Forum - L'histoire de la demeure franche, recrutons des domestiques : Le bibliothécaire.

Index des forums > Rôle Play > L'histoire de la demeure franche, recrutons des domestiques : Le bibliothécaire.

Celimbrimbor | 27/09/10 23:38

« Faut pas aller dans la forêt, gamin, y'a un monstre énorme qui dévore tout.
-Tu fais rien que dire des bêtises ! Il existe même pas ce monstre ! »

Et on ne revit jamais plus petit Georges.

Remarquez, avec un prénom pareil, c'est pas forcément un mal. Après tout, qu'est-ce qu'il allait finir, au mieux ? Pédophile violeur comme son père ? Quincailler comme sa mère ? Ou bien suivre les traces de l'aîné et se faire proxénète et gladiateur ? Cela ne revêt aucune importance. Petit Georges est mort, mais pas enterré.

Comme beaucoup d'autres petits enfants un peu trop curieux qui s'aventurèrent dans les bois obscurs qui bordent la ville de Montcoulan, déjà suffisamment peu accueillante avec son clocher miteux tremblant les jours de vent, ses maisons décrépites tombant en ruines et ses habitants, en ruines également, pour la plupart. La galerie des horreurs du petit village avait toujours été complète, comme si chaque héritier prenait la place d'un ancien à la mort -pas forcément naturelle, vous vous en seriez doutés- de ce dernier. Ainsi, de génération en génération, le boucher était un fou aux pulsions meurtrières assez mal -le journal local, tenu par un loqueteux du cru, a toujours fait preuve d'un sens étrange de l'euphémisme- réprimées. Le maire quelque peu pervers et ses secrétaires ne dépassaient jamais vingt-cinq ans. Le pharmacien, lui, fournissait la ville en drogues diverses plus ou moins létal à plus ou moins court terme et on venait de loin -encore aujourd'hui- pour lui acheter celle très spéciale qui, un peu comme le vin à rebours, vous tuait l'avant-veille de son ingestion. Recette tenue secrète, évidemment, il ne faut pas ruiner le petit commerce. La maîtresse d'école était démoniaque et passait son temps à déniaiser les pauvres petits gamins -difformes et aussi immondes qu'une bouse fraîche de centaure ou beaux comme des dieux, cela dépendait des années et du sens du vent et du sens de l'humour des divinités du coin, qui en possédait un grand- de ses classes, malgré leur bas âge. On ne le dit pas assez souvent, mais cinq ans, pour devenir un homme -ou une femme, les maîtresses de ce village n'étaient pas discriminatoires- c'est tôt.

Il n'y avait, finalement, que le croquemort qui, par définition, passait plus de temps à fréquenter les morts que le vivants, qui s'en tirait à peu près correctement. Quelquefois, on s'inquiétait pour lui alentour quand il sortait en courant de chez lui, nu, trempé par son bain, en hurlant « J'ai trouvé ». Un professeur d'université aurait été abasourdi par les découvertes entassées sur des papiers jaunis dans la maison. Plusieurs générations de génies, aurait-on dit. Mais de génies un tantinet -toujours ce sens étrange de l'euphémisme- paranoïaque, semblaient dire les moyens de défense posés un peu partout dans la demeure, contre les portes, les fenêtres, les toits, sans parler des pièges dans le jardin ou des tuiles trafiquées. A la décharge de cette famille saine -on ne sait trop comment d'ailleurs, vu que les pratiques reproductives purement endogènes du village ne s'accordent pas avec le patrimoine familiale du croquemort et de ses prédécesseurs.

Ce qui ne lasse pas de faire jaser les dégénérés femelles à propos d'une engeance du démon et de rituels contre nature -et elles en connaissent un rayon en contre-nature, soyez en assurés- chez le porteur en terre. Des légendes, même, un peu persistantes, racontaient que depuis les flots à côté du village, depuis la grande mer, venaient parfois des êtres étranges, des profondeurs, pour s'accoupler de-ci, de-là avec les quelques infortunées ou infortunés -devinez donc le pire- qui traînaient trop tard le soir dans les rues. Mais on raconte tellement de choses à propos de ce village, des histoires de loups-garous, de vampires, d'anchois mutants et de tapenades envahissantes ; où est-ce de la moussaka ? Je ne sais plus.

Quoiqu'il en soit, il faut bien savoir que tout cela n'est que racontars de gens jaloux. Non, la seule menace qui soit, finalement, réside dans les bois. Enfin, c'est ce que l'équipe d'enquête Mystère Co. a réussi à déduire. Du moins, ce que les notes qu'ils ont pu prendre et qu'il nous reste nous racontent. Ceci est leur histoire, reconstituée par mes soins en fouillant dans le temps.

