Forum - Un autre Lazare ?
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Carlyle | 21/09/10 23:12
« Le marchand ne la lâchera décidément pas. Il aura entendu mon nom quelque part et il voudra absolument me rencontrer. Deux personnes de nos qualités ne pourraient que s'entendre et il sera certain que quelque affaires qu'il aura à me proposer m'intéresseront immédiatement. Eva n'en pourra plus et c'est d'un exaspéré qu'elle ouvrira la porte de mon bureau. J'entends déjà son soupir agacé et son désarroi à ne m'y pas voir. Mais elle retrouvera bien vite le sourire en apercevant le petit mot déposé à son attention sur le meuble, l'encourageant à s'amuser autant qu'elle veut avec ce marchand et les autres -car il en viendra d'autres, entendues les rumeurs que j'ai dispersé sur mon compte- qui viendront ensuite. De cette façon, à mon retour, je trouverai leurs entreprises sous ma coupe et leur capital dans ma poche et le plan suivra alors son cours normal et nous te lèverons une armée digne de ce nom. J'aurais, vois-tu, vraiment aimé assister à cela, voire tendre moi-même ces filets, mais cela m'est impossible, à cause d'un accroc ridicule à la tapisserie irréprochable de mon projet, un dérapage idiot : tu t'es fait lamentablement fait abattre comme un vieil imbécile par deux sous-fifres sans importance. Mais, ne t'en fais pas, ce n'est pas forcément grave. Et puis, maintenant que tu reposes, mon cher, toi qui as toujours détesté mes « monologues sirupeux », je vais enfin pouvoir t'expliquer comment les choses se font à présent.
Comme tu l'as pu voir, les temps ont changé et deux béjaunes un peu enthousiastes, soutenus par quelques hurluberlus frais émoulus de la niche utérine qui leur tint lieu de mère peuvent venir à bout de ta seigneurie. Toi, qui, un temps, fit trembler les plus valeureux seigneurs -ou prétendus tels à l'époque du moins- de ce monde. Tu me pardonneras mon ton un peu badin et hargneux, mais je déteste voir un plan chamboulé pour une bêtise et quoi de mieux pour passer sa haine qu'un mort, étendu à ses pieds, incapable de répondre ? C'est bien connu, les défunts ont une intéressante tendance à ne pas rendre les coups. Les temps ont changé, comme je le disais avant que tu ne m'interrompes avec toute l'impolitesse crasse qui te caractérise. Les légendes d'hier, toi, par exemple, sont aujourd'hui presque oubliées, connues seulement de ceux qui s'épuisent dans les bibliothèques ou des rats qui cherchent à massacrer du dragon pour redorer leur blason. Les récits n'ont plus d'importance ou de public, se sont toujours les mêmes qui y prêtent attention, quelques vieillards séniles qui ressassent les mêmes pensées encore et encore, se congratulant les uns les autres. Peu de sang neuf intelligent et au courant de ce qui peut se tramer, des choses du fond des ombres. Ce qui va nous servir.
Quelques uns, dont les artabans de paille qui crurent t'évincer, se préparent à lutter, mais ils sont peu nombreux et surtout, peu capables, d'après ce que j'ai pu en juger. Évidemment, ils savent et, la Pourpre étant parmi eux, possèdent des informations de première main, même si plus forcément de première jeunesse. Mais ils sont isolés, sans alliés de poids. Quant à ceux qui pourraient poser problèmes, nous les circonviendrons au cas pas cas, quand le moment sera venus : ils seront très vite débordés. Et ils ne lèveront jamais une armée telle que celle qui te vainquit des années de cela. Le mage n'a plus de force que pour sa disparue de dame, le barde a perdu son harpelion et la pieuvre noire n'existe plus. Que demander d'autre, dis-moi ?
Ah, si, une autre excellente nouvelle : ils te croient mort, du moins incapacité et nous ne les détromperons surtout pas, afin d'en pouvoir profiter autant que faire ce peut. Ne vois-tu pas, ma très chère incarnation désincarnée du chaos ? Tu es mort, oublié. Quant à moi, nous savons tous les deux que je n'ai jamais été un acteur de premier plan, préférant largement les coulisses et les cintres. Nous agirons depuis l'ombre, toi aussi dans un premier temps. Bientôt, j'aurais sous la main suffisamment d'économie pour recruter une armée de mercenaires de toute race et quelques surprises encore. Tes talents de nécromants nous serons bien utiles par la suite. Ils seront discrets, ces soldats, mais véritables, dangereux et violents. Ils porteront la mort et les ténèbres partout où cela sera possible. Bientôt, tu sauras quels généraux je nommerai à leur tête mais pour l'instant, tu demeureras dans l'ignorance. Ne le prend pas mal, mon cher ami, mais regardant la capacité que tu as à échouer lamentablement dans une tâche aussi simple que ta survie, je préfère éliminer de l'équation les risques inutiles.
