles, tout cela était notre faute! Pour que le soleil puisse réapparaître, il fallait qu'on sacrifie le bétail selon les anciens rites. Tous l'ont fait. Tous ont ruiné des années de travail pour se composer un cheptel ou avoir quelques têtes afin de subvenir à leur besoin. Puisque le sang des bêtes ne suffisait pas, nos hommes de sagesse nous ont demandés de brûler les carcasses. Ainsi, disaient-ils « la fumée sera le messager de votre pardon. Les dieux cachés dans les ombres vous entendront, et le jour reviendra! ». Nous avons attendu dans cette odeur âcre de sang et de viandes brûlées que le soleil perce la chape de ténèbres planant au-dessus de nos têtes.
Mais ce ne fut pas assez...
Alors nous avons sacrifié nos prisonniers pour que les devins lisent l'avenir dans leurs entrailles. Finalement, ce sont eux que le peuple a tué.
Plus personne ne levait les yeux vers les cieux. Nous n'osions pas regarder les nuages, nous avions peur d'être aspirés par cet oeil ténébreux qui glaçait d'effroi les plus endurcis. C'était un véritable vortex, le centre d'un cercle infernal qui tournoyait au-dessus de notre cité dite imprenable. Parfois des créatures monstrueuses apparaissaient dans ces nuées. Elles planaient lentement en patientant que les vapeurs, en digne complices, les recouvrent de leur noirceur. Nous avons alors cru que nos dieux avaient été dévorés par ces dragons.
Il n'y avait plus aucun espoir.
Nos rues se sont transformées en vivier de silhouettes courbées, errant, pleurant sous les cris des prédicateurs qui pointaient les ténèbres de leurs doigts décharnés. Ils se seraient tus s'ils avaient su ce que leurs paroles erronées leur ont coûtées par la suite...
Aux ordres de la famille royale, nous devions éviter une guerre civile. Alors nous patrouillâmes parmi ces spectres vivants qui s'accrochaient à nos capes jusqu'à se traîner au sol, à ramper à nos pieds pour qu'on les achève. Ils nous suppliaient de mener la guerre. Peut-être que notre fléau pouvait mettre à néant celui s'acharnait sur Nuits-des-Ondes... C'était peu probable. Que pouvions-nous faire?
Rien. Absolument rien.
Une fois, enfermés dans les baraquements, nous avons attendu que le bourdonnement incessant s'arrête, que la vague de criquets termine de dévaster nos cultures. Nous n'avions plus rien, plus de bêtes, plus de céréales. Nos réserves étaient toutes souillées par l'ergot. Nous étions destinés à crever comme des misérables. La faim nous menaçait en esquissant des solutions effroyables dans nos esprits pétris de désespoir. A ce qu'on dit, certains l'ont fait...Je ne préfère pas le croire.
Nous aurions peut-être dû faire comme la plupart des riches familles bourgeoises ou marchandes et fuir la cité. Mais, nous simples soldats, nous ne voulions pas être condamnés pour cause de désertion. La triste réalité était piquée sur des pieux en guise d'exemple si jamais l'envie nous prenait. J'ai moi-même planté le corps de mes frères d'armes sur ces bouts de bois... Nous devions rester pour protéger la famille royale.
Un jour de nuit, elle est arrivée. Irradiante de noirceur, notre phare dans les ténèbres. Ceux qui s'attardaient à la contempler, sombraient aussitôt dans la pure folie. La passion les dévastait, ils ne supportaient plus ce corps souffrant de ne guère pouvoir la toucher. C'est un cortège de mutilations qui l'a suivi jusqu'au palais où elle a disparu derrière ses somptueux couloirs sans que nul s'oppose. A l'extérieur, nous avons dû faire face aux émeutes du peuple. Nous avons tué les nôtres pour sauver notre vie, pour ne pas étouffer sous leurs assauts poussés par le désespoir de voir celle qui portait en son sein notre délivrance.
En cette nuit de grâce, mes compagnons d'armes et moi-même avons vu l'enfer sur terre. Sur le plus haut balcon, elle a embrassé notre souveraine déchue. De ce baiser, son corps s'est émietté en cendres malmenées par le vent. Notre ancien roi a été épargné, il a reçu l'honneur d'être notre compagnon d'arme.