« Ouh, Samy... J'ai peur.
-Calme-toi Scouby, il n'y a pas de monstre. Sans doute un promoteur immobilier qui veut s'approprier la forêt et la revendre au plus offrant, comme la dernière fois à Trouducville. Qu'en penses-tu Véra ?
-Je suis d'accord avec toi Fred. Mais où est passé Daphné ?
-Elle a dû trébucher sur une racine, la cruche, comme d'habitude.
-Oh, Fred, allons, tu es méchant. Elle ne fait pas exprès.
-Grouu... ? »

Instructif, n'est-ce pas ? Revenons en arrière un petit peu si vous le voulez bien, cela sera plus clair.

Le petit groupe de Mystères Co. vient d'arriver dans le petit village, intrigué par les rumeurs dont nous avons déjà parlé, pour tenter d'élucider les énigmes. Bientôt, ils apprirent les événements étranges qui s'y déroulaient. Amusants comment les pécores du cru ont pour habitude d'envoyer directement les étrangers un peu fouineurs directement dans la forêt marécageuse. À croire qu'ils ont une raison.

Quoiqu'il en soit, voici notre groupe qui s'enfoncent dans la forêt. Scouby le chien, Samy l'abruti, Fred le beau gosse avec un cerveau, Véra la moche intelligente et Daphné la cruche. Et ils s'y enfoncent d'un bon pas. Vous savez, celui que prennent généralement tous les bien pensants quand ils entrent dans un endroit dont ils sont certains de venir à bout. Ce pas sans hésitation, sûr de lui, cette vertu qui sourd par tous les pores de leur peau et ainsi de suite. Généralement, cela fini mal. Ici, pas d'exception. Ils vont mourir dans pas longtemps. Daphné la première, juste après le petit chêne sans mousse, qui n'a pas encore fait ses premiers glands. Regardez bien. Elle marche, elle marche, et... Bon, racine, oui. Désolé, parfois, y'a des auteurs et ben, y faut qui mangent.

Donc, racine et hop ! Disparu Daphné.

Quelques mètres plus loin, le groupe disparaît également. Et personne ne sait pourquoi.

Sauf moi.

Vous voulez savoir, n'est-ce pas ?

Il faut nous intéressé à la petite boule de poils, là, ronde, presque aussi mignonne qu'un lapin. Je dois vous avouer que je ne sais absolument pas ce que c'est. A part blanc, mignon, amusant et fourbi d'une multitude de rangées de dents qui feraient pâlir n'importe qui. Et ça fait « grou ». Et c'est résistant à la magie. En tout cas à la boule de feu en pleine face. Une créature extraordinaire, dont on voit à peine les pattes, aux yeux dorés à l'or pur. Un parfait animal de compagnie, qui bouffe les nuisibles. Et les petits Georges mais, bon, qui va les pleurer.

Pas moi en tout cas.

Une fois que j'eu repéré cet animal, je n'ai pu m'empêcher de m'en enticher. Alors, par des procédés que je tairais -notamment parce qu'il m'a fallu recoudre mes culs de pantalons à cause de cette foutue bestiole- j'ai réussi à l'apprivoiser. Plutôt, la familiariser au décors dans lequel elle se retrouvera tout le temps, vu que c'est là que je nous ai transporté. J'aurais pu mieux choisir que la bibliothèque, oui, certes. Mais elle semble s'y plaire.

Alors bon, maintenant, c'est elle qui la gère et... Et moi, j'évite d'y mettre trop les pieds sans nourriture conséquente.
Mince, la bestiole résiste même à la boule de feu dans le derrière !

La Demeure Franche : [Lien HTTP]

Edité par Celimbrimbor le 27/09/10 à 23:39

Baramir d'Eckmöl | 28/09/10 10:37

Ainsi c'est donc cette adorable créature que nous appâtons lors de nos parties ?:o:D

Quant au style, il n'y a rien à dire, votre plume mon ami, engendre sans cesse des récits qui se laisse dévorer, même si parfois, mieux vaut ne pas avoir l'estomac trop fragile. (C'est un compliment hein:o.)

--
Baramir d'Eckmöl, Mister Daifen 2008.
Archiviste occasionnel de la Skippypédia

Pépé Narvalho | 28/09/10 15:41

Oui le style est admirable, en partie les digressions du narrateur qui font à chaque fois mon bonheur.

Les boules de feu n'ayant pas d'influence sur la bestiole, est-ce qu'on pourrait envisager un recours aux poules de feu ?

--
Pépé Narvalho, Bouleute du Firmir et adorateur de Tosrm

Khorèn | 28/09/10 21:38

Débile ! *Rit à gorge déployée* :D

Index des forums > Rôle Play