Paix, bien sûr que ce n'est pas tout, comment cela se pourrait-il ? Ne te méprend pas. Si nous interviendront partout, l'acte final, celui qui comptera vraiment, le seul en fait, les autre n'étant qu'une préparation un peu absurde à tout cela, se jouera précisément où il s'est déjà joué : sur Certadhil. Les pauvres habitants seront bien surpris de voir les bruyères mourir sur la lande quand ton château reviendra. Ne t'inquiètes pas pour la légion, j'y ai un homme qui la dirige. Les restes de Rome s'opposeront peut-être à nous, mais le danger sera bien moins gênant que sans cette protection. Ne fais donc pas cette tête et fais moi confiance plutôt. D'autre part, ton rôle ne s'arrête pas à ressusciter des cadavres ou à jouer le croque-mitaine depuis le placard. Tu as autre chose à faire, de plus intéressant voire, de primordial.
Tu vois, tes primesautiers meurtriers sont venus ici dans un but très précis, dont ton décès n'est qu'un produit accidentel. Et regrettable, oui, bien sûr. Ils voulaient -et ont réussi à- dérober un vase, une urne, quelque chose de ce genre, dans lequel furent conservées, paraît-il, tes cendres. Gabegies sans importance, mythe que j'ai contribuer à faire naître et qui va enfin se révéler utile. Il y a sept reliques, toutes marquées par mes soins, sept vases rigoureusement identiques. Quatre sont sur ma cheminée, qu'ils quitteront bientôt. Un est interdit à ce monde et je le déplore. Un autre fut dérobé. Quant au dernier, il est inconnu. Ces vases étaient censés servir à te faire revenir, nous nous en passerons cependant. Ils seront des pièges. Voici pourquoi ils ont été marqués : pour nous servir de point d'ancrage lorsque nous invoquerons des démons ou des diables pour semer la confusion dans leurs coeurs et leurs esprits. Peut-être s'en doutent-ils. Peut-être seront-ils désemparés. Qu'importe. Ils auront du pain sur la planche et le regard ailleurs. Nous, c'est sur Certadhil que nous serons, discrets, sournois et, quand ils tourneront les yeux vers nous, tu seras déjà suffisamment implanté pour tenir le siège et te répandre. Peut-être quelques seigneurs morts rejoindront ta bannière, mais je n'y compte pas trop. La plupart sont trop jeunes pour savoir ce qu'ils te doivent, mon vieil ami. Quant à ceux qui sont suffisamment vieux, ils ont oublié. L'anonymat n'est pas toujours une bonne chose, vois-tu ?
Les temps changent, les choses évoluent avec eux. Certains restent prisonniers, d'autres suivent le courant. Je préfère influer sur le cours des événements, cela se révèle toujours beaucoup plus amusant. Frustrant aussi, certes, mais ces individualités que l'on rencontre, si exquises à briser. T'ai-je déjà raconté que...
Non, nous n'avons plus vraiment le temps pour tout ceci. Eva doit m'attendre, même si elle sait se débrouiller seule. Plumer et torturer les porcs est son passe temps favoris mais, tu connais la routine : toujours vérifier, revérifier et contre-vérifier. Décidément, cent fois sur le métier. Et elle n'a pas le droit de lever les soudards. Je vais devoir te quitter alors.
Saurais-tu où ai-je pu poser ma veste ? Avec le désordre qui règne dans ton antre, je ne retrouve rien. D'autre part, tu t'es déjà révélé un ôte suffisamment lamentable pour ne pas t'enfoncer plus. Tu aurais au moins pu m'offrir une tasse de thé, tout de même.
Ah ! Ma veste, parfait, très bien.
Il ne me reste plus qu'à te souhaiter le bonsoir.
Comment ?
Oh ? Oh, oui, pardon. Où avais-je la tête.
Allons, ne fais pas l'enfant.
Lève-toi et marche.
Y allons-nous ? »
Edité par Celimbrimbor le 22/09/10 à 23:11
Lancwen de Sigil | 22/09/10 21:48
Suis je assez sotte, ai je oublié les leçons du passé? Non, croire que j'aurai pu éliminer le nécromant qui a fait trembler Daifen, aurait été une erreur impardonnable, tout au plus ai je profité de sa distraction pour couper son lien avec le monde physique.
Certadhil est et sera protégée, n'en doutez pas.
(bon rp au passage
)
