Forum - Je serai le gardien de tes nuits
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Noir-feu | 18/07/10 05:05
De tes jours,
de ce temps qui s'enfuit,
de ton amour, pour toujours...
Je serai l'eau et le vent de ta terre,
qui caressent ta peau,
comme une fleur si fière,
qui rêve d'aller, encore plus haut.
Je serai la chaleur de l'été,
et le froid de l'hiver,
qui emplira ton être enchanté,
de son souffle éphémère.
La nuit recouvre la terre de son drap étoilé, voilant d'une même obscurité guerres et amants enlacés, monde qui s'endort, ou s'éveille, une vie qui s'en va, une autre qui s'en vient. D'un pas lent, une homme sort de la taverne, contemple la voûte céleste, un long moment. D'une ruelle voisine, quelques rires assourdis lui parviennent, plus loin, les sabots d'un cheval claquent sur les pavés, puis s'éloignent. Le silence, quelques instants, apaisants, sereins. Se détachant, comme à regrets, du ciel illuminé, l'homme regarde la rue assombrie, déserte. Vers l'est, sa demeure, une sombre citadelle sise au coeur d'un cratère déchiqueté, entourée de laves bouillonnantes. Vers l'ouest, le port, la mer et, plus loin une ville, à moitié oubliée. Les yeux de l'homme se portent à nouveau vers les cieux constellés, envoûtants. Un soupir, léger, que faire, où aller?
Un visage, pur comme une aube nouvelle, illuminé de deux astres améthystes plus profonds que l'océan, un sourire, de tendresse, infinie. La caresse du vent, sur son corps exultant, le monde, avec ici et là quelques joyaux scintillants, une chandelle doucement tremblante, ou un brasier féroce, ardent. Les trames de sa vie, nécessité, sombres et froides, de douleur et de larmes, amères, ténébreuses beautés qui le portent au travers des temps.
Choisir, en sachant que le futur en découlera, comme le torrent jaillit du glacier, inéluctablement attiré par...la mer. L'homme sourit doucement. Ses pas l'emportent, sans hâte, loin de cette soirée qu'il vient de passer. A nouveau, les rêves le portent. Le monde le porte. Il porte le monde. Il porte ses rêves. Il ressent cette sphère, cet univers cristallin de la taille d'une pomme, que le mage lui a tendu. Un rire jaillit, limpide comme des gouttes de rosée. Il vit.
Quelques paroles avaient suffit, la force du Verbe, une étincelle de défi, la curiosité. Un instant de tangence, son existence sur un fil, d'une précarité à couper le souffle. Je me demande combien de temps je contiendrais votre puissance, avait-il dit au mage. Ce dernier avait sourit doucement, puis tendu l'objet au Dragon. Et sa main avait touché la sphère. Son regard s'y était plongé. Tout son être avait aussitôt ployé, sous le poids dément de milliers de terres, de milliards d'étoiles, de vies.
C'est le temps qui est le plus délicat, dit Celimbrimbor, relâchant son emprise sur la boule. Et le temps s'était précipité, engloutissant en un éclair les forces du Dragon. Son coeur manqua un battement en se souvenant de cet instant, qui avait failli anéantir un univers. Et lui-même. Mais son instinct avait réagi au quart de tour. Les Trois Noires s'étaient dissociées en un éclair, et il avait compris. Précipité l'une d'elle dans le passé. Projeté une autre dans le futur. Maintenu la dernière dans l'instant, de toutes ses forces, de tout son pouvoir, pour les relier toutes. Trois temps, trois êtres, une pensée, un but, une danse. Lentement, l'équilibre s'était fait. Le temps n'avait plus d'importance. La sphère ne pesait plus rien. Il avait sourit à son tour, en avait détaché le regard qui était allé se poser sur le mage. Et lui avait retendu l'objet. L'univers.
-Merci. Infiniment.
-Ce n'est rien. Celimbrimbor avait fait disparaître la sphère. Sans maître, sans guide, vous avez accompli en un instant ce qui m'a pris des années. Vous voyez?
-Le temps...je savais....mais je n'avais jamais tenté..J'ai bien cru que mon...mes existences n'y suffiraient pas. C'était limite.
-Vous avez renvoyé au néant ce que je considérais comme un exploit. Comme je l'ai fait avec mes prédécesseurs. La roue tourne. Ce monde est entre de bonne mains.
-Vous avez tracé la voie, je n'ai fait que la suivre.
-Je n'ai rien guidé, ni personne. Tout juste ai-je pu maintenir la place que je voulais mienne, et encore. Même pas l'honneur, même pas la forme.
-Vous m'avez guidé, Celimbrimbor. Parce que vous étiez là, montrant du doigt un sommet, je me suis élevé, peu à peu.
-C'est à vous maintenant, avait répondu le mage, se levant.
-Je ferai de mon mieux.
-Je vous fais confiance. Vous porterez ce monde. Accueillez et méfiez-vous des jeunes.
-Je les attends. Un jour, un viendra, j'espère, qui fera de même avec moi. Cycles, toujours.
-Oui. Bonne nuit. Et il avait disparu, un sourire aux lèvres.
Le Dragon était resté un long moment immobile, songeur. Au fond de lui, les rêves, les trames s'agençaient selon un ordre nouveau. Sa place dans l'univers changeait. Il se leva. Il était maintenant l'un des gardiens de ce monde, il le porterait, le protégerait. Comme la Terre l'avait porté, protégé. Un cycle nouveau commençait.
PS: Il est possible, que dis-je, certain, que les dialogues aient été altérés, ayant été retranscrits de mémoire. Je prie donc leur auteur de me pardonner, de corriger si besoin. J'espère, et je crois, avoir gardé le sens général du dialogue.
Edité par Noir-feu le 18/07/10 à 05:06
Sanaga | 18/07/10 13:45
Un peu confus, mais intéressant.
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