Nous, braves militaires, nous n'étions pas préparé à combattre Furya, notre nouvelle Reine. Mais nous étions prêts à recevoir sa Marque, nous sommes les bras armés de sa deuxième cité,
Que vos dieux aient pitié de vous...
Baramir d'Eckmöl | 04/10/10 13:03
"Marchez sans craintes mes frères et mes fils !
Marchez sans craintes car marchent devant vous ceux qui vous on précédez.
Marchez sans craintes car derrière vous se tiennent ceux que vous chérissez.
Marchez sans craintes ou vous serrez dévorez.
Marchez sans craintes car vous ne survivrez."
Les Ombres ne sont point une bénédiction, il faut être fou et avoir déjà trop perdu pour les embrasser. Hahahaha.
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Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia
Ze Pequeno | 04/10/10 17:05
Une belle avancée, les êtres ayant cette Marque sont de plus en plus nombreux. Mais ne nous confondez pas avec le commun des mortels et leur fragilité.
Noir-feu | 04/10/10 17:29
Et qu'êtes-vous d'autre, illustre inconnu? Commun, et mortel, semblent vous définir à merveille. A moins que j'aie manqué palpitant récit narrant comment vous avez dépassé cette condition?
Phaeril | 04/10/10 23:13
Cela me rappel bien des choses. Il n'y a pas si longtemps, je fus un nouveau moi aussi, ce que je suis encore d'ailleurs, en quelques sorte. J'aurai probablement dis quelque chose de similaire à cet elfe un tantinet arrogant, on ne m'aurait pas pris au sérieux.
L'arrogance paye, il faut savoir la doser.
Furya est aussi nouvelle en ces terres, et tout le monde s'accorde à dire qu'elle n'a rien de commun. Elle ne l'est pas.
J'ai déjà eu l'occasion de rencontrer Ze Pequeno, il ne fait pas parti du commun des mortels. Peut être sera-t-il un grand seigneur un jour, tout cela reste à prouver mais il en a l'étoffe.
Prouvez le nous Ze Pequeno. Moi qui vous ai déjà croisé et me suis opposé à vous, j'ai appris à vous prendre au sérieux. Ce discours me montre que vous êtes dans la bonne voie. Il faut être plus voyant pour briller, soyez le !
"Mieux vaut commettre une erreur avec toute la force de son être que d'éviter soigneusement les erreurs avec un esprit tremblant."
Furya | 05/10/10 13:14
Allons, allons, Ze Pequeno... Vous sentez-vous menacer pour me mettre en garde de cette façon ? En revanche, j'apprécie votre sens de l'esthétique qui sait reconnaître les belles oeuvres.
Ze Pequeno | 05/10/10 23:34
Dame Furya, les ténébres ne m'effrayent point, je suis votre avènement avec attention. Vous vous frayez votre chemin sans aucune résistance tel une lame aiguisée transperçant la fine peau d'un homme. Mais quand celui-ci aura une armure digne de ce nom, il vous faudra plus de soutien que ces êtres aux grandes ailes.
Noir-Feu, vous devriez ranger votre fourche, dans les temps qui courent, une aide même inconnue pourrait vous être fort utile.
Si mon nom n'a pas encore titiller votre oreillle, mes récits pourront sous peu satisfaire votre vue.
Noir-feu | 06/10/10 00:13
Ces êtres aux grandes ailes, ainsi que vous les nommez, Messire, constituent un soutien que vous feriez bien de ne pas sous-estimer. Concernant la fourche, je laisse cet intéressant outil aux terreurs du terroir, les navets offensent mes sens habitués à plus substantielles pitances. D'ailleurs, à ce sujet, de grâce, n'emballez pas vos apéritifs à outrance, ces ferrailles inutiles ont la fâcheuse habitude de se coincer entre mes canines!
Enfin, je me réjouis fort de vous entendre conter palpitantes aventures, soyez assuré que je n'en perdrai pas une miette, mais je pense que la vue de ma grande gueule vous en aura déjà persuadé.
Furya | 06/10/10 15:31
C'est presque touchant... Je crois y voir une envie d'être à notre service derrière tout ce zèle dont vous faites preuve.
